Villers-sur-Fère

commune française du département de l'Aisne

Villers-sur-Fère est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.

Villers-sur-Fère
Villers-sur-Fère
Soldats américains de la 188e RI américains derrière une ferme en 1918.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Arrondissement Château-Thierry
Intercommunalité Communauté d'agglomération de la Région de Château-Thierry
Maire
Mandat
Dominique Deleans
2020-2026
Code postal 02130
Code commune 02816
Démographie
Gentilé Villerois(es)
Population
municipale
526 hab. (2021 en évolution de  0,96 % par rapport à 2015)
Densité 49 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 10′ 57″ nord, 3° 32′ 03″ est
Altitude Min. 115 m
Max. 214 m
Superficie 10,79 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Château-Thierry
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Fère-en-Tardenois
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Villers-sur-Fère
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Villers-sur-Fère
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Voir sur la carte topographique de l'Aisne
Villers-sur-Fère
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Voir sur la carte administrative des Hauts-de-France
Villers-sur-Fère

Géographie

modifier

Communes limitrophes

modifier

Hydrographie

modifier

La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par l'Ourcq, le ru du Pont Brule[1], le fossé 01 du Haut des Fontinettes[2], le ru de la Presle[3], le ru de la Sablonniere[4], le ru d'Oie[5], le ru du Paradis[6], le ruisseau de Favieres[7], l'Ourcq[8] et un autre petit cours d'eau[9],[Carte 1].

L'Ourcq, d'une longueur de 86 km, prend sa source dans la commune de Courmont et se jette dans la Marne en limite de Mary-sur-Marne et de Lizy-sur-Ourcq, face à Isles-les-Meldeuses, après avoir traversé 36 communes[10].

 
Réseau hydrographique de Villers-sur-Fère[Note 1].

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[11]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (°C)[12].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 740 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[11]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Blesmes à 17 km à vol d'oiseau[13], est de 10,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 713,0 mm[14],[15]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[16].

Urbanisme

modifier

Typologie

modifier

Au , Villers-sur-Fère est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[17]. Elle est située hors unité urbaine[18]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Château-Thierry, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[18]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[19],[20].

Occupation des sols

modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (81,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (82,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (62,8 %), forêts (14,4 %), prairies (9,8 %), zones agricoles hétérogènes (8,8 %), zones urbanisées (4,2 %)[21].

L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].

 
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie

modifier

Le nom de la localité est attesté sous les formes Villers (1147)[22].

Villers a pour variante Villars, du latin villaris, dérivé de villa (« ferme »).

Villeneuve est à l'est de Fère-en-Tardenois.

Histoire

modifier

Première Guerre mondiale

modifier

Durant la Première Guerre mondiale, la commune est proche du secteur de la bataille du Chemin des Dames. Le , alors qu'il est au repos à Villers-sur-Fère, le 18e RI apprend qu'il doit remonter en première ligne au Chemin des Dames plus tôt que prévu. Épuisés et démoralisés par les pertes effroyables qu'ils viennent de subir, les poilus refusent de repartir au front. Le lendemain, trente gendarmes sont dépêchés et 130 arrestations sont opérées au sein du régiment. Le Conseil de guerre de la 36e division, réuni le , prononce cinq condamnations à mort. Sur les cinq hommes, un est gracié par le président de la République, trois sont fusillés le , Jean-Louis Lasplacettes, Casimir Canel et Alphonse Didier. Le cinquième, le caporal Vincent Moulia (1888-1984), parvient à s'évader la veille de l'exécution, favorisé dans son entreprise par le hasard d'un bombardement allemand sur le secteur où les condamnés sont détenus. Il vivra réfugié en Espagne jusqu'en 1936.

Seconde Guerre mondiale

modifier

Le , 35 résistants du réseau dirigé par l'abbé Moret participèrent, vers 4 h 00, à la réception d'un parachutage d'armes malgré la présence des Allemands dans les alentours. Les armes récupérées, les résistants se séparèrent pour regagner leur village. Mais à Villers-sur-Fère, le groupe de Fère-en-Tardenois fut arrêté par les Allemands à un carrefour : Paul Cœuret, René Deneuville, Louis Deslandes, Arsène Lechat, Pierre Jacquet et Georges Thunière faits prisonniers furent torturés à la prison de Château-Thierry où les rejoignirent quatre de leurs camarades arrêtés eux aussi : Albert Bayard, Robert Dubois, Pierre Plaie et Paul Vincent. Les dix hommes furent transférés à la prison de Saint-Quentin puis au camp de Royallieu à Compiègne et déportés dans les camps de concentration en Allemagne. Seuls trois d'entre eux en sont revenus.

Tous les ans, le dernier dimanche d'avril une cérémonie du souvenir leur rend hommage.

Politique et administration

modifier

Découpage territorial

modifier

La commune de Villers-sur-Fère est membre de la communauté d'agglomération de la Région de Château-Thierry, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Étampes-sur-Marne. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[23].

Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Château-Thierry, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[18]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Fère-en-Tardenois pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[18], et de la cinquième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[24].

Administration municipale

modifier
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001 En cours
(au 14 juillet 2020)
Dominique Deléans PS Retraité
Réélu(e) pour le mandat 2020-2026[25],[26]

Démographie

modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[28].

En 2021, la commune comptait 526 habitants[Note 3], en évolution de 0,96 % par rapport à 2015 (Aisne : −2,08 %, France hors Mayotte : 1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
444475509516536507637567573
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
595606544504497499477454450
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
467469501386423374358325370
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
361372309344458420449453513
2017 2021 - - - - - - -
527526-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[29] puis Insee à partir de 2006[30].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

modifier
  • Église Saint-Jean-Baptiste.
  • Monument à la mémoire des résistants déportés : inauguré le , érigé à la mémoire de dix résistants du réseau B O A Sud-Aisne, arrêtés le par les Allemands.

Personnalités liées à la commune

modifier

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

modifier

Notes et références

modifier
  1. Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. « Réseau hydrographique de Villers-sur-Fère » sur Géoportail (consulté le 18 septembre 2024).
  2. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

modifier
  1. Sandre, « le ru du Pont Brule »
  2. Sandre, « le fossé 01 du Haut des Fontinettes »
  3. Sandre, « le ru de la Presle »
  4. Sandre, « le ru de la Sablonniere »
  5. Sandre, « le ru d'Oie »
  6. Sandre, « le ru du Paradis »
  7. Sandre, « le ruisseau de Favieres »
  8. Sandre, « l'Ourcq »
  9. « Fiche communale de Villers-sur-Fère », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le )
  10. Sandre, « l'Ourcq »
  11. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  12. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  13. « Orthodromie entre Villers-sur-Fère et Blesmes », sur fr.distance.to (consulté le ).
  14. « Station Météo-France « Blesmes » (commune de Blesmes) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  15. « Station Météo-France « Blesmes » (commune de Blesmes) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  16. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  17. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  18. a b c et d Insee, « Métadonnées de la commune ».
  19. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Château-Thierry », sur insee.fr (consulté le ).
  20. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l'aire d'attraction d'une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  21. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  22. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : Formations pré-celtiques, celtiques, romanes, Genève, Droz, , p. 370.
  23. « communauté d'agglomération de la Région de Château-Thierry - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur banatic.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  24. « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur politiquemania.com (consulté le ).
  25. Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
  26. « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le ).
  27. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  28. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  29. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  30. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.