Trois poisons
Les Trois poisons (sanskrit : triviṣa ; chinois : sāndú 三毒 ; japonais : sandoku), « trois venins[1] » ou « trois souillures » (kleshas)[2] sont dans le bouddhisme les racines karmiquement mauvaises (pāli : akusala-mūla[3]) qui conduisent à dukkha :
- Moha ou avidyā : l'égarement ou ignorance ;
- Rāga (pāli : taṇhā, lobha) : la soif, avidité, convoitise ;
- Dveṣa (pāli : dosa) : l'aversion, haine ou colère.
Ces trois poisons sont associés à trois animaux[4] :
Certaines écoles en ajoutent deux : la jalousie et l'orgueil.
Selon le Bouddha, les causes de la souffrance humaine peuvent être trouvées dans l'incapacité à voir correctement la réalité. Cette ignorance, et les illusions qu'elle entraîne, conduisent à l'avidité, au désir de posséder davantage que les autres, à l'attachement et à la haine pour des personnes ou des choses.
Sa philosophie affirme que la souffrance naît du désir ou de l'envie. C'est en s'en libérant qu'il serait parvenu au nirvāṇa.
Selon le 14e dalaï-lama, d'après les représentations iconographiques, on constate que le serpent et le coq sortent de la gueule du porc, cela semblerait indiquer que l'ignorance est la racine des deux autres poisons[4].
Certains Caitasika ou facteurs mentaux vertueux peuvent être un antidote aux trois poisons.
Références
modifier- Alexis Lavis, La conscience à l’épreuve de l’éveil : Lecture, commentaire et traduction du Bodhicaryāvatāra de Śāntideva, Paris, Les Éditions du Cerf, coll. « Sagesses d’Asie », , 546 p. (ISBN 978-2-204-12762-2), p. 60. Lavigne précise que « venin » fait écho à la racine indo-européenne partagée entre ce terme et le sanskrit viṣam, le latin virūs et le grec ἰός.
- Etienne Hauttekeete, Sous l'arbre de l'Eveil : le bouddhisme dans son contexte historique, Asp / Vubpress / Upa, (lire en ligne), p. 49.
- Nyanatiloka, Vocabulaire pali-français des termes bouddhiques, Adyar, .
- Tenzin Gyatso, Initiation au bouddhisme tibétain, Presses du Châtelet, (lire en ligne).