Tricholoma

genre de champignons

Tricholoma constitue le genre type de champignons basidiomycètes de la famille des Tricholomataceae[1]. Il réunit une centaine d'espèces restantes parmi plus de deux cents qui continuent d'être nommées tricholomes en français, pour désigner des espèces aujourd'hui recombinées dans d'autres genres, voire d'autres familles : Melanoleuca, Lepista, Lyophyllum, Leucopaxillus, Tricholomopsis...

Tricholoma flavovirens
Tricholoma equestre
Tricholoma lascivum
Tricholoma sulphureum

Description

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Ce sont des champignons à lames souvent échancrées, généralement claires et le restant (sporée blanche ou très pâle), à arête fertile ou à cheilocystides banales ou ne dépassant pas 45 µm. Boucles rares ou nulles. Ce sont des mycorrhyziques terricoles, normalement charnus, de taille moyenne, assez robustes, le plus souvent sans anneau, de taille moyenne, souvent bosselés à l'âge adulte. Cuticule fortement fibrilleuse à squamuleuse ou nettement visqueuse (et pouvant alors être - glabre). Pigment membranaire dominant. Couleurs variées[2].

Les quatre critères qui permettent [?] de déterminer un Tricholoma sont : [référence nécessaire] Texture fibreuse

  1. Chapeau convexe et plutôt charnu [silhouette tricholomoïde[3]] c'est surtout le fait que la chair du chapeau et du stipe soit confluente, en continuité, difficilement séparable qui est le critère.
  2. Lames échancrées ou décurrentes à adnées-marginées
  3. Sporée blanche

Leur nom est tiré du grec thrìx, trikhós « poil, cheveu » et loma, lòmatos « ourlet, bordure, frange » = « à bord frangé, à marge velue »[4],[5] bien qu'il ne reste que peu d'espèces à marge velue après l'éclatement du genre friesien.

La systématique classique y voyait une transition avec les Aphyllophorales par les Hygrophoraceae et les Pleurotaceae.

Tricholomes, métaux lourds et métalloïdes toxiques

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Les Tricholomes sauvages peuvent fortement bioconcentrer certains polluants, dont par exemple le mercure (Hg) chez T. equestre, T. portentosum, T. columbeta et T. terreum (pour le seul mercure le risque pour le consommateur européen semble faible en Europe, à condition que le champignons ait été collecté dans une zone non polluées et géographiquement éloignées des sources d'émission locales ou régionales de pollution ; à titre d'exemple, dans de telles zones en Pologne et en Croatie les teneurs en Hg étaient comprises entre 0,10 ± 0,06 et 0,71 ± 0,34 mg kg−1 de matière sèche dans les « chapeaux » et entre 0,04 ± 0,02 et 0,38 ± 0,13 mg kg−1 dans les « stipes », alors que dans la couche arable on ne trouvait "que" 0,013 ± 0,003 à 0,028 ± 0,006 mg de mercure par kg de matière sèche[6].
Selon cette étude, le chapeau bioconcentre le Hg bien plus que les autres parties du champignon, avec des valeurs de facteurs de bioconcentration (FBC) comprises entre 18 ± 7 et 37 ± 18 [6]. Les champignons Tricholoma provenant de zones non polluées du sud et du nord de l'Europe peuvent être considérés comme à faible risque pour la santé du point de vue du seul apport tolérable en Hg, mais ils peuvent aussi bioaccumuler d'autres métaux et métalloïdes toxiques[6]. En Pologne, les sangliers sauvages (qui sont de grands consommateurs de champignons ; y compris souterrains comme la truffe du cerf) présentent parmi tous les animaux-gibier et non-gibier consommés les taux les plus élevés de mercure dans leurs muscles, mais de manière générale, de 2009 à 2018, on observe une tendance à la baisse depuis l'interdiction du mercure dans de nombreux usages[7].

Systématique

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Classification phylogénétique de la tribu des Tricholomatae

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Classification linnéenne

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Stipe central, rarement un peu courbé à subexcentré ou oblique sur substrat - vertical.

Sous-ordre Tricholomatineae : Espèces à chair molle, fibreuse ou non tenace à - fragile, à revêtement généralement filamenteux ou peu différencié, tout au plus subtrichodermique ou rarement subhyméniforme et presque jamais subcelluleux mais parfois gélifié.

Tricholomataceae : Très grande famille hétérogène. Exclu les espèces à revêtement piléique très différencié (hyménoderme en particulier) et les silhouettes marasmioïdes ou mycénoïdes. Tricholomoïdes - charnus. Lames d’épaisseur normales, décurrentes adnées ou échancrées. Revêtement non hyménodermique. Silhouette omphaloïde, clitocyboïde à tricholomoïde. Quelques collybioïdes à spores amyloïdes, basides sidérophiles etc.. Sporée blanche ou crème à ocracé ou rosâtre terne.

Ancien taxon

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Resupinatus est maintenant dans les Pleurotaceae

Liste des espèces du genre Tricholoma

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Notes et références

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  1. Très grande famille hétérogène excluant les espèces à revêtement piléique très différencié (hyménoderme en particulier) et les silhouettes marasmioïdes ou mycénoïdes. Tricholomoïdes - charnus. Lames d’épaisseur normales, décurrentes adnées ou échancrées. Revêtement non hyménodermique. Silhouette omphaloïde, clitocyboïde à tricholomoïde. Quelques collybioïdes à spores amyloïdes, basides sidérophiles etc.. Sporée blanche ou crème à ocracé ou rosâtre terne. Marcel Bon, Flore Mycologique d'Europe Doc. Mycol. Hors-Série 2:1 (1991), idem DMH-S 4:1 (1997);
  2. Marcel Bon, Flore Mycologique d'Europe Doc. Mycol. Hors-Série 2:1 (1991), idem DMH-S 4:1 (1997); Les Tricholomes et ressemblants.
  3. Groupe physionomiste pratique, réparti sur une classe, un ordre, 3 sous-familles et une dizaine de genres, La silhouette tricholomoïde est celle d'un sporophore : -  plutôt charnu, -  à lames rectilignes; adnées ou échancrées, parfois uncinées ou un peu décurrentes, mais non libres -  chapeau et stipe confluents (en continuité à la coupe, non séparables). -  chair fibreuse, non élastique ni coriace, ni aqueuse ni fragile. NB. La famille des Tricholomataceae est si vaste et variée qu'elle contient des genres à silhouette clitocyboïde, collybioïde et omphaloïde (donc; à lames plus franchement décurrentes). Seule la tribu des Tricholomeae possède des genres presque exclusivement tricholomoïdes.
  4. Paul Escallon : Précis de Myconymie, Fed. mycol. Dauphiné- Savoie (1990).
  5. « Micologia e Botanica Udinese - Approfondimento al Genere Tricholoma », sur www.micologiaebotanica.it (consulté le )
  6. a b et c (en) Ivan Širić et Jerzy Falandysz, « Contamination, bioconcentration and distribution of mercury in Tricholoma spp. mushrooms from southern and northern regions of Europe », Chemosphere, vol. 251,‎ , p. 126614 (DOI 10.1016/j.chemosphere.2020.126614, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Agnieszka Nawrocka, Maciej Durkalec, Józef Szkoda et Aleksandra Filipek, « Total mercury levels in the muscle and liver of livestock and game animals in Poland, 2009–2018 », Chemosphere, vol. 258,‎ , p. 127311 (DOI 10.1016/j.chemosphere.2020.127311, lire en ligne, consulté le )

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