Tour d'Urkulu
La tour d’Urkulu est une tour-trophée commémorative romaine (tropaeum) édifiée au sommet du mont Urkulu (altitude 1419 m) qui fut érigée au bord de la vieille voie indigène reliant le pays de Cize à la vallée d'Aezkoa[1] sur le territoire de la commune d’Orbaitzeta, en Navarre, à quelques mètres de la frontière entre l'Espagne et la France.
Type | |
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Style |
Monument romain |
Pays |
Espagne |
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Commune |
Orbaitzeta |
Coordonnées |
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Histoire
modifierCette tour-trophée a probablement été érigée en 28 av. J.-C. par le proconsul Marcus Valerius Messalla Corvinus pour commémorer sa victoire sur les Tarbelles (peuple aquitain proto-basque) dans les Pyrénées et marquer la limite sud des nouveaux territoires conquis. De retour à Rome Messalla obtient de célébrer un triomphe.
Le poète Tibulle, qui accompagnait Messalla durant sa campagne, mentionne dans ses élégies que les "Pyrénées tarbelles sont témoins" de la victoire romaine (Tarbella Pyrene testis).
Situation
modifierLa tour domine le passage de la frontière au col d'Arnostéguy, que franchissait la voie romaine Bordeaux-Astorga en passant par Pampelune et Dax et se trouve un peu au nord du col de Roncevaux.
Description
modifierEn 1976, l'archéologue français Jean-Luc Tobie a identifié les ruines au sommet du mont Urkulu comme une tour romaine, un trophée de victoire, érigé au premier siècle ap. J.-C. pour commémorer la récente conquête de l'Aquitaine. La campagne archéologique de 1990 a confirmé cette interprétation du monument.
La tour est en forme de cône tronqué, mesurant 19,5 mètres de diamètre à la base et de 3,6 mètres de haut. Sa hauteur initiale devait être de 4,5 mètres. L'épaisseur des parois est de 2,6 mètres et son intérieur est rempli avec les restes des travaux de construction. Cette structure n'est pas sans rappeler celle du Tropaeum Traiani (Trophée de Trajan) en Roumanie, postérieur d'un siècle.
À quelques mètres de la tour se trouvent les ruines d'une maison fortifiée construite à la fin du XVIIIe siècle, pendant la guerre du Roussillon entre la France et l'Espagne en 1793. Sur les pentes de la même montagne on trouve également de nombreux vestiges préhistoriques, dolmens et cromlechs.
Références
modifier- Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque : Préhistoire-Époque Romaine-Moyen-Âge, t. 1, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 492 p. (ISBN 2913156207 et 8483314010, OCLC 41254536), p. 72
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Torre de Urkulu » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
modifier- Esmonde-Cleary, Simon, « Rome in the Pyrenees », 2008, page 18, (ISBN 9780415426862).
- Tobie, Jean-Luc, « La tour d'Urkulu (Province de Navarre). Une trophée tour pyrénéen ? Essai d'interprétation », Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne, no 132, 1976, pages 43-62.
- Mezquíriz Irujo, María Ángeles, « La torre-trofeo de Urkulu », Trabajos de arqueología navarra, 17 (132), 2004, pages 109-115 (ISSN 0211-5174).
- Texte original en latin Fasti triomphales: AE 1930, 60.
- Tibulle, « Élégies », Livre I, VII, Biblioteca Clasica selecta [1].