Tanger

Ville marocaine située dans le Rif occidental dans la région des Fahsiya

Tanger (en arabe : طَنْجَة, Ṭanǧa ; en amazighe standard marocain : ⵜⴰⵏⵊⴰ, Tanja) est une ville du Nord du Maroc, connu principalement par ses lieux touristiques elle fait concurrence avec la ville de nador deuxième centre économique du Maroc après Casablanca, et capitale de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Elle est le chef-lieu de la préfecture de Tanger-Assilah.

Tanger
ⵜⴰⵏⵊⴰ (zgh)
طنجة (ar)
Blason de Tanger
Héraldique
Administration
Pays Drapeau du Maroc Maroc
Région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma
Préfecture Tanger-Assilah
Maire Mounir Laymouri (مُنِير لَيْمُورِي)
Démographie
Gentilé Tangérois /tanjawi
Population 1 275 428 hab.[1] (2024)
Densité 10 286 hab./km2
Géographie
Coordonnées 35° 46′ 01″ nord, 5° 48′ 00″ ouest
Superficie 124 km2
Localisation
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Tanger
Géolocalisation sur la carte : Maroc
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Tanger
Liens
Site web https://www.tanger.ma/
Evening, Tangiers 1906

Située à l'extrémité du Nord-Ouest du pays sur le détroit de Gibraltar, la ville se trouve à quatorze kilomètres de la côte espagnole. Sa population s'élève à 947 952 habitants au recensement de 2014[2].

Géographie

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Localisation

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Tanger est située dans la baie du même nom, ouverte sur l'extrémité occidentale du détroit de Gibraltar, à environ 15 km des côtes espagnoles, à la périphérie du massif montagneux du Rif. Le port de la ville est la principale destination des bateaux de voyageurs en provenance de l'Europe. Tanger est, par conséquent, l'un des lieux de passage des voyageurs circulant entre l'Europe et l'Afrique.

 

Démographie

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Sa population s'élève à 947 952 habitants selon le recensement de 2014[2]. Il existe une importante diaspora tangéroise dans le monde, notamment dans le sud de l'Espagne et dans le Benelux. Une grande partie des Tangérois est originaire du Rif. Tanger est donc à la fois une ville andalouse, jeblia et rifaine de par les liens historiques qu'elle a noués avec les deux ethnies habitants le Rif, à savoir les Jbalas et les Rifains. Tanger a connu une incroyable immigration de la part des Rifains durant le 19e et 20e siècle. Les Rifains formaient plus d'un quart de la population tangeroise en 1957, d'après une estimation de D. M.Hart. Les Jbalas forment eux aussi une part très importante de la population tangeroise. Enfin, depuis plusieurs décennies déjà, une importante population venue des autres régions du Maroc est arrivée à Tanger pour travailler et continue d'y affluer.

Relief, géologie et hydrographie

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D'abord établie sur la colline de la kasbah, la ville de Tanger s'est progressivement étendue sur les massifs la bordant à l'ouest en direction du cap Spartel (plateau du Marshan, Vieille Montagne) puis, au long de la plage, en direction du cap Malabata. En dépit de ces reliefs, son site ne présente pas de réseau hydrographique notable.

 
Limites de la commune.   : Mairie.

Le climat de Tanger est du type méditerranéen, tempéré par l'influence océanique ; L'automne, l'hiver et le printemps sont doux, voire frais (18 degrés en journée et 7 degrés la nuit en moyenne) et assez humide. Les inter-saisons sont modérément pluvieuses. L'été est très sec avec des températures relativement modérées (30 degrés en journée).

En général, les précipitations sont comprises entre 600 et 1 000 mm par an. La ville est cependant souvent sujette à des perturbations météorologiques : de mi-octobre jusqu'au début mai, des vents forts, des orages violents et des pluies diluviennes peuvent facilement survenir.

En été, un vent chaud provenant du Sahara, le sirocco communément appelé « chergui » au Maroc, élève fortement la température et assèche l’atmosphère, car c’est un vent venu de l’est.

 
Eugène Delacroix - Vue de Tanger. entre 1852 et 1853

Les records enregistrés dans la région sont les suivants[3] : Température minimale : −4,2 °C () ; Température maximale : 43,5 °C (1er aout 2003) ; Pluviométrie : 200 mm de pluie orageuses enregistrée en une journée ().

Relevé météorologique de Tanger - altitude : 21 mètres (période 1961-1990)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 8,8 9 10 11,2 13,4 16,2 18,7 19,1 18,3 15,6 12,2 9,7 13,6
Température moyenne (°C) 12,5 13,1 14 15,2 17,7 20,6 23,5 23,9 22,8 19,7 15,9 13,3 17,7
Température maximale moyenne (°C) 16,2 16,8 17,9 19,2 21,9 24,9 28,3 28,6 27,3 23,7 19,6 17 21,8
Précipitations (mm) 103,5 98,7 71,8 62,2 37,3 13,9 2,1 2,5 14,9 65,1 134,6 129,3 735,9
Nombre de jours avec précipitations 11,2 11,4 10,1 9,3 6,1 3,7 0,8 0,8 3,1 8 11,1 12
Source : Le climat à Tanger (en °C et mm, moyennes mensuelles) Hong Kong Observatory
Mois J F M A M J J A S O N D
Record de chaud (ref) 26 26 33 35 36 36 40 43.5 35 34 33 27
Record de froid (réf) -4.2 2 4 6 8 12 13 13 10 6 4 0

Dans les mythologies berbère et grecque, Tingis était une déesse et l'épouse du géant Antée[4] Ce dernier vivait en Libye dont il était roi et défiait tous les voyageurs et passants à la lutte ; il était invincible tant qu'il restait en contact avec sa mère la Terre. Il fut vaincu par Héraclès, alors que celui-ci était à la recherche des pommes d'or du jardin des Hespérides lors de ses Douze Travaux, le demi-dieu ayant eu l'idée de le soulever de terre pour l'étouffer à mort. Il fut ainsi le seul à réussir à battre Antée[5].

Selon Plutarque, les Amazigh croyaient qu'Héraclès épousa Tingis après la mort d'Antée, et qu'elle enfanta de lui Sophax[6]. Selon le mythe, Sophax fonda alors la ville de Tanger (qui était connue sous le nom de Tingis selon les sources anciennes) qu'il nomma ainsi en hommage à sa mère[7].

Histoire

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Tanger, à sa base Tangis ou plus généralement « le libyen tinjit », selon Mercier, a pu désigner en libyque non seulement un fleuve mais toute masse d’eau[8],[9].

Après une présence phénicienne, dont il subsiste deux petites nécropoles, les Carthaginois firent de la ville un comptoir important au IVe siècle av. J.-C. En , à la chute de Carthage, la ville est incluse au royaume de Maurétanie. Tanger (Tingis) prend une telle importance, qu'elle devient, vers le Ier siècle, le chef-lieu de la province romaine de Maurétanie tingitane. C'est l'une des principales métropoles du diocèse d'Hispanie, qui regroupe les provinces espagnoles et la Tingitane après la réforme administrative de l'empereur Dioclétien. C'est sous son règne qu'eurent lieu les martyres de saint Marcel et de saint Cassien. La ville est fortement christianisée dans les siècles suivants.

Appelés par le comte Boniface qui aurait même organisé leur passage, les Vandales ariens, accompagnés d'Alains, peuple et armée, soit 80 000 personnes, franchissent le détroit de Gibraltar en 429[10] en échange de la promesse d'un soutien militaire au comte[11]. Bien vite en désaccord avec Boniface, ils battent les Romains et ne peuvent être contenus autour de Tanger et Ceuta (alors Septem Fratres)[12]. Mais ils préfèrent se tourner vers ce qui deviendra le royaume vandale d'Afrique (Algérie orientale et Tunisie actuelles)[11].

Justinien conquiert la ville, au début du VIe siècle, elle est rattachée à l'Empire byzantin et subit les attaques des Wisigoths à partir du sud de l'Espagne.

Le général musulman Moussa Ibn Noçaïr, gouverneur du Maghreb au service des Omeyyades de Damas, s'intéresse à Tanger pour sa position stratégique et c'est donc de là qu'en 711 commence la conquête de l'Espagne par les troupes de Tariq ibn Ziyad (un lieutenant d'Ibn Noçaïr), à qui Gibraltar doit son nom (Djebel Tarik, la « montagne de Tarik »). Pendant les cinq siècles qui suivent, des dynasties différentes se disputent la souveraineté de Tanger. Les Idrissides de Fès, les Omeyyades de Cordoue, s'affrontent pour sa domination pendant plus d'un siècle. En 1075, les Almoravides en deviennent maîtres jusqu'en 1149, date à laquelle la ville passe aux Almohades avant de devenir mérinide en 1274[13].

Après trois tentatives, les Portugais s'en emparent en 1471 et la cèdent à l'Angleterre en 1661 comme dot apportée par Catherine de Bragance à son époux Charles II d'Angleterre. À l'époque où Tanger était encore une ville portugaise, elle se trouvait à la tête du domaine colonial portugais du Maroc[14],[15],[16]. Dès 1679 Moulay Ismaïl, sultan alaouite de l'Empire chérifien, entreprend le siège de la colonie anglaise de Tanger qui lui est abandonnée en 1684, sur décision de Charles II, estimant son occupation par les troupes anglaises inutile et beaucoup trop coûteuse. Au XVIIIe siècle la ville devient la « capitale diplomatique » de l'Empire chérifien et le siège des représentations étrangères accréditées auprès du sultan. Les États-Unis y ouvrent, en 1821, ce qui deviendra leur plus ancien consulat permanent dans le monde. La flotte française, commandée par le prince de Joinville, bombarde la ville en 1844 en représailles au soutien du Maroc à l'Emir Algérien Abd el-Kader et démantèle les fortifications. Elle met ainsi sous pression le souverain marocain Abderrahmane ben Hicham. Avec le traité de Tanger du 10 Septembre 1844, la France oblige le Maroc à cesser son soutien à Abd el-Kader.[17],[18],[19],[20][source secondaire souhaitée]. Les rivalités européennes pour le contrôle de la ville, porte entrouverte sur le Maroc, débutent en cette fin de XIXe siècle. La France, l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Allemagne multiplient les missions diplomatiques, commerciales et militaires pour placer leurs pions, mettant la ville au centre des rivalités internationales.

En 1880, la conférence de Madrid tente de définir les relations entre les grandes puissances au sujet du Maroc. Poussé par le chancelier Bülow, qui entend rappeler de claire façon que l'Allemagne ne se laissera pas mettre à l'écart et que la France ne peut modifier l'état politique du Maroc sans l'autorisation d'une nouvelle conférence internationale, Guillaume Il débarque, le , du yacht impérial SMY Hohenzollern I à Tanger pour quelques heures et dénonce, après un entretien avec l'oncle du sultan, les visées françaises et espagnoles sur le Maroc, ce qui provoque une crise diplomatique : c’est la crise de Tanger. En 1906, la conférence d'Algésiras redéfinit les positions de chacun en Afrique reconnaissant l'indépendance du sultan et affirmant l'égalité des signataires dans le domaine économique. En 1923 les négociations aboutissent à en faire une zone internationale affranchie de droits de douane. Le , le statut définitif de Tanger est signé par le Royaume-Uni, l'Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, les États-Unis, le Portugal, l’Union soviétique et la France, auxquels se joindra l’Italie un peu plus tard.

La ville possède désormais son autonomie financière. On la dote d'une administration internationale, en particulier d'une assemblée législative, composée de dix-sept fonctionnaires internationaux (quatre Français, quatre Espagnols, trois Britanniques, deux Italiens, un Américain, un Belge, un Néerlandais, un Portugais) désignés par leurs consuls respectifs et de neuf Marocains (six musulmans, trois israélites). Le sultan nomme un mendoub chargé de promulguer les textes législatifs et qui remplit les fonctions de pacha. En juin 1940, après la défaite française face aux offensives de la Wehrmacht, les troupes espagnoles de Franco occupent Tanger et imposent, en mars 1941, l'installation du consul du Troisième Reich à la Mendoubia (résidence du mendoub, représentant du sultan auprès de l'administration internationale tangéroise), où flotte désormais le drapeau nazi. En mars 1944, l'Espagne fait évacuer les Allemands de la Mendoubia, sous la pression des Alliés, avant de retirer, le , ses troupes de la ville, qui récupère ainsi son statut international. Entre 1939 et 1950, Tanger a vu sa population tripler et atteindre plus de 150 000 habitants.

Le , le sultan Mohammed V, accompagné du prince héritier Moulay Hassan (qui deviendra plus tard Hassan II), prononce à Tanger le premier discours qui fait référence à un Maroc unifié et indépendant rattaché à la nation arabe. En 1956, avec l'indépendance du Maroc, la conférence de Fédala (8 au 29 octobre) rend Tanger au Maroc. Une charte royale maintient la liberté de change et de commerce jusqu’en 1960, année où le gouvernement marocain abolit les avantages fiscaux et où Tanger se retrouve avec un statut identique à celui des autres villes du Royaume. Afin d'éviter une fuite importante des capitaux, le port de Tanger est doté d'une zone franche.

La ville connaît en 2015 la révolte dite des bougies, qui eut lieu pour protester contre le prix et le manque de qualité des services d’Amendis, l’entreprise française à laquelle le Maroc a confié la sous-traitance de l’eau dans cette région[21].

Chronologie

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Date Événement historique
IXe siècle av. J.-C. Arrivée des Phéniciens sur le site de Tanger.
IVe siècle av. J.-C. Passage de la ville sous contrôle carthaginois
IIe siècle av. J.-C. Ville importante du royaume de Maurétanie
42 Arrivée des Romains. Capitale de la province romaine de Maurétanie tingitane. Ils quittent la région à la fin du IIIe siècle.
429 Les Vandales franchissent le détroit de Gibraltar mais ils n'occupent pas la Maurétanie tingitane et se dirigent plutôt vers l'Afrique proconsulaire
534 Conquête de Tanger par les Byzantins commandés par Bélisaire.
621 Conquête de Tanger par les Wisigoths menés par leur roi Sisebut.
706 Moussa Ibn Noçaïr s'installe avec ses troupes omeyyades à Tanger.
711 Tariq ibn Ziyad, à partir de Tanger, se lance à la conquête de l'Espagne.
741 Les Omeyyades sont expulsés. Leurs élites massacrées. Damas perd la région mais garde la péninsule Ibérique et le reste de l'Afrique du Nord. Cet évenement prélude la fondation de la 1re dynastie marocaine en 789: les Idrissides.
1437 Première tentative portugaise pour s'emparer de la ville.
1458 Deuxième tentative portugaise pour s'emparer de la ville.
1464 Troisième tentative portugaise pour s'emparer de la ville.
1471 Les Portugais s'emparent de Tanger.
1492 Un grand nombre d'Andalous musulmans et juifs sont chassés d'Espagne et du Portugal. Ils transitent par Tanger et beaucoup d'entre eux y restent ou s'installent dans les régions voisines.
1580 Tanger passe, avec le Portugal, sous domination espagnole.
1640 Tanger redevient portugaise, lors de l'indépendance du Portugal.
1661 Catherine de Bragance apporte, dans sa dot, Tanger à Charles II d'Angleterre. La ville passe sous contrôle anglais.
1673 Les Anglais fortifient la ville pour résister aux attaques du seigneur de guerre Khadir Ghaïlan.
1678 Le sultan Moulay Ismaïl entreprend le siège de la Ville.
1684 Les Anglais détruisent les fortifications et abandonnent la ville à Moulay Ismaïl qui reconstruit de nouvelles fortifications faisant de la cité un rempart face au monde extérieur.
1757-1790 Règne du sultan Sidi Mohammed ben Abdallah qui, pour protéger ses sujets, entreprend le cantonnement des diplomates occidentaux à Tanger.
1794 Création de l'École de la Mission catholique espagnole.
1794 Le Consul de France quitte Rabat pour s'installer à Tanger.
1832 Eugène Delacroix séjourne à Tanger qui l'émerveille.
Bombardement de la ville par le Prince de Joinville sous prétexte de l'asile accordé par le sultan à l'émir algérien Abd el-Kader, puis traité de Tanger.
1857 Création de la poste britannique.
1864 Création de l'école de l'Alliance israélite.
1864 Inauguration du phare de cap Spartel, bâti sur ordre du Sultan Mohamed Ben Abderrahman
1865 Installation par la France d'une poste nationale d'État.
1880 L'Eastern Telegraph Company relie Tanger à Gibraltar par un câble sous-marin.
1883 Les Espagnols créent le réseau de téléphone interurbain.
1885 Création d'une école française (l'Institution Robinet).
3 octobre 1904 Signature d'un accord secret, entre l'Espagne et la France, pour délimiter les zones d'influence. Tanger aura un statut particulier.
31 mars 1905 Visite diplomatique de Guillaume II qui est reçu par les autorités marocaines à Tanger pour s'opposer aux ambitions secrètes de la France et de l'Espagne sur le Maroc. Le Sultan ne fera pas le déplacement pour le rencontrer.
7 avril 1906 La conférence d'Algésiras, détermine les zones d'influence française et espagnole. Tanger aura un statut spécial.
1909 Construction d'un collège français pour jeunes filles (futur lycée Saint-Aulaire).
1912-1913 Construction du palais du Sultan Moulay Abd al-Hafid.
30 mars 1912 Signature à Fès du traité de protectorat français, par le sultan Moulay Abdelhafid et M. Regnault, ministre plénipotentiaire de France à Tanger.
1913 Construction du collège français (futur lycée Regnault). Inauguration par l'Espagne du Théâtre Cervantes.
18 décembre 1923 Convention de Paris : Tanger sera une zone internationale sous souveraineté du Sultan du Maroc.
14 mai 1924 Ratification de la convention de Paris.
1er juin 1925 Entrée en vigueur du statut international de la zone de Tanger.
1930 Visite d'un important représentant du mouvement panarabe, l'émir Chakib Arslan
1935 Création d'une école marocaine par Abdellah Guennoun.
14 juin 1940 Occupation de Tanger par les troupes espagnoles.
20 novembre 1940 Rattachement de la ville à la zone espagnole et expulsion du Mendoub (représentant du Sultan).
17 mars 1941 Installation du consulat allemand dans la Mendoubia.
2 mai 1944 Les Espagnols, poussés par les Américains, font partir les Allemands de la Mendoubia.
9 octobre 1945 Les troupes espagnoles quittent Tanger.
11 octobre 1945 Un croiseur français ramène le Mendoub à Tanger.
9 avril 1947 Arrivée du sultan Mohamed Ben Youssef (Mohamed V).
10 avril 1947 Le sultan Mohamed V prononce le discours de Tanger par lequel, il réclame l'indépendance du Maroc.
7 avril 1956 Fin du Protectorat espagnol au Maroc.
29 octobre 1956 Evacuation des troupes internationales de Tanger.
1957 Tanger devient la « capitale d'été » du Royaume.
26 août 1957 Une charte royale stipule le maintien de liberté de changes et de commerce pour la ville de Tanger.
1960 Tanger perd son statut particulier, elle est dotée d'une zone franche.
Entre 2004 et 2007 Construction du grand port Tanger Med
Entre 2014 et 2018 Plan « Tanger-Métropole » lancé par le roi Mohammed VI[22].

Économie

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Deuxième pôle économique du Maroc après Casablanca, Tanger dispose d’une activité industrielle diversifiée comprenant les industries textiles, chimiques, mécaniques, métallurgiques et navales. La ville compte actuellement quatre zones industrielles, dont deux avec un statut de zone franche : la zone franche de Tanger et la zone franche portuaire. L’infrastructure de Tanger est particulièrement développée, incluant un port qui gère à la fois le flux de marchandises et de passagers (plus d’un million de voyageurs par an) et intègre également un port de plaisance et un port de pêche.

Le chemin de fer relie Tanger aux villes de Rabat, Casablanca (par une ligne à grande vitesse), et Marrakech au sud, ainsi qu’à Meknès, Fès, et Oujda à l’est.

L'autoroute, opérationnelle depuis 2005, connecte Tanger à Rabat et aux autres grandes villes marocaines. L’aéroport de Tanger-Ibn Battouta se trouve à Boukhalef, à 15 kilomètres au sud-ouest du centre-ville, avec une capacité récemment augmentée à 1,5 million de passagers par an[23]. Sa capacité sera portée à 3,2 millions de passagers par an avec l'inauguration du Terminal 3[24]

Des lignes régulières de ferrys relient Tanger à Algésiras, Tarifa, et Barcelone en Espagne, ainsi qu’à Sète, Marseille en France, et Gênes en Italie.

Station balnéaire d’importance, Tanger offre une infrastructure touristique variée, avec des hôtels et autres services, une longue plage de plus de 7 km, et une médina (ville ancienne) où le commerce artisanal est florissant, proposant notamment des articles en maroquinerie, bois, argent, vêtements traditionnels, et chaussures.

Avec l'ouverture du port Tanger Med, la ville se positionne comme un carrefour du commerce maritime international. Depuis mai 2010, la majorité du trafic maritime est transférée vers le port de Tanger Méditerranée (Tanger Med), situé à environ quarante kilomètres à l'est de Tanger[25]. Le port de Tanger Ville, orienté vers le tourisme, se trouve en face de la Kasbah.

Les années 2007 et 2008 furent marquées par l'achèvement de nombreux projets majeurs, notamment le deuxième port Tanger Méditerranée et ses zones industrielles, le Stade Ibn-Batouta de 45 000 places, un centre d'affaires, des installations touristiques, l’aménagement du centre-ville et la création de nouvelles lignes autoroutières et ferroviaires. La ligne LGV Tanger-Casablanca a été conçue pour réduire le temps de trajet vers Casablanca, capitale économique du pays.

La LGV Tanger-Casablanca, inaugurée le , relie désormais Tanger à Casablanca (350 kilomètres) en passant par Rabat en seulement h 30 au lieu de h 30 auparavant[26].

Enfin, l'agriculture dans la région de Tanger est principalement céréalière, répondant aux besoins du secteur tertiaire.

Grands travaux

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Centre Hospitalier Universitaire (CHU)

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La ville de Tanger connaitra bientôt l'ouverture du plus grand Centre Hospitalier Universitaire (CHU) d'Afrique du Nord. Les travaux de construction sont en cours, et presque terminés. L’établissement sera doté d’une capacité de 865 lits et pourrait être livré avant la fin du mois d’octobre 2020[27].

 
Nouveaux appontements de la marina.

Un nouveau terminal du port en eau profonde accueille les ferries depuis le second trimestre 2009. Saipem SA et Bouygues Construction, au travers de ses filiales (Bymaro - Bouygues Maroc), réalisent deux digues de 1 230 mètres de long chacune, huit postes d'appontement pour les ferries ainsi qu'une plate-forme logistique de 42 hectares[28].

Tanger est depuis longtemps une terre d'accueil pour de nombreux artistes et intellectuels. Henri Matisse et avant lui Eugène Delacroix y réalisent des œuvres célèbres. Le second évoque son passage dans cette ville, lors de son Voyage en Afrique du Nord, dans son carnet de voyage illustré Album du Maroc. L'écrivain américain Paul Bowles l'a nommée « Dream City ».

Tanger est l'une des villes dans lesquelles ont été tournées des séquences des films La Vengeance dans la peau, de Paul Greengrass, Inception de Christopher Nolan[30], Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch[31].

Le Festival national du film s'y est déroulé lors de sa quatrième édition, en 1995 et y a systématiquement lieu depuis sa huitième édition, en 2005.

Politique, Administration, et Gestion

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Arrondissements locaux

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La commune de Tanger est divisée en 4 arrondissements locaux :

  1. Bni Makada ;
  2. Charf-Mghogha ;
  3. Charf-Souani ;
  4. Tanger-Médina.

La liste complète des élus du conseil communal est disponible sur le portail elections.ma ou sur le site de la commune.

Depuis les élections de 2021, le Maire de Tanger est Monsieur Mounir Laymouri (منير ليموري)[32].

Période Maire de Tanger Parti
2010-2015 Fouad El Omari PAM
2015-2021 Mohamed Bachir Abdellaoui PJD
2021- en fonction Mounir Laymour PAM

Urbanisme

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Grandes avenues et boulevards

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Les grandes avenues sont :

Quartiers

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  • Callens
  • M'sallah
  • Aazib Haj Kadour
  • Ain Ktiouet
  • Al Aouama
  • Al Hafa
  • Ancienne Medina
  • Ancienne Route de l'Aéroport
  • Ben Dibane
  • Branesse
  • Castilla
  • Centre-Ville
  • Collegio Internado
  • Complexe Hassani
  • Dar Baroud
  • Dradeb
  • Residence Zemouri
  • Gare de Tanger
  • Gzenaya
  • Haoumat Bni Yder
  • Hay Jadid
  • Houmat Espagnol
  • Jamaa Moukraa
  • Jbel Lekbir
  • Jnan Kabtane
  • Khoussafat
  • Lalla Chafia
  • Lot Boussouf
  • Lot Massira
  • Lot Saada
  • Mahaj Mohammed VI
  • Marvil
  • Merchane
  • Mesnana
  • Mester Khouch
  • Moujahidine
  • Msallah
  • Siaghine
  • Sidi Bouabid
  • Souani
  • Souk Dakhel
  • Tanja Balia
  • Val Fleuri
  • Bni Makada
  • Las Collinas
  • Laachiri
  • Hay Zaoudia
  • Ain Hayani

Monuments et sites d'intérêt

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Borjs et fortifications

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  • Borj Ben Amar
  • Borj en-Na'am
  • Irish Tower ou tour des Irlandais
  • York Castle
  • Borj de Dar Baroud
  • Borj es-Salam
  • Borj ech-Charrat
  • Borj eikhl Hajoui
  • Borj Bou'Ameir
  • Borj Mérinide de Batata

Portes historiques

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  • Bab Fahs
  • Bab Fendak Zraa
  • Bab Kasbah
  • Bab Marsa
  • Bab Dar Dbagh
  • Bab er-Raha ou Bab el-Bhar
  • Bab Haha (Qasbah)
  • Bab el-Asa (Qasbah)
  • Bab el-Plaza (Place du 9 avril)
  • Bab et-Tourkia ou Bab Am et-Tourkia
  • Bab ed-Drouj (donnant sur les escaliers américains et Bar ed-Dbagh)

Galerie d'images

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Jumelages

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Personnalités liées à la commune

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La Beat Generation

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Paul Bowles est l'auteur américano-tangérois par excellence. Arrivé après la Seconde Guerre mondiale, il était un point de ralliement entre les auteurs et personnalités marocaines (Mohamed Choukri, Ahmed Yacoubi (en)[33]), américaines (Gertrude Stein, Tennessee Williams ou Francis Bacon[34]), tout en gardant ses distances avec la Beat Generation qu'il ne fréquentait que peu, voire pas du tout avant 1956[35].

Attirant dans son sillage, en 1953, William S. Burroughs, Allen Ginsberg et Jack Kerouac deviennent des habitués de la ville du Détroit faisant la réputation sulfureuse de cette ville de romanciers expatriés[36]. Ceux qui deviendront les noms emblématiques de la Beat Generation, trouvent dans la ville de quoi nourrir leur dégoût du consumérisme et du puritanisme américains ainsi qu'une dose de liberté incomparable[37].

C'est à la villa Muniria, un petit hôtel du centre-ville que Burroughs écrit Le Festin nu[38], son ouvrage le plus connu. Jack Kerouac qui dormait à l'étage supérieur l'a également aidé à publier son livre grâce à Maurice Girodias, éditeur français qu'ils ont rencontré à Tanger grâce aux contacts de Bowles[39].

Personnalités publiques

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Références

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  1. « Note sur les premiers résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2014 » [docx], sur Haut-Commissariat au plan, (consulté le )
  2. a et b « Note sur les premiers résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2014 » [docx], sur Haut-Commissariat au plan, (consulté le )
  3. (en) « Extreme Temperatures Around the World », sur mherrera.org (consulté le ).
  4. Pierre Grimal, Dictionnaire de mythologie grecque et romaine, PUF, 2005.
  5. Histoire naturelle de Pline l'Ancien
  6. [1]Plutarque, Vies parallèles: La Vie de Sertorius
  7. City of Tangier - A Celebrity Hotspot
  8. Farid Benramdane, « Espace, signe et identité au Maghreb. Du nom au symbole », Insaniyat / إنسانيات. Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales, no 9,‎ , p. 1–4 (ISSN 1111-2050, DOI 10.4000/insaniyat.8250, lire en ligne, consulté le )
  9. MERCIER, G..- La langue libyenne et la toponymie antique de l’Afrique du nord.- Paris, Imprimerie nationale, 1924.- p. 244
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  11. a et b (en) Procope, History of the Wars/Book III (lire en ligne)
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Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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