La « tactique du salami » est une expression inventée par l'homme politique hongrois Mátyás Rákosi[1], chef du Parti communiste hongrois, pour décrire l'élimination progressive des pouvoirs extérieurs au communisme (Église, autres partis, etc.), « tranche après tranche, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien ».

Mátyás Rákosi, inventeur de l'expression « tactique du salami ».

Cette stratégie est assurée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale au moment du processus de la prise du pouvoir par les communistes, qui aboutit à la formation de la République populaire de Hongrie. Elle a été précédée par la tactique du cheval de Troie.

Contexte historique

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Le Parti communiste hongrois subit un échec aux élections de l'hiver 1945, auxquelles il ne remporte que 17 % des suffrages. Maintenus au sein du gouvernement de coalition sous la pression des Soviétiques, les communistes procèdent méthodiquement pour prendre le contrôle du pays malgré leur peu de poids politique réel.

Au sein de la Deuxième République le Parti communiste prend progressivement le pouvoir, pratique l'entrisme et provoque des scissions. Plusieurs ministres sous pavillon des partis dits « bourgeois » sont en réalité des membres clandestins du Parti communiste[2]. Les scissions provoquées au sein des autres partis permettent aux communistes d'affronter des adversaires morcelés aux élections de 1947 et d'améliorer leur score, en obtenant 22 % des suffrages sous sa bannière, devenant le premier Parti en nombre de voix bien que la progression n'ait été que de 5 points.

La police secrète, l'Autorité de protection de l'État (AVH), dirigée par le ministre de l'intérieur László Rajk, décapite progressivement les partis rivaux, arrêtant les personnalités de l'ancien régime monarchique comme István Bethlen.

Le , l'Assemblée adopte une nouvelle constitution. Le , la République populaire de Hongrie est proclamée.

Notes et références

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  • (en) John Horvath, « Salami Tactics », Telepolis, sur le site (de) Heise.de (consulté le ).
  1. « Salami », Vincent Giret, Libération, 4 janvier 2012 (consulté le 16 février 2016).
  2. Miklós Molnar, Histoire de la Hongrie, Hatier, 1996, p. 384-385

Voir aussi

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