Sapho (chanteuse)

chanteuse française

Sapho, pseudonyme de Danielle Ebguy, est une artiste franco-marocaine née le à Marrakech[1]. Elle chante en français, arabe, anglais, espagnol, hébreu et écrit des romans et des recueils de poèmes ; elle donne des lectures de poésie.

Sapho
Description de cette image, également commentée ci-après
Sapho en 2014
Informations générales
Naissance (74 ans)
Marrakech, Maroc
Activité principale Chanteuse
Genre musical Chanson française, world music
Années actives depuis 1975
Site officiel www.sapho.org

Biographie

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Après une enfance au Maroc avec sa famille juive, Sapho quitte Marakech avec sa famille pour habiter à Lyon. Elle est scolarisée dans un pensionnat en Suisse[2]. À 18 ans elle se rend à Paris. Hésitant entre le théâtre et le chant, elle suit les cours d'Antoine Vitez. Hervé Cristiani lui fait passer des auditions au petit Conservatoire de Mireille[2], où elle crée un personnage de chanteuse québécoise, Bergamote. Elle enregistre quelques chansons avant de prendre le pseudonyme de Sapho, en référence à la poétesse Sappho[2].

 
Sapho en 1974. Photo d'identité (Sacem).

Après un premier album sans titre en 1977, intitulé Le balayeur du Rex[2] qu'elle reniera à cause d'une production trop « lisse » qui lui a été imposée, elle part à New York comme journaliste pour le magazine Actuel[2]. Fascinée par la scène punk, elle fréquente la scène underground où elle se produit[2]. Elle enregistre un deuxième album également sans titre pour marquer un « nouveau départ », plus rock, qui contient la chanson Janis (hommage à Janis Joplin, 1980) qui comme le suivant Le Paris stupide, ne rencontre pas le succès.

Le succès arrive avec le mini-album Passage d'Enfer et se prolonge avec Barbarie, caractérisés par une chanson française sophistiquée avec des influences nord-africaines (1984), et par des textes engagés comme Thatcher, ou typiques de la vie des « Branchés » du début des années 1980 (Rue de Lappe, Requins et mondains, Passage d'Enfer).

Durant cette période, Sapho fait partie de la première formation de La Bande à Basile (on l'entend entre autres dans La Chenille) et collabore avec le groupe Odeurs pour une reprise disco parodique de Dominique de Sœur Sourire. Elle se présente avec un visage fardé de blanc, et des mèches blanches hérissées sur la tête, coiffure qu'elle abandonne par la suite.

Le succès continue avec son album Passions, passons en 1985, et les tubes Carmel, Méthylène, Globo Night et Marrakech. Avec cet album sa musique s'ouvre aux influences judéo-arabes[2]. Elle y rend hommage à Oum Kalsoum et Léo Ferré[2]. Elle écrit et chante Maman, j'aime les voyous pour le film Rue du départ de Tony Gatlif. Elle se produit au Bataclan en 1986 et le concert fait l'objet d'une captation en disque.

En 1987 Sapho publie le roman Ils préféraient la lune. Un voyage en Amérique latine reflète une nouvelle inspiration dans l'album El Sol y la Luna. Son passage à l'Olympia en 1988 est l'occasion de chanter avec des Gnaouas. Elle joue dans l'opéra de Michaël Levinas, La Conférence des oiseaux, et dans L'Opéra de quat'sous de Kurt Weill et Bertolt Brecht dans le rôle de Jenny.

En 1991, paraît l'album La Traversée du désir enregistré à Rabat, Berlin et Lille, qui contient sa reprise de Parlez-moi d'amour, d'une publicité pour Kenzo et Ala…, un poème de Mahmoud Darwich.

Sapho revient à la musique et aux sonorités arabes avec un spectacle de chansons d'Oum Kalsoum, El Atlal (Les Ruines), au théâtre de la Ville. Elle enregistre ce spectacle au Bataclan en 1994, et le chante à Jérusalem. L'album Jardin andalou (1996) avec Hugues de Courson explore la musique arabo-andalouse.

En 1997, elle reprend deux titres de cet album : Sois plus radical et Petit Démon, dans le suivant, Digital Sheikha, qui contient des chants traditionnels marocains de Sheikhates avec des arrangements électroniques techno et ambient de Bill Laswell. Au début de cette année, le 7 janvier, l'émission de France-Culture Nuits magnétiques produite par Catherine Soullard lui consacre un numéro, Au nom de Séléné.

L'album Orients, joué par un orchestre mixte de Nazareth naît d'un désir d'union entre Juifs et Arabes, Palestiniens et Israéliens. La chanteuse dédie un poème à Yasser Arafat, rencontré à Paris en [3].

En 2005, Sapho reprend des chansons de Léo Ferré avec un guitariste flamenco au théâtre Molière. Le , elle participe à un spectacle intitulé Voix des villes et voie des chants avec l'ensemble Faenza animé par Marco Horvat à Rethel (Ardennes). L'album Universelle () associe musiques rock, reggae, arabo-andalouse et funky, avant sa rentrée parisienne.

2009 est une année faste pour l'artiste. À Londres, Ankara, Bahrein, Marrackech, elle chante avec un groupe composé de musiciens proches d'Alain Bashung. Par ailleurs, Sapho expose également des œuvres plastiques pendant un mois en automne à la galerie Claude Samuel. Simultanément, elle présente un spectacle aux Trois Baudets à Paris.

En , elle joue aux côtés du rappeur Disiz, du musicien Mehdi Haddab et du comédien Denis Lavant Les Amours vulnérables de Desdémone et Othello, pièce de Manuel Piolat Soleymat et Razerka Ben Sadia-Lavant, mise en scène par Razerka Ben Sadia-Lavant au théâtre Nanterre-Amandiers.

Carrière littéraire

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Sapho au 22e Maghreb des Livres, les 13 et 14 février 2016 à Paris.

Sapho publie un roman autobiographique, Douce violence en 1982, où elle indique[2] :

« Mon métier c'est la rage. Pourtant à six ans j'étais une femme calme. »

Son écriture est rythmée par la deqqa et l'histoire de la place Djema'a el-Fna et de ses ancêtres descendants d'anciens esclaves de Guinée gnaouas[2]. Elle est très influencée par ses origines juives notamment dans sa volonté d'interpréter les textes, manifeste dans le roman Un mensonge, dont les protagonistes qui utilisent des mots identiques pour développer des phrases différentes sont démasqués en raison de cette pratique[2]. Dans son livre Patio, opéra intime, S, elle décrit les différentes phases de la passion. Elle écrit en français, sa langue maternelle.

Dans son écriture on retrouve son engagement en faveur d'un monde sans frontières où les cultures arabes, chrétiennes et juives pourraient coexister sans entraves. En 2003, elle publie le manifeste Un très proche Orient[2], qui réunit diverses personnalités pour parler du conflit au Moyen-Orient[2]. Ce manifeste est présenté à Bagdad et Nazareth avec l'orchestre de Nazareth lors de ses concerts[2].

Musique

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Discographie

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Albums en studio

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  • 1977 : Premier album (dont le premier titre est Le balayeur du Rex)
  • 1980 : Deuxième album (dont le premier titre est Janis)
  • 1981 : Le Paris stupide
  • 1982 : Passage d'enfer
  • 1983 : Barbarie
  • 1985 : Passions, passons
  • 1987 : El sol y la luna
  • 1991 : La Traversée du désir
  • 1996 : Jardin andalou
  • 1997 : Digital sheikha
  • 1999 : La Route nue des hirondelles
  • 2003 : Orients
  • 2006 : Sapho chante Léo Ferré (Ferré Flamenco)
  • 2008 : Universelle
  • 2011 : Velours sous la terre
  • 2018 : Sapho chante Barbara
  • 2022 : Jalousie, amour, mort (J.A.M)

Albums en concert

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45 tours hors album

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Textes lus

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Compilations

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  • 1984 : Le train de Paris (Compilation de titres du deuxième album, Passage d'enfer et Barbarie, parue uniquement au Japon)
  • 1985 : The Best (Autre compilation de titres du deuxième album, Passage d'enfer et Barbarie, parue uniquement au Japon)
  • 1991 : Préférences (compilation regroupant Passage d'enfer & Barbarie)

Participations

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Ouvrages

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Notes et références

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  1. « Biographie et actualités de Sapho France Inter », sur France Inter (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m et n Mathis-Moser, Mertz-Baumgartner et Bonn 2012.
  3. Said A., « Sapho », sur bladi.net, (consulté le ).

Annexes

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Bibliographie

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  • Ursula Mathis-Moser, Birgit Mertz-Baumgartner et Charles Bonn, Passages et ancrages en France : dictionnaire des écrivains migrants de langue française (1981-2011), Honoré Champion, (ISBN 978-2-7453-2400-9 et 2-7453-2400-4, OCLC 796995647).

Articles connexes

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Liens externes

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