Rue Férou
La rue Férou est une voie située dans le quartier de l'Odéon du 6e arrondissement de Paris, principalement connue, au XXIe siècle, pour être la « rue du Bateau ivre ».
6e arrt Rue Férou
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Situation | |||
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Arrondissement | 6e | ||
Quartier | Odéon | ||
Début | 3, rue Henry-de-Jouvenel et 2, rue du Canivet | ||
Fin | 48, rue de Vaugirard | ||
Morphologie | |||
Longueur | 120 m | ||
Largeur | 12 m | ||
Historique | |||
Création | Antérieur à 1517 | ||
Ancien nom | Rue Faron Rue Farou Rue Farouls Rue Ferron Rue Férou |
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Géocodification | |||
Ville de Paris | 3632 | ||
DGI | 3619 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
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Situation et accès
modifierElle débute aux 3, rue Henry-de-Jouvenel et 2, rue du Canivet et se termine au 48, rue de Vaugirard, en face du jardin du Luxembourg. Orientée nord-sud, elle est longue de 120 m.
La station de métro la plus proche est la station Saint-Sulpice, où circulent les trains de la ligne 4.
Origine du nom
modifierElle tient son nom d'Étienne Férou, procureur au Châtelet et propriétaire des terrains sur lesquels elle a été ouverte[1].
Historique
modifierLa rue Férou existait avant 1517. Le premier tronçon de la rue, jusqu'à l'intersection avec la rue du Canivet, a été débaptisé et a servi à créer la rue Henry-de-Jouvenel, longue d'une vingtaine de mètres et comptant trois numéros d'habitation.
Comme l'atteste une inscription ancienne gravée sur la base de la tour nord de l'église Saint-Sulpice, la rue Férou s'étendait dans le passé jusqu'au croisement avec l'ancienne rue des Aveugles (aujourd'hui partie de la rue Saint-Sulpice)[2].
En 1994, un permis de construire délivré à un promoteur qui voulait construire un immeuble à la place d’une maison de style Directoire située au no 7 de la rue est annulé par le tribunal administratif de Paris au motif que « la façade projetée porte atteinte à l’harmonie architecturale du bâti environnant[3] ».
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
modifier- Nos 2 et 4 : entre ces numéros emplacement d'une ancienne rue (puis impasse) disparue, ouverte en 1540 sous la dénomination « rue Saint-Pierre » (ou « Saint-Père »), nommée ensuite « rue des Prêtres », convertie en impasse en 1724, renommée « cul-de-sac Férou » (s'ouvrant sous une arcade du 2, rue Férou)[1].
Cette ruelle longeait et desservait le petit séminaire de Saint-Sulpice (« communauté des Robertiens »)[1].
De 1793 à 1822, Reine Philiberte de Varicourt (1757-1822), marquise de Villette par son mariage[4], qui avait été en son temps la « belle et bonne[5] » protégée de Voltaire (1694-1778), habita dans cette ruelle, où elle passa les années de son veuvage. Elle y mourut en 1822[1]. - No 2 bis : de 1951 à sa mort, Man Ray (1890-1976), peintre, photographe et réalisateur de cinéma vécut et travailla ici dans son atelier avec sa seconde épouse[6] Juliet Man Ray, née Browner (1911-1991)[7].
- No 4 : hôtel Mahé de La Bourdonnais. Le poète Jacques Prévert (1900-1977) y demeura dans une mansarde avec ses parents dans son enfance. L'écrivain Michel Déon (1919-2016) habita dans un des appartements pendant vingt ans[6]. La revue Les Temps modernes y eut son siège.
- No 5 : hôtel de Beauveau puis de Breteuil édifié en 1730[8].
- No 6 : hôtel de Luzy, construit à la fin du XVIIe siècle et remanié par Jean-François Chalgrin au XVIIIe siècle. Il est classé monument historique. L'écrivain américain Ernest Hemingway (1899-1961) y vécut à partir de 1929[6]. Le couple d'auteurs Zelda et F. Scott Fitzgerald y vécut également.
- No 8 : petit hôtel de la Trémoille[8]. Le prêtre catholique et collaborateur français Jean de Mayol de Lupé (1873-1955) est né dans cet immeuble de la rue le [9].
- No 10 : ancien hôtel de la Trémoille reconstruit de 1771 à 1774[8].
- No 11 : ancien hôtel Fénelon du XVIIIe siècle. L'écrivain Ernest Renan (1823-1892) y séjourna[8].
- No 15 : Henri Fantin-Latour y loue une chambre sans quitter complètement le domicile de ses parents[10].
Dans la littérature
modifier- Athos, dans le roman d'Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, habite rue Férou, « à deux pas du Luxembourg[11],[12] ».
- À son retour des États-Unis d'Amérique, en 1792, François-René de Chateaubriand y habita avec sa femme et ses deux sœurs : « Nous avions fait arrêter un appartement, faubourg Saint-Germain, cul-de-sac Férou, petit hôtel de Villette » (Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, LIX, ch. 2).
- Une reproduction intégrale du Bateau ivre, inaugurée le [13], occupe le long mur d'enceinte de l'hôtel des impôts (ancien séminaire Saint-Sulpice) ; cette reproduction présente une particularité : elle se lit de droite à gauche et non, comme le veut la règle, de gauche à droite.
- La rue Férou est le cadre du roman Le Roman ivre d'Isabelle Stibbe[14] et de l'essai de Lydia Flem Paris Fantasme[15].
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Vue de la rue en direction du jardin du Luxembourg.
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Sur le mur de l'hôtel des Finances, poème d'Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre.
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Vue panoramique de la rue.
Notes et références
modifier- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 519.
- Voir la photo sur Commons.
- « Indemnités pour une association », Le Monde, .
- Reine Philiberte de Varicourt (1757-1822) avait épousé en 1777 à Ferney, dans la chapelle du château de Voltaire Charles, marquis de Villette (1736-1793)
- Jean Stern, Belle et Bonne : Une fervente amie de Voltaire, 1757-1822, Paris, Hachette, avant-propos (en ligne).
- « 4, rue Férou. Jacques Prévert a 8 ans », jacquesprevert.wordpress.com.
- Peter B. Flint, « Juliet Man Ray, 79, The Artist's Model And Muse, Is Dead », New York Times, .
- Protections patrimoniales, 6e arrondissement, Ville de Paris, Règlement du PLU, tome 2, annexe VI, p. 153 à 432.
- État civil de Paris, V4E 3139, Archives départementales de Paris.
- Martin Wetherell, Balades historiques au cœur de Paris, Les Créations du Pélican, Lyon, 1995, p. 108.
- Alexandre Dumas 1962, p. 89.
- Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », (1re éd. 1844).
- « Inauguration d'un poème mural, Le Bateau ivre, d'Arthur Rimbaud, ambassade des Pays-Bas, www.amb-pays-bas.fr.
- Bernard Pivot, « Le miracle de la rue Férou », Le Journal du Dimanche, .
- « Lydia Flem et le génie de la rue Férou à Paris », France Culture, 8 avril 2021.