La rosasite est un minéral carbonaté, présentant un potentiel mineur d'utilisation comme minerai de zinc et de cuivre secondaire[3]. Chimiquement, il s'agit d'un hydroxy-carbonate de cuivre et de zinc de formule (Cu,Zn)2(CO3)(OH)2 avec un rapport cuivre/zinc de 3:2[4].

Rosasite
Catégorie V : carbonates et nitrates[1]
Image illustrative de l’article Rosasite
Sur une matrice de limonite se trouvent des botryoïdes étonnamment épais de rosasite veloutée, riche, d'un bleu électrique intense, en boules atteignant 3 cm de diamètre.
Général
Symbole IMA Rss
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique (Cu,Zn)2(CO3)(OH)2
Identification
Couleur bleu, bleu-vert à vert, bleu ciel ; incolore à bleu clair en lumière transmise
Système cristallin monoclinique
Classe cristalline et groupe d'espace 2/m - prismatique
P21/b[2]
Clivage distinct/bon, dans deux directions à angle droit
Cassure en éclats - fractures fines et allongées produites par l'intersection de bons clivages ou de séparations
Habitus sous forme de croûtes mamillaires, botryoïdales ou verruciformes avec une structure fibreuse à sphérulitique
Jumelage sur {100}
Échelle de Mohs 4,5
Trait bleu clair
Éclat vitreux, soyeux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,672 - 1,688,
nβ = 1,796 - 1,830,
nγ = 1,811 - 1,831
Biréfringence δ = 0,139 - 0,143 - biaxe (-)
Angle 2V 33° (mesuré),
36° (calculé)
Pléochroïsme fort, X = Vert émeraude pâle ou incolore

Y = Vert émeraude foncé ou Bleu pâle Z = Vert émeraude foncé ou Bleu pâle

Dispersion optique r > v forte
Extinction optique X = c ; Y = a* ; Z = b.
Spectre d'absorption Z > Y > X.
Transparence translucide
Propriétés chimiques
Densité 4-4,2 (mesurée),
4,15 (calculée)
Solubilité soluble dans les acides

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Description

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Les cristaux fibreux de rosasite bleu-vert se trouvent généralement dans des agrégats globulaires, souvent associés à de la limonite rouge et à d'autres minéraux colorés. Elle existe en incrustation avec une forme des agrégats semblables à une croûte sur la matrice, sous forme mamillaire c'est-à-dire arrondies plus grandes « en forme de sein », sous forme botryoïdale comme la malachite, et en agrégats sphériques et arrondis. Elle ressemble beaucoup à l'aurichalcite, mais s'en distingue par une dureté supérieure[5].

Elle a un structure cristalline monoclinique et un groupe d'espaceP21/a[6] ou P21/b[7] selon les équipes de recherche. Sa classe cristalline est 2/m[3].

Elle fait partie du groupe minéral éponyme :

Groupe de la rosasite[8]
Chukanovite Fe2 2(CO3)(OH)2
Glaukosphaérite (Cu,Ni)2(CO3)(OH)2
Malachite Cu2(CO3)(OH)2
Mcguinnessite (Mg,Cu)2(CO3)(OH)2
Nullaginite Ni2(CO3)(OH)2
Parádsasvárite Zn2(CO3)(OH)2
Perchiazziite Co2(CO3)(OH)2
Pokrovskite Mg2(CO3)(OH)2
Rosasite (Cu,Zn)2(CO3)(OH)2
Zincrosasite (Zn,Cu)2(CO3)(OH)2

Paragénèse et gîtologie

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La rosasite se forme par des processus paragénétiques complexes. Un de ces scénarios (phase 47a) est expliqué par l'hydratation en surface de minéraux préexistants. Consécutivement ou indépendamment la rosasite peut se former (phase 47c), avec les carbonates, phosphates, borates et nitrates. L'âge le plus ancien associé à la rosasite coïncide avec la Grande Oxydation, survenue il y a moins de 2,4 milliards d'années. La rosasite peut également être produite dans un contexte anthropogénique (phases10b et 55), lié à l'activité minière humaine, avec une datation inférieure à 10 000 ans.

La rosasite est un minéral secondaire rare présent dans la zone d'oxydation des gisements de cuivre-zinc généralement formé par des solutions zincifères sur des minéraux primaires de cuivre où elle est associée à la malachite, l'aurichalcite, la smithsonite, la cérussite, l'hydrozincite, l'hémimorphite mais aussi la sidérite, la greenockite et la brochantite dans sa localité type[3].

Elle a été découverte à l'origine en 1908 par le géologue et paléontologue italien Domenico Lovisato[9], dans la mine Rosas en Sardaigne, en Italie, sa localité type à l'origine de son nom. Elle a comme synonyme parauricalcite-I[4]. Même si elle est rare, ses gisements sont nombreux dans le monde[4].

 
Ce grand spécimen de Tsumeb en Namibie se compose de belles boules de rosasite bien définies sur une matrice de dolomite blanche.

Notes et références

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  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Perchiazzi et al. (2017) donne un groupe d'espace P21/a. (et un réglage différent, avec un bêta plus petit) : P21/a, a 12,2436 Å, b 9,3555 Å, c 3,1535 Å, β = 98,69°.
  3. a b et c (en) « Rosasite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  4. a b et c (en) « Rosasite », sur Mindat.org (consulté le )
  5. (en) « Rosasite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  6. (en) Natale Perchiazzi, Nicola Demitri, Béla Fehér et Pietro Vignola, « On the Crystal-Chemistry of Rosasite and Parádsasvárite », The Canadian Mineralogist, vol. 55, no 6,‎ , p. 1027–1040 (ISSN 0008-4476 et 1499-1276, DOI 10.3749/canmin.1700041, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Ray L. Frost, Daria L. Wain, Wayde N. Martens et B. Jagannadha Reddy, « The molecular structure of selected minerals of the rosasite group – An XRD, SEM and infrared spectroscopic study », Polyhedron, vol. 26, no 2,‎ , p. 275–283 (ISSN 0277-5387, DOI 10.1016/j.poly.2006.05.046, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Rosasite Group », sur Mindat.org (consulté le )
  9. (it) Lovisato, « Rendiconti », Reale accademia nazionale dei Lincei, vol. 17,‎ , p. 723