Relations entre l'Iran et le Koweït
Les relations entre l'Iran et le Koweït constituent les relations étrangères bilatérales entre le république islamique d'Iran et l'État du Koweït.
Relations entre l'Iran et le Koweït | |
Iran Koweït | |
modifier |
Le Koweït et l'Iran ont des liens historiques de longue date qui s'étendent sur des centaines d'années, en particulier à l'ère pré-pétrolière. Les relations se détériorent avec la révolution iranienne en 1979 et la guerre Iran-Irak dans les années 1980. Les relations s'améliorent après l'invasion irakienne du Koweït[1].
Historique
modifierHistoriquement, le Koweït possède des liens politiques, économiques et culturels étroits avec l'Iran. En 1961, le Koweït devient un pays indépendant acquérant sa souveraineté. Dans les années 1980, le Koweït se range du côté de l'Irak pendant la guerre Iran-Irak[2]. Les relations irano-koweïtiennes sont alors endommagées et l'Iran commence à effectuer des attaques sur des navires koweïtiens, y compris pétroliers[3]. Les relations du Koweït avec l'Iran s'améliorent par la suite lorsque l'Iran dénonce l'Irak pour avoir envahi le Koweït pendant la guerre du Golfe en 1991[4],[1].
La politique étrangère de l'Iran change avec l'élection en 2005 d'Ahmadinejad plus radical, ce qui a une influence négative sur ses relations avec la communauté internationale. Les choses s'améliorent lorsque Hassan Rohani arrive au pouvoir en 2013. En 2014, le sous-secrétaire koweïtien aux Affaires étrangères, Khaled Al-Jarallah, déclare qu'il souhaite développer des relations "excellentes et historiques" avec l'Iran[5],[6].
Le Koweït est préoccupé par les ambitions régionales iraniennes, trouvant l'influence iranienne en Irak, en Syrie et au Liban mal accueillie. Cependant, le Koweït continue d'entretenir des relations amicales avec l'Iran[2]. En 2018, après que le président américain Donald Trump ait annoncé le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, le Koweït choisit de maintenir des liens formels avec l'Iran, tandis que l'Arabie saoudite, le Bahreïn et les Émirats arabes unis expriment leur ferme soutien au retrait[2]. Auparavant, le Koweït avait refusé de suivre l'exemple de l'Arabie saoudite dans la rupture des relations diplomatiques à la suite de l'attaque de 2016 contre les missions diplomatiques saoudiennes en Iran[2].
En 2018, les plans de développement économique annoncés par le Koweït, tels que le "projet Silk City", comprennent le développement de liens économiques mutuellement bénéfiques avec l'Iran (similaires aux liens économiques actuels de l'Iran avec Dubaï aux Émirats arabes unis)[7],[2].
Lors du déclenchement de la pandémie de COVID-19 en 2020, le Koweït fournit 10 millions de dollars d'aide humanitaire à l'Iran[8],[9].
Le , l'Iran déclare qu'un accord signé dans la semaine par l'Arabie saoudite et le Koweït pour développer le champ gazier de Durra est "illégal" puisque Téhéran détient une participation dans le champ et doit être inclus dans toute initiative visant à l'exploiter et à le développer[10].
Le , l'Arabie saoudite et le Koweït invitent l'Iran à mener des pourparlers pour définir la frontière orientale d'une zone offshore riche en énergie, selon l'agence de presse d'État saoudienne SPA[11].
Migrations historiques
modifierLes 'Ajam du Koweït (Perses du Koweït)[12],[13] sont des citoyens koweïtiens d'origine iranienne, qui ont émigré au Koweït au cours des deux derniers siècles[14],[15],[16]. Historiquement, les ports persans fournissent la plupart des besoins économiques du Koweït[15]. Marafi Behbahani est l'un des premiers marchands à s'installer au Koweït au XVIIIe siècle[17].
La plupart des citoyens chiites koweïtiens sont d'ascendance iranienne[18],[19],[20],[21],[22],[23],[24]. Cependant, de nombreux Koweïtiens d'origine iranienne sont des musulmans sunnites tels que les familles Al-Kandari et Awadhi d'ascendance Larestani[25]. Certains Koweïtiens d'origine baloutche iranienne sont musulmans sunnites[26],[25]. Les familles baloutches immigrent au Koweït pour la première fois au XIXe siècle[27].
Les sous-dialectes persans de Larestani, Khonji, Bastaki et Gerashi influencent le vocabulaire de l'arabe koweïtien[28].
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Iran–Kuwait relations » (voir la liste des auteurs).
- Anoushiravan Ehteshami, Neil Quilliam et Gawdat Bahgat, Security and bilateral issues between Iran and its Arab neighbours, , 240 p. (ISBN 9783319432892, lire en ligne)
- Hamad H. Albloshi, « Kuwait's careful balancing act with Iran, Saudi Arabia », Al-Monitor, (consulté le )
- Margaret G. Wachenfeld, « Reflagging Kuwaiti Tankers: A U.S. Response in the Persian Gulf », Duke Law Journal, Duke University, vol. 3, no 1, , p. 174–202 (DOI 10.2307/1372550, JSTOR 1372550, lire en ligne)
- Reza Ekhtiari Amiri et Fakhreddin Soltani, « Iraqi Invasion of Kuwait as Turning Point in Iran-Saudi Relationship », Journal of Politics and Law, vol. 4, (DOI 10.5539/jpl.v4n1p188, lire en ligne)
- « Kuwait's relations with Iran 'excellent, historic' Relations didn't weaken after the KSA-Iranian diplomatic ties were cut on January 2nd 2016. », Kuwait News Agency, (lire en ligne)
- « Kuwait says relations with Iran are 'excellent' », The National, (lire en ligne [archive du ])
- Nader Habibi, « The Foreign Policy Implications of Kuwait's Vision 2035: Closer Economic Ties with Iran and Iraq », sur Payvand,
- (en-GB) « Kuwait donates $10m to support Iran's coronavirus battle », sur Middle East Monitor, (consulté le )
- (en) « Kuwait sends aid to Iran to fight coronavirus », sur IRNA English, (consulté le )
- Reuters, « Iran says Saudi-Kuwaiti deal on Durra gas development 'illegal' », Reuters, Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- Reuters, « Kuwait, Saudi Arabia invite Iran to hold talks on gas-rich offshore zone -SPA », Reuters, Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- Article in AL-AAN online newspaper (in Arabic) November 2010
- Article by Waleed aj-Jasim in Al-Watan daily newspaper (in Arabic). 25 May 2013
- « Policing Iranian Sanctions: Trade, Identity, and Smuggling Networks in the Arabian Gulf », p. 25–27
- John Peterson, The Emergence of the Gulf States: Studies in Modern History, , 107 p. (ISBN 9781472587626, lire en ligne)
- Hanan Taqi, Two ethnicities, three generations: Phonological variation and change in Kuwait (thèse), Newcastle University, (lire en ligne)
- Mohammad E. Alhabib, The Shia Migration from Southwestern Iran to Kuwait: Push-Pull Factors during the Late Nineteenth and Early Twentieth Centuries (thèse), Georgia State University, (lire en ligne)
- Nils A. Butenschon, Uri Davis et Manuel Hassassian, Citizenship and the State in the Middle East: Approaches and Applications, , 190 p. (ISBN 9780815628293, lire en ligne)
- Leonard Binder, Ethnic Conflict and International Politics in the Middle East, , 164 p. (ISBN 9780813016870, lire en ligne [archive du ]) :
« Unlike the Shi'a of Saudi Arabia or Bahrain, the Kuwaiti Shi'a mostly are of Persian descent. »
- Steffen Hertog, Giacomo Luciani et Marc Valeri, Business Politics in the Middle East, , 71 p. (ISBN 9781849042352, lire en ligne)
- Werner Ende et Udo Steinbach, Islam in the World Today: A Handbook of Politics, Religion, Culture, and Society, , 533 p. (ISBN 0801464897, lire en ligne)
- Lawrence G. Potter, Sectarian Politics in the Persian Gulf, , 135 p. (ISBN 9780190237967, lire en ligne)
- Laurence Louër, Transnational Shia Politics: Religious and Political Networks in the Gulf, , 47 p. (ISBN 9781849042147, lire en ligne)
- Dénes Gazsi, « The Persian Dialects of the Ajam in Kuwait », The University of Iowa
- Rivka Azoulay, Kuwait and Al-Sabah: Tribal Politics and Power in an Oil State, (ISBN 9781838605063, lire en ligne), p. 40
- « The Baluch Presence in the Persian Gulf », , p. 742–743
- The Shia Migration from Southwestern Iran to Kuwait: Push-Pull Factors during the Late Nineteenth and Early Twentieth Centuries, Georgia State University, , 71–72 p. (lire en ligne)
- Al-Tajir, Lang & Linguistic in Bahrain Mon, , 11 p. (ISBN 9781136136269, lire en ligne)