Pierre de folie

croyance médiévale

Au Moyen Âge, la pierre de folie était une pierre supposée être dans le crâne et qui serait la cause de la folie. Son extraction était censée guérir les fous. Durant les XVIe et XVIIe siècles, le recours à la trépanation était fréquent pour cette extraction. Cet acte était pratiqué par de nombreux charlatans et amateurs de tour de passe-passe.

Tableau Le Charlatan de Jan Steen (1625/1626–1679)

Présentation

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L'opération de la pierre de folie (ou pierre de tête) était très fréquente au Moyen Age puis durant les XVIe siècle et XVIIe siècle en Europe occidentale, son extraction étant censée guérir de la folie[1] La tradition populaire tenait pour réelle qu'une pierre était responsable de la folie et que son siège se situait dans le cerveau de l'aliéné. Une intervention chirurgicale consistait alors à percer le crâne de la personne considérée comme folle pour en extraire cette pierre[2].

Jusqu'au milieu du XVIIe siècle, les « tailleurs de pierre » appartenant à la guilde des barbiers, parcouraient les pays, faisant croire aux plus crédules et aux plus superstitieux que leurs connaissances en magie et leur habileté permettait de retirer cette pierre, en fait, ajoutée au dernier moment grâce à un habile tour de passe-passe[3].

Déroulement de l'intervention

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L'acte médical, attestée par plusieurs œuvres picturales, consistait à appliquer un cautère, après avoir ouvert une plaie à l'endroit ou était censée se situer la maladie. Lorsqu'une suppuration se développait, le praticien pensait que cette évacuation n'était autre que le mal s'écoulant de la plaie[4].

Dans les arts

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En peinture

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Plusieurs tableaux datant du XVIe siècle et XVIIe siècle représentent ces opérations, dont La Lithotomie (ou Cure de folie) de Jérôme Bosch[5] date de 1494-1495. Le tableau Le charlatan qui récupère la pierre de la folie de Jan Steen, plus récent, remonte aux années 1650-1660.

Au cinéma

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  • Le court-métrage de 2002 (mais sorti en salle en 2008), réalisé par Jesse Rosenweet, intitulé La pierre de folie, évoque l'histoire d'un médecin du Moyen âge qui examine puis opère un patient pour lui retirer une pierre qui provoque sa folie[6]. Ce film a reçu le Prix du Jury du court métrage au Festival de Cannes 2002[7].

Dans la bande dessinée

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Dans la littérature

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Fernando Arrabal
  • Présenté comme un « livre panique », La Pierre de la folie, éditée chez Maelström est une oeuvre littéraire poétique poète et romancier franco-espagnol Fernando Arrabal[9]. Tout d'abord parue dans La Brèche, la dernière revue surréaliste dirigée par André Breton, le texte a été mis en scène à Marseille, par Jacqueline Gudin, Annie Savignat et Nicole Saignes. Le texte débute ainsi[10]:

« J’ai une bulle d’air. Je la sens très bien. Quand je suis triste, elle se fait plus lourde et parfois, quand je pleure, on dirait une goutte de mercure. La bulle d’air se promène de mon cerveau à mon cœur et de mon cœur à mon cerveau. »

Références

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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