Oppien de Corycos

poète grec

Oppien, dit Oppien de Cilicie ou Oppien de Corycos ou Oppien d'Anazarbe, est un auteur de langue grecque né en Cilicie, à Corycos/Anazarbe (aujourd'hui Korghos), qui vivait au IIe siècle. Il est principalement connu en tant qu'auteur d'un poème scientifique consacré à la pêche, les Halieutiques (Halieutika).

Oppien de Corycos
Biographie
Naissance
Décès
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
Activités
Période d'activité
IIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Gens
InconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Biographie

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On connaît très peu de choses de sa vie, si ce n'est qu'il vécut durant la fin du règne de Marc Aurèle. Les Vies byzantines[1] relatent qu'il aurait grandi à Malte, où son père aurait été exilé. De retour à Rome, il serait devenu célèbre grâce à son œuvre poétique. Il serait mort jeune, à trente ans, d'une épidémie de peste.

Il ne faut pas le confondre avec Oppien de Syrie, ou le pseudo-Oppien, qui vécut au IIIe siècle vers Antioche et qui est l'auteur d'un poème sur la chasse, les Cynégétiques[2].

Œuvres

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Les Halieutiques

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Les Halieutiques (Halieutika) comptent 3 506 vers répartis en deux chants décrivant les poissons et trois chants traitant de l'art de la pêche. Le poète y décrit 16 mollusques, 7 crustacés, 2 vers, 2 échinodermes, 1 porifère[3] ainsi que 122 poissons[4], 5 mammifères et 1 reptile[5]. Remontant in fine aux traités biologiques d'Aristote, le savoir ichtyologique déroulé dans Halieutiques dépend aussi de manuels hellénistiques perdus pour nous ainsi que de l'Épitomé d'Aristophane de Byzance[6].

Certaines de ses descriptions ne sont pas toujours très scientifiques. Ainsi le remora (Remora remora) était réputé capable de stopper un bateau lancé toutes voiles dehors. D'autres sont plus précises comme celle d'un crustacé dépourvu de test et dérobant des coquilles, sans doute le bernard-l'hermite. Les comportements sont parfois remarquablement justes comme la technique de pêche de la lamproie qui se sert de petits filaments mobiles placés près de la bouche et qui, imitant des vers, attirent certains poissons. Oppien est très élogieux sur le dauphin dont il vante à plusieurs reprises la beauté et la vitesse. Il en fait le roi des « poissons ».

La description des nombreuses techniques de pêche montre la grande finesse des observations faites par les pêcheurs et le haut degré de sophistication des méthodes employées.

Œuvres attribuées à Oppien par erreur

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En dépit de ce qu'indiquent les titres des manuscrits byzantins, Oppien n'est pas l'auteur du poème perdu traitant de la chasse à la glu des oiseaux, les Ixeutiques (Ixeutika), qui sont dus à un poète nommé Denys[7].

Notes et références

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  1. Éditées par A. Westermann, Βιογράφοι, Vitarum scriptores Graeci minores, Brunswick, 1845, p. 63-66 puis A. Colonna, « De Oppiani vita antiquissima », BollClass, 12, 1964, p. 32-40.
  2. La non identité d'Oppien et du pseudo-Oppien a été démontrée par J. G. Schneider, Oppiani poetae Cilicis de Venatione libri IV et de Piscatione libri V, Strasbourg, 1776, p. III-IV, Id. Oppiani Cynegetica et Halieutica, Leipzig, 1813, p. VII-IX, K. Lehrs, « De Halieuticorum et Cynegeticorum discrepantia », Quaestiones epicae, Königsberg, 1837, p. 306-324, S. Martínez, T. Silva, « Opiano, ¿ un poeta o dos ? », AC, 72, 2003, p. 219-230. Pour un résumé des différentes étapes de cette controverse et davantage de bibliographie, voir M. Cariou, « Le topos de l’ineffable dans les catalogues poétiques », RPh, 88.2, 2014, [2016], p. 27-58, p. 50-51, n. 74.
  3. Ory (1985) : 71.
  4. Dénombré par Alexander William Mair (1875-1928) lors de son édition des Halieutiques en 1928.
  5. Dénombré par John Richmond dans Chapters on greek fish-lore (1973), cité par Ory (1985) : 72.
  6. R. Keydell, « Oppians Gedicht von der Fischerei und Aelians Tiergeschichte », Hermes, 72, 1937, p. 411-434, J. Richmond, Chapters on Greek Fish-Lore, Wiesbaden, 1973, F. Benedetti, Studi su Oppiano, Amsterdam, 2005, M. Cariou, « Oppien de Cilicie et l’Épitomé d’Aristophane de Byzance », REG, 128, 2015, p. 101-125.
  7. Voir A. Garzya, « Due note », GIF, 10, 1957, p. 156-161, p. 156-160, J. Trinquier (éd.), Ch. Vendries (éd.), Chasses antiques, pratiques et représentations dans le monde gréco-romain (IIIe s. av.-IVe s. Apr. J.-C.), Rennes, 2009, p. 243-256.

Voir aussi

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Article connexe

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Bibliographie

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  • F. Fajen, Oppianus. Halieutica, Stuttgart-Leipzig, 1999.
  • A.W. Mair, Oppian, Colluthus, Tryphiodorus, Londres-New York, 1928
  • T. Ory, « Oppien naturaliste : les invertébrés dans les Halieutiques », dans History and Philosophy of the Life Sciences, 7 (ISSN 0391-9714), p. 71-85.
  • E. Rebuffat, ΠΟΙΗΤΗΣ ΕΠΕΩΝ, Techniche di composizione poetica negli Halieutica di Oppiano, Florence, 2001.

Liens externes

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