Opération Bamenda Clean
L'opération Bamenda Clean (en français : « opération Bamenda Propre ») est une opération militaire menée depuis le par l'armée camerounaise à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, pour lutter contre les groupes séparatistes.
Date |
Depuis le (4 ans, 2 mois et 20 jours) |
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Lieu | Bamenda, Région du Nord-Ouest, Cameroun |
Cameroun | Ambazonie |
Forces armées camerounaises | Groupes séparatistes |
Valère Nka | Inconnus |
Batailles
Contexte
modifierLe , un policier est tué et un civil blessé lors d'une attaque séparatiste à Bamenda[1].
Le , des tirs sporadiques entre armée et séparatistes sont signalés dans plusieurs quartiers de la ville[2].
Le , les autorités préfectorales interdisent la circulation des motos dans la ville, au motif que les séparatistes utilisent ce moyen de transport pour mener leurs attaques-éclair[2].
Justification de l'opération
modifierL'armée explique dans son communiqué que l'opération était « la réponse aux diverses attaques perpétrées par les terroristes telles que les vols et pillages, les braquages des banques et magasins, les assassinats des civils et des personnels des forces de défense »[3].
Déroulement de l'opération
modifier2020
modifierLe 8 septembre, l'armée annonce « aux populations de la ville de Bamenda et ses environs (...) que les forces de défense et de sécurité ont engagé une opération spéciale de sécurisation de la ville », baptisée « Bamenda Clean ». L'armée est stationnée à divers carrefours du centre-ville et procède à des contrôles d'identité. Des témoins évoquent également une descente de l'armée dans certains quartiers[4]. Durant le mois, plusieurs personnes sont arrêtées et un chef milicien séparatiste surnommé « Mad Dog » est tué[5]. Le 9 septembre, le général Valère Nka déclare qu'il y'a plusieurs combats entre l'armée et les séparatistes à Bamenda et dans les villages voisins[6]. Le 19 septembre, un policier est tué et deux autres blessés dans une embuscade de séparatistes[7].
Critiques
modifierLe , le responsable de la société civile locale Joseph Ayea Chongsi, dénonce les procédures de l'armée : « Ils vont d’un quartier à l’autre, et effectuent des perquisitions chez les gens, Ils rentrent dans les maisons et pillent. S’ils voient un transistor ou une télé, ils vous demandent si vous avez un reçu, et si vous n’en avez pas, ils le prennent ». Selon lui, le bilan de l'opération est déjà discutable : « Cela donne l’impression que c’est un régime militaire et non un régime civil qui est en place. Et ce qui est encore plus embarrassant, c’est qu’il n’y a pas d’état d’urgence ou de couvre-feu, mais l’armée se comporte comme si c’était le cas »[8].
Le , l'ordre des avocats du Cameroun souligne que l'opération a davantage de « l'extorsion et l'intimidation » à l'encontre de la population locale[9].
Notes et références
modifier- KOACI, « Cameroun : Crise anglophone, un policier tué par les séparatistes à Bamenda dans une embuscade », sur KOACI, (consulté le )
- « Cameroun: l'inquiétude reste vive à Bamenda après des tirs entre armée et séparatistes », sur RFI, (consulté le )
- AFP, « Une opération de l'armée paralyse la ville camerounaise de Bamenda, capitale des anglophones », sur Voice of America, (consulté le )
- « Cameroun: Bamenda, dans le nord-ouest, totalement paralysée depuis trois jours », sur RFI, (consulté le )
- « Journal de l'Afrique - L'armée camerounaise entre à Bamenda pour une opération de "sécurisation" », sur France 24, (consulté le )
- (en) Moki Edwin Kindzeka, « Cameroon Military Sweeps Northwest City to Weed Out Separatists », sur Voice of America, (consulté le )
- Lassaad Ben Ahmed, « Cameroun / Crise anglophone : un policier tué dans une embuscade à Bamenda », sur Agence Anadolu, (consulté le )
- « Au Cameroun, l'opération militaire «Bamenda Propre» fait peur », sur RFI, (consulté le )
- Christian Happi, « Crise anglophone : les avocats camerounais dénoncent l’opération « Bamenda Clean » », Actu Cameroun, (lire en ligne)