Marylise Lebranchu
Marylise Lebranchu, née Perrault[2],[3] le à Loudéac (Côtes-du-Nord), est une femme politique française membre du Parti socialiste.
Elle est maire de Morlaix de 1995 à 1997, députée à l'Assemblée nationale en 1997, secrétaire d'État à l'Économie entre 1997 et 2000 et garde des Sceaux et ministre de la Justice entre 2000 et 2002. Redevenue députée à cette date, elle est nommée en 2012 ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique. Elle perd le le portefeuille de la réforme de l'État au profit du secrétaire d'État Thierry Mandon.
Biographie
modifierÉtudes, débuts en politique, enseignement supérieur
modifierElle est issue d'une famille dont le père milite au PSU. Elle est mariée à un psychiatre[4] et mère de trois enfants.
Elle fait des études d'histoire et de géographie[5]. Elle obtient une maîtrise d'aménagement du territoire[6] à l'université de Rennes 2 après avoir réalisé un mémoire sur « L'expansion économique d'une commune rurale et ses conséquences » dirigé par Michel Phlipponneau[7].
Elle entame sa carrière professionnelle comme chargée d'étude à la Société d'économie mixte du Nord-Finistère de 1973 à 1978, puis comme assistante parlementaire du député PS Marie Jacq de 1978 à 1993. Elle est intervenante dans les années 1990, à l'Institut de préparation à l'administration générale de Brest (IPAG Brest) tout comme François Cuillandre et Jean-Jacques Urvoas ainsi qu'à l'Institut de géoarchitecture au sein de l'université de Bretagne occidentale (UBO Brest)[réf. nécessaire].
Elle adhère au PSU en 1972, puis au PS en 1977. En 1993, elle participe avec Martine Aubry à la Fondation Agir contre l'exclusion (Face)[réf. nécessaire].
Années 1990 et 2000 : maire et ministre du gouvernement Jospin
modifierAprès avoir été conseillère municipale entre 1983 et 1995, elle est élue maire de Morlaix, dans le Finistère en juin 1995. Elle reste deux ans à la tête de la commune bretonne avant d'être appelée à rejoindre le nouveau gouvernement de Lionel Jospin en 1997.
Tout d'abord secrétaire d'État aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation de 1997 à 2000, elle devient ensuite, ministre de la Justice de 2000 à 2002.
À la Justice, elle s'illustre dans l'affaire des disparues de l'Yonne : estimant qu'elle a méconnu l'étendue de sa compétence en liant sa décision à celle du Conseil supérieur de la magistrature, le Conseil d'État annule l'arrêté de mise à la retraite d'office du procureur Daniel Stilinovic.
Elle avait aussi transmis un dossier de demande en révision du procès de Guillaume Seznec, permettant le réexamen de ce dossier. La commission de révision des condamnations pénales avait ainsi accepté de rouvrir le dossier, avant que la Cour de révision ne refuse le recours. L'ancienne ministre avait été très présente dans le suivi de cette affaire criminelle hors du commun[réf. nécessaire]. Enfin, elle publie la circulaire française du 6 juin 2001 relative à la durée des audiences, appelée depuis « Circulaire Lebranchu » dans le monde judiciaire.
Chargée de cours à l'université de Bretagne occidentale et à l'Institut de géoarchitecture de 1990 à 1997, puis comme vacataire, elle enseigne l'économie appliquée à l'aménagement du territoire.
En novembre 2006, elle apporte officiellement son soutien à la candidature de Dominique Strauss-Kahn à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2007, après avoir regretté le retrait de Lionel Jospin.
Le , elle perd son fief morlaisien avec la défaite de Michel Le Goff aux municipales et aux cantonales.
Elle participe depuis 2000 aux travaux du club Réformer, groupe de réflexion politique avec Martine Aubry, Jean Le Garrec, François Lamy, Adeline Hazan.
Elle est également, entre 2004 et 2010, première vice-présidente du Conseil régional de Bretagne[8], chargée de la politique territoriale et du développement de la démocratie régionale.
Mandats de députée
modifierElle est élue députée dans la circonscription du Finistère, une première fois en 1997. À la suite de sa nomination au Gouvernement Jospin en 1997, c'est son suppléant, Yvon Abiven qui siège à l'Assemblée Nationale entre 1997 et 2002.
Elle est réélue le et le pour un second et un troisième mandat à ce poste.
Candidate du groupe socialiste pour la présidence de l'Assemblée nationale (battue par Bernard Accoyer par 314 voix contre 216 pour elle), elle devient, le questeur, succédant ainsi à Didier Migaud, désigné, lui, pour présider la commission des Finances.
Lors des élections législatives en juin 2012, elle est largement réélue dans la 4e circonscription du Finistère, avec 61,11 % des voix. À la suite de sa reconduction dans le gouvernement Ayrault II, le 21 juin 2012, elle laisse son fauteuil de député à son suppléant Gwenegan Bui dès le 22 juillet 2012.
Années 2010 : de la FNESR aux gouvernements Ayrault et Valls
modifierElle préside la Fédération nationale des élus socialistes et républicains entre et le , c'est le maire de Toulouse, Pierre Cohen qui lui succède.
Elle est membre du comité d’honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)[9].
Elle entre dans le gouvernement Ayrault le 16 mai 2012 en tant que ministre de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique.
Marylise Lebranchu étant reconduite au gouvernement, elle est chargée de s'occuper de la suppression du conseiller territorial. Elle annonce que les élections départementales et régionales seront repoussées en 2015, tandis que les municipales auront lieu en 2014. Elle indique aussi que le mode de scrutin aux régionales ne sera pas changé ; mais que le scrutin départemental sera revisité, estimant que « les « cantons n'existent plus en tant que tel et qu'il faut donc réfléchir à un nouveau mode d'élection »[10].
Le 2 avril 2014, elle est reconduite dans le gouvernement Valls I en tant que ministre de la Décentralisation, de la Réforme de l'État et de la Fonction publique. Le 3 juin 2014, elle est nommée ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique[11].
Le 21 février 2015, elle reçoit le prix Duguesclin de la société civile bretonne, « récompensant » la personnalité qui a le plus agi contre les intérêts de la Bretagne[12].
Lors de l'élection régionale de 2015 en Bretagne, elle figure en dernière place de la liste socialiste du Finistère[13].
François Hollande et Manuel Valls mettent fin à ses fonctions gouvernementales lors du remaniement du 11 février 2016.
Elle soutient Benoît Hamon au second tour de la primaire citoyenne de 2017[14].
En 2018, elle milite contre la volonté d'indépendance du Crédit Mutuel de Bretagne-Arkéa qui souhaite se désaffilier de la Confédération nationale du Crédit mutuel [15], au contraire de la majorité des élus bretons.
Détail des mandats et fonctions
modifierAu gouvernement
modifier- 04/06/1997 - 27/03/2000 : secrétaire d’État aux Petites et moyennes entreprises, au Commerce et à l'Artisanat ;
- 27/03/2000 - 18/10/2000 : secrétaire d’État aux Petites et moyennes entreprises, au Commerce, à l'Artisanat et à la Consommation ;
- 18/10/2000 - 05/05/2002 : Garde des Sceaux, ministre de la Justice ;
- 16/05/2012 - 02/04/2014 : ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique ;
- 02/04/2014 - 03/06/2014 : ministre de la Décentralisation, de la Réforme de l'État et de la Fonction Publique ;
- 03/06/2014 - 11/02/2016 : ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique.
À l'Assemblée nationale
modifier- Du 1er juin 1997 au 4 juillet 1997 : députée de la quatrième circonscription du Finistère[16] ;
- Du 19 juin 2002 au 19 juin 2007 : députée de la quatrième circonscription du Finistère[16] ;
- Du 20 juin 2007 au 16 juin 2012 : députée de la quatrième circonscription du Finistère[16] ;
- Du 27 juin 2007 au 16 juin 2012 : questeure de l'Assemblée Nationale[17] ;
- Du 20 juin 2012 au 21 juillet 2012 : députée de la quatrième circonscription du Finistère[16] ;
- Du 12 mars 2016 au 20 juin 2017 : députée de la quatrième circonscription du Finistère[16],[18].
Au conseil régional de Bretagne
modifier- Du 16 mars 1986 au 13 décembre 2015 : membre du conseil régional de Bretagne ;
- Du 28 mars 2004 au 26 mars 2010 : première vice-présidente du conseil régional de Bretagne chargée de la politique territoriale et du développement de la démocratie régionale[19].
Au niveau municipal
modifier- De 1983 à 1995 : conseillère municipale de Morlaix (16 004 hab.), Finistère[19] ;
- De 1995 à 1997 : maire de Morlaix[20] ;
- De 1997 à 2004 : conseillère municipale de Morlaix[21].
Au niveau intercommunal
modifier- De 1995 à 2003 : présidente de Morlaix Communauté[22].
Synthèse des résultats électoraux
modifierPrésidence de l'Assemblée nationale
modifierAnnée | Parti | 1er tour | Issue | Adversaire | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | |||||
[23] | PS | 216 | 40,68 | 2e | Battue | Bernard Accoyer |
Engagement philosophique
modifierSelon l'ouvrage Les Frères invisibles, de Ghislaine Ottenheimer et Renaud Lecadre publié en 2001, Marylise Lebranchu n'a jamais fait mystère de son engagement dans la franc-maçonnerie féminine[24]. Le Figaro indique en 2012 qu'elle ne répond pas à la question de son appartenance ou non à une obédience[25], et L'Obs la classe en 2013 dans les membres du gouvernement Jean-Marc Ayrault« "Maçons friendly" ou "sans tablier" »[26].
Publications
modifier- Être juste, justement, avec Jean Guisnel, éd. Albin Michel, 2001
- Pontaniou les barreaux, éd. La Part commune, 2002
- Brèves de campagne, votre avenir vaut mieux que nos querelles, éd. Descartes, 2008
Notes et références
modifier- Portefeuille de la Réforme de l'État du 16 mai 2012 au 3 juin 2014, remplacée à ce poste par le secrétaire d'État Thierry Mandon.
- Sa fiche biographique sur dirigeant.societe.com.
- « Interview France 3 du 22.10.2011», Cité à 3 min 57 s.
- Bérangère Bonte, Hommes de…, éditions du Moment, 2015, pages 29 et 129.
- « Biographie de la ministre », in fonction-publique.gouv.fr, consulté en septembre 2012.
- « Une ministre en col Mao », Le Point, publié sur http://www.lepoint.fr le 20 janvier 2007, consulté sur lepoint.fr le 28 juillet 2010
- Marylise Lebranchu, Loudéac : L'expansion économique d'une commune rurale et ses conséquences, Maîtrise de Géographie, université Rennes 2, 1970, 1 volume, 106 p., Dirigé par Michel Phlipponneau
- « Marylise Lebranchu : Biographie et articles – Le Point », sur Le Point.fr (consulté le )
- « Comité d’honneur de l’ADMD », sur admd.net (consulté le )
- Lebranchu veut repousser les régionales, Le Figaro, 26 juillet 2012.
- Décret du 3 juin 2014 relatif à la composition du Gouvernement publié au Journal officiel du 4 juin 2014.
- « Société civile bretonne, prix spécial pour le maire de Saint-Nazaire », Ouest France.
- Mariana Grépinet, « Régionales - Sept ministres montent au feu », Paris Match, semaine du 22 au 28 octobre 2015, page 41.
- « Primaire de la gauche : Martine Aubry et ses proches « voteront » pour Benoît Hamon », lemonde.fr, 23 janvier 2017.
- Lebranchu contre CM Arkea. Les dessous d’une rupture, bretagne-bretons.fr
- Mme Marylise Lebranchu, publié sur le site de l'Assemblée nationale (consulté le 14 juillet 2018)
- Fière de devenir la « première questeure » de l’Assemblée nationale, publié le 21 juillet 2016 sur le site de Marie-Françoise Clergeau (consulté le 14 juillet 2018)
- Marylise Lebranchu, ancienne députée SER de la 4e circonscription du Finistère, publié sur le site NosDéputés.fr (consulté le 14 juillet 2018)
- Biographie de Mme Marylise Lebranchu, publié le 26 décembre 2013 sur le site de l'Ambassade de France à Pékin (consulté le 14 juillet 2018)
- Biographie : Marylise Lebranchu, publié en août 2014 sur le site de France Inter (consulté le 14 juillet 2018)
- Personnalité : Marylise Lebranchu, mise à jour le 19 juin 2018 sur le site Le Point (consulté le 14 juillet 2018)
- [PDF] Biographie du ministre Marylise Lebranchu, page 1/1, publié le 6 janvier 2014 sur le site (en) CCI France Chine (consulté le 14 juillet 2018)
- « Séance du mardi 26 juin 2007 », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
- Ghislaine Ottenheimer et Renaud Lecadre, Les Frères invisibles, Paris, éditions Albin Michel, , 368 p. (ISBN 9782226125798, lire en ligne), p. 74
- Vincent Nouzille, « Le nouveau pouvoir des francs-maçons », dans Le Figaro, le 9 décembre 2012, consulté sur www.lefigaro.fr le 11 octobre 2017
- Sylvain Courage, Renaud Dély, « Ces francs-maçons qui nous gouvernent », dans L'Obs, le 6 janvier 2013, consulté sur tempsreel.nouvelobs.com le 11 octobre 2017
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Femmes ministres en France
- Garde des sceaux de France
- Circulaire française du 6 juin 2001 relative à la durée des audiences
Liens externes
modifier
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Fiche de ministre et ses actions sur le site officiel du gouvernement
- Portrait de Marylise Lebranchu : la construction de sa vie politique.