Louis Chrétien Carrière de Beaumont

général français

Louis Chrétien Carrière, baron de Beaumont, né le à Malplacey près de Brouchy dans la Somme et mort le à Metz en Moselle, est un général français de la Révolution et de l’Empire.

Jean Louis Chrétien Carrière de Beaumont
Louis Chrétien Carrière de Beaumont
Le général Louis Chrétien Carrière de Beaumont. Huile sur toile anonyme du XIXe siècle, musée de l'Armée.

Surnom Beaumont ou Carrière de Beaumont
Naissance
Malplacey, près de Brouchy, Somme (France)
Décès (à 42 ans)
Metz, Moselle (France)
Origine Drapeau de la France France
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Années de service 1788 – 1813
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Baron de l'Empire
Commandant de la Légion d'honneur
Chevalier de l'Ordre de la Couronne de fer[1]
Hommages Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 17e colonne

Louis Chrétien Carrière est généralement appelé Beaumont ou Carrière de Beaumont .

Biographie

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Origines

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Il s'engage le comme simple dragon au Régiment de La Reine dragons, devenu en 1791 le 6e dragons. Le , Beaumont est nommé sous-lieutenant au 6e régiment de hussards et sert dans l'armée du Nord. L'année suivante, le , il est fait lieutenant[2], devient aide de camp du général Alexandre Dumas (père de l'écrivain Alexandre Dumas) le et l'accompagne en Vendée de 1793 à 1796, puis en Italie de 1796 à 1797. Louis Chrétien Carrière de Beaumont se lie d'amitié avec le futur général Dumas ainsi qu'avec deux autres dragons : Jean Louis Brigitte Espagne et l'adjudant Joseph Piston. Espagne, Piston et Beaumont se retrouvent aux côtés de Dumas lorsque celui-ci est nommé commandant en chef de l'armée des Alpes à la fin de l'année 1793.

Nommé adjoint à l'état-major général de l'armée d'Italie le 1er vendémiaire an V et capitaine le 14 du même mois, Beaumont fait partie de l'expédition d'Irlande et de celle d'Égypte de 1798 à 1799. En Orient, il sert aux côtés du général Alexandre Dumas dans la province de Gizeh, puis s'illustre le . Le , il est nommé chef d'escadron et passe au service de Joachim Murat, toujours comme aide de camp. Il suit Murat en Italie avec l'armée de réserve et se distingue d'abord à Verceil le , puis à Marengo le de la même année. Il est élevé au grade de chef de brigade le et obtient la croix d'officier de la Légion d'honneur le .

Colonel et général de l'Empire

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Il obtient le commandement du 10e régiment de hussards sous Jean Lannes (Ve corps) le . Il se fait remarquer à la tête de ce corps pendant la campagne de 1805 au combat de Wertingen[3] le , et d'Amstetten, ainsi qu'aux batailles d'Ulm et d'Austerlitz. L'Empereur le nomme général de brigade le . Distingué et apprécié par Joachim Murat qui le nomme premier aide de camp, Beaumont est chargé de s'emparer de Wesel le .

Il se trouve ensuite à toutes les grandes batailles de l'Empire. À Iéna, le , il commande la 3e division de dragons (5e, 8e, 12e, 16e et 21e dragons) qui n'arrive à Apolda que dans la soirée du et participe seulement à la poursuite. Il est à Prentzlow le 28 et devant Dantzig le . Chargé par Napoléon d'arrêter la marche d'un corps ennemi fort de 10 000 hommes qui marche de Pillau sur Dantzig, il attaque ce corps, le culbute, lui enlève son artillerie et lui fait un grand nombre de prisonniers. Le même jour, il reçoit sur le champ de bataille la décoration de commandant de la Légion d'honneur. Pendant la bataille de Friedland, le , en remplacement du général La Houssaye, Beaumont commande la cavalerie légère du Ier corps de la Grande Armée sous Bernadotte puis Victor.

En Espagne

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En , il est créé baron d'Empire. De 1808 à 1811, il combat en Espagne, toujours à la tête de la cavalerie légère — quatre régiments — attachée au Ier corps de l'armée d'Espagne du maréchal Victor. Il se signale tout particulièrement à la bataille d'Uclès le , à celle de Medellín le où il enfonce avec sa brigade la droite espagnole et lui prend 6 000 hommes, à Alcabon le où il taille en pièces les dragons de Villa-Viciosa, à Talavera, où il est blessé le , à Ocaña le , au siège de Cadix et à Santi Pietri le , où il arrête avec 150 chevaux du 1er régiment de dragons la marche de deux escadrons anglais.

Campagnes de Russie et d'Allemagne

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Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile : pilier Est, 17e et 18e colonnes.

Revenu en France à la fin de l'année 1811, Beaumont commande par intérim la 1re brigade de la 2e division de cuirassiers du général Saint-Sulpice avant d'être envoyé en Russie pour diriger une brigade de la division Sébastiani du IIe corps de cavalerie. Il se distingue à Smolensk le et à la bataille de la Moskova le suivant. Il se signale également le dans un engagement en avant de Moscou sur la route de cette ville à Kalouga, à l'attaque du 17 du même mois et pendant toute la durée de la retraite jusqu'à Vilna. Il est promu général de division le .

Au cours de la campagne d'Allemagne, il commande tour à tour la division de cavalerie légère du IIIe corps sous Ney, du VIe corps sous Oudinot et la 5e division de grosse cavalerie du Ve corps. Il charge à Lützen, Leipzig et Hanau, avant de mourir subitement à Metz le . Son nom est inscrit sur la partie Est de l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris.

Armoiries

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Figure Blasonnement
  Armes de la Famille Bonnin de La Bonninière de Beaumont (xie siècle)

D'argent, à une fleur-de-lis de gueules.[4]

Armes du baron Carrière de Beaumont et de l'Empire (décret du , lettres patentes du (Paris))

Coupé ; le premier parti de sinople et de gueules ; le sinople à la pyramide d'argent alaisée ; le gueules au signe des barons militaires ; le second d'argent au sphinx de carnation couché sur une tablette de granit au naturel.[5],[6],[7],[8]

Livrées : les couleurs de l'écu ; et le vert dans les bordures seulement[5].

Notes et références

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  1. [Cotes : BB/29/966, page 210] « Titre de baron, accordé par décret du 19 mars 1808 à Jean, Louis, Chrétien, Carrière de Beaumont », sur Archives nationales de France Culture.gouv (consulté le )
  2. Il a gagné son premier grade à l'attaque du camp de Maulde
  3. A Wertingen, son cheval s'étant élancé au moment d'une charge de cavalerie au milieu d'un régiment de cuirassiers autrichiens, il prend de sa main un capitaine de ce corps et tue plusieurs cavaliers qui cherchent à dégager leur chef
  4. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887
  5. a et b PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).
  6. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
  7. Source: Armorial du Premier Empire, Vicomte Albert Révérend, Comte E. Villeroy
  8. La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr

Bibliographie

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