Kunschthafe

cercle culturel alsacien

Le Kunschthafe est un stammtisch (littéralement : « table de discussion, coin de table », réunion périodique dans un restaurant d'un groupe lié par une activité commune) strasbourgeois des années 1890.

Histoire

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Naissance et étymologie

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En souvenir de la 25e du Kunschthafe, 31 janvier 1901[1].

Association de fait, créée à l'initiative de Auguste Michel (fabricant de foie gras et mécène) avec Léon Hornecker, Alfred Marzolff, Joseph Sattler et Gustave Stoskopf, le [2] sous le nom de Kunscht-Hâfe (association de Kunscht, « art » et Hâfe, « marmite » , en alsacien). On trouve le nom du cercle sous la forme Kunschthaafe. Le cercle du Kunschthafe était tourné vers la culture française et la France, mais ses membres n'étaient pas tous des francophiles[3].

Composition

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Le Kunschthafe réunit des artistes alsaciens[4] (dont les membres du cercle de saint Léonard) tels que Charles Bastian, Camille Binder (pharmacien), Henri Bischoff, Lucien Blumer, Paul Braunagel[5], Pierre Bucher, Marie Joseph Erb, Robert Forrer, Rodolphe Ganz (pianiste), Henri Ganier (Tanconville), Jules Greber, Théodore Haas, Hugo Haug (juriste), Georges Haehl, Heimburger, Heizmann, Léon Hornecker, Louis Philippe Kamm, Fritz Kieffer, Albert Koerttgé, Gustave Krafft, Anselme Laugel, Franz Laskoff (François Laskowski), Alfred Lorentz (chef d'orchestre), Henri Loux, Alfred Marzolff, Ernest Münch, Frédéric Régamey, Alfred Ritleng (juriste, collectionneur, fondateur du musée alsacien), Georges Ritleng, Joseph Sattler, Adolphe Seyboth, Emile Schneider, Leo Schnug,Charles Spindler, Docteur Guillaume Sorgius (industriel (société Quiri)), Émile Stahl ou Gustave Stoskopf.

Déroulement des réunions-diners

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Les réunions-dîners du Kunschthafe (trente-cinq réunions répertoriées[6]) se tenaient au Schloessel à Schiltigheim, propriété de Auguste Michel (décorée par les artistes[7]; détruite en 1954)[8].

Ces dîners réunissant une quarantaine d'artistes, d'écrivains, des conservateurs de musées, des industriels (docteur Sorgius, dirigeant de la société Quiri), des collectionneurs et des hommes politiques alsaciens (Pierre Bucher) servent de cercle de réflexion où s'élabore la défense de la culture alsacienne. Des réunions des différents artistes alsaciens (musiciens, écrivains, sculpteurs, peintres), hommes politiques et mécènes à la Kunschthafe naîtront le Théâtre alsacien (1898), la Maison d'art alsacienne (dont A. Marzolff sera l'un des directeurs artistiques), 6 rue Brûlée (1905), le musée alsacien (1904) et la Revue alsacienne illustrée (1898). A. Marzolff est un des acteurs de cette stratégie de défense de la culture alsacienne, il participe ainsi à la revue Images alsaciennes de 1895 à 1896 devenue, par la suite, Revue alsacienne illustrée qui diffuse l'Art Nouveau. Cette floraison culturelle est comparée à une véritable « Renaissance alsacienne du début du XXe siècle » (Armand Peter, Auguste Michel et le Kunsthafe).

Dans son texte D'r Kunschthafe, Gustave Stoskopf évoque la création d'un espace d'exposition au siège de la Revue alsacienne illustrée.

Des artistes français de passage à Strasbourg, marquèrent leur passage dans le livre d'or du Kunschthafe (Coquelin aîné, Sarah Bernhardt...).

La marmite des Zurichois (1576) est utilisée comme symbole dans les cartes postales et menus publiés par le groupe.

Le Kunschthafe-album, tiré de l'album du Kunschthafe' (1896-1898), rédigé en français, comprenant une courte notice de quatorze membres du Kunschthafe, des reproductions d’œuvres et trois poèmes en alsacien de Gustave Stoskopf fut publié en 1899 (Strasbourg, bibliothèque du MAMCS cote WA.4 104). Les deux livres d'or illustrés du Kunschtafe (1897-1899 et 1899-1909) sont conservés dans les archives privées J.C Spindler[8].

Bibliographie

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  • Jean Christian, « Le Kunschthafe : une Académie anticonformiste comme il n'en existe plus », in Almanach des Dernières nouvelles d'Alsace, 1986
  • Julien et Walter Kiwior, Le Kunschthaafe Art, histoire et gastronomie en Alsace, Association A.R.S Alsatiae 2010 (ISBN 9782746617339)
  • Arnaud Weber, « Le Kunschthafe, creuset de la culture alsacienne », in Strasbourg 1900 : naissance d'une capitale [actes du colloque, Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg, 1-], Somogy, Musées de Strasbourg, 2000 (ISBN 2-85056-387-0), [lire en ligne]
  • Georges Bischoff, Jérome Schneider, Florian Siffer, Néogothique ! Fascination et réinterprétation du Moyen Âge en Alsace (1880-1930), BNU éditions, Strasbourg, 2017. 192 p. (ISBN 978-2-85923-073-9)
  • Kunschthafe-Album, Strasbourg : Imprimerie Alsacienne anct Fischbach, 1899 (204 pages)

Notes et références

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  1. a b c et d Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg
  2. Julien Kiwior et Walter Kiwior, Le kunschthaafe : art, histoire et gastronomie en Alsace, Strasbourg, Julien et Walter Kiwior, , 333 p. (ISBN 978-2-7466-1733-9), p. 146
  3. Arnaud Weber, « Le Kunschthafe; creuset de la culture alsacienne », sur www.kunschthafe.eu, (consulté le )
  4. Arnaud Weber, « membres », sur www.kunschthafe.eu, (consulté le )
  5. Roland Oberlé, Un maître de l'impressionnisme, Blumer, Strasbourg, Éditions Hirlé, , 142 p. (ISBN 978-2-914729-90-1), p. 26
  6. Gustave Stoskopf : cité par Le Journal historique de l'Alsace, 5. 1979.
  7. Julien Kiwior et Walter Kiwior, Le Kunschthaafe : art, histoire et gastronomie en Alsace, Strasbourg, Association A.R.S Alsatiae, , 334 p. (ISBN 978-2-7466-1733-9), p. 85
  8. a et b Arnaud Weber, L'art nouveau dans le Rhin supérieur, Karlsruhe, Badisches Landesmuseum Karlsruhe, , 126 p., p 98-101