Les Kachkaïs (persan : قشقائی (Qashqā'i), également transcrit Kashkay, Qashqai, Qashqay, Ghashghai ou en turc : Kaşkaylar) constituent une grande confédération de populations parlant le kachkaï, une langue turque méridionale. Ils vivent principalement dans la province du Fars en Iran (en particulier autour de la capitale régionale Chiraz) ainsi que dans le sud de la province d'Ispahan et dans le nord de la Province de Bushehr.

Kachkaïs
Qashqais
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait d'un homme Qashqai.

Populations importantes par région
Population totale 1 à 2 millions
Autres
Langues Kachkaï, persan
Religions Chiisme
Ethnies liées Autres peuples turcs

Les Kachkaïs sont originellement des nomades pratiquant le pastoralisme. La route de transhumance qu’ils pratiquaient traditionnellement les emmenait chaque année des hauts pâturages d’été du nord de Chiraz à ceux d’hiver, moins élevés (et au climat plus doux), près du Golfe Persique, à 480 km au sud-ouest de Chiraz. Actuellement la majorité des Kachkaïs sont sédentarisés ou partiellement sédentarisés. Ce processus a commencé à s’accélérer depuis les années 1970.

La confédération des tribus Kachkaïs est composée de tribus et sous-tribus dont les Amaleh, Darreh-Shuri, Kashkuli, Shesh Boluki, Farsimadan, Qaracheh, Rahimi et les Safi -Khani.

Il s'agit du plus grand groupe nomade de la planète.

Histoire

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Intérieur d’une tente kachkaï.
 
Un nomade Qashqai avec son narguilé (Sepidan, Iran).

Historiquement, les Kachkaïs sont réputés être originaires d’Asie centrale, et ont fait partie des peuples turcs qui s’installèrent en Iran aux XIe et XIIe siècles. Certains de ces groupes commencèrent à se donner le nom de Kachkaïs au XVIIIe siècle voire avant.

D’après l’Encyclopædia Iranica, ils sont un « conglomérat de clans de différentes origines ethniques en particulier des Lors, des Kurdes et des Arabes. Cependant la plupart des Kachkaïs sont d’origine turque » (ces derniers sont aussi connus sous le nom de Yörüks en Anatolie, où ils sont sunnites et parlent le turc ottoman[1]).

En revanche, la Columbia Encyclopedia affirme, en dépit de leur langue turque, que les Kachkaïs, comme d’autres groupes nomades de la région, seraient « les moins métissés des descendants des premiers iraniens »[2].

Les Kachkaïs représentent une force politique de poids en Iran entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Kachkaïs organisèrent la résistance contre l’invasion anglo-soviétique de l'Iran et reçurent l’aide de l’Allemagne. En 1946, lors d’une grande rébellion de plusieurs confédérations tribales, les Kachkaïs contribuèrent activement à la lutte qui permit de repousser les troupes d’invasion russes. La dernière grande révolte eut lieu dans les années 1970, mais fut rapidement et brutalement réprimée et la majorité des chefs tribaux s’exilèrent.

Après la Révolution islamique de 1979, le chef kachkaï Nasser Khan, exilé aux États-Unis, et son frère Khosrow Khan, réfugié en Allemagne, reviennent en Iran où ils tentent de confédérer les tribus kachkaï en vue de leur redonner l'importance qu'elles avaient auparavant. Le régime des mollahs ne leur fait pas confiance : au terme d'une rébellion de deux ans, leurs troupes tribales sont vaincues par les forces gouvernementales, dont une grande partie du corps des Gardiens de la révolution islamique (Pâsdârân). À la suite de cet échec, les Kachkaï redeviennent de simples bergers, artisans et marchands de tapis nomades, Khosrow Khan est arrêté et exécuté publiquement à Chiraz, et son frère ainé Nasser Khan, alors chef de la confédération, fuit à nouveau vers les États-Unis où il meurt quelques années plus tard.

Tapis et tissages kachkaïs

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Caravane kachkaï au bivouac
 
Femmes kachkaï dans la province de Fars

Les Kachkaïs sont réputés pour leurs tapis et autres objets en laine tissée. La laine produite dans les zones montagneuses et les vallées autour de Chiraz est d’une exceptionnelle qualité et a une couleur plus riche que les autres laines produites en Iran. De même, les sacs de bât kachkaïs ornés de dessins géométriques colorés sont considérés comme les meilleurs.

Utilisation du nom par Nissan

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En 2006, le constructeur automobile Nissan, dénomma son nouveau modèle commercialisé en Europe d’après ce peuple : le Qashqai[3], les designers ayant parié que les acheteurs « seraient nomades par nature eux aussi »[4]. Ce nom pour le moins original créa la surprise et fut même accueilli parfois avec un certain scepticisme[5].

Notes et références

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  1. Jean-Charles Blanc, « Yörük », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  2. (en) Iran - The Columbia Encyclopedia, Sixth Edition. 2001-07 (voir archive)
  3. concept-car Nissan Qashqaiautomobile.com Nissan Qashqai Review QASHQAI QUEUED UP FOR PRODUCTION
  4. (en) « Nissan crosses over into new territory », sur carenthusiast.com (consulté le )
  5. (en) « Precast: Nissan Qashqai, Mulally Doolally? », sur thetruthaboutcars.com, (consulté le )

Voir aussi

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Article connexe

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Bibliographie

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  • (en) Ian Bennett, Rugs & Carpets of the World, Quarto Ltd., Londres, 1978. Réédition : Ferndale Editions, 1981 (ISBN 0-905746-24-4).
  • (en) Lois Beck, The Qashqa'i of Iran, New Haven, Yale University Press, 1986 (ISBN 0-300-03212-9)
  • (en) Sohrab Dolatkhah, Qashqay Folktales, Charleston, CreateSpace, 2015
  • Sohrab Dolatkhah, Parlons qashqay, Paris, Éditions L'Harmattan, 2017 (ISBN 978-2-343-08218-9) [présentation en ligne]
  • (en) Walter A. Hawley, Oriental Rugs: Antique and Modern, 1913. Réédition: Dover Publications, New York, 1970 (ISBN 0-486-22366-3)
  • (en) M. Kiani, Departing for the Anemone: Art in Gashgai Tribe, Kian nashr Publications, Shiraz, 1999 (ISBN 964-91200-0-9)
    Contient des centaines de photographies, en couleurs et noir et blanc, illustrant la vie quotidienne des Kachkaïs, leurs tapis et tissages. Le texte est en persan, mais les photographies couleurs sont légendées en anglais.
  • (en) Mohammad Shahbazi, « The Qashqa'i Nomads of Iran (Part I): Formal Education », Nomadic Peoples NS, 2001, vol. 5, Issue 1, pp. 37-64
  • (en) Mohammad Shahbazi, « The Qashqa'i Nomads of Iran (Part II): State-supported Literacy and Ethnic Identity », Nomadic Peoples NS, 2002, vol. 6,. Issue 1, p. 95-123

Liens externes

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