Junius Richard Jayewardene

président du Sri Lanka

Junius Richard Jayewardene, dit J. R. (en singhalais : ජුනියස් රිචඩ් ජයවර්ධන et en tamoul : ஜூனியஸ் ரிச்சட் ஜயவர்தனா), né le à Colombo où il est mort le , est un homme d'État sri-lankais, deuxième président de la République de 1978 à 1989 et Premier ministre de 1977 à 1978.

Junius Richard Jayewardene
(si) ජුනියස් රිචඩ් ජයවර්ධන
Illustration.
Junius Richard Jayewardene; lors d'une visite du président Ronald Reagan en 1984.
Fonctions
Président de la République démocratique socialiste du Sri Lanka[N 1]

(10 ans, 10 mois et 29 jours)
Élection 20 octobre 1982
Premier ministre Ranasinghe Premadasa
Prédécesseur William Gopallawa
Successeur Ranasinghe Premadasa
Premier ministre du Sri Lanka

(6 mois et 12 jours)
Président William Gopallawa
Prédécesseur Sirimavo Bandaranaike
Successeur Ranasinghe Premadasa
Secrétaire général du Mouvement des non-alignés

(1 an, 7 mois et 5 jours)
Prédécesseur William Gopallawa
Successeur Fidel Castro
Biographie
Nom de naissance Junius Richard Jayewardene
Date de naissance
Lieu de naissance Colombo (Ceylan)
Date de décès (à 90 ans)
Lieu de décès Colombo (Sri Lanka)
Nationalité sri-lankaise
Parti politique United National Party
Père Eugene Wilfred Jayewardene
Mère Agnes Helen Don Philip Wijewardena
Conjoint Elina Bandara Rupasinghe
Enfants Ravi Jayewardene
Entourage Ranil Wickremesinghe (neveu)
Religion Theravada Buddhism

Junius Richard Jayewardene
Premiers ministres du Sri Lanka
Présidents de la République démocratique socialiste du Sri Lanka

Chef du mouvement nationaliste de Ceylan, il occupe plusieurs positions ministérielles dans les décennies suivant l'indépendance. Membre de longue date du Parti national uni, il dirige le parti lors de l'éclatante victoire aux législatives de 1977. Servant comme premier ministre pendant une demi année, il devient le premier président officiel après l'adoption de la Constitution du Sri Lanka[N 2],[1]

Figure controversée de l'histoire srilankaise, il ouvre l'économie srilankaise en 1978 ce qui sort le pays du marasme[2]. Cependant, ses actions en réponse aux émeutes du Juillet noir de 1983 ont été accusées d'avoir attisé les évènements conduisant au début de la guerre civile[3].

Biographie

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Jeunesse

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J. R. avec ses parents et frères et soeurs.

Né à Colombo dans la notable famille Jayewardene (en), J. R. est le plus vieux d'une famille de douze enfants. Son père est l'avocat et juge Eugene Wilfred Jayewardene (en) et sa mère est Agnes Helen Don Philip Wijewardena, fille du marchand de bois et Muhandiram (en) Tudugalage Don Philip Wijewardena. Ses frères inclus l'avocat Hector Wilfred Jayewardene (en) et le Dr Rolly Jayewardene (en). Son oncle est le colonel T. G. Jayewardene (en), le juge J. A. St. Valentine Jayerwardene (en) et le propriétaire de médias D. R. Wijewardena[4].

Éducation

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Recevant une éducation primaire au Bishop's College (en) de Colombo, Jayewardene entre au Royal College (en) pour son éducation secondaire. Au collège, il excelle dans les sports dont au cricket, participant aux série Royal–Thomian (en) en 1925, au rugby en tant que capitaine de l'équipe lors du tournoi annuel Royal-Trinity Encounter de 1924 (plus tard Bradby Shield Encounter (en)), ainsi qu'au football[5],[6].

Suivant la tradition familiale, Jayewardene entre au University College (en) en 1926 pour suivre une formation d'avocat. Il fréquente ensuite le Ceylon Law College (en) en 1928. Sur place, il fonde avec Solomon Bandaranaike l'union étudiante en se basant sur la Oxford Union Society. En 1929, il remporte la Hector Jayewardene Gold Medal et la Walter Pereira Prize. Durant cette période, il travaille dans le cabinet d'avocat de son père en tant que secrétaire privé et plus tard lorsque ce dernier est nommé juge à la Cour suprême en juillet 1929. En 1931, il passe ses examens d'avocat et débute une pratique en tant que membre de l'Unofficial Bar (en)[N 3].

Mariage

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Jayewardene marie Elina Jayewardene (en) le , fille unique de Nancy Margaret Suriyabandara et Gilbert Leonard Rupasinghe. Le fils unique du couple, Ravi Jayewardene, naît l'année suivante[7]. Initialement installé dans une maison nommée Vaijantha (en), la famille déménage dans une nouvelle maison nommée Braemar (en)[8],[9].

Début en politique

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Le premier cabinet des ministres de Ceylan

Ayant un intérêt pour la politique nationale et développant des opinions nationalistes pendant ses années d'études, Jayewardene se converti de l'anglicanisme au bouddhisme et adopte les tenues traditionnelles[10],[5],[11],[12].

Malgré ses étudies, il ne pratique pas le droit pendant une longue période. En 1943, il quitte le droit pour devenir activiste au sein du Ceylon National Congress (en) (CNC) qui permet au mouvement nationaliste ceylanais d'avoir une plateforme pour ses revendications. En 1939, il devient secrétaire du mouvement et partage la charge avec Dudley Senanayake. L'année suivante en 1940, il est élu au conseil municipal de Colombo (en) et représente le district de New Bazaar[13].

Conseil d'État

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Élu au Conseil d'État de Ceylan suite à une élection partielle pour le district de Kelaniya en 1943, il remplace le député démissionnaire D. B. Jayatilaka. Sa victoire est résultante d'une campagne anti-chrétienne contre son opposant nationaliste E. W. Perera[14]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jayewardene et d'autres nationalistes contactent les Japonais afin d'entamer une rébellion permettant de chasser les Britanniques de l'île. En 1944, il propose une motion au Conseil d'État afin de remplacer l'anglais par le singhalais en tant que langue officielle[15].

Premier ministre des Finances de Ceylan

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Après avoir joint les rangs du Parti national uni et contribué à sa fondation en 1946, il est réélu dans Kelaniya lors des législatives de 1947. Il est rapidement nommé ministre des Finances dans le cabinet de D. S. Senanayake. Initiant des réformes suivant l'indépendance, il contribue à la mise sur pied de la Banque centrale de Ceylan avec l'aide de l'économiste américain John Exter. En 1951, il fait partie d'un comité dirigé par Edwin Wijeyeratne (en) et chargé de choisir un hymne national. L'année suivante, il est élu président de l'organisme Control for Cricket (en) de Ceylan. Jayewardene joue aussi un rôle majeur dans la réintroduction du Japon dans la communauté mondiale avec la signature du Traité de San Francisco, lors de la conférence de San Francisco. Ayant de la difficulté à équilibrer le budget en raison des dépenses publiques en fortes croissances, il est tout de même réélu en 1952 et conserve la gestion de ce ministère[16].

Guerre civile du Sri Lanka

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Président de la république

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La nouvelle Constitution de 1978 institue un régime présidentiel et le nomme automatiquement président de la République.

Le pays entre en guerre civile en 1983 à la suite de massacres visant la minorité tamoule. Il fait appel à la société britannique de mercenariat KMS pour l'aider à éliminer les rebelles[17].

Héritage

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Notes et références

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  1. Président de la République du Sri Lanka jusqu'au 31 août 1978.
  2. Le premier président en exercice étant l'ex-gouverneur général William Gopallawa devenu de facto président lors de l'adoption de la constitution en mai 1972.
  3. L'Unofficial Bar désigne les avocats de pratique privée en opposition aux avocats travaillant pour le Département du procureur-général (en) (Official Bar).

Références

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  1. (en) « J.R. Jayewardene », BRITANNICA-Online,
  2. (en) William K. Stevens et Special To the New York Times, « ELECTION IN SRI LANKA CAPITALISM VERSUS SOCIALISM », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Obituary : J. R. Jayawardene », sur The Independent, (consulté le )
  4. (en) Barbara Crossette, « J. R. Jayewardene of Sri Lanka Dies at 90; Modernized Nation He Led for 11 Years », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b (en) Remembering the most dominant Lankan political figure
  6. (en) JR's 10th death anniversary today
  7. (en) Tribute: My father had many facets, not many faces. Daily News (Sri Lanka), retrouvé le 3 avril 2018.
  8. (en) « India may train Sri Lankan troops » [archive du ] (consulté le )
  9. (en) Humble son of a humble President
  10. (en) K. M. de Silva et William Howard Wriggins, J.R. Jayewardene of Sri Lanka, Honolulu, HI, University of Hawaii Press, , 133 p. (ISBN 0-8248-1183-6)
  11. (en) "JRJ's 102nd birth anniversary on Sept. 17"
  12. (en) K. M. De Silva et William Howard Wriggins, J.R. Jayewardene of Sri Lanka: 1906-1956, University of Hawaii Press, (ISBN 9780824811839, lire en ligne)
  13. (en) « J.R. Jayewardene | president of Sri Lanka », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  14. (en) « JRJ: Farsighted statesman? » [archive du ]
  15. (en) « Mr.J.R.Jayawardene on 'Sinhala Only and Tamil Also' in the Ceylon State Council »
  16. (en) « Sri Lanka's Role in Japanese Peace Treaty 1952: In Retrospect »,
  17. (en) Phil Miller, « ‘The benefits of doing nothing at all’: Why Britain is unlikely to support a ban on Russian mercenaries », Daily Maverick,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes

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Bibliographie

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  • (en) C. A. Gunarwardena, « Junius Richard Jayewardene », dans Encyclopedia of Sri Lanka, New Delhi, New Dawn Press, , 2e éd. (ISBN 978-1932705485), p. 204-205.

Liens externes

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