Henri Descoins

militaire et écrivain français (1869-1930)

Henri Vincent Descoins, né le à Cambray et mort le à Alger, est un général de brigade et un écrivain militaire français.

 Henri Vincent Descoins
Naissance Voir et modifier les données sur Wikidata
Cambrai
Origine Drapeau de la France France
Grade Général de brigade
Conflits Première Guerre mondiale
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur;Croix de guerre 1914-1918;

Colonel de cavalerie durant la Première Guerre mondiale, il joue un role important dans la mise en place par la France dans le district de l’actuelle Korçë, dans le sud de l'Albanie, de la république de Korça (Koritsa, ou de Kortcha).

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dans le domaine militaire.

Famille

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Il est le fils de Jacques Descoins (1836 Condé-sur-l'Escaut-1898 Bayonne), chef de musique[1], et de Victoria Maria Delacroix (1835 Solesmes-1874 Bayonne)[2], sœur du peintre Henry-Eugène Delacroix[3]. Son grand-père Jean, originaire du Lot et Garonne, était brigadier au 9e régiment de cuirassiers (9e RC)[4].

Il épouse le 25 juillet 1893 à Chamalières Jeanne Chariot[2] avec qui il a une fille, Simonne Lucie Marie née le 3 novembre 1894 à Vienne (Isère)[5].

Biographie

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Jeunesse et avant-guerre

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Entre 1887 et 1889, il fait ses études à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr puis intègre l'École d’application de cavalerie (Saumur) jusqu'en 1890. Il part ensuite pour l'Algérie et sert jusqu'en 1894 au sein des Chasseurs d'Afrique. De retour en métropole, il fait l'École supérieure de guerre de 1895 à 1897[6].

Promu capitaine en 1899, il est ensuite officier d'ordonnance, avec le capitaine Jouinot-Gambetta, du ministre de la guerre, Eugène Étienne[6],[7].

En 1906, il retourne en Algérie au sein des Spahis avec lesquelles il participe aux campagnes du Sahara entre 1906 et 1908. Il se distingue dans les combats et est cité à l'ordre de l'armée[8]. Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 11 juin 1908 puis rentre en métropole fin 1908[6].

Il passe en avril 1911 à l'état-major du général Meunier, membre du conseil supérieur de la guerre, puis en janvier 1913 au cabinet d'Eugène Étienne, redevenu ministre de la guerre. Il est promu lieutenant-colonel le 23 juin 1913[6] puis affecté en septembre à un régiment de cuirassiers de la garnison de Paris. En décembre 1913, il est agréé par décision ministérielle comme coadjuteur du général Eydoux dans le cadre de la Mission militaire française en Grèce. Il s'occupe de la réorganisation de la cavalerie de l'armée grecque. Il acquiert auprès des hautes autorités grecques un grand prestige[9],[10].

Première Guerre mondiale

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Lorsque la Grande Guerre éclate, il rentre en France et débute la campagne à l'état-major de l'Armée.

En octobre 1914, il est mis à la disposition de l'état-major du général d'Amade avec qui il participe d'abord aux combats dans le Nord de la France puis, lorsque le général d'Amade prend la tête du Corps Expéditionnaire d'Orient (CEO), à la Bataille des Dardanelles du 25 février 1915 au 15 mai 1915 comme chef d'état-major[11]. Il est cité à l'ordre de l'armée du CEO[6]. Il restera par la suite très lié au général d'Amade.

Après les Dardanelles, le général d'Amade est rappelé en France et remplacé par le général Gouraud. Decoins quitte l'état-major, remplacé par le colonel Pierre Girodon, et dès juin 1915, il commande la cavalerie puis lors de l'expédition de Salonique[12] au sein de l'Armée française d'Orient (AFO) (ex CEO). Il est promu colonel le 2 juillet 1915[13]. Le 9 mai 1916, il est promu Officier de la Légion d'Honneur [14]. A partir du 19 août 1916, il remplace le général Frotiée au commandement du détachement de la Strouma[15] jusqu'en novembre 1916. Il est décoré du Distinguished Service Order (DSO) britannique le 6 novembre 1916 pour sa conduite[16].

C'est ensuite de novembre 1916 à mai 1917 que « ce personnage de légende » s'illustre surtout en jouant un rôle important en Albanie dans la mise en place par la France dans le district de l’actuelle Korçë, dans le sud de l'Albanie, de la république de Korça (Koritsa, ou de Kortcha)[17],[18],[19],[20].

Justin Godart, ancien ministre, écrira en 1925 à propos de cet événement que Descoins a, en fondant la république de Korytza, préparé l'avenir du peuple albanais et qu'« en faisant cela, il a conquis le droit au titre de bienfaiteur du peuple albanais qui déjà lui a été décerné par l'opinion publique »[21].

Après-guerre

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Après la guerre, il retourne en Algérie en février 1919 ou il commande une brigade de cavalerie[22].

Le 19 septembre 1922, il est promu général de brigade[22].

De septembre à début novembre 1925, il participe à la Guerre du Rif et commande une brigade de spahis. Il a notamment sous ses ordres le bachagha Djelloul Ben Lakhdar et ses cavaliers[23].

Il est promu Commandeur de la Légion d'Honneur le 28 décembre 1928[2].

Il meurt le 10 mai 1930 à Alger et est inhumé au cimetière ancien de Vincennes.

A son décès, il comptait parmi les écrivains militaires les plus connus et ses nombreuses œuvres d’histoire militaire avaient « une réputation universelle dans l'armée »[24].

Hommages

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Le général Cordonnier, qui commandait du 11 août 1916 au 19 octobre 1916 l'Armée française d'Orient (AFO), elle-même sous les ordres du Commandement des armées alliées en Orient (CAA) du général Sarrail, écrit dans un de ses ouvrages en 1930 à propos de Descoins : « Quel soldat complet était le colonel Descoins! Si la 2e division coloniale avait eu Descoins pour la commander à Rossignol, Desaix aurait pu en être jaloux. Il est mort, Descoins, après avoir bien servi une Patrie qui n'a pas su l'en remercier. Sarrail ne l'a pas voulu. »[25].

Décorations principales

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Publications

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  • Étude Synthétique des principales campagnes modernes, 1935, 8e édition, entièrement refondue, avec croquis schématiques du commandant breveté Chanoine
  • La cavalerie aux colonies, 1931, du capitaine Béchu avec préface de Henri-Vincent Descoins
  • L'Art équestre pour une amazone, 1927
  • Six mois d'histoire de l'Albanie (novembre 1916-mai 1917), préface de Justin Godart, 1925
  • L'Equitation arabe. Ses principes. Sa pratique, 1924
  • Questions de doctrine. Étude de quelques sujets militaires d'actualité, d'après l'ouvrage du colonel von Unger sur les manœuvres allemandes de 1909, 1913
  • Mitrailleuses de cavalerie. (Traduit de l'allemand), 1912 de Lieutenant Boerescu avec traduction de Henri-Vincent Descoins
  • Deuxième série d'Instructions tactiques de cadres, 1911
  • Une année d'instruction tactique des cadres dans un demi-régiment de cavalerie, 1909
  • Progression de dressage du cheval de troupe par des procédés nouveaux, 1904 et 1906
  • Étude synthétique des principales campagnes modernes, à l'usage des candidats aux écoles militaires de Saint-Cyr, Saint-Maixent, Saumur et Versailles, par le capitaine breveté Descoins, 1901, 1re édition

Bibliographie

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  • Étienne Augris, « Korçë [Koritza] dans la Grande Guerre, Le sud-est albanais sous administration française (1916-1918) » dans Balkanologie, Vol. IV, no 2, (lire en ligne)
  • Stefan Popescu, « Les Français et la république de Kortcha [Koritza]» dans Guerres mondiales et conflits contemporains, 2004/1, no 213, Presses Universitaires de France, p. 77-87, (lire en ligne)
  • Général Descoins, « Six mois d’histoire de l’Albanie » dans Revue d’histoire de la guerre mondiale, janvier 1929 et janvier 1930. Réédition par Grégor marchal, Éditions Verlhac, 2020, premières pages
  • Jérôme Carcopino, Souvenirs de la guerre en Orient: 1915-1917, Hachette, 1970
  • Général de Piépape, « L'Armée d'Afrique en deuil » dans L'Africain : hebdomadaire illustré, 30 mai 1930, p.3
  • France militaire, 13 mai 1930, p.3
  • Général Émilien Victor Cordonnier, Ai-je trahi Sarrail ?, les Etincelles, 1930, lire en ligne.

Notes et références

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  1. Chef de musique de l'Ecole d'artillerie du 18e Corps d'armée à Tarbes, Chevalier de la Légion d'honneur, domicilié à Agen, et demeurant à Tarbes en 1887
  2. a b c et d Dossier de la Légion d'Honneur : côte LH//746/4
  3. Biographie d'Eugène Delacroix dans Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai : agriculture, sciences et arts, 15 décembre 1935, lire en ligne
  4. Dossier de la Légion d'Honneur de Jacques Descoins, cote LH//746/5, base de données Léonore
  5. Acte de naissance n°425 du 5 novembre 1894 à Vienne
  6. a b c d e f g et h Registre matricule de Henri Vincent Desoins, Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
  7. Le Figaro, 28 janvier 1906, p.3
  8. « Cité à l'ordre de l'armée n°40 du 8 décembre 1906 pour l’entrain et la modération particulièrement dignes d’éloges qu’il a montré au combat de Cophe-Djech et notamment le 4 novembre 1906 dans l’opération de Talghenis », registre matricule de Henri Descoins
  9. Général de Piépape, « L'Armée d'Afrique en deuil » dans L'Africain : hebdomadaire illustré, 30 mai 1930, p.3
  10. « En quittant la Grèce pour venir prendre en France le commandement d'un corps d'armée, le général Eydoux a laissé derrière lui un officier des plus distingués, appelé à le suppléer par intérim, peut-être même à le remplacer dans un avenir prochain, dans les fonctions d'éducateur de l'armée grecque. Il s'agit du lieutenant-colonel Descoins, un de nos plus distingués officiers de cavalerie. Le commandant Descoins, après avoir fait partie de l'état-major du général Meunier, alors membre du conseil supérieur de la guerre, était passé au cabinet de M. Etienne, redevenu ministre de la guerre, et, promu au grade supérieur, il fut désigné pour un régiments de cuirassiers de la garnison de Paris. C'est dans ce poste qu'une décision du ministre le fit agréer comme coadjuteur du général Eydoux en Grèce, où il a pris le grade de général de brigade. », Le Gaulois, 24 mars 1914, p.1
  11. « Dès 1915, la réputation de son chef, le colonel Descoins, était si fortement assise que celui-ci avait été désigné au général d'Amade comme son chef d'état-major aux Darnanelles », Jérôme Carcopino, Souvenirs de la guerre en Orient: 1915-1917, Hachette, 1970, p.189
  12. Au 1er juin 1915 : composée du 1er escadron du 3e régiment de chasseurs d'Afrique (RCA), du 1er escadron du 3e RCA, du 1er escadron du 4e RCA, du 1er escadron du 5e RCA et du 1er escadron du 6e RCA voir Les armées françaises dans la Grande guerre, Tome VIII, 1er volume, Annexes 1er volume, Ministère de la guerre, état-major de l'armée, service historique, p.325, lire en ligne
  13. La Dépêche, 3 juillet 1915, lire en ligne
  14. Citation accompagnant la promotion dans le grade d'officier de la Légion d'Honneur : « Descoins (Henri-Vincent), colonel de cavalerie breveté : chef d'état-major d'une division lors des premières opérations en Orient qu'il n'a pas quitté depuis. Officier supérieur distingué et allant. Vient de rendre pour la venue et l'arrivée du contingent serbe des services », décret du 13 août 1916 pour prendre rang au 9 mai 1916, Journal officiel du 11 juin 1916, p.5164
  15. « Le détachement de la Strouma comprenait trois régiments de chasseurs d'Afrique, le 2e bis zouaves et un groupe à cheval, aux ordres du colonel Descoins, qui avait succédé le 19 août au général Frotiée » puis « Le général Sarrail, qui avait déjà, le 20 août, retiré au détachement Descoins le 1 erchasseurs d'Afrique, lui enlevait, le 27, le 2e bis zouaves et deux batteries à cheval, puis, le 6 septembre, le 4e chasseurs d'Afrique. Il remplaçait ces éléments, dirigés vers Salonique, par un bataillon annamite, un bataillon territorial et deux batteries de 100 prélevées sur le camp retranché de Salonique. Le 27 août il plaçait le détachement ainsi reconstitué sous les ordres du commandant du 16e corps britannique », voir Les armées françaises dans la Grande guerre., Tome VIII, 2e volume, Ministère de la guerre, état-major de l'armée, service historique, p.3,11 lire en ligne
  16. Register of Distinguished Service Order: Honorary Members (foreign nationals); Volume 1, cote WO 390/14, p.22, site des Archives nationales britanniques, en ligne
  17. « En 1916, après la prise de Korytza occupée par les Autrichiens, ce personnage de légende, le colonel Descoins, balança longtemps sur le sort qu'il ferait à sa conquête. Perdu à l'extrême-gauche de l'armée alliée, loin encore de la liaison italienne qui tarda plus de six mois, il était le maitre incontesté d'un pays de guérillas et d'un peuple friand d'aventures. Avant de proclamer, le 10 octobre 1916, la République albanaise, le colonel s'absorba dans des négociations obscures, dans des tractations louches avec de bien, singuliers personnages. L'un d'eux, Themistokli Gërmënji, préfet de police de Korytza, par la grâce du colonel Descoins, fut, en octobre 1917, fusillé à Salonique, pour intelligences avec l'ennemi. Jugé à huis clos, il fit des révélations compromettantes pour le colonel, avec lequel il aurait projeté de fonder un royaume albanais indépendant... », H. Labadie-Lagrave, Le mensonge marocain contribution à l'histoire "vraie" du Maroc, 1925, p.182
  18. Étienne Augris, « Korçë [Koritza] dans la Grande Guerre, Le sud-est albanais sous administration française (1916-1918) » dans Balkanologie, Vol. IV, no 2, (lire en ligne)
  19. Stefan Popescu, « Les Français et la république de Kortcha [Koritza]» dans Guerres mondiales et conflits contemporains, 2004/1, no 213, Presses Universitaires de France, p. 77-87, (lire en ligne)
  20. Général Descoins, Six mois d'histoire de l'Albanie (novembre 1916-mai 1917), préface de Justin Godart, 1925
  21. « Le peuple albanais est de force à disposer de lui-même non en se mettant en tutelle, mais en prenant lui-même le soin de ses destinées. Son histoire, si noble, sa résistance si longue à toute oppression, son courage que nulle difficulté matérielle ou nulle force extérieure n'ont pu fléchir, sont pour donner, à ses amis confiance dans son avenir autonome. Le général Descoins a, en fondant la république de Korytza, préparé cet avenir. Et en faisant cela, il a conquis le droit au titre de bienfaiteur du peuple albanais qui déjà lui a été décerné par l'opinion publique. Pour ma part, je suis heureux de le féliciter d'avoir, par un geste hardi, noué nos trois couleurs à l'aigle noir bicéphale. Les incompréhensions. Les intrigues, les injustices, même le sang innocent versé comme celui de Thémistocle, sont évènements que le temps efface. Demeure, dans la mémoire des nations, indélébile, tout acte qui leur a donné, ne fut-ce qu'un instant l'indépendance. Cet acte, au nom de la France, le général Descoins l'a fait. Il contient la leçon éternelle des lendemains. », Préface de Jules Godart dans Général Descoins, « Six mois d’histoire de l’Albanie », 1925
  22. a et b Dossier militaire du SHD: SHD 10 YD 1849
  23. Général Descoins, L'Africain : hebdomadaire illustré, 30 mai 1916, p.3
  24. France militaire, 13 mai 1930, p.3
  25. Général Émilien Victor Cordonnier, Ai-je trahi Sarrail ?, les Etincelles, 1930, lire en ligne

Voir aussi

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Articles connexes

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Références

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Liens externes

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