Eugène Baboulène
Eugène Baboulène, né Eugène Louis Baboulène le à Toulon, où il est mort le , est un peintre et lithographe figuratif français.
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« Boule » |
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Membre de l'Académie du Var[1] |
Biographie
modifierEugène Baboulène est le fils de Jean Baboulène originaire de Tréjouls en Tarn-et-Garonne et de Suzanne Philip originaire du hameau de Prats-Bas, commune de Château-Ville-Vieille, Hautes-Alpes. Il est né dans une maison située place du Pavé d'Amour près du cours Lafayette à Toulon.
Après l'École des beaux-arts de Toulon qu'il fréquente entre 12 et 19 ans et où ses premiers maîtres sont Edmond Barbaroux et Laurent Mattio[2], il suit à Paris les cours de Pierre Laurent à l'École nationale supérieure des beaux-arts, tout en s'inscrivant à l'École nationale supérieure des arts décoratifs. Les peintres qu'il admire alors sont Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Vincent Van Gogh et Camille Corot[3]. Pour subvenir à ses besoins quotidiens, il travaille comme retoucheur de nuit au journal L'Intransigeant.
Malgré les rencontres d'André Derain, Albert Marquet, Moïse Kisling et Othon Friesz « qui tous l'encouragent chaleureusement », il ne s'accoutume pas à la vie parisienne[3] : il revient à Toulon en 1931 et vit de son travail de décorateur qu'il exerce aussi bien dans les maisons closes les plus célèbres de Toulon qu'au théâtre de la ville. Il est nommé professeur de décoration à l'École des beaux-arts de Toulon en 1936. Il peint également, mais sans succès commercial. En 1946, ses rencontres avec les grands peintres catalans Antoni Clavé et Antoni Tàpies vont être déterminantes. Il suit leur conseil de délaisser la décoration pour se consacrer uniquement à la peinture[4], évoquant lui-même : « quand j'ai commencé à peindre, j'essayais de rendre systématiquement ce que je voyais. Je suis monté à Paris où j'ai rencontré Clavé. Lui, au moins, ne s'embarrassait pas de détails dans sa peinture et j'ai alors compris qu'on pouvait suggérer l'essentiel d'un paysage ou la nudité d'un corps de femme par quelques taches. Seulement voilà, il faut choisir les taches »[5].
À partir de 1950, il est présent dans toutes les manifestations artistiques importantes[6]. De nombreuses expositions lui sont consacrées, tant en France (Paris, Nice, Rouen, Nantes, Strasbourg, Le Havre, Bordeaux, Lyon) qu'à l'étranger (Malmö, Londres, Oran, Genève, New York, Berlin, Tokyo, Madrid).
Qualifié de peintre « le plus songeur des figuratifs »[7], cet artiste est considéré comme un des meilleurs peintres de l’École provençale contemporaine[8]. Il affectionne plus particulièrement les marines et les paysages provençaux, les ambiances simples et chaleureuses, qu'il peint avec finesse dans des harmonies de couleurs aux tons pastels[9].
Expositions
modifierExpositions personnelles
modifier- Galerie Romanet, Paris, 1958, 1962, 1964.
- Galerie Ganzoni, Genève, 1960.
- Galerie Gattlen, Lausanne, 1963.
- Galerie Vercel, New York, 1964.
- Galerie Philippe Ducastel, Avignon, octobre-novembre 1969.
- Galerie Tamenaga, Paris, 1976, octobre 1980.
- Musée Paul-Valéry, Sète, juillet septembre 1981.
- Château de Val, Lanobre, été 1983[10].
- Hôtel de ville de La Seyne-sur-Mer, 1986.
- Galerie Dutilleul, Albi, juillet 1991.
- Galerie 26, Paris, 1992.
- Eugène Baboulène - Rétrospective, palais Carnolès, Menton, 1998.
- Eugène Baboulène - Rétrospective 1923-1994, villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer, décembre 2000 - janvier 2001.
- Galerie Estades, Lyon, 2008.
- Galerie Estades, Toulon, novembre-décembre 2014[11].
- Hommage à Eugène Baboulène, Musée de Saint-Maur-des-Fossés, février-mars 2016.
- Galerie Rancilio et domaine de l'Ermitage, Saint-Mandrier, juin-août 2018[12],[13].
- Galerie Estades, Toulon, novembre 2018 - janvier 2019[14].
- Galerie Estades, Lyon, septembre-octobre 2019[15].
Expositions collectives
modifier- Salon d'automne, Paris, 1942, 1943, 1949, 1950, 1951, 1952, 1953, 1954, 1955, 1957, 1958, 1959, 1960, 1961, 1962, 1963, 1965, 1967, 1969, 1970, 1971, 1972, 1973, 1976, 1978, 1980, 1981, 1982, 1983, 1984, 1985, 1986, 1987, 1989[3].
- Salon des indépendants, Paris, à partie de 1950.
- Salon des Tuileries, Paris, de 1952 à 1961.
- Biennale de Menton, 1953, 1955, 1957, 1964.
- Salon des peintres témoins de leur temps, Paris, de 1954 à 1958.
- Galerie Tooth, Londres, 1954, 1955, 1958, 1959.
- Salon Comparaisons, Paris, de 1955 à 1964.
- La fleur coupée, Galerie Romanet, Paris, 1956.
- Galerie Seventy Five, New York, 1956.
- Paysages de France, Musée des Beaux-Arts de Rouen, 1958.
- Dix ans de jeune peinture méditerranéenne, Palais de la Méditerranée, Nice, mars-avril 1960.
- Eugène Baboulène, Robert Humblot, Jacques Truphémus, Jacques Yankel, Musée d'Art et d'Archéologie de Valence, 1961.
- Première exposition internationale des arts de Téhéran, Centre des expositions internationales, Téhéran, décembre 1974 - janvier 1975[16].
- De Bonnard à Baselitz, dix ans d'enrichissements du Cabinet des estampes, 1978-1988, Bibliothèque nationale de France, Paris, 1992[17].
- Monsieur Surleau et le Cyclope, Musée du Château des ducs de Wurtemberg, Montbéliard, avril-septembre 2013[18].
- Salon d'art de l'Académie du Var, maison communale Gérard-Philipe, Toulon, mars 2018[19].
- De la table au tableau, Musée Regards de Provence, Marseille, 2019[20].
Reconnaissance
modifierPrix et distinctions
modifier- Prix Ève, 1950.
- Prix Othon-Friesz, 1952.
- Prix Esso, 1955.
- Grand Prix de la IVe Biennale de Menton (ex-æquo avec Robert Savary), 1957[21].
- Élu membre de l'Académie du Var en 1980[1].
Hommages
modifier- Charles de Richter a dédié à Eugène Baboulène le conte « La mare au miroir » dans son livre Les nouveaux contes de Magali, Éditions Ophrys, 1957[22].
- Une place et une maison de Toulon, une voie des communes de La Londe-les-Maures et du Revest-les-Eaux, une salle du château de Solliès-Pont portent le nom d'Eugène-Baboulène.
Réception critique et témoignages
modifier- « Devant à la nature une vision sentimentale qui ne peut être que la sienne, Baboulène nous en fera les spectateurs ravis par la musicalité de ces couleurs harmonisées entre elles et dont les rencontres, les chocs, les alliances, les alliages et les oppositions favorables nous mettent en présence d'une authentique construction. » - André Salmon[7]
- « Sa rencontre avec le peintre catalan Antoni Clavé donne à son œuvre un nouveau souffle, celui de la pleine couleur qui ravit les sens et remplit le cœur. Sa manière, moins lisible que celle de ses débuts, donne aux choses qu'il peint une vie intérieure intense, toute en douceur et en sensualité. Le regard qu'il porte sur la nature et sur le monde qui lui est familier est celui d'un éternel amoureux de la vie, de la Provence et de la peinture. » - Patrick-F. Barrer[3]
- « Des toiles aux vibrations chaleureuses en communion avec la nature, avec la matière, avec les choses. Des harmonies tendres et fondues rappelant Bonnard, dans le style large qui trahit la formation de l'artiste : décorateur de -théâtre. Baboulène ne s'est consacré à la peinture de chevalet que vers la quarantaine. » - Gérald Schurr[23]
- « Il travaillait à Toulon, au-dessus du cours Lafayette, dans une pièce obscure tout juste éclairée par des volets mi-clos d'où parvenait la rumeur du marché, mélange de cris, de rires et de bavardages, d'odeurs fortes de poissons frits, de merguez et d'épices. Au fond de l'atelier, ses tableaux irradiaient une mystérieuse lumière grâce à des gris subtils qu'animait un bleu imprévu, surgi de simples taches négligemment lâchées par son pinceau. "Boule" sait comme personne traduire l'ambiance provençale. Baboulène, c'est notre Corot à nous. » - Dany Lartigue[5]
Élèves
modifierCollections publiques
modifierFrance
modifier- Musée Calvet, Avignon.
- Musée Regards de Provence, Marseille.
- Musée des Beaux-Arts du Palais Carnolès, Menton.
- Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France[17].
- Musée d'art moderne de la ville de Paris, Madrague, lithographie[24].
- Musée des Beaux-Arts Denys-Puech, Rodez.
- Domaine de l'Ermitage, Saint-Mandrier, La fête des pêcheurs, tapisserie[12].
- Musée Paul Valéry, Sète.
- La vieille cour, huile sur toile, 89 × 115 cm, musée d'art de Toulon.
- Musée d'art moderne de Troyes.
États-Unis
modifier- National Academy of Arts, Champaign.
- Université Colgate, Hamilton (New York).
- University of Pennsylvania Law School (en), Philadelphie.
- Wilmington College (en), Wilmington (Ohio).
Suisse
modifier- Musée d'art de Pully (Suisse).
Collections privées
modifier- Robert et Manette Martin, boulevard Raspail, Paris[25].
- Château de Val, Lanobre, Le château de Val[10].
Contributions bibliophiliques
modifier- D.-E. Marsh (traduit de l'anglais par Charles de Richter), Le pirate de l'air, illustrations d'Eugène Baboulène, Noivin et Cie, Paris, 1938.
- Léon Vérane, Poèmes, choix de seize poèmes calligraphiés et accompagnés de seize lithographies d'Eugène Baboulène, Henri Bertrand-Arnoux, Gabriel Cotel, Paul-M. David, Pierre-Henri Dumas, Louis Férec, Albert Janin, Laurent Mattio, Jean-Gérard Mattio, Victor Nicolas, Georges Obled, Henri Olive Tamari, Georges Palmieri, Henri Pertus, Léon Sabatier, Salvado. Préface de Joseph Paoli. Presse lithographique de l’École des Beaux-Arts de Toulon, 1957.
- Pierre Trofimoff, Le Revest-les-Eaux, Tourris, Val d'Ardenne, illustrations d'Eugène Baboulène, Imprimerie P. Croset, Marseille, 1963.
- Rose Castel-Verdino, À l'ombre du vieux jas, poèmes enrichis de dessins d'Eugène Baboulène, édité par l'auteur, 1979.
- Bernard Jourdan, Élégies de Grèce, illustrations d'Eugène Baboulène, L'Arbre, 1983.
- Claude Garcia-Forner, Rayon bleu, 81 poèmes illustrés par Eugène Baboulène, Pierre Cayol, Hervé Di Rosa et Pierre François, éditions Sauramps, Montpellier, 2004.
Références
modifier- Claude Langlois - Deux siècles de beaux-arts à l'Académie du Var, p. 42.
- Académie du Var, Eugène Baboulène [PDF].
- Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Imanges du Monde, 1992, pages 147 et 241.
- Agence de Développement Touristique du Var, Var Tourisme, Site officiel du tourisme du département du Var, 2011.
- Dany Lartigue, Mémoires d'un chasseur de papillons, Éditions Jean-Claude Lattès, 2001.
- Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965 : Dictionnaire des peintres, Éditions Ides et Calendes, 1993.
- André Salmon, Baboulène, Éditions Galerie Romanet, 1964.
- André Alauzen di Genova, La peinture en Provence, Éditions J. Laffitte, 1984.
- Pierre Cabanne, Guide artistique de la France, Éditions Hachette, 1968.
- René Chabannes, Quarante ans d'expositions au château de Val, Artogue, 2014
- « Artistes à découvrir : Baboulène », Fréquence sud, 2014
- Jacques Brachet, « Eugène Baboulène revient à Saint-Mandrier », EvasionMag, 2018
- « Deux expositions dédiées au peintre Eugène Baboulène », Var-matin, 5 juillet 2018
- « Eugène Baboulène, maître de l'école provençale », Var-matin, 28 novembre 2018
- « Eugène Baboulène : maître de l'école provençale », Connaissance des arts, septembre 2019
- Farah Pahlavi, Mehrdad Pahlbod et Édouard Georges Mac-Avoy (préface et avant-propos), Première exposition internationale des arts de Téhéran, catalogue d'exposition, 1974
- Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
- Musée du Château des ducs de Wurtemberg, Monsieur Surleau et le Cyclope, dossier de presse, 2013
- « Eugène Baboulène à l'honneur au Salon d'art de l'Académie du Var », Var-matin, 23 mars 2018
- « De la table au tableau : l'art de vivre dans le sud », France-TV Infos, 2019
- François Lespinasse, Robert Savary, Imprimerie SIC, Lagny-sur-Marne, 1990, p. 73.
- Charles de Richter (1887-1975), Les Nouveaux contes de Magali, (lire en ligne)
- Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996, page 43.
- Musée d'art moderne de la ville de Paris, Eugène Baboulène dans les collections
- Lombrail-Teucquam, commissaires-priseurs à Paris, La collection Robert et Manette Martin, 9 juin 2016
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Claude Langlois, « Baboulène Eugène : 1810 - 2010 », dans Deux siècles de beaux-arts à l'Académie du Var, Toulon, éd. Académie du Var, , 240 p. (ISBN 978-2-9527274-4-0), p. 41-42.
- Raymond Nacenta, The School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Oldbourne Press, 1960.
- André Salmon, Baboulène, Éditions Galerie Romanet, Paris, 1964.
- René Huyghe et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970.
- Sanjiro Minamikawa, Ces maîtres dans leur atelier, Asahi Sonorama, Japon, 1980.
- Marc Hérissé, Baboulène - Natures vives, Éditions Galerie 26, Paris, 1991.
- André Alauzen di Genova et Charles Benharoun, La Provence de Baboulène, Éditions méditerranéennes du Prado, Marseille, 1992.
- Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
- Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
- Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965 : Dictionnaire des peintres, Éditions Ides et Calendes, 1993.
- Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
- Service des affaires culturelles de La Seyne-sur-Mer (Var), Eugène Baboulène : Rétrospective, 1923-1994, Ville de La Seyne, 2000.
- José Lenzini, Eugène Baboulène, le bel anartiste, Éditions Villa Talmaris, La Seyne-sur-Mer, 2000.
- Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
- Dany Lartigue, Mémoires d'un chasseur de papillons, Éditions Jean-Claude Lattès, 2001.
- Mireille Pinsseau, Les Peintres en Provence et sur la Côte d'Azur pendant la Seconde Guerre mondiale, Éditions La Thune, Marseille, 2004.
- René Chabannes, Quarante ans d'expositions au château de Val, Artogue, 2014.
Liens externes
modifier- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Œuvres d'Eugène Baboulène sur le site de la Galerie José Beltran.
- Lithographies d'Eugène Baboulène sur le site Gallery of Art.
- (en) Notice biographique sur le site Union Art Gallery.
- Images et documents de Revest-les-Eaux, Un tableau de Baboulène offert au Président de la République, 1976.