Ernst Busch (acteur)

chanteur, acteur et metteur en scène allemand (1900-1980)

Friedrich Wilhelm Ernst Busch[1], né le à Kiel et mort le à Berlin, est un chanteur, acteur et metteur en scène allemand engagé à gauche.

Ernst Busch
Ernst Busch en 1946.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
Berlin-EstVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Pankow III cemetery (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Période d'activité
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Partis politiques
Membre de
Jeunesse-travailleuse socialiste (d) ()
Académie des arts de la RDAVoir et modifier les données sur Wikidata
Arme
Conflit
Label
Lieu de détention
Prison de Moabit (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
signature d'Ernst Busch (acteur)
Signature
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Biographie

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Fils d'un maçon, Ernst Busch reçoit une formation d'ajusteur mécanicien sur un chantier naval de 1915 à 1919. Il adhère à la Jeunesse ouvrière socialiste en 1916, puis au SPD en 1918. En , il participe au soulèvement des matelots de Kiel et devient membre de l'USPD en [2].

Fin 1919, il s'inscrit à un cours de chant et d’art dramatique[3] et, ayant perdu son emploi au chantier naval depuis , il est engagé au théâtre de Kiel en octobre[4]. Il se produit ensuite dans différents théâtres. En 1927, il s’installe à Berlin dans la Colonie des Artistes (Künstlercolonie) et joue dans des pièces de Friedrich Wolf, Bertolt Brecht et Ernst Toller. À partir de 1929, il travaille pour le cinéma, avec, notamment, un rôle assez important dans L’Opéra de quat'sous de Georg Wilhelm Pabst (1931) et le rôle principal du film de Slátan Dudow, Ventres glacés (Kuhle Wampe). Il joue aussi dans La Zone de la mort de Victor Trivas, où il interprète la chanson Der heimliche Aufmarsch.

Après la prise du pouvoir par les nazis, Ernst Busch est recherché par les SA, mais réussit à leur échapper. Il quitte l’Allemagne avec sa femme Eva[5], d’abord pour la Hollande. Par la suite, il séjourne en Belgique, en Suisse, à Paris, à Vienne et finalement en Union soviétique, où, en 1935, il collabore au film Kämpfer de Gustav von Wangenheim. En 1937, il part en Espagne rejoindre les Brigades internationales. Il combat le fascisme par ses chansons, devant les membres des Brigades ou à Radio Madrid. Ernst Busch quitte l'Espagne en et retourne en Belgique où il participe à des émissions de radio, donne des concerts et enregistre des disques.

Il est arrêté à Anvers en et déporté en France, où il est interné jusqu’en 1943 au camp de Saint-Cyprien puis au camp de Gurs. Il réussit à s’évader mais est de nouveau arrêté à la frontière suisse par la gendarmerie française qui le livre à la Gestapo[6]. Transféré à la prison de Moabit, il est accusé de « préparation d'une entreprise de la haute trahison ». Il encourt la peine de mort, mais grâce à une intervention de Gustaf Gründgens, il n’est condamné qu’à quatre ans de réclusion.

À la fin de la guerre, il est libéré par l’Armée rouge du pénitencier de Brandenburg. Il récupère son logement à la Colonie des artistes[7]. Il adhère de nouveau au Parti communiste (KPD/SED). Il travaille pour le Berliner Ensemble, le Deutsches Theater et la Volksbühne, jouant dans des pièces de Brecht, ainsi que de Shakespeare (Iago dans Othello) ou de Goethe (Mephisto dans Faust). En même temps, il interprète des chansons de Hanns Eisler et des chants de travailleurs.

En 1961, il se retire de la scène, officiellement pour raisons de santé ; en fait, ses relations avec le régime sont tendues, en raison des reproches de manque de démocratie qu’Ernst Busch fait aux dirigeants de la RDA.

De 1963 à 1975, il enregistre 200 de ses chansons pour la société de disque Aurora.

Distinctions et récompenses

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Hommages

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En 1981, l'École de théâtre de Berlin est rebaptisée Hochschule für Schauspielkunst Ernst Busch en son honneur.

Il existe une rue Ernst-Busch-Straße à Berlin-Pankow depuis le 29 april 1985[8] et à Werdau en Saxe ainsi qu'une place Ernst-Busch-Platz dans la ville natale de l'artiste, à Kiel[9].

Une école de logopédie à Chemnitz porte son nom, de même que plusieurs ensembles vocaux, dont le Ernst-Busch-Chor Berlin.

Œuvres

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Filmographie

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Affiche de Kuhle Wampe.

Théâtre

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  • 1950 : Bertolt Brecht, Die Mutter (La Mère). Rôle : Semjon Lapkin ; mise en scène : Bertolt Brecht (Berliner Ensemble im Deutschen Theater Berlin)
  • 1951 : Bertolt Brecht, Mutter Courage und ihre Kinder (Mère Courage et ses enfants). Rôle : Koch ; mise en scène : Erich Engel (Berliner Ensemble im Deutschen Theater Berlin)
  • 1951 : Juri Burjakowski, Julius Fucik. Rôle titre ; mise en scène : Wolfgang Langhoff (Deutsches Theater Berlin)
  • 1953 : Alexander Kron, Das tote Tal. Rôle : ingénieur en chef Majorow ; mise en scène : Herwart Grosse (Deutsches Theater Berlin)
  • 1955 : Johann Wolfgang von Goethe, Faust. Eine Tragödie (Faust. Une tragédie). Rôle : Méphisto ; mise en scène : Wolfgang Langhoff (Deutsches Theater Berlin)
  • 1955 : Johannes R. Becher, Winterschlacht. Rôle : officier soviétique ; mise en scène : Bertolt Brecht/Manfred Wekwerth (Berliner Ensemble)
  • 1957 : Bertolt Brecht, Leben des Galilei (La Vie de Galilée). Rôle : Galilée ; mise en scène : Erich Engel (Berliner Ensemble)

Discographie

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Notes et références

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  1. (de) Karl Siebig. « Ich geh' mit dem Jahrhundert mit » : Ernst Busch - eine Dokumentation. Rowohlt, 1980. (ISBN 9783499251498). p. 13.
  2. (de) Herbert Ihering, Hugo Fetting, Ernst Busch, p. 19-23.
  3. (de) Michel Stermann « Dienstag geh ich ins Theater » - Ernst Busch - Von der Werft zur Bühne 1917-1920, TwentySix, 2017, (ISBN 9783740726683).
  4. (de) Herbert Ihering, Hugo Fetting, Ernst Busch, p. 26.
  5. Eva Busch, née Zimmermann (née en 1909 à Berlin et morte le à Munich) : chanteuse et artiste de variété (Kabarettistin) allemande ; Ernst Busch et elle divorcent en 1934, tout en conservant de bonnes relations ; elle mène ensuite une carrière aux États-Unis (source : page Eva Busch-de)
  6. (de) Karl Siebig, "Ich geh'mit dem Jahrhundert mit", p. 179.
  7. 11, Bonner Strasse : il y demeurera jusqu’en 1951 ; on y trouve maintenant une plaque commémorative
  8. (de) « Ernst-Busch-Straße », berlin.kauperts.de.
  9. (de) Ernst-Busch-Platz Kiel weiht »Ernst-Busch-Platz« ein, kulturvereinigung.de.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (de) Herbert Ihering, Hugo Fetting, Ernst Busch, Berlin, Henschelverlag Kunst und Gesellschaft, .
  • Michel Stermann, Maman Grète - Une éducatrice venue d'Allemagne pour des Orphelins de la Déportation en France, Edilivre, 2016 (ISBN 978-2-334-23049-0).
  • (de) Karl Siebig, "Ich geh' mit dem Jahrhundert mit", Hambourg, Rowohlt, .
  • (de) Frithjof Trapp, Bärbel Schrader, Dieter Wenk, Ingrid Maaß,« Busch, Ernst », dans Biographisches Lexikon der Theaterkünstler, p. 137-139.
  • (de) Jochen Voit, Er rührte an den Schlaf der Welt. Ernst Busch: Die Biographie, Aufbau Verlag, Berlin, 2010 (ISBN 978-3-351-02716-2)

Liens externes

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