Duke Kahanamoku
Duke Paoa Kahinu Mokoe Hulikohola Kahanamoku dit Duke Kahanamoku, né le à Honolulu (Hawaï) et mort le dans la même ville, est un nageur, un surfeur et un acteur américain. Premier nageur à conserver le titre olympique du 100 mètres nage libre en 1920 après celui de 1912, il détient également une autre médaille d'or olympique avec le relais 4 × 200 mètres en 1920, deux médailles d'argent aux jeux de 1924 et au 4 × 200 mètres en 1912. Il est également considéré comme l'une des personnalités les plus importantes du monde du surf en faisant découvrir sa pratique sur les côtes américaines, en Australie et dans le monde entier lors d'exhibitions. Il est le frère de Samuel Kahanamoku.
Duke Kahanamoku | |||||
Duke Kahanamoku vers 1912. | |||||
Informations | |||||
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Nages | Nage libre | ||||
Période active | Années 1910 - années 1920 | ||||
Nationalité | Américaine | ||||
Naissance | Honolulu |
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Décès | Honolulu |
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Records | |||||
Grand bassin | 100 m nage libre : 1 min 0 s 4 Tenant du RM de 1912 à 1922 |
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Palmarès | |||||
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Distinctions | |||||
International Swimming Hall of Fame, United States Olympic Hall of Fame | |||||
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Biographie
modifierLes débuts
modifierLe nom « Duke » n'est pas un titre, mais son prénom. Il a le même prénom que son père, Halapu Kahanamoku. Ce dernier a été rebaptisé « Duke » par Bernice Pauahi Bishop en l'honneur du Prince Alfred, Duc d'Édimbourg, en visite à Hawaï à l'époque de sa naissance en 1869[1]. Le jeune « Duke », étant le fils aîné, hérite du nom.
Kahanamoku grandit à la périphérie de Waikiki (près du site actuel de l'hôtel Hilton Hawaiian Village), où il passe sa jeunesse. C'est à Waikiki Beach qu'il s'est initié au surf et à la natation. Il pratiquait le surf, pratique ancestrale relatée pour la première fois par James Cook et qui avait ensuite été interdite par les missionnaires britanniques[2].
Dans sa jeunesse, Kahanamoku préférait les planches de surf de la vieille école (traditionnelle) et les appelait son « papa nui », construites à la manière des anciennes planches hawaiiennes « olo ». Fabriquées dans le bois d'un arbre koa, elles mesuraient 4,8 m (16 pieds) de long et pesaient 52 kg. À cette époque, les planches n'avaient pas encore de dérive. Dans sa carrière, plus tard, il se servit souvent de petites planches, mais préféra toujours celles en bois.
Carrière
modifierLe « Duke » excelle en natation grâce à une technique de crawl très efficace, technique qu'il a apprise lors de la visite de nageurs australiens à Hawaï en 1910 et qu'il a améliorée[3].
Le , dans une rencontre amateur de natation, Kahanamoku est chronométré à 55,4 secondes dans le 100 yards (91 m) libre, battant le record du monde de l'époque de 4,6 secondes, dans l'eau salée de Honolulu Harbor. Il bat également le record dans le 220 yards (201 m) et égale celui du 50 yards (46 m), mais l'Amateur Athletic Union (AAU), incrédule, ne reconnaît ces faits que bien des années plus tard. L'AAU a d'abord prétendu que les juges avaient eu recours à des réveils plutôt que des chronomètres et, plus tard, a fait valoir que les courants océaniques avaient aidé Kahanamoku[3]. En mai 1912, il obtient sa qualification pour les Jeux olympiques de 1912 à Stockholm en remportant le 100 mètres des qualifications américaines (ou trials). Un mois plus tard, il obtient également sa qualification pour le relais 4 × 200 mètres[3]. Après avoir battu le record olympique en série, il manque, comme l'ensemble des membres de la délégation américaine, les demi-finales. Le jury accepte finalement une troisième demi-finale avec l'obligation pour le vainqueur de réaliser un meilleur temps que le troisième de la première demi-finale. Kahanamoku remplit cette condition en battant son propre record olympique. Kahanamoku est encore proche de manquer le départ de la finale, s'étant endormi. Il remporte finalement le titre olympique, recevant sa récompense du roi Gustave V de Suède[3]. Lors de ces mêmes jeux, il remporte une deuxième médaille olympique en remportant l'argent avec le relais américain du 4 × 200 mètres derrière l'Australie.
Les années suivantes, il dispute de nombreuses courses lors de démonstrations de natation, profitant également de celles-ci pour faire découvrir le surf. Il fait ainsi du surf sur la côte Est des États-Unis, puis sur la côte Ouest où George Freeth, autre Hawaïen, s'était déjà installé en 1907[4]. Sa visite en Australie, invité par la New South Wales Swimming Association est ainsi particulièrement marquante pour le développement du sport sur ce continent[3]. Il remporte également les championnats AAU en 1916, 1917 et 1920[5].
Lors des Jeux olympiques d'Anvers, en 1920, il devient le premier nageur à conserver son titre sur 100 m nage libre. Avec un temps de 1 min 0 s 4, il établit un nouveau record du monde, dont il est déjà le détenteur depuis 1912. Lors de cette course, le podium est constitué de trois nageurs américains, qui sont de plus tous originaires de Hawaï. La finale est courue deux fois à la suite d'une réclamation d'un nageur australien, William Herald, qui déclarait avoir été gêné par le quatrième américain Norman Ross. La deuxième finale donne le même résultat que la première course[6]. Lors du 4 × 200 m nage libre, les Américains remportent la médaille d'or en établissant un nouveau record du monde, 10 min 4 s 4, dominant l'Australie, seconde, de 21 secondes.
Lors de sa troisième compétition olympique, lors des Jeux olympiques de Paris, il est privé du titre olympique par Johnny Weissmuller, la troisième place sur le podium étant occupée par son frère Sam.
En 1925, il augmente sa notoriété en réalisant un sauvetage. Le 14 juin, il est en train de pique-niquer et de faire du surf à Corona del Mar, Newport Beach. Un bateau de pêcheur fait naufrage. Duke Kahanamoku sauve huit personnes avec sa planche, en faisant trois aller-retour. Deux autres surfeurs sauvent également quatre personnes. Cela s'avère toutefois insuffisant pour sauver les 29 personnes du « Thelma » : 17 pêcheurs périrent dans le naufrage[7].
À 42 ans, il accepte un poste de remplaçant dans l'équipe de water polo aux Jeux olympiques de Los Angeles de 1932. L'équipe américaine obtient la médaille de bronze.
En 1965, il fait partie de la première sélection de nageurs à intégrer le International Swimming Hall of Fame, aussi appelé ISHOF, le Temple de la renommée de la natation. Parmi les autres nageurs de cette première promotion figure Johnny Weissmuller, son vainqueur à Paris, et l'Australienne Dawn Fraser[8]. En 1984, il est également introduit au United States Olympic Hall of Fame à titre posthume.
Il était également un fervent pratiquant du surf. Il fut même novateur dans ce domaine en inventant des figures et en utilisant sa grande notoriété pour devenir un véritable ambassadeur du surf. Il est considéré comme l'inventeur du surf moderne. C'est à ce titre qu'il est honoré par la ville de Huntington Beach en Californie.
Après sa carrière sportive, il fut élu shérif d'Honolulu, poste qu'il occupa de 1932 à 1961.
Il mourut d'une crise cardiaque à Honolulu le , à l'âge de 77 ans.
Filmographie partielle
modifierDurant ses exhibitions sportives, il attire l'attention d'Hollywood lors de son passage en Californie. Il se voit rapidement proposer des rôles dans des films. Il interprète ainsi des rôles de chefs polynésiens, de chefs aztèques, de chefs indiens[9]... Parmi ces films, il joue dans Le Réveil de la sorcière rouge dont la vedette principale est John Wayne[10].
La filmographie de Duke Kahanamoku est notamment :
- 1925 : L'Aventure (Adventure) de Victor Fleming : Noah Noa
- 1925 : No Father to Guide Him de Leo McCarey
- 1925 : The Pony Express de James Cruze
- 1925 : Lord Jim de Victor Fleming : Tamb Itam
- 1927 : Hula de Victor Fleming : Un jeune hawaïen
- 1929 : Loin vers l'est (Where East is East) de Tod Browning : Un chasseur indigène (non crédité)
- 1929 : Le Forban (The Rescue) de Herbert Brenon : Jaffir
- 1948 : Le Réveil de la sorcière rouge (Wake of the Red Witch) de Edward Ludwig : Ua Nuke
- 1955 : Permission jusqu'à l'aube (Mister Roberts) de John Ford et Mervyn LeRoy : Un chef indigène
Notes et références
modifier- op. cit. L'Équipe, un siècle de sport
- (en) Les Drent, « The History of Surfing », sur coffeetimes.com (consulté le )
- (en) « Duke Kahanamoku », sur hawaiianswimboat.com (consulté le )
- (en) Ben Marcus, « The 1900s: London, Ford, Freeth, Duke », sur surfingforlife.com (consulté le )
- op. cit. Sport and Asian Pacific American
- op. cit. Hawai'i sports: history, facts, and statistics
- (en) « The Beloved Duke Of Waikiki », sur sportsillustrated.cnn.com, 17 septembre 1990 consulté le=24 mars 2011
- (en) « ISHOF and the City of Ft. Lauderdale », sur ishof.org (consulté le )
- (en) « Duke Kahanamoku », sur novelguide.com (consulté le )
- « Le Réveil de la sorcière rouge », sur notrecinema.com (consulté le )
Galerie de photos
modifier-
Duke Kahanamoku à 21 ans.
-
Duke Kahanamoku à Los Angeles en 1920.
-
Statue de Duke Kahanamoku à Huntington Beach (États-Unis).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier: source utilisée pour la rédaction de l’article
- (en) Joel S. Franks, Crossing Sidelines, Crossing Cultures : Sport and Asian Pacific American, , 197 p. (ISBN 978-0-7618-1592-1 et 0-7618-1592-9, lire en ligne), « The Duke and Aquatic Sports », p. 140-142
- Collectif, L'Equipe, un siècle de sport, Coffret, L'equipe Eds, , broché (ISBN 2-9512031-2-8), « « Duke » Kahanamoku Le Crawl et le surf, c'est lui ! », p. 111-113
- (en) Dan Cisco, Hawaiʻi sports : history, facts, and statistics, University of Hawaii Press, , 651 p., broché (ISBN 0-8248-2121-1, lire en ligne), « Swimming and diving », p. 290-293
- (fr) David Davis, Waterman - la vie aquatique et terrestre de Duke Kahanamoku, 2018, broché (ISBN 9782758805397), 398 pages, Éditions Atlantica
Liens externes
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