Deutsches Afrikakorps
Le Deutsches Afrikakorps (en abrégé Afrikakorps, Afrika Korps, ou DAK) était le quartier général commandant les divisions allemandes de panzers dans les déserts de Libye et d'Égypte occidentale, puis en Tunisie, pendant la Seconde Guerre mondiale. Peu à peu, le nom Afrikakorps engloba le QG et les unités militaires qui lui étaient rattachées.
DAK | |
Création | |
---|---|
Dissolution | mai 1943 |
Pays | Reich allemand |
Branche | Wehrmacht |
Type | Corps d'armée |
Effectif | 130 000 en 1943 |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
Batailles | Campagne d'Afrique du Nord |
Commandant historique | Erwin Rommel |
modifier |
Le DAK fut formé le après la décision d'envoyer un corps expéditionnaire en Libye italienne[1] pour soutenir les troupes de Mussolini. En effet, la 10e armée italienne était bloquée par la contre-offensive du VIIIe britannique, appelée opération Compass. Le corps expéditionnaire allemand était commandé par le général Erwin Rommel et avait à l'origine pour seule mission de reconquérir la Cyrénaïque et la Libye.
Organisation
modifierLe DAK fut envoyé en Libye pour soutenir l'effort des forces italiennes face aux Britanniques.
- 15e Panzerdivision (division blindée) ;
- 5e Leichte Division (division légère, convertie en 21e Panzerdivision fin 1941) ;
- 90e Leichte Afrika Division.
Ceci donnait un total de 45 000 hommes et de 250 chars.
En , ces divisions sont commandées par le général Cruewell. Le , alors que les Allemands lancent leur dernière grande offensive, le DAK compte 320 chars allemands et 240 chars italiens contre plus de 900 chars alliés de la 8e armée britannique.
Le , les Britanniques ne disposent plus que de 70 chars, alors que Rommel dispose toujours de 150 blindés.
Lors de l'offensive alliée d'El-Alamein du , les Alliés renforcés peuvent compter sur 1 200 chars, alors que les forces de l'Axe ne disposent plus que d'environ 500 chars allemands et italiens. Les renforts arrivant difficilement, le manque de matériel s'accompagne d'un manque de carburant, de soutien aérien et d'artillerie.
Le , le DAK ne dispose plus que de 20 chars, cela sera alors la traversée du désert jusqu'à sa capitulation en Tunisie[2].
Les unités allemandes de la Panzergruppe Afrika, devenues Panzerarmee Afrika puis Heeresgruppe Afrika furent par la suite, outre les trois précitées :
- 164e division légère Afrika (164. Leichte-Afrika-Division), qui suppléa la 90e division de Panzergrenadier (90. Panzergrenadier-Division) ;
- 334e division d'infanterie (334. Infanterie-Division) ;
- 999e division légère Afrika (999. Leichte-Afrika-Division) ;
- 10e Panzerdivision (10. Panzerdivision) ;
- Fallschirmjäger-Brigade Ramcke ;
- Éléments de la Fallschirm-Panzer-Division Hermann Göring.
Commandement
modifierDébut | fin | Grade | Commandant |
---|---|---|---|
General der Panzertruppe | Erwin Rommel | ||
Generalleutnant | Ferdinand Schaal | ||
General der Panzertruppe | Philipp Müller-Gebhard | ||
General der Panzertruppen | Ludwig Crüwell | ||
General der Panzertruppen | Walther Nehring | ||
General der Panzertruppen | Ludwig Crüwell | ||
General der Panzertruppen | Walther Nehring | ||
Generalleutnant | Fritz Bayerlein | ||
General der Panzertruppen | Gustav von Värst | ||
General der Panzertruppen | Wilhelm Ritter von Thoma (Fait prisonnier) | ||
General der Panzertruppen | Gustav Fehn | ||
General der Panzertruppen | Hans Cramer |
Calendrier des opérations
modifierVictoires
modifierQuand le DAK arriva en Libye, le maréchal italien Rodolfo Graziani venait de perdre la Cyrénaïque après une tentative d'invasion de l'Égypte qui a rapidement tourné à la déroute. Rommel réussit à reconquérir le terrain perdu jusqu'à Marsah Matrouh, qui se situe à 200 km d'Alexandrie, et assiège Tobrouk à partir du . Il repousse l'opération Battleaxe du général Wavell, mais est vaincu en novembre 1941 lors de l'opération Crusader d'Auchinleck et Cunningham. Repoussé à son point de départ, il attaque à nouveau début 1942 après avoir reçu des renforts. Stoppé sur la ligne Gazala, il la contourne en , capture Tobrouk et force les Britanniques à refluer jusqu'à El-Alamein. Il tente vainement de percer en ce lieu en puis , mais doit finalement s'installer sur la défensive.
Premières défaites
modifierDu au , Rommel et l'Afrikakorps sont arrêtés par les Français Libres dirigés par le général Marie Pierre Koenig à Bir Hakeim. C'est le , que la bataille d'El Alamein met un terme définitif aux victoires de l'Axe en Afrique.
En , le maréchal britannique Bernard Montgomery s'empare définitivement de Tobrouk, assiégé depuis avril. En , des troupes et de l'aviation françaises font mouvement vers la Tunisie précédant les troupes américaines. Rommel remporte néanmoins la bataille de Kasserine face aux Américains du général Lloyd Fredendall. Mais les troupes américaines changèrent de chef. Le général Patton les concentra en un fer de lance qui commença à enfoncer l'Afrikakorps. Kasserine fut le dernier succès de Rommel, rappelé en Europe par Hitler, officiellement pour raisons médicales ; Rommel savait que le motif inavoué était de préserver sa réputation militaire auprès de l'opinion publique allemande[3].
Intervention des Forces françaises libres (/)
modifierLa 8e armée britannique marchant d'est en ouest à travers la Libye fut rejointe par la colonne de Leclerc. Ce dernier avait lancé le l'offensive sur le Fezzan et conduit sa colonne, forte de 4 600 hommes appuyés par le groupe aérien Bretagne, à Sebha le , Mourzouq le et Tripoli le . Le , il rencontre à Ghadamès le général Delay, commandant le front est du Sud algérien. Puis, rejoint par la colonne volante détachée des Forces françaises libres du Western Desert, il participe avec la 8e armée britannique à la campagne de Tunisie. Après la bataille de Ksar Ghilane, où la Force L (L pour Leclerc) résiste à une attaque allemande et sort vainqueur, Leclerc s'empare de Gabès, puis entre à Kairouan le . Huit jours plus tard, il participe, à Tunis, au défilé de la victoire à la tête de ses troupes.
Fin de l'Afrikakorps ()
modifierLes troupes de l'Afrikakorps, sous le commandement de von Arnim, capitulèrent le . 130 000 soldats allemands furent capturés, 18 863 sont enterrés en Égypte, Libye et Tunisie, 3 400 sont portés disparus[4]. Une partie est rassemblée dans le cimetière militaire allemand de Tobrouk.
Les Alliés retirèrent du théâtre européen les hommes de l'Afrikakorps, devenus prisonniers de guerre. Ils furent embarqués, sous bonne garde, le au cap Bon dans des navires de transport de troupes à destination des États-Unis et du Canada[3].
Ordre de bataille
modifier- Stab des korps
- 5. Leichte-Division
- 15e Panzerdivision
- Korpskartenstelle (mot) 576
- Oasen-Bataillon zbv 300
- Panzerjäger-Abteilung (mot) 605
- I/Flak Regiment (mot) 18
- I/Flak Regiment (mot) 33
- Flak-Abteilung (mot) 606
- Nachrichten-Abteilung (mot) 475
- Leichte Nachrichtenkolonne
- Funkleitstand Zug 10
- Panzer Funk Zug
- Funk Zug
- Fernkabel Zug
- Nachschub-Bataillon (mot) 572
- Grosse Kraftwagenkolonne
- Grosse Kraftwagenkolonne für Betriebsstoff
- Kraftwagenwerkstat Zug
- Munitionsverwaltung Kompanie 588
- Wasserversirgungs Bataillon (mot) 580
- Wasserversorgungs Kompanie (SW) 659
- Wasserdestillations Kompanie (mot) 655
- Grosse Wasserkolonne 641
- Grosse Wasserkolonne 645
- Grosse Wasserkolonne 651
- Filterkolonne 877
- Wehrgeologenstelle (mot) 8
- Wehrgeologenstelle (mot) 12
- Aufklärungs Kompanie (mot) 580
- Feldersatz Bataillon 598
- Feldersatz Bataillon 599
- Bäckerei Kompanie (mot) 554
- Korps-Verpflegungslager (mot)
- Feldgendarmerie-Trupp (mot) 498
- Feldpostamt (mot)
Hymne
modifier- Heiß über Afrikas Boden die Sonne glüht,
- Unsere Panzermotoren singen ihr Lied.
- Deutsche Panzer im Sonnenbrand,
- Stehen zur Schlacht gegen England.
- Es rasseln die Ketten, es dröhnt der Motor !
- Panzer rollen in Afrika vor !
- Sous le Soleil brûlant d'Afrique,
- Les moteurs de nos Panzers chantent.
- Blindés allemands dans le feu du Soleil,
- Prêts au combat contre l'Angleterre.
- Cliquettent les chaînes, grondent les moteurs !
- En Afrique, les chars avancent !
Notes et références
modifier- Opération Sonnenblume.
- Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale et de ses origines - Jean Dumont.
- Source : Apocalypse, la Seconde Guerre mondiale par Isabelle Clarke et Daniel Costelle ; 5e partie, L'étau (1942-1943).
- op. cit., Carell, 1963, p. 630.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifierPar ordre chronologique
- François De Geoffre (photogr. collections privées des pilotes et Capitaine Eichenbaum), Normandie Niemen : Souvenirs d’un pilote, Paris, Éditions André Bonne, , 288 p., 19x14.L'auteur mentionne un épisode de sa vie où en décembre 1942 (pp. 28-30), il combat en janvier 1943 sur le front de Tunisie (Tebessa et Telept) contre des « chasseurs nazis ».
- Claus Sylvester, Journal d'un soldat de l'Afrika Korps J'ai lu, coll. « leur aventure », no A172/173,1967.
- Paul Carell, Afrika Korps, J'ai lu, coll. « leur aventure », no A27/28/29, 1963.
- Raymond Dronne (préf. éditeur), Leclerc et le serment de Koufra, Paris, Éditions J’ai lu, coll. « J’ai lu leur aventure / A239 », , 321 p., poche.L'auteur dévoile (pp. 207-291) la campagne à travers le Fezzan, la Libye et la Tunisie.
- Erwan Bergot, « L'Afrika Korps », Le Livre de poche, vol. no 4 238, (ISBN 2 253 00990 3)no 4 238&rft.isbn=2 253 00990 3&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Deutsches Afrikakorps">.
- Cédric Mas, Juin-novembre 1942 : la bataille d'El Alamein, Paris & Bayeux, Uniformes & Heimdal, , 1re éd., 126 p. (ISBN 978-2-84048-341-0).
- Benoît Rondeau, Afrikakorps, l'armée de Rommel, Tallandier, 2013.
- Nicola Labanca, David Reynolds et Olivier Wieviorka, La guerre du désert, 1940-1943, Perrin - ministère des Armées - École française de Rome, 2019
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Les carnets de Rommel liens
- La vie quotidienne de l'Afrika Korps dans le désert
- Interview de Benoît Rondeau à l’occasion de la parution de son livre « Afrikakorps, l’armée de Rommel » (Éditions Tallandier, mars 2013)
- Site français sur l'Armée allemande de la Seconde Guerre mondiale