Croismare
Croismare [kʁwamaʁ] est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est.
Croismare | |
La mairie. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Meurthe-et-Moselle |
Arrondissement | Lunéville |
Intercommunalité | Communauté de communes du Territoire de Lunéville à Baccarat |
Maire Mandat |
Catherine Ida Louise Dron 2020-2026 |
Code postal | 54300 |
Code commune | 54148 |
Démographie | |
Gentilé | Croismariens[1] Haudonvillois[2] |
Population municipale |
639 hab. (2021 ) |
Densité | 41 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 35′ 59″ nord, 6° 34′ 17″ est |
Altitude | Min. 224 m Max. 293 m |
Superficie | 15,7 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Nancy (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Lunéville-1 |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Géographie
modifierLe territoire de la commune est limitrophe de ceux de sept communes : une huitième commune, Lunéville touche son territoire au sud-ouest.
La commune est traversée par la Vezouze affluent de la Meurthe qu'elle rejoint à Lunéville. Son sol est argileux ou argilo-siliceux.
-
Carte de la commune.
-
Paysage avec vue sur Croismare.
-
Entrée de Croismare.
Hydrographie
modifierLa commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Vezouze, le ruisseau de Frouard, le ruisseau du Brochet et le ruisseau du Vicaire[3],[Carte 1].
La Vezouze, d'une longueur de 75 km, prend sa source dans la commune de Saint-Sauveur et se jette dans la Meurthe à Rehainviller, après avoir traversé 24 communes[4].
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 797 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 9,5 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « St Maurice », sur la commune de Saint-Maurice-aux-Forges à 23 km à vol d'oiseau[7], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 837,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,9 °C, atteinte le [Note 2],[8],[9].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Croismare est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[13]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[14],[15].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (65 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (29,8 %), forêts (29,4 %), terres arables (28,4 %), zones agricoles hétérogènes (6,4 %), zones urbanisées (2,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,6 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes [Bannum de] Haidunviller en 1157 (charte de l’abbaye de Beaupré); Hadonviler en 1272 (Tr. des ch. l. Blâmont I, no 7) ; Hadonvillers en 1313 (Tr. des ch. l. Fiefs de Nancy, no 135) ; Haudonviller en 1330 (Tr. des ch. l. Nancy I, no 136) ; Haldonviller en 1392 (Tr. des ch. l. Nancy I, no 26) ; Hadonviller en 1398 (charte de l’abbaye de Belchamp) ; Hatum en 1513 (géographie de Ptolémée) ; Hatonville en 1863 (dén. de la Lorr.) ; Hauldonviller en 1600 (dom. d’Einville)[17], [de] Hadonvillari en 1424[18].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale caractéristique de la région en -viller au sens de « domaine rural », puis « hameau », précédé de l’anthroponyme de type germanique Haddo[18] au cas régime.
Elle prend de manière éphémère le nom de Craon[18] (voir rubrique Histoire ci-dessous), c'est pourquoi les habitants sont parfois nommés Craonnais et Craonnaises, avant d’adopter le nom de Croismare pour des raisons analogues[18] (voir ci-dessous). Au cours de la révolution française, la commune reprend son nom d’origine d’Haudonviller[19], abandonné définitivement par la suite au profit de Croismare.
Remarque : le type toponymique Croismare est d’un genre étranger à la région[18], les noms en -mare « mare, étang » se trouvant tous situés en Normandie. Il s’agit du transfert du nom de Croismare dans le pays de Caux, aujourd'hui Croixmare (Seine-Maritime), dont le premier élément Crois- semble bien représenter le nom commun croix[20]. D'où le sens global de « mare de la Croix »[20], type roman par ailleurs répandu.
Les habitants sont appelés Croismariens et Croismariennes.
Histoire
modifierLa baronnie d'Haudonviller est érigée en marquisat de Craon par le duc Léopold Ier de Lorraine en 1712, au profit de Marc de Beauvau-Craon et par référence à l'ancestrale seigneurie de Craon (Mayenne) possédée par la famille de Beauvau-Craon[21].
Érigée une nouvelle fois en marquisat par Louis XV en 1767 pour Louis-Eugène de Croismare (frère de Marc-Antoine-Nicolas de Croismare, marquis de Lasson), elle garda ce dernier nom.
La gare de Croismare de la ligne de Lunéville à Blâmont et à Badonviller est inaugurée par le ministre Albert Lebrun le avec la musique de la verrerie. Le trafic fonctionne jusqu'en 1942. La station, située au sud de la localité, est devenue une habitation[22].
Politique et administration
modifierPopulation et société
modifierDémographie
modifierEn 2021, la commune de Croismare comptait 639 habitants. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Les autres chiffres sont des estimations.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[26].
En 2021, la commune comptait 639 habitants[Note 4], en évolution de 2,9 % par rapport à 2015 (Meurthe-et-Moselle : −0,26 %, France hors Mayotte : 1,84 %).
Économie
modifierLe village est connu pour ses verreries successives :
- la verrerie générale créée au XVIIIe siècle[29],[30],
- les frères Muller qui, en association avec la verrerie de Croismare, produisent de la verrerie d'art coloré et sculpté, en concurrence avec Émile Gallé et les cristalleries Daum,
- la cristallerie Belle-Étoile qui fournit, en 1925, de la verrerie blanche, des boules, de la fantaisie signée Lorrain, filiale de Daum.
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Église Saint-Léger de Croismare, du XVIe siècle, remaniée au XVIIIe : tour avec clocher en bulbe.
- Monument aux morts.
- Plaque commémorative, monument aux morts, dans l'église.
- Croix commémorative 1944 dans le cimetière.
- Château du XIVe siècle gros travaux en 1602, au début du XVIIIe siècle Marc de Beauvau, marquis de Craon acheta la terre de Haudonviller, fit araser l'ancien château et demanda en 1711 à Germain Boffrand de lui élever une nouvelle demeure[31], fut détruit totalement en 1812 par son dernier propriétaire Louis-Eugène Croismare.
- Aérodrome de Lunéville - Croismare situé sur la commune de Chantereux et Croismare. Du 12 août 1916 au 24 mars 1917, l'escadrille N 75 effectue sur le front lorrain des missions de reconnaissance, de protection et de patrouille[32]. Vingt pilotes du 324th Fighter-Group U. S. Army Air-Force y décollent sans retour entre janvier et mai 1945[33].
-
Stèle de US Air-Force. -
Église Saint-Léger. -
Croix de cimetière, 1944. -
Montgolfière.
Croismare dans les arts
modifierCroismare est citée dans le poème d’Aragon, Le conscrit des cent villages, écrit comme acte de Résistance intellectuelle de manière clandestine au printemps 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale[34].
Personnalités liées à la commune
modifier- Jules Adrien Esmilaire (1882-1918), The little Adrien, nain célèbre mesurant 69 cm.
- Louis Eugène Croismare, marquis de Craon, donne son nom à la commune en 1767, meurt à Nancy puis est enterré le à Croismare[35].
- Frères Muller fabriquent des vases, à la verrerie de Croismare, signés « Muller Croismare » avant 1914 et des lustres signés « GV de Croismare ».
- Paul Daum, directeur en 1925 de la cristallerie Belle-Étoile, seconde cristallerie Daum.
Héraldique
modifierBlason | Coupé : au 1er parti au I de gueules au vase d'or et au II losangé d'or et de gueules, au 2e d'azur au léopard d'or armé et lampassé de gueules[36]. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer (voir explications). |
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Marc Gabriel, L'épopée du LBB, Nancy, NMG éditions, , 230 p. (ISBN 978-2-9537068-1-9).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- « Croismare », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur galeries.limedia.fr
- Croismare sur le site de l'Institut géographique national
Notes et références
modifierNotes
modifier- Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- « Réseau hydrographique de Croismare » sur Géoportail (consulté le 4 juin 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- https://www.habitants.fr/meurthe-et-moselle-54
- Jean Spaite, Saint patronage et sobriquets, Nancy, Imprimerie Apache Color, 4e trimestre 1999, 247 p., page 57.
- « Fiche communale de Croismare », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Sandre, « la Vezouze »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Croismare et Saint-Maurice-aux-Forges », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « St Maurice », sur la commune de Saint-Maurice-aux-Forges - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « St Maurice », sur la commune de Saint-Maurice-aux-Forges - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Croismare ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Nancy », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Henri lepage, Dictionnaire topographique de la Meurthe, Paris, 1862, p. 37 (lire en ligne sur Dico-Topo) [1]
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 230
- Registres d'état civil
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et des anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150)Ouvrage publié avec le soutien du CNRS.
- Quand les Beauvau-Craon se seront séparés de Haudonviller, c'est leur seigneurie d'Haroué qui portera à son tour le nom de Craon.
- Gabriel 2011, p. 69 & 95
- « Résultats des élections municipales 2020 », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Bulletin de la Société industrielle de l'Est, 1917, p. 82 en ligne sur gallica.bnf.fr
- Émile Gaudchaux-Picard, Projets de nouveaux impôts, 1872, p. 38 gallica.bnf.fr
- La Chronique des arts et de la curiosité, 1867, p. 251, en ligne sur gallica.bnf.fr
- Escadrille N75 sur aerosteles.net
- Stèle du 324th Fighter-Group sur aerosteles.net
- Louis Aragon, « Le Conscrit des cent villages », publié initialement dans La Diane française, consulté dans Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes : France, 1940-1945, Paris : Seghers, 2004 (2e édition). (ISBN 2-232-12242-5), p. 373-375
- Musée lorrain (Nancy), Le Pays lorrain, 1979, p. 148 gallica.bnf.fr
- « Blason », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).