Cherif Boubaghla
Mohammed Lamjed Ben Abdelmalek (en arabe : محمد الأمجد بن عبد المالك) ou Mohammed El-Amdjed Ben Abdelmalek (محمد الأمجد بن عبدالملك)[1] dit le chérif Boubeghla (الشريف بوبغلة), est un résistant algérien des débuts de la conquête française de l'Algérie. Il est né en 1820.
(ar)الشريف بوبغلة
Nom de naissance | Mohamed Lamjed Ben Abdelmalek |
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Naissance |
Ouest Algérien (supposé à Saïda) |
Décès |
Bordj Bou Arreridj (Algérie) |
Nationalité | Algérien |
Pays de résidence | Algérie |
Activité principale |
Chef d’insurrection |
Il est connu pour avoir été l'initiateur de la révolte populaire portant son surnom en août 1851, contre la colonisation française dans la région du Djurdjura (Grande Kabylie) qu’il étendit après l’adhésion de Lalla Fatma N’soumer.
Il dirigea cette insurrection jusqu’à sa mort le 24 décembre 1854 où il mourut au combat au sud des Bibans, dans les hauts plateaux, dans la ville de Bordj Bou Arreridj[1].
Le 5 juillet 2020, à l'occasion de l'anniversaire de l'indépendance, les restes mortuaires de Chérif Boubaghla font partie des 24 résistants algériens conservés depuis plus d'un siècle et demi au Musée d'histoire naturelle de Paris à être rapatriés et inhumés au Carré des Martyrs du Cimetière d'El Alia à Alger[2].
Jeunesse
modifierNé dans la ville de Saïda dans l'Ouest algérien (Oranie) et issu de la tribu des Beni Amer, Cherif Mohamed Lemdjed Ben Abdelmalek grandit dans une famille d’érudits et de lettrés en sciences islamiques. Ses compagnons l'appelleront plus tard « Notre Sultan » en raison de sa bravoure au combat et sa grandeur d’âme. Il est également nommé Bou-Seïf (Abou-Seïf), c'est-à-dire « le porteur de l’épée », « l’homme à l’épée », « l’écuyer », par extension « le chevalier », « le preux », etc. sobriquet bien plus valorisant sur le plan social, que celui de « l'homme à la mule ». Bou-Seïf est un rappel des Siafas de l’émir Abdelkader, les fameux « Cavaliers rouges », dont aurait fait partie Boubaghla, arrivant de l'ouest du pays (des environs de Saïda), il s'établisse à Sour El-Ghozlane. À la suite des suspicions des autorités coloniales, il doit bientôt en partir, et s'établit à la Kalâa des Beni Abbès, où il commence à organiser un mouvement d'insurrection, en particulier par des contacts avec les tribus des montagnes environnantes.
Le début de l'insurrection
modifierAprès cette phase préparatoire, il attaque, le , Azib Chérif Benali, chef de la zaouia d'Ichellaten et en même temps bachagha aux ordres des Français. Chérif Benali reprocha alors aux Français de ne rien faire pour le protéger, si bien que ceux-ci décident d'établir un poste militaire à Beni Mansour, commandé par le colonel Beauprêtre. Chérif Boubaghla décida alors de renouveler son attaque sur Ichellaten, mais il fut cette fois défait et dû se replier sur le aarch des Ath Mellikeche, où il établit son nouveau centre d'opération. Il harcela sans cesse la soldatesque coloniale avant d'être contraint de se replier vers le nord du Djurdjura, où de nouvelles tribus se joignirent à sa lutte.
Là, Chérif Boubeghla réussit à défaire un détachement de l'armée française dans un affrontement près de Boghni, le . À la suite de cette défaite, une expédition opère pendant un mois sous les ordres du général Pélissier, pour tenter de réduire les insurgés. De retour à Ath Mellikech, il étend son action vers la Kabylie maritime, si bien que le , une colonne française de trois mille fantassins est nécessaire pour rouvrir la route entre El Kseur et Béjaïa. À la suite de cette nouvelle défaite, Cherif boubaghla, tente de rassembler de nouveaux partisans, jusqu'au , où il est blessé à la tête, pendant un combat qui a eu lieu au village Tighilt Mahmoud (près de Souk El Tenine).
L'extension du mouvement
modifierCe n'est qu'au cours de 1853, profitant de l'envoi de nombreuses troupes françaises pour participer à la guerre de Crimée, qu'il réussit à relancer le mouvement d'insurrection. Un coup de main est réalisé par le capitaine Wolf sur Iazzouguen (Azazga). Mais l'agitation reste préoccupante et c'est finalement le gouverneur de la région, le général Randon, qui monte une expédition à la mi-1854, grâce à de nombreux renforts. Son premier objectif la tribu des Ath Djennad, soutien de Boubaghla, est matée à la suite de la prise du village d'Aghrib. Puis l'assaut est donné aux Ath Yahia, et malgré une feinte vers les Ath Ijjer et quarante jours d'escarmouches, l'opération lui coûte 94 soldats tués et 593 blessés. Cherif Boubaghla, blessé quitte alors la région pour retourner à Ath Mlikeche, où il reprend la réorganisation de ses troupes. Il parvient entre autres à s'allier à Lalla Fatma N'Soumer et est tué, le par Lakhdar-ben-el-hadj-Ahmed-Moqrani[3] (frère de Mohammed-ben-el-hadj-Ahmed-Moqrani), à la suite d'une dénonciation. Dirigée maintenant par Lalla Fadma N'Soumer, la resistance contraint même le général Randon à demander un cessez-le-feu, après la bataille de Tachkirt, où les Français perdent 800 soldats, dont 56 officiers. Ce n'est qu'en 1857 que le mouvement sera définitivement écrasé.
Hommage
modifierDepuis, le champ de combat à Tighilt Mahmoud est appelé par les villageois Vaghla, une manière d'honorer à jamais la mémoire du résistant Boubaghla. C'est à 700 mètres au bas du village d'Ait-Izid, dans la commune de Souk El Thenine que Boubaghla a installé son camp. Jusqu’à présent le lieu s'appelle Vouvaghla perpétuant sa mémoire.
Notes et références
modifier- « Mohamed el-amdjed ben abdelmalek « chérif boubaghla » », sur poste.dz (consulté le ).
- « aps.dz/algerie/106992-les-rest… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Histoire de l’insurrection de 1871 en Algérie » par Louis RINN; Librairie Adolphe Jourdan, Imprimeur-Libraire-Éditeur, 4, Place du gouvernement. 1891
Comandant Robin. Histoire du cherif Bou Bar'la. Alger A. Jourdan 1884