Canville-la-Rocque
Canville-la-Rocque est une commune française, située sur la Côte des Isles dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 121 habitants[Note 1].
Canville-la-Rocque | |
Place du village. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Patrick Broquet 2020-2026 |
Code postal | 50580 |
Code commune | 50097 |
Démographie | |
Gentilé | Canvillais |
Population municipale |
121 hab. (2021 ) |
Densité | 23 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 20′ 33″ nord, 1° 38′ 09″ ouest |
Altitude | Min. 7 m Max. 43 m |
Superficie | 5,35 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Créances |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Géographie
modifierLe village de Canville-La-Rocque est entouré par les communes de Saint-Lô-d'Ourville, Neuville-en-Beaumont et Saint-Sauveur-de-Pierrepont. Canville-la-Rocque est distant d'une quarantaine de kilomètres de Cherbourg. Situé à quarante mètres d'altitude il fait partie du parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 879 mm, avec 13,7 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gouville-sur-Mer à 27 km à vol d'oiseau[4], est de 12,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 844,8 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Canville-la-Rocque est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (56,4 %), terres arables (43,6 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Canvilla en 1149 et en 1172, Camvilla en 1153, Caumvilla entre 1170 et 1172[13], Canvillae (s.d.)[14].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville (élément issu du gallo-roman villa « domaine rural »). L'identification du premier élément ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes[15].
En raison de l'existence d'un autre Canville en Seine-Maritime (aujourd'hui Canville-les-Deux-Églises), l'appellation de Canville-Canteraine fut proposée en 1828 par Louis Du Bois pour la commune de la Manche. Le déterminant -Canteraine faisait référence à un hameau qui semble avoir disparu aujourd'hui. Ce nom, attesté sur les cartes de Cassini (1753/1785) et d'État-Major (1825/1866) sous la forme Cantereine, est issu de l'ancien normand cante raine « chante grenouille », et désigne un lieu humide fréquenté par ces batraciens.
Le déterminant actuel -la-Rocque fut ajouté en 1939, d'après un autre hameau situé sur le territoire de la commune, et aujourd'hui subdivisé en la Rocque de Haut et la Rocque de Bas. On le trouve attesté sur la carte de Cassini sous la forme les Rocq, et sur la carte d'État-Major par la Roque de Haut et la Roque de Bas. Ce nom représente la forme normano-picarde du mot roche < gallo-roman ROCCA, très fréquemment employé en toponymie au sens de « château-fort, place fortifiée ».
Le gentilé est Canvillais.
Microtoponymie
modifierNéhourie, lieu-dit de Canville-la-Rocque, dont le nom d'origine gaélique Niall adopté sous une forme très proche Njáll dans la société des Vikings norvégiens, et particulièrement en Islande où une saga, la Niáls Saga consacrée à un personnage portant ce nom, et que l'on retrouve en Nord-Cotentin sous la forme Néhou attesté par au moins dans sept noms de lieux : Néhou, Saint-Jacques-de-Néhou, Le quartier du Néhou, lieu-dit d'Auvers, La Néhourie, lieu-dit de Huberville, Néhou, hameau de Gatteville et dans le nom de la commune de Néville[16].
Histoire
modifierLe seigneur de Canville, du château d'Olonde, participa en 1066 à la bataille d'Hastings[17].
Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de Néhou[18], et au début du XIIIe siècle, comme relaté dans les Scripta de feodis, elle avait basculé dans l'honneur de Bricquebec[19].
En 1789, Charles d'Harcourt (1743-1820), marquis d'Olonde, gouverneur de Rouen, représentait la noblesse aux États Généraux de Coutances[20]. Amédée d'Harcourt (1771-1831, son fils, émigra et servit dans l'armée anglaise[20].
Politique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[23].
En 2021, la commune comptait 121 habitants[Note 2], en évolution de −9,7 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : 1,84 %).
Économie
modifierLieux et monuments
modifier- Château d'Olonde du XIIe au XIXe siècles, inscrit depuis le au titre des monuments historiques[26]. Il a servi de cadre au roman de Jules Barbey d'Aurevilly Une Histoire sans nom[20].
- Ancien moulin à vent.
- Ancien pressoir à cidre sur la place.
- Vallon du Gris.
- Ferme-manoir du Hommet des XVe – XVIIe siècles.
- Ferme-manoir de la Néhourie.
- Ferme-manoir de la Rocque de Bas.
- Ferme-manoir de la Rocque de Haut.
- La Rosière[Quoi ?].
- Église Saint-Malo des XVe, XVIIe – XVIIIe siècle qui a conservé, sa chapelle seigneuriale, et des fresques murales découvertes dans les années 1990 à la suite de travaux de rénovation, retraçant la légende du « pendu dépendu », des Évangélistes, les Anges annonçant la résurrection. Elles datent des XVe – XVIe siècles et sont classées au titre objet aux monuments historiques[27]. Le village se situe sur un des chemins menant à Saint-Jacques-de-Compostelle, lieu de pèlerinage célèbre et la fresque fait état d'une légende rapportée au XIIIe siècle par des pèlerins.
- La statuaire date du XVe au XVIe siècle[28] : saint Malo (XVe), saint Jean-Baptiste (XVIe), sainte Marie Madeleine (XVIe). La poutre de gloire date du XVIIIe et les verrières sont de Mazuet (XIXe) et Gigon (XXe)[20]
- Croix de cimetière du XVIIe siècle.
- Tilleul du bicentenaire de la Révolution.
- Pont de la Rocque. En lors des combats pour la libération de Portbail, les batteries américaines du mont de Besneville tiennent sous leurs feu le passage du pont, point de passage obligé pour les Allemands qui se replient vers le sud[29].
Activité et manifestations
modifierPersonnalités liées à la commune
modifier- Jacques Férey (1770-1846), né à Canville, militaire lors des campagnes de Vendée et d'Italie puis au sein de la Grande Armée. Capitaine en 1808, décoré de la Légion d'honneur dans Moscou, il est encore présent à Waterloo puis il se retire Canville dont il est maire et à Portbail où il meurt[20].
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : Canville-la-Rocque sur le site de l'Institut géographique national (archive Wikiwix).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Canville-la-Rocque et Gouville-sur-Mer », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Gouville » (commune de Gouville-sur-Mer) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Gouville » (commune de Gouville-sur-Mer) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Canville-la-Rocque ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et des anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150), p. 56.Ouvrage publié avec le soutien du CNRS.
- Delattre, 2002, p. 45.
- Dominique Fournier, « Canville » in WikiManche.
- Georges Bernage, « Vikings - Danois, mais aussi Norvégiens et Irlandais », Vikland, la revue du Cotentin, no 6, juillet-août-septembre 2013, p. 9 (ISSN 0224-7992).
- Delattre, 2002, p. 175.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 184.
- Delacampagne 1982, p. 187.
- Gautier 2014, p. 129.
- Réélection 2014 : « Canville-la-Rocque (50580) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Château d'Olonde », notice no PA50000011, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Peintures monumentales : Les Quatre Évangélistes, Le Christ du Jugement dernier assis sur un arc-en-ciel, entouré d'anges sonnant la trompette de la Résurrection », notice no PM50000351.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 120.
- Jeannine Bavay, « En , deux semaines sous les bombes », Vikland, la revue du Cotentin, no 1, avril-mai-juin 2012, p. 66 (ISSN 0224-7992).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 45-46.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 129
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Canville-la-Rocque sur le site de l'Insee