Canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures
Le canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures (AI, en allemand : Appenzell Innerrhoden) est l'un des 26 cantons de la Suisse. Son chef-lieu est Appenzell.
Canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures | |
Blason |
Drapeau |
Localisation du canton en Suisse. | |
Noms | |
---|---|
Nom allemand | Kanton Appenzell Innerrhoden |
Nom italien | Canton Appenzello Interno |
Nom romanche | Chantun Appenzell Dadens |
Administration | |
Pays | Suisse |
Entrée dans la Confédération | |
ISO 3166-2 | CH-AI |
Chef-lieu | Appenzell |
Districts | 5[1] |
Communes | Aucune |
Exécutif | Standeskommission (7 sièges)[2] |
Législatif | Landsgemeinde Grand Conseil (Grosser Rat) (50 sièges)[3],[4] |
Conseil des États | 1 siège[5] |
Conseil national | 1 siège[6] |
Démographie | |
Population permanente |
16 416 hab. (31 décembre 2022) |
Densité | 95 hab./km2 |
Rang démographique | 26e |
Langue officielle | Allemand |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 18′ nord, 9° 24′ est |
Altitude | Min. 560 m (Oberegg) Max. 2 502 m (Säntis) |
Superficie | 172,52 km2 |
Rang | 25e |
Liens | |
Site web | www.ai.ch |
modifier |
Toponymie
modifierLe canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures tire son nom de l'ancien canton d'Appenzell, dont il est issu. Appenzell, le village ayant donné son nom au pays, est mentionné pour la première fois en 1071 sous le nom d'Abbacella, puis en 1223 sous celui d’Abbatiscella, puis enfin Abtenzelle, signifiant « la retraite de l’abbé », faisant référence à une résidence secondaire de l'abbé de Saint-Gall[7].
Le canton d'Appenzell était subdivisé en rhodes. Lors de la séparation du canton en deux demi-cantons en 1597, Appenzell Rhodes-Intérieures fut formé à partir des rhodes catholiques.
En allemand, il est nommé Appenzell Innerrhoden ; en italien Appenzello Interno ; en romanche Appenzell dadens[8].
Géographie
modifierLe canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures est situé dans le nord-est de la Suisse et borde les cantons d'Appenzell Rhodes-Extérieures et de Saint-Gall. Les deux cantons d'Appenzell sont enclavés à l'intérieur de celui de Saint-Gall.
Le canton culmine au Säntis, à 2 502 m d'altitude[9], et son point le plus bas se trouve à Oberegg, à 560 m[10]. Avec 172,52 km2, Appenzell Rhodes-Intérieures est le deuxième plus petit canton de Suisse ; seul le canton de Bâle-Ville est plus petit[11].
Histoire
modifierLa région d'Appenzell commence à être colonisée au VIIe siècle, le long de la rivière Glatt. Le monastère de Saint-Gall influence grandement la vie de la population locale. Herisau est mentionnée pour la première fois en 907. Le nom d'Appenzell l'est en 1071.
Le canton connaît un certain nombre de batailles au cours des siècles, dont la bataille du Vögelinsegg en 1403 ou la bataille au Stoss en 1405.
Le , Appenzell rejoint l'ancienne Confédération suisse comme 13e canton. En 1597, le canton est divisé pour des raisons religieuses en deux demi-cantons : Appenzell Rhodes-Extérieures est la partie protestante, Appenzell Rhodes-Intérieures la partie catholique.
Entre 1798 et 1803, lors de la République helvétique, le canton est intégré dans le canton du Säntis. Il est rétabli après l'acte de médiation.
Le canton se dote d'une constitution en 1872.
Le droit de vote et d'éligibilité des femmes est imposé au niveau cantonal en 1990, par une décision du Tribunal fédéral, après un recours de Theresia Rohner[12],[13].
Politique et administration
modifierAppenzell Rhodes-Intérieures est l'un des deux cantons suisses (avec Glaris) à maintenir la Landsgemeinde, réunion annuelle des membres de l'assemblée primaire des citoyens afin de voter les modifications de lois proposées par la Commission d'État (nom du Conseil d'État dans le canton) et les différentes commissions. Les citoyens du canton se réunissent à cette fin le dernier dimanche d'avril sur une place d'Appenzell.
Grand Conseil d'Appenzell Rhodes-Intérieures (Grosser Rat)
modifierLe Canton est doté d'un grand conseil, appelé "Grosser Rat" en allemand, et qui est son parlement cantonal. Son rôle est différent des autres parlements cantonaux vu que le canton maintient la Landsgemeinde. Le Grosser Rat est composé de 50 membres élus dans chaque district du canton.
Districts
modifierLe canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures est organisé en cinq districts et non pas en communes, même si les fonctions de ces districts sont apparentées à celles des communes des autres cantons. Ils sont créés en 1872 à partir des anciennes rhodes. En 2022, les districts de Rüte et de Schwende ont fusionné pour créer le district de Schwende-Rüte.
Depuis 2022, les districts sont les suivants (avec le nombre d'habitants au 31 décembre 2022) :
Population et société
modifierDémographie
modifierAu 31 décembre 2022, le canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures compte 16 416 habitants, soit 0,2 % de la population totale de la Suisse. Il s'agit du canton le moins peuplé de Suisse. Sa densité de population atteint 95 hab/km2[14].
Paradoxalement, les plaques d'immatriculation du moins peuplé des cantons de Suisse sont relativement fréquentes sur les routes puisque ce sont celles qu'arborent le plus souvent les voitures de location, pour des raisons fiscales[15].
Religion
modifier81 % de la population revendique l'appartenance au catholicisme, 10 % au protestantisme[18].
Économie
modifierLa plupart du canton est agricole, même si le terrain est montagneux. Les principales activités agricoles sont l'élevage et l'exploitation laitière. L'appenzeller est un fromage répandu en Suisse.
Culture locale
modifierEmblèmes
modifierLe canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures a pour emblèmes un drapeau et un blason. Les armoiries d'Appenzell Rhodes-Intérieures se blasonnent : D’argent à l’ours de sable rampant, armé, lampassé et vilené de gueules de sable[19].
Langue
modifierLa langue officielle du canton est l'allemand.
Cuisine
modifierLe biberli, originaire des deux cantons d'Appenzell Rhodes Intérieures et Extérieures, est un biscuit-pain d'épices de l'Avent. Il est farci de noix et décoré d'un motif[20].
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Charles Knapp, Maurice Borel et V. Attinger, Dictionnaire géographique de la Suisse : Aa - Engadine, t. 1, Neuchâtel, Société neuchâteloise de géographie, (lire en ligne), « Appenzell (Rh.-Int.) », p. 75-79.
Liens externes
modifier- (de) Site officiel
- Achilles Weishaupt, « Canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- « Appenzell (canton) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
Notes et Références
modifierNotes
modifier- Le nombre d'habitants est séparé car la fusion entre les deux districts a eu lieu en 2022.
Références
modifier- [xls] « Liste officielle des communes de la Suisse - 01.01.2008 », Office fédéral suisse de la statistique (consulté le )
- (de) « Standeskommission (Regierung) », sur www.ai.ch (consulté le )
- (de) « Landsgemeinde », sur www.ai.ch (consulté le )
- « Grosser Rat », sur www.ai.ch (consulté le )
- « Liste des conseillers aux États par canton », sur www.parlement.ch (consulté le )
- « Liste des conseillers nationaux par canton », sur www.parlement.ch (consulté le )
- Dictionnaire des noms de lieux – Louis Deroy et Marianne Mulon (Le Robert, 1994) (ISBN 285036195X)
- Achilles Weishaupt (trad. Pierre-G. Martin), « Canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- « Les points culminants des cantons suisses » [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le )
- (de) « Intermontane Relationen Inhalt », sur reliefs.ch, (consulté le ).
- « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
- (de) ATF 116 Ia 359 du [lire en ligne].
- Mathilde Farine, « Theresia Rohner, la femme qui a fait plier les irréductibles Appenzellois », Le temps, (lire en ligne, consulté le ).
- « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » , sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
- « L'Hebdo - La petite histoire des plaques appenzelloises »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Ringier, (consulté le )
- « Population résidante de la Suisse, par grande région et canton, de 1850 à 2000 » [xls], sur www.ge.ch (consulté le ).
- « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur bfs.admin.ch (consulté le ).
- « Langues, religions – Données, indicateurs »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Office fédéral de la statistique, (consulté le )
- « Drapeaux des cantons de Suisse », sur touslesdrapeaux.xyz (consulté le )
- Swissinfo, 17 décembre 2019 [1]