Boni de Castellane

journaliste et député français (1867-1932)

Boniface de Castellane-Novejean, 4e marquis de Castellane (1917), dit Boni de Castellane, est un dandy et homme politique français, né le dans le 7e arrondissement de Paris et mort le à son domicile du 8e arrondissement à Paris.

Boni de Castellane
Illustration.
Fonctions
Député français

(11 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 8 mai 1898
Réélection 27 avril 1902
6 mai 1906
Circonscription Basses-Alpes
Législature VIIe, VIIIe et IXe (Troisième République)
Groupe politique Défense nationale (1903-1906)
Républicains nationalistes (1906-1910)
Prédécesseur François Deloncle
Successeur Justin Perchot
Biographie
Nom de naissance Marie Ernest Paul Boniface, comte de Castellane-Novejean
Date de naissance
Lieu de naissance 7e arrondissement de Paris (France)
Date de décès (à 65 ans)
Lieu de décès 8e arrondissement de Paris (France)
Nationalité française
Conjoint Anna Gould (1895 à 1906)
Famille Maison de Castellane
Profession courtier
écrivain

Boni de Castellane
Boni de Castellane, photographié en 1897 par Paul Nadar.
Carte de visite de Boni de Castellane (1910-1920).

Biographie

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Jeunesse

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Issu d'une illustre et antique lignée originaire de Provence (voir la Maison de Castellane), fils d'Antoine de Castellane, marquis de Castellane et de la marquise, née Madeleine Anne Marie Le Clerc de Juigné, Marie Ernest Paul Boniface de Castellane-Novejean, frère de Jean de Castellane et de Stanislas de Castellane, partage son enfance entre la résidence de ses parents 27, rue de Constantine (Paris 7e) et le château de Rochecotte en Indre-et-Loire, appartenant à sa grand-mère, Pauline de Talleyrand-Périgord, marquise de Castellane.

Il fait ses études au collège Stanislas de Paris, à l'école Sainte-Geneviève, puis au collège des Oratoriens de Juilly (Seine-et-Marne).

Après avoir échoué à l'oral de Saint-Cyr, il effectue son service militaire en 1885 au 15e bataillon de chasseurs à pied à Fontainebleau en Seine-et-Marne, puis à Sampigny dans la Meuse.

Il voyage en Italie en 1892, au Portugal et en Espagne en 1893.

Mariage

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En 1894, il rencontre, à Paris, chez Fanny Read, Anna Gould, fille d'un multimillionnaire américain, Jay Gould, et l'épouse le à New York[1]. La nouvelle comtesse de Castellane est fort laide, petite, légèrement bossue mais à la tête d'une fortune personnelle de 15 millions de dollars (soit plus de 440 millions de dollars de 2015) ce qui fait dire à Boni une phrase restée célèbre : « Elle n'est pas mal vue de dot ! » Le couple s’installe à Paris la même année, d’abord avenue Bosquet.

De cette union naissent quatre enfants. Une fille, Marie-Louise (1896), morte en bas âge, puis trois fils nés à Paris, avenue Bosquet pour les deux premiers, au palais Rose pour le dernier-né, en 1902 : Boniface (1897-1946), Georges (1898-1944) et Jason de Castellane, dit Jay (1902-1956).

En , on pose la première pierre du palais Rose, nouvelle résidence des Castellane, construite par Ernest Sanson, à l’angle de l’avenue du Bois (aujourd’hui avenue Foch) et de l’avenue de Malakoff.

On raconte que le jour de son inauguration, Boni de Castellane eut le geste inédit de régler — dans la limite de 500 francs — les loyers des paroissiens nécessiteux[2] de Saint-Honoré-d’Eylau[3], sa paroisse.

Le journaliste Lucien Corpechot le décrit ainsi :

« En haut de son escalier de marbre, sanglé dans sa redingote grise fleurie d'un œillet pourpre, tendant vers les épaules, bombant la poitrine, creusant les reins, la tête en arrière, le nez au vent, des yeux bleus, le teint clair, les cheveux blonds, gai et souriant, grave néanmoins, sentant la noblesse en toutes ses manières, un rien de glorieux, mais avec quelle aisance… »[4]

En 1897, Boni de Castellane et Anna Gould achètent un trois-mâts, le Walhalla, sur lequel ils effectuent une croisière en Norvège et en Russie, et la même année, ils acquierent le château du Marais en Essonne, avec 1 200 hectares de terre, puis le château de Grignan dans la Drôme en 1902.

Le , Boni est élu député des Basses-Alpes dans la circonscription de Castellane ; réélu le face à André Siegfried, son élection est invalidée ; mais il est réélu le , toujours face à André Siegfried.

Il est réélu le et son élection est de nouveau invalidée, mais il n'en est pas moins réélu le  ; il est battu le .

En 1899, il participe aux régates de Cowes en Angleterre avec l’Anna, construit spécialement ; en 1900, il effectue un nouveau voyage aux États-Unis, puis un autre en 1903. La même année, il effectue une croisière à Malte, Constantinople et Venise.

Divorce

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Dessin illustrant l'ambiance burlesque du divorce d'Anna Gould et Boni de Castellane.

Son épouse — dont il présentait la chambre avec un ton de guide de musée sous les commentaires du type : « Voilà le revers de la médaille... » ou « Voilà la chapelle expiatoire » — se lasse des frasques de son mari volage autant que de ses dépenses immodérées. En , Anna Gould demande la séparation de corps. Le divorce est prononcé le .

Boni quitte le palais Rose inachevé, où son chiffre sera effacé après le remariage civil d'Anna Gould le avec Hélie de Talleyrand-Périgord, fils du prince de Sagan, 5e duc de Talleyrand et cousin de Boniface[5]. Il s'installe chez ses parents rue de Constantine, avant d'acheter un appartement, 2, place du Palais-Bourbon. Il demande l'annulation de son mariage à la Sacrée Rote de Rome, qu'il obtiendra en 1924.

Il devient courtier en objets d'art. Le , l'antiquaire parisien René Gimpel le décrit ainsi dans sa galerie de la rue La Boétie : « Sa poitrine est trop bombée, ses épaules trop carrées, sa taille trop pincée. Il est très dandy, très blond, encore vert, trop vert, très charmeur, trop poupée, et très grand seigneur »[6].

Après 1914

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Engagé volontaire en 1914 (à l'âge de 47 ans), il sert pendant quelques mois en tant que sergent interprète auprès de l'armée britannique au Havre, où il s'ennuie terriblement. Après quelques mois, « une circulaire de Millerand vint [l']aider à [le] sortir d’embarras : elle renvoyait dans leurs foyers tous les hommes de la classe 87 ». Il vend alors son appartement à Emilio Terry et s'installe à l'hôtel Ritz. En 1915, il se rend à Rome pour obtenir l'annulation de son mariage. En 1918, il achète un hôtel particulier, 71, rue de Lille, où il reçoit des personnalités politiques étrangères réunies à l'occasion de la conférence de la Paix.

En 1919, il voyage en Suisse, et rend visite à l'ex-empereur d'Autriche Charles de Habsbourg-Lorraine en exil à Prangins. Albert Besnard fait de lui un portrait qu'il refusera, disant : « Albert Besnard… réussit à me donner l'air d'un noceur affalé contre une colonne à la sortie de chez Maxim's ! »[7]

En 1921, il subit les premiers symptômes d'une encéphalite léthargique, séjourne fréquemment à Pau et à Londres, vend son hôtel particulier et achète un appartement avenue Victor-Emmanuel III (actuelle avenue Franklin-D.-Roosevelt).

En 1924, il fonde l'association La Demeure historique, avec Joachim Carvallo.

Il meurt à son domicile à Paris le [8], des suites de sa maladie.

Iconographie

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Albert Besnard réalisa un portrait en pied de Castellane[9], « chef-d’œuvre d'intelligence intuitive » (selon Jean-Louis Vaudoyer) mais dans lequel celui-ci ne voulut pas se reconnaître, qui fut reproduit en 1932 dans L'Illustration, « tout debout, dans sa fière et conquérante prestance, vêtu d'un habit de soirée, la tête rose et blonde en pleine lumière »[10] ; la gouache préparatoire, exposée l'année suivante à la galerie Charpentier à Paris, fut reproduite dans le numéro du de cette revue (J.-L. Vaudoyer, Une exposition Albert Besnard - arch. pers.).

Un portrait photographique de lui « en costume de Talleyrand » par Otto Wegener (1849-1924) a été acquis en vente publique à Paris le par la ville de Cabourg pour 2 944 euros.

Résidences

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Œuvres

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Armoiries

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Figure Blasonnement
 

De gueules, à la tour donjonnée de trois pièces d'or, maçonnée de sable, celle du milieu plus élevée.[11]

Notes et références

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  1. Boni de Castellane, Mémoires, Place des éditeurs, 2015 lire sur Google Livres
  2. Anne Manson, Le mariage du siècle, in Prélude à la belle époque, dir. de Gilbert Guilleminaut, Paris, Poche, 1966, p. 128, (avec la précision : "il n'y en a guère")
  3. Pierre Assouline, Le dernier des Camondo, N.R.F./Gallimard, 1997, page 56
  4. Dans les Beaux Châteaux de France - au château de Voisins, Plon, 1942, p. 47
  5. Boniface aura cette phrase à propos de son cousin : « Nous avons servi dans le même corps » (Cf. Anne Manson, op. cit. p. 138.)
  6. Journal d'un collectionneur marchand de tableaux, 1919-1939, Calmann-Lévy, 1963, p. 2
  7. Catalogue par Chantal Beauvalot de l'exposition Besnard au Musée Eugène Boudin à Honfleur en 2008
  8. Archives de Paris en ligne, Paris 8, 8D209, vue 10/31 acte de décès 1480 du 21/10/1932
  9. Portrait exposé au Musée Eugène Boudin de Honfleur à l'occasion de la rétrospective Albert Besnard du 5 juillet au 29 septembre 2008 - catalogue sous la direction de Chantal Beauvalot
  10. lire sur Google Livres
  11. Revue historique de la noblesse, vol. 4, (lire en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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