Bataille de fort Buchanan

La bataille de fort Buchanan est une attaque apache contre le poste de l'armée des États-Unis du vieux fort Buchanan dans le sud de l'Arizona, qui s'est déroulée le . Bien que n'étant qu'une escarmouche, elle se termine en victoire significative des Apaches lorsqu'ils forcent la petite garnison de volontaires de Californie à se retirer vers les montagnes Santa Rita (en). Le fort Buchanan est le seul poste militaire américain conquis pendant la guerre contre les Chiricahuas[1].

Bataille de fort Buchanan
Description de cette image, également commentée ci-après
Ruines du fort Buchanan en 1914.
Informations générales
Date
Lieu Fort Buchanan, territoire de l'Arizona
actuellement comté de Santa Cruz
Issue Victoire apache
Le fort Buchanan est détruit.
Belligérants
Drapeau des États-Unis États-Unis Apaches
Commandants
Michael Buckley Cochise
Forces en présence
9 cavaliers
1 fort
~75 guerriers
Pertes
1 tué
1 blessé
1 fort détruit
~2 tués

Notes

3 victimes civiles tuées

Guerres apaches

Batailles

Guerres apaches

Colonne de Californie
Combats dans l'Arizona confédéré
Coordonnées 31° 39′ 27″ nord, 110° 42′ 25″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Bataille de fort Buchanan
Géolocalisation sur la carte : Arizona
(Voir situation sur carte : Arizona)
Bataille de fort Buchanan

Contexte

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En raison de la guerre de Sécession aux États-Unis de 1861 à 1865 et des nombreux conflits impliquant différentes tribus amérindiennes, l'armée de l'Union est peu présente sur la frontière. La moitié méridionale du territoire du Nouveau-Mexique et le territoire de l'Arizona nouvellement créé rejoignent la Confédération en 1861. Aussi des troupes de Californie sont levées pour occuper la région. Après la confrontation du lieutenant George Nicholas Bascom (en) de 1860 contre le chef Cochise appelé parfois l'affaire Bascom, les Apaches commencent à attaquer les troupes de l'Union et de la Confédération en Arizona. Au début 1865, la Chiricahua War est encore en cours. Selon les rapports au moment de l'attaque, seuls neuf cavaliers américains arment le fort, qui est constitué de murs d'enceinte et d'un petit groupe de bâtiments militaires dont une guérite de sentinelle (en). Le caporal Michael Buckley de la compagnie L du 1st California Cavalry est au commandement et avec les huit autres, il occupe la guérite de sentinelle qui est très similaire à une petite maison[2],[1]

Bataille

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La bataille commence le matin du , à une trentaine de kilomètres du fort quand deux arpenteurs du bureau général des terres et un jeune enfant mexicain sont attaqués. William Wridgtson et Gilbert W. Hopkins sont en route d'un ranch des Santa Ritas vers le fort, actuellement à 5 km à l'ouest de Sonoita. Soudainement, des douzaines de guerriers apaches ouvrent le feu avec des fusils et des arcs. Tous sont à cheval et une poursuite s'engage alors en direction du fort Buchanan. Les trois hommes y sont pratiquement arrivés quand ils sont submergés et tués. L'armée des États-Unis rapporte que les trois hommes n'ont pas cherché à se défendre, aucun coup de feu n'a été entendu et le caporal Buckler dira plus tard qu'il ne savait pas que Wrightson et Hopskins étaient dans la région. Le mont Wrightson (en) et le mont Hopkins (en), les deux plus hauts sommets des Santa Ritas, seront nommés plus tard en leur honneur[1].

 
Guerriers apaches dans leur costumes traditionnels.

Ensuite, les Apaches viennent à proximité de la guérite de sentinelle où le caporal Buckley est assis sur le porche alors que cinq autres soldats sont à l'intérieur. Le caporal ne sait pas qu'il est attaqué et a envoyé auparavant deux hommes faucher du foin dans un champ à proximité et un homme chasser. Les Apaches font une approche silencieuse et commencent l'attaque par tirer sur le caporal. Michael est encore assis sur le porche lorsqu'un guerrier se faufile près de lui et ouvre le feu, une balle se loge dans la cuisse de Buckley et il lève alors son revolver et tue le guerrier qui a tiré le coup de feu. Buckley rampe alors à l'intérieur du bâtiment alors qu'une nuée de guerriers l'encerclent rapidement. Un soldat à ce moment ouvre le feu couvrant Buckley et tue un second Apache. Les Américains prennent des positions défensives contre un ennemi, qui selon les estimations de Bukley, s'élève à soixante-quinze hommes. Ils font feu avec leurs fusils au travers des meurtrières et résistent à une première attaque à bout portant. À partir de là, les Amérindiens combattent les Américains à une plus grande distance[1].

Finalement, les Apaches mettent le feu au bâtiment et plusieurs minutes plus tard alors que le toit est en feu, Buckley ordonne la retraite. Pour ce faire, ils doivent charger au travers de l'ennemi vers les collines environnantes en tirant furieusement et sont poursuivis jusqu'à ce qu'ils atteignent les collines où les Apaches abandonnent. Le caporal Buckley et ses hommes marchent à pied vers les mines dans les Santa Ritas et y trouvent la sécurité. Le soldat George English, qui a été envoyé à la chasse avant l'attaque, n'a plus jamais été vu et on n'en a jamais plus entendu parler, il est le premier à être inscrit comme disparu jusqu'à ce qu'il soit présumé mort[3]. Les deux soldats qui fauchent le foin entendent le bruit des coups de feu et retournent vers le fort et quand ils y arrivent, ils le trouvent encerclés par les guerriers qui vident les bâtiments de leurs biens et les incendient. Ils se replient vers les Santa Ritas et rejoignent plus tard leur troupe[1].

Conséquences

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Les monts Wrightson (au centre) et Hopkins (à droite).

Deux Apaches sont confirmés comme ayant été tués par Buckley qui dit aussi qu'à cause de la fumée de leurs fusils et de l'incendie de la station, il ne peut pas dire s'il y a eu d'autres victimes. Six chevaux ont été capturés avec 250 balles et 200 rations, 2 carabines et six uniformes de la cavalerie des États-Unis. Le lendemain le capitaine John L. Miriam reçoit des nouvelles de l'attaque et part pour le fort avec vingt-cinq hommes. Juste à l'extérieur du poste, les corps de Wrightson, Hopskins et du garçon sont découverts et enterrés. Après avoir examiné l'état du fort Buchanan, le capitaine Miriam ordonne son abandon et retourne au fort Tubac (en) vers l'ouest où se trouve le reste de la compagnie L. Le Fort Crittenden (en) sera plus tard construit à un kilomètre à l'est du fort Buchanan en 1867[4],[1].

Références

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  1. a b c d e et f Scott et Davis 1897, p. 401–403.
  2. (en) « 1st Regiment of Cavalry, California Volunteers »
  3. (en) « Pvt George English », sur Find a Grave
  4. « Arizona Forts of the American West », sur legendsofamerica.com (consulté le ).

Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) N. Robert Scott et George B. Davis, The war of the rebellion : a compilation of the official records of the Union and Confederate armies, Washington, United States Government Printing Office, .