Andrée Karpelès
Andrée Karpelès, née le à Paris et morte le à Cannes[1], est une artiste-peintre, illustratrice et auteure[2] française.
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(à 71 ans) Cannes |
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Biographie
modifierLe père d'Andrée Karpelès est un négociant grec prénommé Jules, et sa mère se nomme Sophie Philippson. La famille est installée à Calcutta, si bien qu'Andrée parlera couramment le hindi et le bengali[3], tout comme sa sœur cadette, Suzanne Karpelès, indianiste et membre de l'EFEO.
Elle étudie au lycée Molière à Paris ; de 1910 à 1912, elle est présidente de l'Association amicale des anciennes élèves de l'établissement[4]. Plus tard, elle expose au Salon des Indépendants de 1907 à 1914[2]. Elle a été l'élève de René Ménard et Lucien Simon, et son style pictural est marqué dès les années 1910 par l'influence de Abanindranath Tagore et de son neveu Rabîndranâth Tagore[5],[6], dont elle fait la connaissance avant la Première Guerre mondiale, et avec qui elle entretiendra une correspondance jusqu’à la mort du poète en 1941[7].
En 1932, Andrée Karpelès rencontre son futur époux, l'éditeur Carl Adalrik Högman (1874-1958, d'origine suédoise), avec qui elle fonde, à Boulogne-sur-Seine, les éditions Chitra, consacrées à la traduction et la diffusion de la pensée indienne[2],[7]. Plus tard, le couple s'installe près de Grasse, à Mouans-Sartoux, dans un grand mas à l'écart, sur les hauteurs de Clavary[8]. Ils y déplacent la maison d'édition[7]. Durant la Seconde Guerre mondiale, ils adoptent une enfant juive, Flora, qui échappa ainsi à la déportation[8]. Après la guerre, le couple s'installe à Valbonne puis à Grasse[8].
Andrée Karpelès et son mari sont inhumés au cimetière Sainte-Brigitte de Grasse[8].
Peintures
modifier- L'Ascète[9]
- Attelage colonial, musée des Beaux-Arts de Rouen[10]
- Femme au chat, musée des Beaux-Arts de Rouen[11]
- Symphonie en blanc, 1908, musée des Beaux-Arts de Nantes[12]
- Le Tub, exposé au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts de 1912[13]
- Peinture d'Andrée Karpelès représentant Rabindranath Tagore dans un atelier de Calcutta, vers 1913, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, RESERVE EH9-1 (026)[14]
- Vue de l'Odet, vers 1923, musée des Beaux-Arts de Beaune[15]
Illustrations d'ouvrages (sélection)
modifier- 1920, La Légende de Nala et Damayanti, traduite avec introduction, notes et vocabulaire, par Sylvain Lévi, bois dessinés et gravés par Andrée Karpelès, Paris, Bossard[16]
- 1921, Fables chinoises du IIIe au VIIIe siècle de notre ère., traduites du chinois par Édouard Chavannes, ornées de 46 dessins par Andrée Karpelès, Paris, Bossard
- 1922, Voyage du marchand arabe Sulaymân en Inde et en Chine, rédigé en 851, traduit de l'arabe par Gabriel Ferrand, bois dessinés et gravés par Andrée Karpelès[17], Paris, Bossard, coll. « Les Classiques de l'Orient »
- 1923, Les questions de Milinda - Milindapañha, traduit du pali et annoté par Louis Finot, bois dessinés et gravés par Andrée Karpelès, Paris, Éditions Bossard
- 1925, Ghazels, traduit du persan par Marguerite Ferté et orné par Andrée Karpelès, Paris, Éditions Bossard
- 1930, Lucioles de Rabindranath Tagore, traduit de l'anglais et du bengali par Marguerite Ferté et Andrée Karpelès, orné de compositions décoratives par Andrée Karpelès, Boulogne-sur-Seine, publications Chitra.
- 1946, Le Prince charmant et quatorze autres contes de Abanindranath Tagore, trad. par Amrita[18] [livre orné par Andrée Karpelès], Mouans-Sartoux, Publ. Chitra
Exposition
modifierElle fait partie des artistes présentées dans le cadre de l'exposition « Artistes voyageuses, l'appel des lointains – 1880-1944 » au palais Lumière d'Évian puis au musée de Pont-Aven en 2023[19].
Notes et références
modifier- Acte de naissance à Paris 16e, n° 311, vue 24/31, avec mentions marginales du mariage à Paris en 1923 et du décès à Cannes en 1956.
- (fr) (BNF 12015554).
- Pierre Singaravélou, L’École Français d'Extrême-Orient, Paris, CNRS Éditions, coll. « Biblis », 2019 [1999] (ISBN 978-2-271-12255-1) p. 330.
- Bulletin 2021 de l’Association amicale des anciens et anciennes élèves du lycée Molière, 2021, p. 17.
- (en) « Karpelès, Andrée », sur oxfordartonline.com, (consulté le ).
- Odette Monod, Andrée Karpelès-Högman (1885-1956), Arts Asiatiques, Vol. 3, No. 2, 1956, p. 143-14 [lire en ligne (page consultée le 7 avril 2021)].
- Guillaume Bridet, L'événement indien de la littérature française, Grenoble, UGA Éditions, 2014 [lire en ligne (page consultée le 7 avril 2021 - v. § 4)].
- « Andrée Karpelès », sur ajpn.org (consulté le ).
- (fr) « L'ascète », sur www.photo.rmn.fr.
- (fr) Notice no 00000086378, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
- (fr) Notice no 00000086379, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
- (fr) Notice no 07430001317, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
- (fr) « Le Tub », sur www.photo.rmn.fr.
- (fr) « Peinture d'Andrée Karpelès représentant Rabindranath Tagore dans un atelier de Calcutta », sur gallica.bnf.fr.
- (fr) Notice no 000PE029333, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
- (fr) « La Légende de Nala et Damayanti », sur catalogue.bnf.fr.
- (fr) « Voyage du marchand arabe Sulaymân en Inde et en Chine », sur catalogue.bnf.fr.
- Pseudonyme d'Andrée Karpèles.
- Éric Biétry-Rivierre, « Des artistes globe-trotteuses en quête d'exotisme », Le Figaro, supplément Le Figaro et vous, , p. 32 (lire en ligne).
Bibliographie
modifier- Amandine Dazevedo, « L’attrait de l’Orient : les illustrations d’Andrée Karpelès », 29 mars 2018, mis à jour 24 janvier 2021, article publié dans le cadre de l'exposition « L’attrait de l’Orient », présentée dans les vitrines de la BULAC du 15 mars au 30 avril 2018. [lire en ligne (page consultée le 7 mars 2021)]
- (en) Udaya Narayana Singh, « Andrée Karpelѐs and Santiniketan: Letters from Flora Hogman Archive », Rabindra Viksha, vol. 53, , p. 21-35 (lire en ligne)
- Un mémoire de recherche lui a été consacré : « Andrée Karpelès (1885-1956), une artiste au cœur des échanges franco-indiens »[1].
- « https://blog.bibliotheque.inha.fr/fr/posts/andree_karpeles.html », sur inha.fr, (consulté le ).
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :