André Grétry

compositeur liégeois et français

André-Ernest-Modeste Grétry est un compositeur wallon, liégeois, puis français, né à Liège le [1],[2],[3] et mort à Montmorency le [3],[1].

André-Ernest-Modeste Grétry
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Grétry par Élisabeth Vigée Le Brun.

Naissance
Liège (Drapeau de la principauté de Liège Principauté de Liège)
Décès (à 72 ans)
Montmorency (Drapeau de l'Empire français Empire français)
Activité principale compositeur
Style Musique classique
Lieux d'activité Paris
Maîtres Nicolas Rennekin
Henri Moreau
Giovanni Battista Casali
Giovanni Battista Martini
Distinctions honorifiques Chevalier de la Légion d'honneur

Œuvres principales

Il est surtout connu pour ses opéras-comiques.

Biographie

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André Grétry naît d'un père violoniste, Jean-Joseph (ou François) Grétry[4], et de Marie-Jeanne Desfossés. Le couple a déjà un fils, Jean-Joseph. André manifeste au départ peu de dons pour la musique. Sa vocation naît à l'écoute des opéras-bouffes italiens. Après des études de chant, de basse continue et de composition, il obtient une bourse pour étudier à Rome à la fondation Lambert-Darchis ( - )[5].

Sa connaissance du chant, de la musique italienne et son inventivité mélodique le poussent à écrire des opéras. Son premier opéra-comique, Isabelle et Gertrude, est créé en 1766 à Genève. le jeune musicien (il a 25 ans) y rencontre Voltaire (74 ans) qui devient son ami. Une plaque commémorative figure sur la maison de la Grand-Rue où il séjourna[6].

Il épouse en 1771 Jeanne-Marie Grandon, fille du peintre lyonnais Charles Grandon et peintre elle-même. Ils auront trois filles : Jenny, Antoinette qui a pour marraine la reine[7], et Lucile qui sera, ainsi que Caroline Wuiet, l’une des élèves d'André Grétry, et compositrice elle aussi (elle compose l'opéra La Mariage d'Antonio en 1786, à l'âge de 14 ans).

À la suite du succès qu'obtient son Huron à Paris en [8], il compose une quinzaine d'opéras et plus de quarante opéras-comiques jusqu'en 1803. Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, il est le maître du genre en France. Après avoir été directeur de la musique de Marie-Antoinette, il devient, après la Révolution, protégé de Napoléon, qui le fait chevalier de la Légion d'honneur le . Un air tiré de la Caravane du Caire composé par Grétry deviendra, après avoir été adapté par David Buhl, un des chants militaires les plus populaires au sein de la Grande Armée durant les champs de bataille, notamment lors de l'entrée de la Grande Armée à Moscou, le  : La Victoire est à nous[9]. Il est avec François-Joseph Gossec, Étienne Nicolas Méhul, Jean-François Lesueur et Luigi Cherubini l'un des inspecteurs de l'enseignement et des exécutions publiques du Conservatoire de musique. Couvert de gloire, il est nommé à l'Académie en [8] et se retire dans l'ancienne propriété de Jean-Jacques Rousseau, à Montmorency[8].

Au cours de sa vie, une statue commémorative a été faite de lui par Jean-Baptiste Stouf. Elle a été commandée en 1804 par Hippolyte, comte de Livry, et placée à l'Opéra Comique en 1809. Elle se trouve aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art de New York[10],[11].

Suivant ses volontés, il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (11e division) mais son cœur, rapatrié dans sa ville natale en 1842, est déposé dans une urne qui est toujours visible dans une niche du socle de sa statue en bronze, devant l'Opéra royal de Wallonie.

Grimm, dans sa Correspondance littéraire, philosophique et critique, dit de lui : « M. Grétry est de Liège; il est jeune, il a l'air pâle, blême, souffrant, tourmenté, tous les symptômes d'un homme de génie. Qu'il tâche de vivre s'il est possible[12] ! »

Fin 2011, le manuscrit de L’Officier de fortune, datant de 1790[13], est exhumé par le conservateur du musée Grétry. Bien que l’existence de l'œuvre fût connue, il ne subsistait, avant cette découverte, aucune trace du texte original[14].

 
André Grétry portant sa Légion d'honneur.
 
Maison natale (actuellement musée Grétry) rue des Récollets à Liège.
 
Maison de Genève où séjourna André Grétry pour composer Isabelle et Gertrude (1766).
 
Tombe au cimetière du Père-Lachaise (division 11).
 
Sculpture d'André Grétry par Jean-Baptiste Stouf (1804–1808), marbre, New York, Metropolitan Museum of Art.
 
Portrait d'André Grétry par François Dumont (1808), New York, Metropolitan Museum of Art.

Opéras

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Autres œuvres

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Œuvres instrumentales
  • ballets
  • prologues
  • Six quatuors à cordes, op.3
Œuvres vocales
  • chants révolutionnaires
  • romances
  • Ariettes de la comédie de M.D'Hele 1778
Œuvres sacrées
  • De Profundis (Requiem)
  • Motet « Confitebor »

Écrits

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  • Mémoires, ou Essais sur la musique (1797)
  • De la vérité. Ce que nous fûmes, ce que nous sommes, ce que nous devrions être, Paris, André-Ernest-Modeste Grétry (imprimé chez Charles Pougens), , 3 vol., 21 cm (OCLC 23399671).
  • Réflexions d'un solitaire (posth.)

Hommages

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Statue de Grétry, par Guillaume Geefs, à Liège[16].
Belgique
France
Astronomie

Est nommé en son honneur (3280) Grétry, un astéroïde de la ceinture principale découvert en 1933[20].

Cinéma

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Notes et références

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  1. a et b Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 1, Les Hommes et leurs œuvres. A-K, Paris, Bordas, , 1232 p. (ISBN 2-04-010721-5), p. 443.
  2. La date de naissance n'est pas certaine. La seule date certaine est celle de son baptême en l'église Notre-Dame aux Fonts, à Liège, le 11 février 1741, ainsi qu'on peut le voir dans l'acte qui figure au bureau de l'état civil de Liège.
  3. a et b Mairie de Montmorency, « Acte de décès n° 34 du 25/09/1813 photo 67/157 3 E 118 25 », sur AD Val d'Oise (consulté le ) : « André Ernest Modeste Grétry, membre de l'Institut et de la Légion d'honneur, né à Liège le 8/02/1741, décédé en son hermitage de Montmorency le 24 à 11h30 du matin, veuf, sans enfant, de Jeanne Marie Grandon ».
  4. Le prénom diffère selon les sources. Cf. Joachim Le Breton, Notice historique sur la vie et les ouvrages d'André-Ernest Grétry (1814) pour le premier ; Édouard Gregoir André-Ernest-Modeste Grétry (1883) pour le second.
  5. Cesare Simeone Motta, Grétry in Italia, Moncalieri, CIRVI, 2013, (ISBN 9788877601131).
  6. Henri Kling, « Mozart et Grétry à Genève 1766-1767 », Journal de Genève,‎
  7. Chronique de la Révolution : 1788-1799, Paris, Larousse, , 704 p. (ISBN 2-03-503250-4), p° 20.
  8. a b et c Dictionnaire de la musique : sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 978-2-03-586059-0), p. 601.
  9. «GRETRY, ANDRÉ, (1741-1813), COMPOSITEUR», sur napoleon.org, fondation, (consulté le ).
  10. James David Draper, « A Statue of the Composer Grétry by Jean-Baptiste Stouf », The Metropolitan Museum of Art Bulletin, vol. 29, no 9,‎ , p. 377-387 (lire en ligne)
  11. James David Draper, « Grétry Encore: A Portrait Drawing by François Dumont », Metropolitan Museum Journal, vol. 9,‎ , p. 233-235 (lire en ligne)
  12. Correspondance littéraire, philosophique et critique, .
  13. « Congrès 2012 », sur ulg.ac.be (consulté le ).
  14. B. Alié, « Découverte d'un opéra inédit du compositeur liégeois Grétry », sur rtbf.be, (consulté le ).
  15. « Céphale & Procris : ballet héroïque en trois actes », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le ).
  16. Devant l'Opéra royal de Wallonie avant sa rénovation de 2012.
  17. « Belgique : 1000 Francs (1980-1996) », sur imunier.free.fr (consulté le ).
  18. Godefroid Camauër (texte de Cl. Michaëls), Grétry à Versailles, opéra-comique en un acte, version pour quatuor à cordes – Grétry à Fontainebleau, opéra-comique en un acte avec orchestration, Liège, Veuve Muraille, , J.B. Katto, Paris, 1857
  19. « Jean-Antoine Houdon »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur chefs-doeuvre.com.
  20. (en) « (3280) Grétry », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_3281, lire en ligne), p. 273–273

Voir aussi

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2013 : bicentenaire de la mort de Grétry

  • 24 et à Liège : colloque Grétry. Un musicien dans l'Europe des Lumières organisé par le Groupe d'étude du dix-huitième siècle de l'Université de Liège et le Centre de musique baroque de Versailles à l'Université de Liège.
  • du au à Montmorency : exposition Grétry (1741-1813). De l'Opéra-Comique à l'Ermitage de Jean-Jacques Rousseau au musée Jean-Jacques Rousseau.
  • du au au musée communal de Huy: exposition "Grétry, le Magnifique", organisée par l'Université de Liège, en collaboration avec la ville de Huy et le GEDHSR.
  • du au au musée des Beaux-Arts et de la Céramique de Verviers: exposition "Grétry, le Magnifique", organisée par l'Université de Liège, en collaboration avec la ville de Verviers et le GEDHSR.
  • Juin: publication des actes du colloque "Grétry. Un musicien dans l'Europe des Lumières" (Université de Liège, 24 et ) dans la revue [1] Art&Fact, avec la collaboration du Centre de musique baroque de Versailles, du Groupe d'étude du dix-huitième siècle et des révolutions et de l'Université de Liège.

Discographie

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Intégrales
Extraits
  • Motet « Confitebor », Kareen Durand, Cyril Auvity, James Oxley, Alain Buet, Les Agrémens, Chœur de Chambre de Namur, Jean-Claude Malgoire (dir.) – K217, 2005. Compléments : motets de Giroust et Gossec
  • 6 Quatuors à cordes op.3, Quatuor Via Nova – Pierre Verany, 1999.
  • Airs et ballets extraits de Céphale et Procris, Les Deux Avares, Anacréon, La Caravane du Caire, Sophie Karthäuser (soprano), Les Agrémens, Guy Van Waas (dir.) – Ricercar, 2003
  • Airs extraits de La Fausse Magie, Anacréon chez Polycrate, Richard Coeur-de-Lion, Céphale et Procris, Christiane Eda-Pierre, The Academy of Saint Martin in the Fields, Sir Neville Marriner (dir.) - Album 2 CD DECCA (enregistrements années 1970, parution CD 2013). Compléments : Airs de Philidor, Mozart, Rameau, Berlioz, Stravinsky, Honegger
  • Suites et ouvertures de Lucile, Le Huron, Guillaume Tell, Sylvain, Le Tableau parlant, orchestre de Bretagne, Stefan Sanderling (dir.) – ASV, 2000
  • Le Magnifique (ouverture), Orchestre radio-symphonique de Munich, Kurt Redel (dir.) – Pierre Verany, 1986. Compléments : œuvres d'A. Adam, D.-F.-E. Auber, F.-A. Boieldieu, L. Cherubini, F. Hérold, N. Méhul
  • « Malgré la fortune cruelle », extrait de La Caravane du Caire, Isabelle Poulenard (soprano), Lombard (ténor), Paulet (violon), Chatron (harpe) – Naïve, 2008. Compléments : Petrini, Glück, Krumpholtz, etc.

Bibliographie

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Article connexe

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Liens externes

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