Albert Marteau
Albert Marteau, né le à Verrines-sous-Celles et mort le à Niort, est un militaire, résistant et fonctionnaire français, Compagnon de la Libération. Sous-officier déjà expérimenté au moment où commence la Seconde Guerre mondiale, il choisit de se rallier à la France libre en 1940. Combattant en Afrique puis au Proche-Orient, son avion est abattu au-dessus de la Crète en 1941 et il passe tout le restant de la guerre en captivité dans les camps du 3e Reich.
Albert Marteau | |
Naissance | Verrines-sous-Celles (Deux-Sèvres) |
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Décès | (à 85 ans) Niort (Deux-Sèvres) |
Origine | France |
Allégeance | République française France libre |
Arme | Armée de l'air |
Grade | Capitaine |
Années de service | 1928 – 1954 |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Distinctions | Commandeur de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Médaille militaire Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs Médaille de l'Aéronautique |
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Biographie
modifierJeunesse et engagement
modifierFils d'un couple d'horticulteurs, Albert Marteau naît le 23 mai 1911 à Verrines-sous-Celles, dans les Deux-Sèvres[1]. En 1928, il choisit la carrières des armes en s'engageant dans la marine où il sert comme opérateur-radio volant dans l'aéronavale[2]. En 1933, il passe dans l'armée de terre et devient télégraphiste dans une unité du génie avec laquelle il séjourne au Maroc, séjour au cours duquel il reçoit une citation à l'ordre du régiment[2].
Seconde Guerre mondiale
modifierAu début de la Seconde Guerre mondiale, il est en poste au fort d'Issy en tant que chef de quart à la compagnie des réseaux radio du territoire français[1]. En février 1940, il se porte volontaire pour le corps expéditionnaire français en Scandinavie et commande un détachement radio pendant la campagne de Norvège[2]. Lorsque le corps expéditionnaire revient en France et débarque en Bretagne en juin 1940, il est contraint, devant l'avancée de la wehrmacht, de réembarquer immédiatement vers l'Angleterre[2]. Comme un certain nombre de ses camarades, Albert Marteau choisit alors de se rallier à la France libre et signe son engagement dans les forces françaises libres (FFL) le 26 juin[2].
Initialement affecté au 3e bureau (Opérations) de l'état-major des FFL, il est transféré en août 1940 au corps expéditionnaire français libre et embarque comme radio sur le Savorgnan de Brazza avec lequel il participe à la bataille de Dakar puis à la campagne du Gabon[2]. En janvier 1941, il se porte volontaire pour servir dans l'aviation et s'engage dans les forces aériennes françaises libres[1]. Il est affecté au groupe de bombardement no 2 qui, rattaché au no 24 Squadron de la South African Air Force, convoit des avions britanniques de la Gold Coast vers l'Égypte au printemps 1941[2]. Opérant ensuite dans le ciel du Levant et de la Palestine, Albert Marteau participe à des opérations de largage de tracts invitant les troupes françaises du régime de Vichy à rejoindre la France libre[2]. Le 16 mai 1941, lors d'un de ces largages à bord d'un avion piloté par Georges Goumin, il est blessé à la cuisse lorsque l'appareil est touché par la DCA[3]. L'adjudant-chef André Cantès, autre membre de l'équipage, est grièvement blessé[3].
Le 26 mai suivant, lors d'une mission extrêmement périlleuse au-dessus de la Crète, il tente de percer les défenses ennemies afin de ravitailler en vivres, munitions et médicaments des troupes néo-zélandaises encerclées[2]. Mais l'avion est abattu et Georges Goumin est tué[1]. Albert Marteau, ayant survécu au crash, est fait prisonnier[1]. Interné au Stalag Luft III, il est ensuite transféré à l'Oflag X-C à Lübeck puis à l'Oflag IV-C au Château de Colditz et enfin au Stalag IV-B d'où il sort le 4 mai 1945, quelques jours après la libération du camp par les troupes mongoles de l'armée rouge[2].
Après-Guerre
modifierPoursuivant sa carrière militaire après le conflit, il reste dans l'armée de l'air et sert à l'escadrille gouvernementale sur la base de Villacoublay[2]. En 1954, il prend sa retraite de l'armée avec le grade de capitaine[2]. Il devient ensuite fonctionnaire à l'Organisation de coopération et de développement économiques[1].
Albert Marteau meurt le 2 août 1996 à Niort et est inhumé à Celles-sur-Belle sur le terrain de sa propriété baptisée La Cannaie[1],[4].
Décorations
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Références
modifier- « Biographie - Ordre National de la Libération »
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 2-356-39033-2)
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, (ISBN 2-262-01606-2)
- « Tombe Albert Marteau », sur cimetieresmellois.fr (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).
- François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance, Robert Laffont, (ISBN 2-221-09997-4).
- François Broche, L'épopée de la France libre : 1940-1946, Paris, Pygmalion, (ISBN 2-85704-633-2).
- Olivier Wieviorka, Histoire de la Résistance : 1940-1945, Paris, Éditions Perrin, , 575 p. (ISBN 978-2-262-02799-5 et 2-262-02799-4, OCLC 827450568).
- Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p..
- « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128, .
- Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33, .
- Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3, .