1918 au Québec
Cet article traite des événements qui se sont produits durant l'année 1918 au Québec.
Éphémérides
1915 1916 1917 1918 1919 1920 1921 Décennies au Québec : 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 |
1915 1916 1917 1918 1919 1920 1921 Décennies : 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 Siècles : XVIIIe XIXe XXe XXIe XXIIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Événements
modifierJanvier
modifier- 10 janvier : deux jours après la reprise de la session, Walter Mitchell donne son discours du budget. Pour l'année en cours, les dépenses ont été de 9 840 000 $ et les revenus de 10 400 000 $[1].
- 13 janvier : l'Assemblée législative adopte un décret permettant aux femmes et aux filles de travailler de nuit dans les usines[2].
- 17 janvier : les débats commencent sur la motion Joseph-Napoléon Francoeur, concernant une éventuelle sécession du Québec[1].
- 23 janvier : la motion Francoeur est retirée à la suite du discours du premier ministre Lomer Gouin, qui déclare que la conscription et les injures faits par « un petit nombre » ne sont pas un motif suffisant de séparation[3].
Février
modifier- 2 février : l'Assemblée législative adopte une loi créant un ministère des Affaires municipales[1].
- 9 février : la session est prorogée.
- 14 février : l'Hôpital des Sœurs Grises de Montréal est rasé par un incendie criminel allumé par une employée, Bertha Courtemanche. Il y a 64 morts, tous des enfants âgés de quelques semaines à 3 ans[4].
- 18 février : le maire Henri-Edgar Lavigueur est réélu à Québec.
Mars
modifier- 8 mars : Walter Mitchell devient le premier ministre des Affaires municipales[5].
- 13 mars : les Canadiens de Montréal participent à la première finale de la LNH mais sont battus par les Arenas de Toronto[6].
- 28 mars : Début des émeutes de Québec contre la conscription : une manifestation violente a lieu dans le quartier Saint-Roch de Québec à la suite de l'arrestation par les agents fédéraux d'un citoyen de 23 ans, Joseph Mercier, qui n'avait pas ses papiers d'exemption sur lui[7].
- 29 mars : le grabuge continue à Québec. Les bâtiments du Chronicle et de L'Événement, journaux pro-conscriptionnistes, sont attaqués par des émeutiers. Ceux-ci pénètrent dans l'Auditorium et saccagent le bureau du registraire où sont entreposés les dossiers des conscrits[8].
- 30 mars : des troupes sont envoyées à Québec pour faire cesser les désordres. Le soir, un rassemblement devant le Manège militaire est dispersé par la cavalerie[9].
Avril
modifier- 1er avril : l'armée disperse une manifestation houleuse à l'aide de mitraillettes dans le quartier Saint-Roch. Il y a quatre morts[10].
- 2 avril : Médéric Martin est réélu maire de Montréal[11].
- 13 avril : le rapport de l'enquête sur l'émeute de Québec révèle que les quatre victimes n'ont pris aucune part à la manifestation et qu'elles ont été abattues par des soldats accomplissant leur devoir dans la répression d'une émeute. Il indique que les troubles sont dus au zèle des agents fédéraux qui ont arrêté des personnes sans raison valable[12].
Mai
modifier- 1er mai : à Hull, la population de la municipalité se prononce pour la prohibition de l'alcool à l'occasion d'un référendum[13].
- 14 mai : des cultivateurs du Québec et de l'Ontario manifestent à Ottawa contre l'enrôlement des jeunes de 20 à 22 ans. Le premier ministre canadien Borden refuse de recevoir leur délégation[14].
Juin
modifier- 24 juin : le bureau d'enregistrement annonce un délai de trente jours pour les jeunes conscrits qui ne sont pas encore enregistrés. Le délai terminé, ils risquent d'être poursuivis[15].
Juillet
modifier- 15 juillet : des soldats sont envoyés à Vaudreuil pour y rétablir l'ordre. Depuis quelques jours, des jeunes protestaient un peu trop énergiquement contre l'enrôlement obligatoire[16].
Août
modifier- 8 août : les troupes canadiennes participent à l'offensive du général Foch contre l'armée allemande en Artois[17].
- 12 août - L'Union des cultivateurs de la province de Québec est fondée[18].
- 22 août : quatre convois de 6 600 tonnes se stationnent sur le pont de Québec afin de tester sa solidité[19].
Septembre
modifier- 3 septembre - À Québec, la statue de Louis Hébert est inaugurée[20].
- 10 septembre - les 760 policiers de Montréal fondent l' Union ouvrière fédérale des policiers, le premier syndicat de policiers du Québec[20].
- 26 septembre : un premier cas de grippe espagnole est signalé à Québec. Elle s'étend à Sherbrooke le 27 et à Montréal le 30[21].
Octobre
modifier- 3 octobre : Sherbrooke ferme ses écoles et ses lieux d'amusement afin d'éviter la propagation de la grippe espagnole.
- 8 octobre : la commission du bureau d'hygiène décide de fermer tous les commerces ainsi que les écoles de Québec, Montréal et Trois-Rivières afin d'enrayer l'épidémie. La grippe espagnole fera 500 morts à Québec, 3 500 à Montréal et entre 8 000 et 14 000 pour toute la province[22].
- 18 octobre -
- Médéric Martin est réélu maire de Montréal avec 53 000 voix contre 23 000 pour son adversaire[23].
- Les Bulldogs de Québec sont vendus à une compagnie de Toronto[23].
- 21 octobre : Un premier train passe par le nouveau Tunnel sous le mont Royal.
- 22 octobre : Charles Fitzpatrick est nommé lieutenant-gouverneur à la suite du décès de Pierre-Évariste Leblanc[24].
Novembre
modifier- 7 novembre : les écoles, les églises et les théâtres peuvent rouvrir. Les cas d'influenza ont commencé à diminuer.
- 11 novembre : l'armistice met fin à la Première Guerre mondiale. C'est 619 636 soldats canadiens qui auront été envoyés en Europe. Les pertes sont de 59 544 morts et de 172 950 blessés[25].
- 14 novembre : les grèves sont de nouveau permises.
Décembre
modifier- 12 décembre - Plusieurs employés de la ville de Montréal, dont les pompiers, les policiers et les mécaniciens de l'aqueduc sont en grève. Médéric Martin doit demander l'aide de l'armée pour faire régner l'ordre dans la ville. La grève durera 33 heures[26].
- 27 décembre - Les élections partielles de Matane, Montréal–Saint-Laurent et Napierville sont remportées par le parti libéral de Lomer Gouin[27].
Naissances
modifier- 27 février - Marcel Bourbonnais (politicien) († )
- 13 mars - Michelle Tisseyre (animatrice) († )
- 15 mai - Joseph Wiseman (acteur) († )
- 21 mai - Marcel de la Sablonnière (personnalité religieuse) († )
- 16 juin - Guy Frégault (historien) († )
- 23 juin - Madeleine Parent (syndicaliste et féministe) († )
- 5 juillet - René Lecavalier (journaliste sportif) († )
- 15 juillet - Doris Lussier (acteur et humoriste) († )
- 4 août - Sidney Harman (en) (homme d'affaires et éditeur) († )
- 23 septembre - Albert Guay (criminel) († )
- 14 octobre - Marcel Chaput (militant politique) († )
- 17 novembre : Prosper Boulanger (homme d'affaires et politicien) († )
- 30 novembre - Yvette Brind'Amour (actrice) († )
- 20 décembre - Jean Marchand (syndicaliste et politicien) († )
Décès
modifier- 27 mars - Arthur Dansereau (journaliste) (º )
- 11 juin - Pamphile Le May (romancier et poète) (º )
- 11 octobre - Paul-Émile Lamarche (politicien) (º )
- 18 novembre - Pierre-Évariste Leblanc (lieutenant-gouverneur du Québec) (º )
- 4 décembre - James McShane (politicien et homme d'affaires) (º )
Bibliographie
modifier- « Chronologie parlementaire depuis 1791. 1916 - 1918. », Informations historiques, sur www.assnat.qc.ca, Assemblée nationale du Québec, (consulté le ).
- Jacques Lacoursière, Histoire populaire du Québec, vol. 4 : 1896 à 1960, Sillery, Septentrion, , 411 p. (ISBN 978-2-89448-084-7, LCCN 96148819, lire en ligne).
- Jean Provencher, Québec sous la loi des mesures de guerre 1918, Trois-Rivières, Boréal Express, , 146 p..
- Robert Rumilly, Histoire de la province de Québec, t. XXIII, Montréal, Éditions Montréal, .
Articles connexes
modifierArticles généraux
modifierArticles sur l'année 1918 au Québec
modifierNotes et références
modifier- « Chronologie parlementaire depuis 1791. 1916 - 1918. », Informations historiques, sur www.assnat.qc.ca, Assemblée nationale du Québec, (consulté le ).
- Serge Gaudreau, « 13 janvier 1918 - Adoption d'un décret permettant aux femmes de travailler dans les usines la nuit », Bilan du Siècle, Université de Sherbrooke (consulté le ).
- Rumilly 1941, p. 19-21.
- Jean Cournoyer, La mémoire du Québec, [détail de l’édition], p. 1035.
- Serge Gaudreau, « 8 mars 1918 - Assermentation de Walter George Mitchell au poste de ministre des Affaires municipales », Bilan du Siècle, Université de Sherbrooke (consulté le ).
- Voir l'article Saison 1917-1918 de la LNH.
- Provencher 1971, p. 47-53.
- Provencher 1971, p. 54-66.
- Provencher 1971, p. 67-77.
- Provencher 1971, p. 96-126.
- Serge Gaudreau et Ève Morin Desrosiers, « 2 avril 1918 - Réélection de Médéric Martin à la mairie de Montréal », Bilan du Siècle, Université de Sherbrooke (consulté le ).
- Provencher 1971, p. 136-137.
- Manon Trottier, « - Entrée en vigueur de la prohibition à Hull », Bilan du Siècle, Université de Sherbrooke (consulté le ).
- Ernest Bilodeau, « Les délégués agricoles arrivent », Le Devoir, , p. 1.
- « L'enregistrement va se continuer », Le Devoir, , p. 3.
- « Vaudreuil en état de siège », Le Devoir, , p. 5.
- Rumilly 1941, p. 79.
- Ligne du temps 1918 sur Grand Québec
- « Le pont de Québec est solide », Le Devoir, , p. 2.
- Ligne du temps 1918 sur Grand Québec.com
- « La grippe espagnole est à Québec », Le Devoir, , p. 3.
- Ève Morin Desrosiers, « 10 octobre 1918 - Prolifération de grippe espagnole au Québec », Bilan du Siècle, Université de Sherbrooke (consulté le ).
- Ligne du temps 1918 sur grand Québec.com
- Manon Trottier et Ève Morin Desrosiers, « 21 octobre 1918 - Assermentation de Charles Fitzpatrick au poste de lieutenant-gouverneur du Québec », Bilan du Siècle, Université de Sherbrooke (consulté le ).
- Lacoursière 1996, p. 133.
- Déclenchement d'une grève par les employés de la ville de Montréal
- Tenue d'élections partielles dans trois circonscriptions du Québec