Dans le cours : Les fondements de la communication

Être précis dans sa façon de communiquer

Dans le cours : Les fondements de la communication

Être précis dans sa façon de communiquer

Parfois, votre interlocuteur ne peut pas vous comprendre, parce que vous n'êtes pas assez précis, trop subjectif. Parce que vous croyez que les mots prononcés, les concepts que vous amenez sont compris de tout le monde. Regardez-vous de l'extérieur, remettez-vous en question. Est-ce que tout le monde comprend ce que vous dites ? C'est vrai, surtout lorsqu'on manipule des notions abstraites. On pourrait établir un coefficient de précision d'un mot ou d'une proposition en général en rapport avec son degré d'abstraction. Tout le monde comprend ce que c'est qu'une table même si dans ce cas aussi, il est parfois utile de vérifier qu'on parle tous de la même table. Mais est-ce que tout le monde comprend la même chose quand on dit : « Les difficultés que nous traversons ». Je vais décider de classer les énoncés selon trois catégories : Parfaitement univoques. Ce sont des propositions en général concrètes, observables qui ne prêtes pas à interprétation. Qui donnent le sentiment d'être univoques, mais un peu de méfiance ne fait pas de mal. Et qui sont manifestement équivoques. On ne comprend rien si vous ne donnez pas d'explication. Alors, n'oubliez pas d'en donner. Quiz, imaginez qu'on vous demande : « Que proposez-vous pour essayer de sortir de la crise que nous traversons ? ». Dans quelle catégorie placeriez-vous cette question ? C'est A, parfaitement concret et univoque, je n'ai aucun doute sur son sens, j'ai bien compris. B, j'ai probablement compris ce que mon interlocuteur veut dire, ça correspond en tout cas très bien à ce que j'ai compris de la situation actuelle, donc je vais répondre à la question sur cette base. C, j'ai ma petite idée de ce que mon interlocuteur veut dire par « la crise que nous traversons », mais je vais quand même lui poser la question par acquit de conscience, avant de faire une longue réponse qui risque d'être à côté du sujet et de provoquer un léger malentendu. Vous voyez peut-être où je veux en venir, et quelle est à mon avis la bonne réponse à ce quiz. Il m'arrive d'assister à des conversations de sourds-muets où une personne pose une question relativement vague, en utilisant des termes imprécis, c'est normal, après tout, de ne pas pouvoir exprimer précisément ce qu'on ne comprend pas encore, et où l'interlocuteur répond immédiatement selon sa représentation. Je crois qu'il faut systématiquement se méfier des énoncés. Il faut en tout cas se méfier de soi-même et s'assurer qu'on a bien compris. On fonctionne trop souvent en pilotage automatique et on s'en fonce trop facilement dans les sables mouvants. On ne prête pas assez attention aux faits, à l'observation, à la vérification. Un exemple pris de ma vie quotidienne. Vous connaissez mon prénom, je m'appelle Rudi, « R-U-D-I». Combien de fois ce que je reçois un e-mail qui commence par « Bonjour Rudy », « R-U-D-Y ». Pourtant, dans le programme de courriel, juste au-dessus, dans la zone de destinataires, il y a mon prénom correctement orthographié dans mon adresse e-mail. Il n'y a qu'à vérifier, ça prend une seconde. Est-ce que ça un rapport avec mon sujet sur la précision ? Oui, ça a un rapport, parce que l'exigence de précision va avec la méfiance. On écoute qu'on dit, on vérifie ce qu'on fait, on se demande s'il n'y a pas quelques chose de flou. On se relit pour être sûr qu'on a été clair. Ne négligez pas cette exigence, mais utilisez-la dans un contexte informatif, e-mail, réunion, communication de fait de comportement. Quand on communique, par exemple, des émotions, il est bon de trop précis, mais pas exagérément. Le ressenti, l'émotion, ce n'est pas abstrait, c'est personnel et subjectif. Ça peut se décrire, mais ce n'est pas une expérience scientifique.

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