Dans le cours : Les fondements de la communication

Aborder les projets de sens

Dans le cours : Les fondements de la communication

Aborder les projets de sens

La gestion mentale, développée par un pédagogue et philosophe français qui s'appelait Antoine de la Garanderie, est destinée principalement à la pédagogie et à la facilitation de l'apprentissage. C'est une démarche très intelligente et que je vous suggère d'explorer si vous voulez améliorer vos capacités d'apprentissage, pour vous ou vos enfants. Antoine de la Garanderie, dans sa réflexion sur comment certains élèves apprennent mieux que d'autres, a identifié quelques catégories qu'il a appelées des « projets de sens ». Pour simplifier : pourquoi quelqu'un apprend ? Pourquoi quelqu'un donne de l'énergie pour quelque chose ? Pourquoi il se motive ? C'est un autre outil pour comprendre la différence. Identifier comment quelqu'un code, dans sa tête, le sens de ce qui l'entoure. Un des projets de sens qui peut nous aider en communication, est appelé « applicant-explicant ». L'applicant est quelqu'un qui a envie de faire. Il s'intéresse plus au présent et au futur qu'au passé. Il s'intéresse plus au « comment », aux conditions de la faisabilité. L'explicant est quelqu'un qui a besoin plus de savoir pourquoi il fait les choses. Il va chercher à trouver des raisons, des explications, des causes et va très souvent se retourner vers le passé pour essayer de comprendre pourquoi quelque chose s'est produit. Il s'agit simplement de deux façons de donner du sens au monde. Et je trouve que cette distinction est très intéressante en communication, parce qu'elle permet de mieux comprendre l'autre, de ne pas s'énerver, de ne pas porter de jugements. Si vous êtes plutôt de type applicant, vous semblez plutôt d'un esprit qu'on pourrait appeler pratique. Vous avez envie de vous mettre au travail. Imaginez-vous discuter avec quelqu'un qui est plutôt de type explicant, par exemple au sujet d'un travail qui a pris du retard. Votre interlocuteur va vous donner les raisons pour lesquelles le travail a pris du retard. Il va essayer de trouver des explications et très souvent, quelqu'un de plutôt explicant vous donne de longues explications. Il va entrer dans les détails, revenir sur tout l'historique de l'exécution du projet, avec l'implication des différentes personnes, son interprétation de tel élément. Pour donner du sens à cette situation, quelqu'un de plutôt explicant a besoin de tout ce cheminement intellectuel. Ça lui donne une prise, un socle pour aborder la problématique. Seulement, il n'y a rien qui énerve plus un caractère applicant qu'un discours sans fin, lénifiant, qui revient sans cesse sur le passé sans rien apporter de nouveau, à ses yeux, en tout cas, et qui pour lui, ne résout rien. Il le ressent comme une énorme perte de temps et, bien sûr, vous avez compris, ça se termine dans une incompréhension générale. Depuis que j'ai appris cette distinction applicant-explicant, moi qui suis plutôt de type applicant, en tout cas dans certains contextes, j'écoute avec plus de patience les longues explications de mes interlocuteurs explicants. Je les laisse développer leurs explications parce que je comprends qu'ils n'essayent pas de m'enfumer et de se donner des excuses à tout bout de champ, que ce n'est pas une fuite ou une manipulation, mais qu'ils sont en train de réfléchir à la situation, d'une façon qui a du sens pour eux. Je peux même parfois les aider dans leurs explications, essayer de leur apporter des éléments nouveaux, et lorsque ce besoin est rempli, pour qu'on aille ensemble de l'avant, ce que je désire depuis le début, je les oriente à collaborer, pour ajouter des solutions pratiques orientées vers l'avenir. Vous savez, discours d'applicant, qu'il n'est pas utile de savoir si ces catégories, les métaprogrammes, les projets de sens sont une réalité psychologique scientifique ; peu importe. Nous n'avons pas besoin d'explication dans ce cas. Ce qui est important, c'est si l'utilisation de ces différences nous permet de nous adapter à l'interlocuteur, d'améliorer notre communication et donc, d'obtenir de meilleurs résultats pratiques.

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