Transport & Environment (T&E) France

Le secteur de l'aviation n'est pas du tout sur la bonne trajectoire pour respecter ses objectifs climatiques. Malgré sa promesse d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, le secteur fait trop peu d'efforts pour livrer des avions à zéro émission ou pour développer une offre suffisante de carburants durables (SAF) afin de satisfaire sa croissance incontrôlée. Un nouveau rapport de The International Council on Clean Transportation démontre que les projections actuelles de livraison faites par les constructeurs aéronautiques ne sont pas compatibles avec leur objectif de zéro émission nette en 2050. Pour atteindre ces objectifs, il faudrait que tous les nouveaux avions livrés après 2035 n'utilisent plus de kérosène fossile. Il est temps que l'industrie aéronautique se mette sérieusement à développer de nouveaux avions qui ne nécessitent pas de combustibles fossiles, tout en accélérant la production de SAF. Dans le cas contraire, un véritable effort doit être fait pour ralentir la croissance galopante de la demande du secteur.

Suite à la réélection d'Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne, Transport and Environment salue la confirmation de ne pas revenir sur les objectifs du Green Deal. T&E considère néanmoins que laisser la porte ouverte aux e-fuels pour les voitures, sous le prétexte fallacieux de la neutralité technologique, constitue une menace majeure pour la sécurité des investissements dans la chaîne de valeur des voitures électriques, et notamment des batteries. Les e-fuels sont une distraction coûteuse et ne seront jamais plus qu'un marché de niche pour les automobilistes les plus riches.

Les voitures électriques continuent leur progression en France, pendant que l'Allemagne paye son changement brutal de politique sur les subventions. T&E a analysé les chiffres de ventes de voitures neuves publiés par l'ACEA pour le premier semestre 2024. Le volume de véhicules électriques vendus dans l'UE progresse de 1,3% par rapport au premier semestre 2023. La progression atteint plus de 9% si on exclut l'Allemagne du calcul. La suppression brutale des aides à l'achat a entrainé une baisse de 16 % des ventes de VE en Allemagne au cours du premier semestre 2024. Pendant ce temps, les marchés qui offrent des incitations favorables, stables et prévisibles pour l'adoption des VE en récoltent les fruits et connaissent une forte croissance des VE 📈. ➡ La France tire ainsi le marché européen des VE. Alors qu'elle était à peu près au même niveau que l'Allemagne et le Royaume-Uni au premier semestre 2023, la France est désormais en tête parmi les grands marchés automobiles. Les ventes de VE dans le pays ont augmenté de 14,9 % au premier semestre 2024. Ceci est dû à un cadre réglementaire stable et favorable et au leasing social. 

✈ Quelles sont les solutions pour modérer le trafic aérien ? Dans La Croix d'aujourd'hui [article abonnés], notre expert Jérôme du Boucher rappelle que nous ne sommes pas démunis pour réguler ce secteur. Si les carburants de synthèse joueront un rôle à terme, ils ne suffiront pas. Il faut aussi se pencher sur la fiscalité via la taxe sur les billets d'avions et la taxation du kérosène. Aujourd'hui, ce carburant fossile bénéficie encore d'une niche fiscale et fait perdre de précieuses ressources aux Etats pour leur transition.

Utiliser un acier plus « vert » coûterait seulement 57 euros de plus par voiture et permettrait de décarboner l’automobile ! Avec l’aide du cabinet de conseil Ricardo plc, T&E a modélisé les émissions de CO2 qui pourraient être évitées par les constructeurs s’ils utilisaient de l’acier faiblement carboné (moins de 400 kg de CO2eq par tonne produite, contre plus de 1800 kg CO2eq actuellement). En 2030, avec l’hypothèse de 40% d’acier « vert » dans les véhicules, ce gain pourrait représenter 6,9 millions de tonnes de CO2, soit les émissions annuelles de 3,5 millions de voitures thermiques. Pour produire cet acier, plusieurs options existent déjà, comme l’utilisation de fours à arc électrique (alimentés par de l’électricité d’origine renouvelable) pour traiter la ferraille, ou encore la production d’hydrogène vert pour la réduction directe du fer (H2-DRI). La réduction du poids des véhicules sera aussi un facteur clé, puisque cela permettra de consommer moins d’acier par unité.   Selon T&E, au moins 40 % de l'acier des nouvelles voitures devrait être vert d'ici 2030, pour atteindre 75 % en 2035 et 100 % en 2040. Les constructeurs automobiles devraient se voir fixer une moyenne globale à atteindre tous modèles confondus, ce qui leur permettrait d'absorber le coût initial grâce à des modèles haut de gamme. Le rapport est à lire ici : https://lnkd.in/gzPWDr_g

Vous reprendrez bien un peu de particules ultrafines ? Après notre étude, dévoilée hier, qui montrait les risques pour la santé de ces composants émis par les avions, voici une vidéo qui résume le problème et les solutions qui devraient être mises en œuvre. Carlos López de la Osa

✈ Les particules ultrafines émises par les avions mettent en danger la santé de millions d'Européens qui vivent à proximité des aéroports. Notre analyse montre qu'il existe pourtant des solutions rapides à mettre en oeuvre pour diminuer ce risque. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre nouveau rapport : https://lnkd.in/eJiHH3dt

🛳 Envie de faire un tour en mer ? T&E vous propose de prendre le large avec une nouvelle vidéo sur l’impact du transport maritime. Souvent peu médiatisé, le trafic des porte-conteneurs et autres pétroliers est essentiel aux échanges commerciaux. Les ferries et les bateaux de croisières, quant à eux, font partie de l’imaginaire des voyages. Tous ces navires ont un point commun : ils utilisent à une écrasante majorité des carburants fossiles, et doivent donc se décarboner au plus vite. Que représente le transport maritime en termes d’émissions de CO2 ? Quelles sont les solutions pour diminuer l’empreinte carbone des navires ? Réponse en vidéo 👇 Fanny Pointet

📢 La directrice de T&E France, Diane Strauss, vient d'être nommée au Haut conseil pour le climat (HCC) ! Cet organisme indépendant évalue et conseille la politique climatique de la France, en lien avec ses engagements européens et internationaux. Le HCC a donc un rôle extrêmement important dans la décarbonation du pays. Dans ce contexte, la nomination de Diane Strauss, engagée sans relâche dans le même combat depuis des années, prend tout son sens. Elle récompense aussi l'expertise construite par T&E sur les transports et l'avenir de la mobilité. Alors que les élections européennes ont eu lieu il y a quelques jours et que les législatives approchent, T&E aura à cœur de contribuer au HCC afin de maintenir un haut niveau d’ambition climatique. 

✈ T&E alerte sur l'huile de cuisson usagée : cette ressource (aussi appelée UCO) utilisée dans de nombreux biocarburants pourrait dissimuler une fraude. A la demande de T&E, Stratas Advisors a notamment analysé les exportations d'huile de cuisson de la Malaisie. Problème : les quantités exportées sont 3 fois supérieures à la quantité collectée dans le pays ! Cette énorme différence est probablement révélatrice d'une fraude : l'huile de cuisson pourrait être remplacée par de l'huile de palme, dont la Malaisie est un grand producteur. Des soupçons pèsent également sur la Chine. Or l'utilisation d'huile de palme pour les biocarburants n'a absolument aucun bénéfice sur le plan climatique et écologique. Et sans contrôle supplémentaire, cette fraude potentielle ne fera que s'accroître, puisque le secteur aérien compte beaucoup sur les biocarburants pour décarboner ses avions dans les prochaines années. Au-delà de ce problème de traçabilité, T&E alerte aussi sur la question de la ressource : même en collectant toutes les huiles de cuisson usagées, cela ne suffira pas à répondre à tous les besoins prévus. Il ne sera pas possible de décarboner en même temps l’aviation, les voitures et les camions du continent avec. Pour lire le rapport, cliquez ici : https://lnkd.in/eVxXNK_A