Faisant suite à mes posts sur la visite d´état d´Emmanuel Macron au Brésil des 26-28 mars, j´aborde ici la relation franco-brésilienne sous l´angle du fascinant et incontournable secteur de l´agriculture.
En première approche, très superficielle, il s´agit clairement du secteur économique qui accumule le plus de polémiques et d´incompréhensions entre les deux pays. Un temps fort a été la déclaration franche du président français lors du Forum France-Brésil le 27/03 à la FIESP affirmant que le texte de l´accord UE-Mercosul actuel est très mauvais avec une "grammaire" obsolète et inadaptée aux nouvelles exigences en vigueur pour les agricultureurs français en matière de climat et de biodiversité.
Par dépasser cette vision, il faut d´abord constater que les groupes agricoles ou agro-alimentaires français, installés au Brésil à partir des années 1940 ont accumulé des histoires de succès extrêmement intéressantes et riches mais pas toujours bien connues des décideurs politiques et économiques dans les deux pays. Les expériences de Louis Dreyfus Company, Tereos, GROUPE INVIVO, LIMAGRAIN, Groupe Roullier, Moët & Chandon, Greenyard, Bonduelle, Food'n Wood Responsible Investment exemplifient le succès de la coopération économique alliant les savoir-faire des deux pays dans un large éventail de domaines agricoles: les grandes cultures oléagineuses, le maïs, la production de sucre, les biocombustibles, la viticulture, les légumes, les agrumes, les semences, les fertilisants,...
Le plan d´action du partenariat stratégique France-Brésil, même s´il ne prévoit curieusement pas d´action de coopération économique agricole, relance dans son chapitre 8, la coopération technique en agriculture et agronomie dans plusieurs domaines: traçabilité, bioéconomie, biointrants, agroforesterie, modèles de coopératives, indications géographiques émissions issues de l´élevage, capture de carbone et inclue les nouveaux projets signés entre l´Embrapa et le CIRAD d´une part, et l´INRAE d´autre part.
Pour avancer dans la construction d´un dialogue économique plus ouvert, il va falloir déconstruire certains préjugés et développer une meilleure connaissance mutuelle des forces et complémentarités entre le 1er producteur agricole latino-américain et le 1er producteur européen: productivité, OGM, imports/exports, PAC, législation environnementale et forestière brésilienne, etc... C´est l´objet du brillant article, ci-joint, signé par Evaristo de Miranda, publié dans la Revistaoeste qui fait référence notamment au très instructif rapport d'information sur la compétitivité de la ferme France publié par le Sénat Français le 28/09/2022.
La ferme France et la ferme Brésil ont une gigantesque opportunité de (re)construire un dialogue et de collaborer sur des complémentarités stratégiques contribuant à la sécurité alimentaire durable dans les deux pays et dans le monde.
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