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Ashes and Burns

Chapter 9: VII.

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Le temps se rallonge et devint une unité indiscernable quand les jours se répètent inlassablement, identiques. Leon s’était fait à la présence de Chris, pas vraiment envahissante. Il faisait de son mieux pour ne pas empiéter sur son espace personnel et s’il était difficile pour un géant tel que lui de se rendre invisible, Leon appréciait tous ces efforts. Ça l’attendrissait un peu même s’il ne l’avouerait jamais.

Pour Chris ne pas être seul était une véritable bénédiction. Il avait toujours détesté la solitude, c’est pour ça que quand il rentrait de mission, il s’arrangeait pour repartir au plus vite, passant ses jours de repos au QG, chez Jill ou Piers ou chez sa sœur. Leon était de bonne compagnie, un peu sarcastique, parfois ronchon mais avec une bonne répartie et une patience insoupçonnée. Chris regrettait de le dire mais Leon était bon professeur.

Une des choses qui dérangeait autant l’un que l’autre, c’était le fait de ne pas pouvoir cacher les moments de vulnérabilités. Ils étaient du genre à vivre leurs émotions dans la pudeur, souvent dans le déni alors se voir ramener sur terre par la présence d’un tier était parfois à la limite du douloureux. Ils ne parlaient jamais de ces moments, même pendant.

Chris avait des épisodes liés à son PTSD qui avaient effrayé Rebecca qui ne savait rien non plus de toutes les conséquences que son travail lui avait apporter. Par moment, il était comme perdu, comme s’il ne se souvenait plus de quand il était, où il était. Il croyait les morts vivants à nouveau, il croyait avoir 15 ans et devoir se battre pour se maintenir à flot, lui et sa sœur. C’était rare, c’était discret mais ce n’était pas aussi invisible que ce que Chris aurait voulu. De l’extérieur, c’était comme s’il avait l’esprit embrumé, qu’il était dans la lune, à des milliers de kilomètres de la réalité. Il faisait les choses comme un pantin mécanique. Leon ne savait jamais comment réagir. Il se contentait de garder un œil sur lui, de loin.

Leon lui avait des cauchemars. Souvent d’infecter, parfois de Ada et de trahison, la plupart du temps de ses propres échecs. Ses cauchemars lui laissaient une trace indélébile, une terreur qui le surmenait et le prenait à la gorge au réveil dans laquelle il restait englué, incapable de se rendormir ou de faire décélérer son cœur. Une fois que le mal était fait, son corps restait en hyper vigilance, contracté à s’en donner des courbatures, épuisé. Il n’y avait pas de solution miracle. Les premières fois, ça avait clairement surpris Chris. Il aurait pu l’ignorer et préserver sa dignité, mais au lieu de ça, il allait toujours s’assoir avec Leon à même le sol, sans un mot. Il restait simplement là, jusqu’à ce que Leon soit assez détendu pour retourner dans son lit. Ça lui arrivait souvent de s’endormir à moitié, faisant grincer Leon mais il n’avait pas le courage de lui dire de retourner se coucher, parce que sa présence rendait étonnamment tout plus facile.

Pour du reste, devoir naviguer avec un autre qui gravite dans le même champ que vous, ça crée des moments irritants. Ils ne se fâchent jamais vraiment mais ils se chamailles, irrité par la proximité qu’ils n’avaient jamais demandée, par l’adaptation que ça demandait de vivre en communauté quand on a toujours vécu seul. Surtout quand l’ennuie amplifie tous les petits moments d’irritation en véritable agacement.

Comme tout les jours, Rebecca arriva à 8 heures précise pour leurs évaluations. Contrairement à ce qu’elle avait pensé, le sérum devait être renouveler tous les 4 jours, pas toutes les semaines. Un peu décevant mais tout de même encourageant. Elle prépara son matériel, et se racla la gorge, pour attirer l’attention des deux hommes sur elle.

- Vous allez avoir de la visite. Chris, retient bien que ce n’est pas moi qui en ait parler.
- Qu’est-ce que ça veut dire exactement ?

Rebecca grimaça.

- Que vous allez avoir de la distraction ? Piers va venir avec des nouvelles, quelque chose en rapport avec votre dernière mission…
- Rebecca, de quoi est-ce que tu parlais ?

Avant même que celle-ci n’ai pu répondre, la porte du laboratoire s’ouvrit à la volée, accompagnée par les éclats de voix.

- Lâchez-moi, je suis une grande fille, je peux me débrouiller toute seule ! Bon sang c’est pas possible…
- Claire ?

Celle-ci tourna la tête vers son frère dont le visage s’était décomposé. Il se tourna vers Rebecca qui haussa les épaules. Clair semblait furibonde et il soupira, s’attendant déjà à ses remontrances, les deux gardes qui avaient escortés sa sœur semblant un peu embrassés par la situation.

- Pourquoi est-ce que tu m’as rien dit ? Sérieusement Chris, tu croyais que je l’apprendrais pas quand t’es toujours pas passer me voir, UN MOIS après la fin de ta mission ? Non tu sais quoi, toi je m’y attendais, vouloir me protéger et tout le bullshit qui va avec. Mais toi !

Elle pointa un doigt accusateur sur Leon qui, surpris se désigna lui-même pour confirmer que c’était bien de lui qu’elle parlait.

- Toi, pourquoi tu m’as rien dis ? Pourquoi j’ai dû l’apprendre par Sherry.

Leon grimaça, adressant un regard à Chris qui se voulait désoler. C’était un peu de sa faute.

- Je savais pas que je te devais de te faire un rapport sur ton frère, fit-il en décidant de le prendre à la rigolade. Mais je peux le faire si tu veux : ton frère est vivant et il va bien !
- Merci Leon, c’est super ! Mais je m’inquiète aussi pour toi je te signale, je le dois bien à Sherry. Personne à l’air de s’inquiéter du fait que vous êtes infectés, c’est quand même incroyable. Elle m’a lâché ça avec une désinvolture !
- Sherry aussi est infectée, fit-il, toujours amusé.
- C’est pas pareil, répondit elle en chassant sa réplique d’un geste de la main agacé. Bon alors, comment vous allez ?

Leon et Chris échangèrent un regard avant de répondre de concert :

- Bien.
- Vachement éloquent. Depuis quand vous êtes amis ?
- Au cas ou tu l’aurais pas remarquer, on doit se coltiner la présence de l’autre 24h/24. C’est un peu par défaut.
- Charmant Leon, merci, grommela Chris.
- Quoi, je croyais que je t’agaçais.
- Là, de suite, maintenant, oui.
- Bah voila je pourrais dire pareil.
- Ça n’a rien à voir.
- Pardon, vous me dites si je vous dérange hein surtout, fit Claire en les regardant blasée. Vous êtes toujours comme ça ?
- Toujours, souffla Rebecca.
- Tu nous dérange, répondit Leon avec un sourire sarcastique, qui étonnamment, fit sourire Chris à son tour.

Claire fusilla les deux du regard, elle pas du tout amusée. Elle aurait aimée qu’ils prennent leurs vies plus au sérieux, qu’ils y fassent plus attention. Elle se demandait parfois s’ils ne se mettaient pas en danger volontairement dans un désir non avoué un peu suicidaire. Ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait aborder avec son frère, pas comme ça, parce qu’elle savait qu’il fuirait la conversation en prétendant que tout allait bien. C’est pour ça que pendant longtemps, elle avait essayé de le pousser à entretenir des relations, quel qu’elles soient, dans l’espoir qu’il trouve un ou une confidente. Quelque part en voyant ses échanges avec Leon, elle commençait à se dire que ce serait peut-être bénéfique pour les deux d’être amis.

Les bras croisés sur sa poitrine, elle soupira, s’apprêtant à demander comme ils allaient, comment s’était passer la mission. Elle savait qu’ils ne pourraient pas rentrer dans les détails, mais ils pouvaient au moins lui parler de leurs blessures et de leurs ressentis. Elle espérait qu’ils le feraient, pour une fois, mais avant même qu’elle puisse ouvrir la bouche, la porte du labo s’ouvrit sur Jill, Piers et Merah en pleine conversation. Quand ils l’aperçurent, Jill s’avança vers elle en lui souriant pour la saluer et Merah grimaça.

- On arrive au mauvais moment ? On peut revenir plus tard, histoire que vous puissiez profiter de votre famille capitaine.

Claire soupira et secoua la main dans un petit geste de négation.

- Pas la peine, je doutes qu’ils m’auraient répondu de toute façon. Si c’est privé, je vais aller me chercher un café.
- Claire attend, comment est-ce que tu vas ? demanda Chris un peu embarrasser de ne pas lui avoir demander de ses nouvelles.
- T’inquiètes, je te raconterai ma vie en long en large et en travers une fois que vous aurez finit ce…meeting improvisé.
- T’as plutôt interêt à pas te barrer, je pourrais pas aller te chercher.
- C’est promis, fit elle en riant avant de quitter la pièce.
- Alors, qu’est ce qui vous amène demanda Leon ?

Merah grimaça.

- C’est une situation un peu délicate, parce que techniquement ce sont des informations secret défense…
- Des informations que vous ne voulez pas me donner, conclut Leon.
- Non ! Non ce n’est pas… Ce n’est pas que nous on ne veut pas vous les donner mais au vu de l’opacité du BSO sur ses infos, le B.S.A.A est réticent à l’idée de vous en partager aussi… gratuitement. Sauf qu’on n’a pas vraiment le choix et comme vous étiez présent à la dernière mission que ça concerne… Capitaine, qu’est-ce que vous décidez ?
- Je me porte garant pour Leon, si on vous demande vous direz que je l’ai autorisé. Alors ?
- Alors, fit Piers, on n’a pas encore envoyé le rapport au BSO, mais techniquement il se pourrait qu’on ait retrouver Statfied et qu’il soit plus près que prévu…

Jill leva les yeux au ciel. Elle n’était pas du genre à prendre des pincettes alors elle interrompit Piers.

- Apriori, fit-elle, Statfied est rentré sur le territoire américain il y a cinq jours de ça par jet privé. Le jet privé du sénateur Goldin.

Leon accusa le coup. Donc le gouvernement américain était concerné. Encore, mais quelle surprise. Comme s’ils n’avaient pas déjà fait assez de dégâts avec les virus et les armes biologiques.

- Où est-ce qu’il est ? demanda Chris.
- Pas de certitude, mais probablement dans une des propriétés du sénateur. Il en à 27 alors ça risque de prendre un peu de temps pour savoir laquelle, fit Piers, consultant les notes qu’il avait en main.
- Que dit le B.S.A.A ? Ils envoient quelle équipe ?
Silence.
- C’est le problème, finit Jill en secouant la tête. Ils n’envoient personne.
- Pardon ? demanda Chris, plissant les yeux.
- Ils comptent négocier avec le BSO : on les laisse gérer la situation contre des infos du gouvernement.
- Quelles infos ? demanda Leon.
- Secret défense, vous pensez bien, fit Merah, un sourire agacé sur le visage.
- On sait tous ce qu’il va se passer si on laisse le BSO gérer ça « en interne », fit Chris agacé. Ils vont couvrir l’affaire pour éviter un scandale.

Il se tourna vers Leon, espérant ne pas l’avoir vexé et celui-ci haussa les épaules.

- C’est probablement vrai, de toute façon, fit-il, un peu défaitiste.
- Rebecca, quand est-ce qu’on pourra sortir d’ici ?
- Techniquement, dès que la phase de test sera terminée mais… Chris, même si tu sors qu’est-ce que tu feras ?

Chris retint sa respiration une seconde avant de soupirer. C’était vrai, qu’est-ce qu’il comptait faire ? Convaincre le B.S.A.A ? Comme si ça avait déjà marcher par le passé. Il posa son front contre la vitre, les yeux clos, vaincu. Il ne s’était jamais sentit si impuissant. Statfied allait probablement s’en sortir, le sénateur Goldin aussi et Sophia, victime collatérale allait surement être discrètement éliminée.

- Alors Capitaine, fit Jill, on y va ou pas à cette opération clandestine ?

Chris releva la tête lui jetant un coup d’œil torve. Leon sourit en coin.

- Culotté de parler de faire une action dans le dos du B.S.A.A dans le QG du B.S.A.A, fit-il remarquer.
- C’est pas comme s’ils s’y attendaient pas à mon avis fit-elle. Qu’est ce que t’en dis Chris ?

Il jeta un coup d’œil à Rebecca qui soupira en lui souriant avant d’hausser les épaules. Il se tourna vers Leon comme pour lui demander s’il était de la partie et celui-ci haussa un sourcil.

- SI tu crois que je vais rester confiné sagement ici tu te gourre.
- Super. Alors on y va.

*

Être dans les bonnes grâce de tout le monde malgré le fait qu’il n’avait jamais rien fait pour le mettait toujours mal à l’aise par le passé. Il aurait préféré être un inconnu parmi la foule, que personne ne sache qui il était, ni ce qu’il avait traversé. Il avait naïvement cru que si Rebecca les laissait sortir, ils passeraient la porte, comme si de rien n’était. C’était sans compter que sa vie avait été disséquée au microscope par la majorité des gens qui travaillaient au B.S.A.A. Ils savaient tout de ce qu’il s’était passer à Racoon city, ils connaissaient tous l’ampleur de chacune des blessures de son âme ; même les plus petites, même les plus ancienne.

Si habituellement il arrivait à se persuader que ce n’était pas grave, aujourd’hui, voir leurs visages pleins d’empathie et d’admiration dans les couloirs l’irritait passablement. Il s’était déjà fait arrêter trois fois parce que « c’est fou on ne dirait pas que vous êtes un infecté ». Merci, mais au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, ce n’est pas un compliment. Il avait prit le temps pour le premier, et puis quand il avait comprit qu’on ne le laisserait pas sortir tranquille, il avait lâchement utiliser Leon comme bouclier.

Le héros, l’exemplaire Leon, celui qui suscitait l’admiration et que les agents du B.S.A.A n’avaient pas l’occasion de voir tant que ça. Leon lui avait jeter un regard outré quand il l’avait un gentiment poussé en avant, une main dans le bas de son dos pour éviter une énième personne venu le félicité. Féliciter de quoi ? D’être en vie ? Il ne savait pas qu’il avait le droit à une haie d’honneur pour être le minimum d’un être vivant. La vie ça doit être une sacrée célébration pour ces gens.

- Si je fais semblant que je vais les mordre, tu crois qu’ils me laissent tranquille ? Grogna Leon
- Oui bien sûr. J’espère que ta tombe sera confortable. Je dois te rappeler ou tu es ?

Leon leva les yeux au ciel. Quand enfin ils furent dehors, Chris trouva que ça faisait drôle de sentir le vent après deux mois sans sortir. Ça lui avait presque manquer, s’il ignorait qu’il faisait particulièrement pluvieux. Ça pas sûr que ça lui ait manquer. Avant que l’eau n’ai l’occasion de s’infiltrer sous sa veste, il attrapa le bras de Leon et l’entraina vers sa voiture. Leon le regarda sans comprendre ce qui lui prenait mais il ne protesta pas. Lui non plus n’était pas particulièrement friand de la pluie, surtout qu’il portait une veste en cuir.

Il avait embarqué Leon comme si c’était une évidence, comme s’il n’avait pas imaginé qu’il puisse vouloir passer chez lui. Ils s’étaient tous mis d’accord en préparant la mission : ceux qui avaient la possibilité de bouger rassemblerait le matériel nécessaire et ils se rejoindrait le jour de la sortie de Chris et Leon au point de rendez-vous chez Claire, point neutre d’organisations. Chris s’était fait des nœuds au cerveau en se demandant comment il allait bien pouvoir mentir au B.S.A.A sur ses activités mais il n’avait même pas eu à le faire. Ça le surprenait autant qu’il trouvait ça suspect, mais il n’allait pas s’en plaindre.

Ils n’avaient pas été mis au courant de quoi que ce soit concernant leur opération, pour éviter de potentielles fuites accidentelles mais Chris aurait sans doute dû poser un peu plus de questions. Une fois chez claire, elle leur avait expliquer qu’ils partaient en deux véhicules, le premier contenant Jill, Carlos Olivera – sans que Chris ne sache pourquoi il se mêlait de ça – Merah et Piers était parti tôt ce matin et ils partiraient tous les trois, Claire, Chris et Leon en début d’après-midi. Avec la voiture de claire. Dans la Volvo rouge ou Chris tenait à peine droit de Claire. Un plaisir.

Leon n’avait même pas bronché où demander s’il pouvait passer chez lui. Il avait son matériel avec lequel il était parti en mission en France et c’était tout. Chris admirait un peu ça. Il n’avait qu’une envie, de retrouver son appartement, son lit à lui, ses vêtements. Sa voiture. Réflexion faite, Chris trouvait Leon très silencieux. Trop silencieux. Il n’était pas vraiment du genre à faire la conversation, et il n’était pas fan des « small talks » mais il n’avait pas décroché un mot depuis qu’ils étaient parti du QG du B.S.A.A.

Alors qu’ils attendaient Claire qui devait « régler deux trois détails avant de partir », Chris prit les devants. Leon était appuyé à la voiture, les mains dans les poches, le regard perdu dans le vide.
- Tu veux aller devant ?
« T’es quoi, un gamin ? » se morigéna Chris intérieurement. Il aurait pu commencer autrement.
- C’est toi le géant, à toi l’honneur.
Chris hocha la tête, regardant ses bottes. Il se gratta l’arrière du crâne, embarrassé. Il n’avait jamais vraiment posé la question à quelqu’un en attendant une réponse sincère, alors ça le mettait mal à l’aise. Les émotions, c’était pas son truc.
- Tout va bien ? Finit-il par demander.
- Impeccable, pourquoi ça n’irait pas ?
Chris trouva sa voix trop douce, manquant de sarcasme ou de vindicte. C’est exactement ça, cette attitude qui lui faisait poser la question.
- Et pour de vrai ?
Leon grimaça.
- J’ai ghoster le BSO. Je crois bien que je vais avoir droit à des vraies sanction cette fois.
- Ils feraient ça à leur golden boy ?

Leon haussa les épaules et Chris plissa les yeux. Depuis l’infection, Rebecca avait remarqué certains… Schémas chez eux. Le virus ne fonctionnait jamais tout à fait de la même façon d’un hôte à l’autre de toute façon. Pour Chris, le virus lui donner des poussées de fièvre inquiétante, mais sous traitement, il était stable. Pour Leon, c’était un peu plus compliquer. Si le virus était dormant comme chez Chris, il pouvait avoir des crises pendant lesquelles les symptômes du virus se manifestait. Rébecca avait assuré que ça ne voulait pas dire qu’il allait se transformer, seulement que son organisme avait plus de mal à faire face.

Chris avait lui-même remarquer des schémas, un peu différents, dans l’attitude de Leon quand ces crises avaient lieu. Il prétendait toujours aller bien, même quand il avait l’impression que ses nerfs prenaient feu, dans une douleur agonisante. Et surtout, les crises étaient souvent associées à des états émotionnels plutôt intenses. Comme Chris commençait à remarquer les veines du cou de Leon, il n’était pas vraiment dupe. Il se doutait qu’il ne lui disait pas tout, et sa déception dû se lire sur son visage parce que Leon soupira.

- Je vais bien.
- Tu me le dirais si tu avais une crise ?
- Est-ce que je pourrais te le cacher, c’est ça la vrai question. Visiblement t’es devenu expert pour le détecter.
- On a vécu ensemble deux mois tu ne peux pas m’en vouloir de commencer à te connaitre.
- Oh si je peux, regarde moi faire.

Chris eut un sourire amusé. C’était déjà mieux.

- On peut y aller ou je vous laisse encore deux minutes pour flirter ?

Chris sursauta, tournant la tête vers sa sœur qui le regardait sur le trottoir, les bras croisés contre sa poitrine, les sourcils haussés. Il poussa sa langue contre sa joue en levant les yeux au ciel, entrant dans la voiture sans même la gratifier d’une réponse.
Le trajet allait être long.