Work Text:
Victor et Yuuri étaient assis sur un banc, épuisés.
Cela faisait trois jours qu'ils n'avaient pas arrêté, mais leur œuvre était presque parfaite.
Un violent séisme avait secoué Kyushu cinq jour plutôt, endommageant gravement Hasetsu et —surtout— le Château de Glace. Une grande soirée sur glace y avait été organisé pour le vingt-quatre, mais les autorités avaient déclaré qu'il était trop dangereux d'y maintenir la fête.
Le couple avait été déçu, bien sûr, mais ce n'était rien en comparaison de la déception de Lutz, Axel et Loop. Les triplées avaient prévu un programme à trois pour leurs parents, elles y avaient travaillé des semaines, et tout était gâché.
Victor et Yuuri les avaient vu travailler si dur qu'ils avaient été profondément touchés par leur tristesse et s'étaient mis en tête de « sauver la fête ». Pendant deux jours ils avaient passé autant de coups de téléphone que possible, avaient mobilisé tous les participants de la soirée, et avait fini par trouver LE lieu parfait.
À environ un quart d'heure de marche de l'onsen des Katsuki, il y avait un lac, et ce lac gelait généralement à la mi-novembre. Cette année, particulièrement rude, la couche de glace était largement assez épaisse pour pouvoir y patiner, et en particulier trois fillettes de six ans.
Une immense pergola fermée avait été montée, quatre feux de camps entourés de banc avaient été allumé. Nourriture, boissons, sono et décorations avaient été apporté, et Victor et Yuuri venaient de terminer de décorer le sapin qui poussait là, comme s'il les avait toujours attendu.
— Ils arrivent ! Annonça Yuuri après avoir reçu un message de ses parents qui amenaient les triplées en voiture.
Toutes les lumières furent éteintes et tout le monde se cacha dans la pergola.
— Mais il fait tout noir, pourquoi vous nous avez amené ici ? Râla Axel en descendant de la voiture.
Elles avaient été particulièrement bougonnes toute la journée et leurs proches avaient eu toutes les peines du monde à ne pas vendre la mèche pour les voir sourire à nouveau.
— JOYEUX NOËL !!
Les trois petites filles eurent le souffle coupé. Toutes les illuminations venaient d'être allumées, éclairant toutes les lumières de leurs yeux d'enfants.
— On a fait tout ce qu'on a pu pour que vous puissiez offrir votre cadeau, leur dit Yuuri, ému de les voir si heureuses.
— C'est parfait Yuuri !
— Merci Yuuri !
— Et merci Victor !
Elles firent des câlins au couple, les larmes roulant sans fin hors de leurs yeux.
— Quel cadeau ? Demanda Yuuko, intéressée.
— C'est une surpriiiiise— Chantonnèrent-elles en chœur.
— Allez vous préparer, on s'occupe de tout, les encouragea Victor avec un clin d'œil.
Cette surprise avait été préparé en petit comité, les trois sœurs, Yuuri, Victor et Minako étaient les seuls à savoir de quoi il s'agissait vraiment. Ils dirigèrent les autres convives au bord de la glace, les parents au premier rang.
Les lumières de la pergola et du camp furent éteintes et des projecteurs illuminèrent la glace du lac, révélant les triplées en costumes à paillettes et la musique commença. Leur programme surprise durait trois minutes et était à leur niveau, pas de saut, mais plein de petits pas et de danse, elles virevoltaient, comme des étoiles joueuses sur la glace.
Leurs parents étaient en larmes et particulièrement fiers à la fin, les serrant dans leurs bras et les couvrant de bisous jusqu'à les faire râler. Elles étaient au comble du bonheur, mais hors de question de perdre la face devant tout ce monde !
Les lumières furent rallumées et la soirée commença officiellement.
Alors que tout le monde mangeait et buvait dans la bonne humeur, chantait, dansait, s'échangeait des cadeaux, mangeait encore, Yuuri et Victor avaient chaussé leurs patins et glissaient lentement sur la surface du lac.
Les lumières y avaient été tamisée, le bruit de la fête leur paraissait lointain, l'air frais les poussait dans les bras l'un de l'autre.
— Un slow sur glace, murmura Victor en tenant Yuuri dans ses bras, le serrant étroitement.
Le brun sourit en rougissant légèrement, ils avaient pris cette habitude depuis un bon moment maintenant, de simplement sentir la glace, de sentir l'autre, comme si le reste du monde disparaissait.
— Yurio nous traiterait encore de vieux couple niais s'il nous voyait, pouffa Yuuri en posant sa tête sur l'épaule de son mari.
— Je ne suis pas sûr, je l'ai vu le faire plusieurs fois avec Otabek, ricana Victor.
— Notre bébé a bien grandi, soupira le patineur Japonais.
— En un rien de temps !
Ils firent un nombre incalculable de tours sur le lac, parlant de tout et de rien, se souhaitant un joyeux Noël avant de s'embrasser, tourner encore et s'embrasser toujours Le couple avait beau être marié depuis plus d'un an, ils étaient toujours aussi amoureux et niais qu'au premier jour, incapable de se séparer.
Ils étaient de ces rares chanceux à avoir trouvé leur moitié, au sens profond du terme, ils étaient les parties manquantes de l'autre, compensant les faiblesses, liés jusque dans les sensations, les joies et les douleurs.
Victor et Yuuri étaient de ces couples qui rendent jaloux, qui ont leur propre univers, qui n'ont besoin que de l'autre pour exister et être heureux.
— Je t'aime, murmura Victor contre ses lèvres humides.
— Et moi encore plus.