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Half-Life : Boréalis

Chapter 31

Notes:

[Musique de générique : It's OK to Be Afraid of the Universe - Hammock]

Chapter Text

Chapitre 30

Epilogue

 

Quelques semaines plus tard. 

 

L’impressionnante carcasse inanimée de Chien gisait encore dans le fond de la cour de White Forest. Alyx était à son chevet depuis plusieurs semaines, enchaînant les opérations minutieuses et les remplacements de pièces en espérant le remettre sur pied un jour. Le robot géant avait été expulsé à plusieurs kilomètres lors de l’implosion du Boréalis. C’était une patrouille de la résistance qui était tombée dessus par hasard au cours d’une simple mission de nettoyage… 

« Avec un processeur central comme neuf, marmonna Alyx pour elle-même. Je n’ai plus qu’à brancher… ça et… Tu devrais à nouveau japper comme au premier jour. »

La jeune femme connecta aussitôt deux câbles à l’intérieur de l’ossature de Chien, ce qui produit quelques étincelles. La diode symbolisant son visage s’alluma un instant et les panneaux de sa tête se déployèrent. Après des semaines d’acharnement thérapeutique, il reprenait enfin vie. 

Alyx sauta de joie lorsqu’elle entendit à nouveau les modulations synthétiques de son fidèle animal robotique. 

 

Pendant ce temps, au fond des entrailles de la base, Russell coordonnait les missions de nettoyage. Grâce à sa nouvelle invention, il pouvait scanner l’intégralité de la surface terrestre à la recherche de matière exotique provenant d’autres dimensions. Il s’agissait de débarasser la Terre de toutes les abominations qui l’avaient colonisées depuis ces deux dernières décennies. C’était ce qu’il avait appelé « la Grande Purification ». 

Ca serait une tâche de longue haleine, mais les humains finiraient par retrouver une vie normale. Le champ de suppression avait été désactivé en même temps que la chute de la Citadelle et on dénombrait déjà par centaines les premières grossesses, partout dans le monde. La pyramide des âges accuserait d’un sacré creux d’une vingtaine d’années… De quoi poser quelques problèmes de financements de retraite, mais d’ici deux à trois générations, les choses reviendraient à la normale. 

 

Depuis leur retour triomphal de la dimension du Cartel et l’annonce de la mort de l’ Autre , Gordon et Alyx avaient été accueillis en véritables héros planétaire. Le physicien avait encore beaucoup de mal à se trouver au centre de l’attention et avait choisi de passer de nombreuses heures en solitaire, en dehors des barricades de la base fortifiée de White Forest. Il avait accepté de se prêter au jeu de Russell pour explorer les lieux les plus reculés de la planète tout en aidant à la Grande Purification… La seule contrepartie était de rester en contact radio avec ce vieux fou, mais il n’était pas du genre très bavard. Tout comme lui. Ca lui allait très bien. 

L’homme aux yeux verts et en combinaison orange avait parcouru à bord de son buggy une partie de la Russie méridionale. Il avait planté la crosse de son fidèle pied-de-biche dans au moins autant de crabes de tête qu’avant la mort de l’ Autre . Le moindre hameau de pêcheurs avait été colonisé par la flore xenienne et la faune du Cartel, ils n’avaient pas fait les choses à moitié pendant l’occupation. 

Sur le chemin du retour, alors qu’il traversait la banlieue industrielle d’une ancienne ville de taille moyenne, Gordon avait déniché la friche d’une usine de montage de circuits électroniques. Le vieux Russell lui avait rebattu les oreilles à propos de son projet qu’il avait avec Alyx de lancer une ligne de production de gadgets, comme les gants antigravité de la jeune femme. 

« Ce n’est que la première étape de notre plan de réindustrialisation et de domination du monde ! » avait souligné Russell.

Peu pressé de rentrer pour à nouveau subir les incessantes éloges de ses compagnons d’arme, il en avait profité pour nettoyer l’usine de fond en comble. Plusieurs centaines de kilomètres la séparaient de White Forest, mais la technologie humaine ne serait plus jamais entravée par l’occupation d’un empire extraterrestre malfaisant. Avec l’aide de Kleiner et Magnusson, ils pourraient installer un téléporteur tout proche pour s’y rendre rapidement. 

 

Au retour de Gordon après plusieurs semaines d'errance à travers la campagne russe, il constata que Barney Calhoun s’était improvisé brasseur. Il avait réussi à dénicher un des derniers producteurs de céréales de la planète pour se faire livrer toute une cargaison de malt et de houblon. Pour les levures, ce n’était pas les champignons qui manquaient… Une expédition à la distillerie avait permis de récupérer quelques échantillons sur les restes d’un ancien ami. Les docteurs Kleiner et Magnusson lui avaient tout de même confirmés qu’une fois réduits en levure, les capacités pathogènes de ce champignon étaient complètement supprimées. Il ne s’agissait pas de contaminer toute la base avec de l’alcool frelaté. 

L’ancien garde de Black Mesa huma le parfum de sa première cuvée. Elle était parfaite, selon lui. Il tourna le robinet de sa cuve pour servir deux grands verres de ce précieux nectar. 

Il se tourna vers Gordon et lui tendit un des deux verres. 

« Depuis le temps que je te devais une bière !

— Vingt ans… Tu sais, j’aurais pu attendre encore un peu, lui assura-t-il. Au moins le temps qu’on remonte un système de santé digne de ce nom. Juste au cas où. »

Le physicien restait frileux à l’idée de boire une bière brassée avec des levures provenant de champignons extraterrestres. 

« Les docs m’ont certifié que c’était sans risque, répéta Barney en se voulant rassurant. La cuvée Jeff, la première bière brassée du nouveau monde ! » 

Les deux amis trinquèrent en affichant un sourire franc. Barney but plusieurs gorgées d’un coup, tandis que Gordon trempa seulement ses lèvres pour laisser ses papilles jauger la dangerosité de cette mixture. Après quelques secondes, il avala timidement une première gorgée. Elle était un peu trop amère. Barney réprima une grimace. Si Gordon avait été honnête, il aurait affirmé que cette cuvée était dégueulasse. 

« Elle est parfaite. 

— Oui, elle a un goût vraiment particulier. » 

Les deux amis soupirèrent et éclatèrent de rire à l’unisson. 

 

A l’autre bout de la base de White Forest, les scientifiques étaient concentrés sur leur calcul pour déterminer l’état de la dimension de la Terre après l’implosion dimensionnelle du Boréalis et la mort de l’ Autre . A en juger à la migne renfrognée du docteur Kleiner, les nouvelles n’étaient pas bonnes du tout. 

« Je crains que toutes ces perturbations aient placé la Terre sur une trajectoire dimensionnelle instable. » déclara le scientifique en réajustant ses petites lunettes sur son nez. 

C’est ce moment que Gordon choisir pour faire son entrée, un peu éméché par quelques verres de la cuvée Jeff. Cette fois, il n’avait presque rien raté de la conversation. 

« Instable ? répéta-t-il. 

— L’implosion du Boréalis avait déjà fragilisé le tissu dimensionnel, expliqua le professeur. 

— Mais la destruction de Xen a achevé de le déchirer presque intégralement, en un milliard de fragments indépendants les uns des autres, continua Magnusson de son habituelle voix agaçante. Les dimensions éloignés de l’impact sont restées en place, mais la nôtre ainsi que quelques centaines d’autres dérivent désormais dans le tissu dimensionnel…

— Notre dimension est sur le point d’en percuter une autre ? se demanda le scientifique en combinaison HEV. 

— Pas dans l’immédiat, le rassura Kleiner. Mais c’est une hypothèse très fortement probable dans ce nouveau chaos supra-quantique. Il est très difficile de calculer notre trajectoire avec nos outils rudimentaires… 

La vortessence est fragmentée . » souligna Uriah.

Gordon se pencha un instant sur les écrans cathodiques et se prit la tête dans les mains. Du haut de son doctorat en physique théorique au MIT, il ne comprenait que trop bien ce qu’impliquait les révélations de ses pairs. 

Barney Calhoun s’annonça en tapant dans ses mains. Il avait écouté toute la discussion des scientifiques depuis le pas de la porte et était visiblement encore plus joyeux que Gordon. 

« Ah, ces nerds ! s’exclama-t-il. Toujours à voir le verre à moitié vide ! 

— Tu ne comprends pas, tenta de l’interrompre Kleiner. 

— Je comprends… qu’on est enfin tiré d’affaire et que pour la première fois depuis vingt ans, l’humanité peut enfin revivre. Le Cartel est parti et n’a plus aucun moyen de revenir et l’être pandimensionnel qui a causé toutes ces catastrophes est mort… De la main de notre héros ! » déclama Barney d’une traite, presque sans bafouiller. 

L’ancien garde de Black Mesa désigna aussitôt Gordon en tant que héros. Ce dernier leva les yeux au ciel en se demandant quand tout cela finirait. 

« Barney a raison, admit Gordon à contrecœur. Pour l’instant, fêtons notre victoire et profitons de notre liberté retrouvée. Il sera toujours temps de s’inquiéter des répercussions de la modification de la structure de l’univers plus tard… »

Tout le monde acquiesça, légèrement à regrets. Barney fit rentrer un tonneau de la cuvée Jeff dans le laboratoire pour permettre aux scientifiques d’y gouter. Chien passa les panneaux métalliques de sa tête par la fenêtre pour signifier son retour parmi les vivants, sous les acclamations d’Alyx. 

« On trouvera une solution... » conclut Eli Vance avec son perpétuel optimisme. « Après tout, c’est ce qu’on a toujours fait. »

Tous trinquèrent à l’unisson avec un grand verre de bière. 

A la Terre