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La tulipe et le tartan

Summary:

Mais que fait donc Minerva McGonagall lorsqu'elle n'enseigne pas ? Son animagus sait-il ronronner ?

Notes:

Cette Fanfiction a été écrite dans le cadre du Valentine's Fest organisé par FESTUMSEMPRA. La liste complète des œuvres participantes est disponible sur la collection : https://archiveofourown.org/collections/VALENTIN_FEST

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Prompt:

 

Une citation à insérer :

« Ah ça, oui, il/elle m’aime ! Mais de la manière dont on aime un animal de compagnie. »

À utiliser dans un dialogue ou autre selon la tournure de votre texte. Ponctuation finale libre.

Work Text:

Il y avait depuis des mois une vitre cassée dans la serre de Poudlard. Au fond, cachée derrière les digitales, personne ne s'en apercevrait sûrement avant longtemps. Le professeur McGonagall aurait dû le signaler ou s'occuper elle-même du problème, mais voyez-vous cela aurait eu une conséquence fâcheuse, celle de l'empêcher de pénétrer dans la serre quand bon lui semblait. Minerva avait récemment découvert le pouvoir apaisant des plantes, quand il ne s'agissait pas de mandragores hurlantes bien entendu. Lorsque les parchemins des élèves étaient désespérément médiocres, lorsque les nuits s'entrecoupaient d'insomnies, elle prenait sa forme féline pour se glisser hors du château sans susciter de questions, elle trottait jusqu'à la serre puis sautait par la petite ouverture qui ne laisserait entrer qu'un animal de petite taille. Quel mal cela pourrait-il bien faire de ne pas changer ce carreau ? Laisser le cerveau animal prendre le contrôle, bien plus efficace qu'une camomille après une journée harassante, jamais elle n'aurait laissé personne assister à ça ! Elle reniflait les champifleurs, jouait à faire tinter le muguet à clochettes, et, oh tiens un caillou ! Le chat sautait, donnait des petits coups de pattes, courait après les papillons, le professeur McGonagall s'aérait. C'était exactement ce qu'elle ressentait, une bouffée d'air frais, lorsqu'elle revenait dans ses appartements elle était plus légère. Jamais elle n'aurait admis la nature de ses escapades nocturnes devant quiconque.

 

Et puis un soir, des bruits de pas, le chat se figea puis se faufila derrière le massif le plus proche. Lorsque la personne entra dans la serre, elle ne vit pas les deux petites oreilles et les yeux brillants dans la pénombre qui sortirent de derrière les fleurs. Ce n'était que Pomona Chourave, professeur de botanique et grande maîtresse des lieux. Minerva hésita sur la conduite à tenir, elle n'avait aucune envie d'être découverte, il faudrait expliquer la vitre brisée et ses soirées redeviendraient atrocement rigides. D'un autre côté, Pomona était une vieille amie, peut-être accepterait-elle d'être clémente et d'oublier de réparer l'ouverture ? Non mais à quoi jouait-elle ? Minerva savait bien que Pomona ne prendrait pas le risque que d'autres petits animaux ne viennent abîmer ses chères plantes... Alors elle se fit toute petite et regarda le professeur de botanique prendre soin de son géranium dentu. Pomona lui parlait tout en l'arrosant et caressait de ses gants les pétales qui se laissaient faire sans broncher, Minerva aurait jurer voir certaines fleurs s'approcher pour réclamer leur tour de tendresse. Soudain, McGonagall se sentit un peu voyeuse, elle n'avait rien à faire là, à épier ce moment presque intime. Alors elle recula doucement, pattes après pattes, avec l'intention de repartir par là où elle était entrée. Sauf que...

« COIIIINC »

Elle fit un bond de surprise, fichues jonquilles klaxonnantes, sa queue les avait heurtées ! 

- Qui va là ?

Pomona s'était redressée et s'approchait suspicieuse, baguette pointée, du massif de jonquilles. Minerva décida de montrer patte blanche plutôt que de risquer de subir un maléfice. Le plus innocemment du monde elle sortit de sa cachette avec un miaulement plaintif, destiné à plaider sa cause. L'attitude de Pomona s'assouplit immédiatement et elle rangea sa baguette.

- Mais qu'est-ce que tu fais là toi ? Encore un des élèves qui a laissé traîner son animal de compagnie…

Minerva ne s'étonna pas que son amie n'ait reconnu son animagus, et ça l'arrangeait, difficile d'extorquer à un matou lambda l'endroit par lequel il s'était faufilé ! Après tout, elle n'était qu'un chat de gouttière commun, et...

- Atchoum !

Et Pomona était allergique aux chats, Minerva s'abstenait donc de se transformer devant elle. Pas qu'elle ait l'habitude de traîner partout sous forme féline par ailleurs, une question de dignité. Le professeur de botanique la saisit par la peau du cou, Minerva s'offusqua d'un miaulement outré, mais son amie n'en avait cure. Cette dernière ouvrit la porte de la serre et jeta le chat dehors.

- Désolée mon mignon, mais j'ai à faire ici, et toi et moi dans la même pièce ce n'est pas envisageable.

 

Les semaines qui suivirent, la scène se reproduisit à maintes reprises. Minerva continuait de venir dans cet endroit qu'elle appréciait, et lorsque Chourave l'y trouvait, elle la mettait dehors sans ménagements. Pourtant le chat avait essayé de se faire tour à tour amusant ou mignon, mais rien n'y faisait, même le miaou suppliant avant de se faire sortir. La vérité, c'était que Minerva avait trouvé plus captivant que de courir après un caillou : observer Pomona dans son environnement, chérir ses plantes, même les plus vénéneuses. Elle aurait voulu rester lui tenir compagnie. La solution sensée aurait été d'y aller en tant qu'être humain bien sûr, mais cela aurait impliqué le fait de devoir communiquer et ce n'était pas ce qu'elle recherchait alors. Seulement le calme et la sérénité, et Pomona qui chantonnait en appliquant du baume du Pérou sur les feuilles malades.

 

Un soir elle sauta dans la serre comme à son habitude Pomona était là, assise sur un fauteuil en osier dans un coin. Son amie ne l'avait pas entendue encore, alors elle en profita pour aller silencieusement dire bonjour à la plante à pipaillon en frottant son museau dessus. Puis elle entendit renifler. Est-ce que Pomona pleurait ? A pas feutrés, elle s'approcha. La sorcière regardait dans le vague, les yeux mouillés et s'essuyait le nez avec un mouchoir usagé. Si la situation avait été autre, Minerva aurait tendu un tissu propre à son amie, lui aurait proposé une tasse de thé et aurait essayé de la consoler par des mots. Bien sûr ce n'était pas possible, alors à la place elle fit comme n'importe quel chat, s'approcha et vint se frotter contre la jambe de Pomona, d'un mouvement qu'elle voulut réconfortant. 

Chourave baissa les yeux et vit le petit animal à ses pieds. Elle sourit bien malgré elle en passant une main dans le pelage tigré.

- Encore toi ? Je t'ai dit que j'étais allergique aux…

Minerva ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase, elle avait déjà sauté sur les genoux de son amie et réclamait son attention par de petits coups de tête. Pomona essaya un court instant de protester avant de baisser les armes et de passer une main dans la fourrure du félin en souriant à travers ses larmes.

- Oh de toutes manières j'ai déjà les yeux qui pleurent, alors un peu plus ou un peu moins…

 

Le lendemain matin Minerva, vêtue de sa plus belle chemise de nuit en tartan, se regarda sévèrement dans le miroir. Avait-elle réellement passé la soirée à ronronner sur les genoux de sa collègue ? Mais à quoi pensait-elle par Godric ? Elle avait pâtonné le ventre rebondi de Pomona, pire elle avait trouvé ça agréable ! Et son amie, toute larmoyante et éternuante l'avait grattée derrière les oreilles. Non ces petites virées allaient trop loin et Minerva décida qu'elle ne remettrait plus un coussinet dans la serre. Au petit-déjeuner elle sourit à Pomona avec toute la distance qu'elle savait si bien imposer, et sa collègue lui répondit avec chaleur. Les deux femmes se connaissaient depuis l'enfance, elles s'appréciaient, prenaient parfois le thé ensemble en corrigeant des copies. Pomona Chourave aurait probablement pu être une amie proche, si Minerva l'avait laissée. Mais la professeur de métamorphoses trouvait depuis quelques temps rassurant de garder une distance de sécurité avec le reste du monde.

- Avez-vous bien dormi Minerva ? demanda poliment Pomona en beurrant son crumpet.

- Oui merci, et vous ? répondit Minerva d'un ton plus guindé qu'elle ne l'aurait voulu.

- La soirée a été difficile... J'ai eu une mauvaise nouvelle hier. Mais ça va un peu mieux ce matin.

- Oh, je suis désolée d'apprendre que vous avez des soucis. Est-ce grave ?

- Mon neveu a eu un mauvais accident de quidditch, mais il a été sorti d'affaire pendant la nuit. Au fait Minerva, connaissez-vous un remède contre les allergies aux poils de chats ?

McGonagall se raidit.

- Eh bien, il faudrait poser la question à Poppy il me semble. Mais contrairement à la croyance populaire, ce n'est pas aux poils mais à la salive des chats que les gens sont allergiques. Ne pas se tromper de potion.

Quelle était cette question ? Etait-ce innocent ou la manière de Pomona de dire à sa collègue qu'elle avait fini par la reconnaître. Comme il n'y avait pas de moyen discret de le découvrir, Minerva se contenta de s'engager dans une conversation monotone avec Flitwick à sa gauche.

 

- Des ailes de chauves-souris ? De combien en avez-vous besoin ? demanda Rogue intrigué.

Ca n'avait rien d'inhabituel que ses collègues viennent lui demander des ingrédients de potions, mais celui-ci ne faisait pas partie de beaucoup de recettes, et McGonagall avait cet air un peu gêné, et ça, ça sortait franchement de l'ordinaire. Il regardait les mains de sa collègue se tordre et savait qu'il n'aurait pas dû poser de questions, c'était un simple service. Mais il était curieux et il détenait l'avantage. Il n'y avait pas tellement d'occasion de s'amuser pour le maître des potions.

- Il m'en faudrait plusieurs, et j'en aurai probablement besoin d'autres plus tard.

- Voulez-vous que je vous prépare directement la potion ?

- Non ce ne sera pas nécessaire Severus, je suis tout à fait capable.

Il haussa un sourcil.

- Vous ne prévoyez rien d'illégal Minerva ? Vous savez que les ailes de chauve-souris sont un produit contrôlé, elles entrent dans la composition de potions dangereuses…

- Oh par Merlin, je souhaite juste faire une potion qui empêche les chats de produire un allergène ! répondit Minerva excédée. Donnez-moi ces ailes de chauve-souris et qu'on n'en parle plus !

Severus s'exécuta et regarda partir la sorcière avec un petit sourire inquisiteur. Pomfresh était venue pas plus tard que la veille lui commander une potion contre les allergies à la salive de chat. Quelque chose se tramait et ça promettait d'être distrayant.

 

Minerva fulminait en préparant sa potion, ce fichu Rogue fourrait toujours son nez là où on ne le voulait pas. Il avait pris un malin plaisir à lui faire avouer le but de sa visite, la prochaine fois elle irait acheter ses ailes de chauve-souris en magasin et puis c'était tout. Elle maugréait contre elle-même également, à quoi jouait-elle ? Voilà des années qu'elle s'était promis de se tenir à distance des relations. Et pourtant elle était là à ajouter de la poudre d'armoise dans le mélange orangé, et pour quelle finalité ? Sentir la main de Pomona se promener dans sa fourrure tigrée ? Ne s'était-elle pas promis trois jours avant de mettre fin à ce manège ?

Pourtant elle était retournée dans la serre depuis l'autre soir, et le professeur de botanique ne l'avait plus mise dehors, elle semblait apprécier elle aussi ces moments, même si ça la mettait dans un état déplorable. Minerva pouvait à peine l'admettre, mais peu lui importait que Pomona soit toute reniflante et éternuante, voilà longtemps qu'elle ne s'était sentie aussi apaisée que lorsque sa collègue lui racontait sa journée en lui grattant le ventre. Plus depuis Elphinstone.

 

Minerva McGonagall avait eu deux relations dans sa vie, c'était peu, mais elle n'avait jamais été femme à s'enticher du premier venu. Elle avait besoin de faire pleinement confiance avant de tomber amoureuse, et était également d'un naturel méfiant. Il y avait eu Dougal d'abord, un moldu écossais, ils avaient passé plusieurs étés à apprendre à se connaître avant qu'il n'ose l'inviter à sortir. Dans la grange des McGregor ils s'étaient embrassés, elle avait aimé cette proximité, il était doux et rassurant. Il avait émis quelques fois l'idée d'aller plus loin, mais Minerva ne se sentait pas à l'aise avec ça, elle aimait la tendresse avec laquelle la tenait contre lui, et ça lui suffisait. Un jour, Dougal lui avait demandé de l'épouser et Minerva avait refusé. A ses parents elle invoqua le fait d'être sorcière et le secret magique. Au fond elle savait qu'une fois mariés elle ne pourrait lui refuser ce qu'on appelait "le devoir conjugal", et elle savait déjà qu'elle n'avait pas envie de ça. Elle ne voulait pas le rendre malheureux, alors elle pleura beaucoup mais quitta l'Ecosse et se plongea dans son travail au ministère, pour oublier que le refuge des bras de Dougal lui manquait.

C'est là qu'elle avait rencontré Elphinstone, son chef au département de la justice magique. Ils se portaient un grand respect mutuel et devinrent bons amis. Ils travaillaient efficacement ensemble et ne manquaient jamais de sujets de conversation lors des déjeuners qu'ils prenaient sur le pouce au bureau. A la fin de leur collaboration qui avait durée deux ans, ils avaient pris l'habitude de partager un dîner au pub avant de rentrer dans la solitude des leurs maisons respectives. Elphinstone faisait partie de ces gens qui savaient écouter, et il aimait particulièrement laisser parler Minerva. Avec lui, elle avait appris à laisser tomber les barrières et à se confier, Elphinstone la connaissait mieux que personne. Lorsque, très galamment, plusieurs années plus tard il osa la demander en mariage, Minerva refusa, encore une fois. Et pour les mêmes raisons. Elle était désormais professeur à Poudlard et il venait lui rendre visite régulièrement à Pré au Lard. Ils n'avaient jamais parlé d'amour, et Minerva fut surprise, et un peu triste à l'idée de devoir abandonner cette amitié qui lui était chère. Mais lorsqu'il n'abandonna pas et continua de lui proposer des promenades en forêt, sans jamais faire plus que de lui prendre la main avec affection et l'observer plein d'admiration, elle se prit à reconsidérer. Elphinstone savait la douleur qu'avait causé la rupture avec Dougal, et il fut très clair sur le fait que leur mariage n'avait à être que ce qu'ils voulaient qu'il soit. Elphinstone serait très heureux de ce que Minerva avait à lui offrir, des longues discussions passionnantes, et le bonheur d'être à deux. De fait, leurs quelques années de mariage furent des plus heureuses. Mais maintenant qu'il était décédé, les souvenirs des soirées au coin du feu à lire à haute voix des livres qui leur plaisaient tous les deux sous une confortable couverture en tartan, la sensation encore toute chaude du bras d'Elphinstone qui la tenait affectueusement contre lui, tout cela était bien douloureux. Après ça, Minerva était retournée vivre dans ses appartements à Poudlard et s'était jurée une vie de célibat. Plus jamais. Jusqu'à ces soirées dans la serre...

 

Les semaines passèrent toutes semblables. Des cours à des élèves turbulents, des retenues données, Minerva de plus en plus fermée à la table des professeurs, Rogue qui cherchait la vérité en lançant de petites allusions gênantes en sous-main, Pomona rayonnante comme toujours, et Albus qui lançait des perches lors de leurs petites réunions. Il se passait quelque chose, mais personne n'arrivait à savoir quoi exactement. Deux fois par semaine Minerva retrouvait le directeur dans son bureau pour régler quelques affaires courantes de l'école, et Albus était certes discret mais observateur. A vrai dire, il y avait peu de gens à qui il avait confié ses propres secrets et Minerva en faisait partie, ils se faisaient toute confiance. Mais Minerva ne souhaitait partager ses états d'âmes actuels avec personne et Albus respecta. Ces parenthèses de tendresse n'était qu'à elle. Et à Pomona, même si cette dernière n'avait pas toutes les données.

Et puis bien sûr il y avait les soirs. Maintenant que les allergies de Pomona étaient endiguées, Minerva lui découvrait une vraie affection pour les chats. Son amie parlait pour deux, pendant que Minerva la regardait, confortablement installée sur un coussin, Pomona s'épanchait et tout y passait, de Rogue qui ne cessait de lui piller sa belladone, aux élèves qu'elle avait vus chercher des substances illicites dans ses pots. Elle était passionnée par ses plantes et ne supportait pas qu'on ne les respecte pas, on aurait pu jurer voir un sourire s'esquisser sur la bouche du chat. Si les chats avaient su sourire. Et Minerva l'écoutait décrire les vertus de ses plantes avec amour. Pomona avait également un parterre de fleurs sans propriété magique aucune, qu'elle cultivait juste pour le plaisir. Parfois elle prenait le chat dans ses bras et lui faisait visiter la serre.

- Et là, ce sont mes tulipes blanches, mes petites préférées. Les sorciers les méprisent car elles sont purement moldues disent-ils. Comme si ce qui venait de la terre pouvait être moldu ou sorcier ! Elles symbolisent l'amour. Mais pas un amour aussi banal que celui des roses rouges, bien qu'elles soient très belles aussi ne te méprends pas. Non, les tulipes blanches sont tellement plus délicates, elles représentent cet amour chaste et idéalisé, si sincère…

Pomona semblait perdue dans ses pensées, dans ses bras le chat leva la tête et voulut lui donner une marque d'affection, il lui mordilla l'oreille. Pomona rit et l'embrassa.

- Tu as raison, assez avec mes plantes pour ce soir. J'ai ramené mon tricot si tu veux me tenir compagnie.

Pomona s'installa dans son fauteuil en osier et laissa le chat jouer avec ses pelotes. Lorsqu'il fut fatigué, il vint s'installer sur les genoux de sa nouvelle maîtresse, et comme chaque fois se mit à ronronner lorsqu'elle lui passait la main derrière les oreilles.

 

Le dimanche qui suivit, Minerva ouvrit les yeux avec un sentiment étrange. Avait-elle vraiment rêvé de Pomona qui venait la rejoindre dans ses appartements après le dîner ? Elle se souvenait de la sensation agréable de sa main qui serrait la sienne alors qu'elle prenait place sur le canapé juste à côté d'elle. Et puis elle s'était réveillée avec le coeur qui battait vite. Maintenant elle faisait les cent pas dans son bureau. Fallait-il avouer à Pomona que son ami à quatre pattes c'était elle ? Et si elle réagissait mal ? Elle aurait le droit après tout, Minerva n'avait pas vraiment été honnête. Ou alors elle ne disait rien et ne risquait pas de gâcher la routine qui s'était installée. Mais il fallait reconnaître que ce n'était peut-être plus tout à fait suffisant... Minerva McGonagall n'avait jamais été rejetée, elle n'était pas sûre d'être capable de prendre ce risque. 

- Ah ça, oui, elle maime ! pensa-t-elle, mais de la manière dont on aime un animal de compagnie... Qu'en sera-t-il ensuite ?

Elle en était là à préparer ses mots, à imaginer les réactions possibles de Pomona, lorsqu'elle fut dérangée par un cliquetis sur la fenêtre. Une petite chouette effraie avec sa tête en forme de coeur. Une tulipe blanche et un message étaient attachés à sa patte, Minerva les défit avec précautions en essayant de juguler le tremblement de ses mains. La nervosité, jusque là, n'avait jamais fait partie de son caractère. Elle ouvrit le message doucement et lu : 

 

« Et si nous passions la soirée dans ton bureau pour une fois ?

 

Pomona »

 

Le visage de Minerva s'éclaira comme il ne s'était pas éclairé depuis de longues années. Elle s'empressa d'attraper une plume et de renvoyer par retour de hibou : 

 

« Neuf heures. Peut-être pourras-tu en profiter pour exercer également ta magie sur mon ficus qui se dessèche...

 

Minerva »

 

La chouette revint à peine cinq minutes plus tard.

 

« Je m'en occupe, tu n'as jamais eu la main verte. J'amène mon terreau pour lui et une bouteille de vin des elfes pour nous. A ce soir. »