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Would you be my date

Summary:

Après sa rupture et en tant que meilleur ami, Aesop avait pour devoir de remonter le moral d'Eli.

Toutefois, les choses ne se déroulèrent pas exactement comme prévu et à la grande surprise d'Aesop, cela n'était peut être pas pour le mal.

Notes:

Work Text:

Ils avaient toujours été ensemble.

 

Ils se sont rencontrés pour la première fois à l'école primaire. Depuis tout petit, Aesop était déjà du genre solitaire mais la personnalité brillante d'Eli réussit à briser le mur autour du garçon et c'est ainsi qu'ils commencèrent à jouer l'un avec l'autre et à devenir amis. 

 

Leur lien n'a fait que se renforcer avec le temps et lorsqu'ils ont été admis dans le même collège, tout le monde connaissait le duo. On ne voyait jamais Eli sans Aesop, ni Aesop sans Eli. Les deux garçons étaient toujours collés l'un à l'autre, ils avaient quelques autres amis mais personne ne pouvait nier le fait qu'ils étaient inséparables. 

 

Cependant, les choses ont soudainement pris une autre tournure pour eux lorsqu'ils sont entrés au lycée. Leurs esprits et leurs cœurs n'étaient plus les mêmes. Cela ne pouvait pas être vu à l'œil nu mais cela pouvait être ressenti. Ils ne le réalisaient peut-être pas encore, mais leur amitié avait changé d'une manière ou d'une autre, et cela avait surtout un impact sur Aesop. 

 

Eli commença à sortir avec une fille. 

 

Elle s'appelait Gertrude et était l'une des plus jolies filles de l'école, il n'était donc pas surprenant qu'un aussi bel homme qu'Eli sorte avec elle. Tous deux semblaient faits l'un pour l'autre et Aesop ne pouvait que rester là et souhaiter que son meilleur ami soit heureux avec celle qu'il aime. 

 

Pendant ces quelques années au lycée, Eli et Aesop se sont un peu éloignés. Mais encore une fois, ce n'était pas si visible. 

 

Eli passait simplement plus de temps avec sa petite amie tandis qu'Aesop était soit en train de traîner avec leurs autres amis, soit occupé à étudier pour entrer dans le cursus qu'il voulait pour l'université. Ils se parlaient toujours par SMS ou par téléphone, étudiaient parfois ensemble pour un examen et c'était les moments qu'Aesop appréciait le plus, même s'il ne voulait pas l'admettre, même s'il souffrait en même temps. 

 

Et puis, ils ont obtenu leur diplôme et ont été admis dans la même université et dans le même dortoir et la même chambre. Tous deux se sentaient très heureux et Eli serra même étroitement l'autre en raison du flux d'émotions positives, Aesop se souvenait encore à quel point il avait rougi à ce moment-là mais il avait heureusement convaincu le brunet que c'était simplement parce que le temps était un peu chaud.

 

Cependant, Gertrude était là aussi, bien sûr. 

 

"Tu veux traîner avec Naib et les autres plus tard ?"

 

"Ah-! Désolé 'Sop, j'ai déjà promis à Gertrude que j'irai avec elle dans un certain magasin!"

 

"Mhm, je comprends, ne t'inquiète pas. On peut toujours faire ça un autre jour."

 

"Tu es le meilleur 'Sop !" dit-il avec un sourire éclatant. 

 

Aesop marchait à côté de lui avec un léger sourire. Bien sûr, Eli n'avait pas de temps pour lui ni pour leurs amis. Ce n'est pas comme s'il était jaloux mais... 

 

Peut-être qu'il ressentait une certaine détresse. 

 

"Quelque chose ne va pas, Eli ? Tu n'arrêtes pas de jouer avec ta nourriture."

 

Le brun écarquilla les yeux pendant une seconde, ignorant probablement qu'il était en train de divaguer depuis le début. L'homme semblait un peu préoccupé et il se contentait de bouger sa fourchette de temps en temps pour ne pas rester immobile. 

 

"Ah, Aesop. Désolé."

 

"Tu n'as aucune raison de t'excuser auprès de moi", à part toutes ces fois où il faisait faire son cœur battre la chamade peut-être. "Tu peux me parler si quelque chose te tracasse, ne sommes-nous pas amis d'enfance?" 

 

Amis. Ce mot sonnait encore plus dégoûtant sortant de ses lèvres. 

 

Eli garda le silence un moment, fronçant légèrement les sourcils avant de soupirer et de poser sa fourchette. 

 

"J'ai rompu avec Gertrude."

 

Maintenant Aesop était celui qui était silencieux. Eli... avait rompu avec elle?

 

"Puis-je... demander pourquoi ? "

 

"On a juste réalisé qu'on était mieux en tant qu'amis, on est en bons termes maintenant."

 

"Je vois... Eh bien, tant que vous êtes tous les deux d'accord avec ça, je suppose que tout va bien. Je suis sûr que tu trouveras la bonne personne un jour." 

 

"Merci, 'Sop."

 

L'atmosphère tendue disparut finalement après cette discussion et ils mangèrent en paix tout en échangeant de petits bavardages. Après avoir terminé, les yeux gris d'Aesop errèrent de son assiette au visage de l'autre et il fut surpris de voir qu'Eli le regardait également droit dans les yeux. 

 

"Y a-t-il quelque chose sur mon visage?"

 

"Mhm. Je pensais juste... Je suis heureux de t'avoir à mes côtés, Aesop."

 

Quoi encore? Pourquoi lui faisait-il ça? Aesop se mordit la lèvre inférieure de frustration. C'était toujours la même chose. Il essayait tant bien que mal de réfréner ses sentiments et de rester dans son rôle de meilleur ami d'Eli, mais c'était vraiment difficile de le faire quand l'homme le regardait comme ça et prononçait de tels mots. C'était trop. 

 

"Aesop?"

 

"Désolé, j'ai soudainement un léger mal de tête. Tu peux t'occuper de la vaisselle ce soir, je prendrai ton tour un autre jour."

 

"Ah bien sûr, je crois qu'il y a des médicaments dans le tiroir. Laisse-moi m'en occuper et va te reposer", dit-il avec un sourire.

 

"Merci."

 

Eli acquiesça et Aesop se leva de sa chaise pour aller dans sa chambre, il ne vérifia pas le tiroir comme le brun lui avait dit cependant. Il n'avait même pas mal à la tête. Il avait juste besoin de sortir de là. Il se sentait seulement comme une loque à cet instant. Son cœur souffrait. 

 

Eli était parfait. Il avait des défauts comme tout le monde, mais aux yeux d'Aesop, il n'y avait rien à changer. Il l'aimait tellement. Il l'aimait tellement qu'il voulait le crier et tout laisser sortir mais il ne pouvait pas. 

 

Après tout, il était son meilleur ami.

 

Heureusement, après cette nuit, Eli ne l'a pas trop questionné. C'était presque un miracle car l'autre avait tendance à être trop soucieux. Peut-être qu'il sentait que Aesop avait besoin d'espace. Il avait une sorte de sixième sens pour ces choses et c'était assez effrayant parfois. 

 

Quoi qu'il en soit, un certain temps passa et la gêne entre eux disparut également. 

 

“Hey ‘Sop!”

 

Les yeux gris du mâle quittèrent les feuilles éparpillées sur son bureau pour regarder son ami aux yeux bleus. Celui-ci s’appuyait sur le bord de son bureau et arborait un grand sourire. En temps normal, Aesop apprécierait la vue de l’expression heureuse d’Eli mais cette fois, il avait un drôle de mauvais pressentiment. 

 

“Qu’y a-t-il?”

 

“On organise une soirée aujourd’hui avec des filles d’autres départements, ça te dit de venir?”

 

Une soirée… Le genre d’événement pour essayer de se trouver un petit-ami ou une petite-amie, un coup d’un soir dans le pire des cas. 

 

“Je ne sais pas, tu sais que ce n’est pas trop ma tasse de thé.”

 

“Haa! Tu as besoin de faire plus de rencontres Aesop! Tu pourrais te faire de nouveaux amis et puis je serais là aussi! Au moins une heure, on partira après si tu te sens mal à l’aise!”

 

Eli le regardait avec tellement d’espoir qu’il était difficile pour lui de refuser. Une heure devrait aller, il resterait simplement dans un coin sur son téléphone pendant que le brun s’occuperait des conversations. 

 

“C’est d’accord…”

 

“Tu es le meilleur, ‘Sop! Je t’adore!” s’exclama-t-il. 

 

Le cœur du mâle rata un battement à ces mots et cela fut suivi de son visage s’enflammant lorsque Eli se pencha soudainement pour l’enlacer. Il hésita un moment avant de lui rendre son étreinte, son esprit se détendant en sentant l’eau de cologne embaumer ses narines. Il savait que les paroles d’Eli ne voulaient probablement pas dire grand chose mais tout de suite, il pouvait bien se permettre de profiter de la douceur de ce contact. 

 

Et donc, la nuit arriva et Eli emmena Aesop dans ce qui semblait être un karaoké. Ils entrèrent ensuite dans une salle où il ne reconnut aucun visage mais vu le nombre de personnes déjà présentes, il estima qu’ils étaient sûrement les derniers attendus. La musique était assez forte et certains avaient déjà commencé à boire et à chanter. 

 

Papillon social qu’il était, Eli se mêla facilement dans la masse tandis que Aesop prit un siège à côté de lui et sortit son téléphone pour regarder peu importe ce qui pouvait être sur instagram. À force de faire défiler son fil d’actualité, il remarqua qu’une heure s’était déjà écoulée sans qu’il ne s’en rende compte. 

 

Il éteignit l’écran de son smartphone et se redressa, zieutant la salle à la recherche d’Eli. Ses yeux se posèrent alors sur la silhouette familière qui était assise à son opposé ainsi qu’une autre qui ne l’était pas mais le fait que l’inconnue était en train de se coller au brun l’irritait légèrement. Pourquoi est-ce que Eli ne la repoussait pas? Puis soudain, il se passa quelque chose qui cessa le train de ses pensées, un choc mental. 

 

Cette fille assez entreprenante s’était brusquement collée à Eli pour l’embrasser. 

 

C’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase pour Aesop. Il se leva d’un coup, ne se souciant pas du fait d’attirer l’attention, et quitta la pièce. Il sortit également du bâtiment et commença à marcher sans trop savoir où aller. Ce ne fut qu’après une dizaine de minutes qu’il s’aperçut qu’il ne savait pas où il était et qu’il commençait à pleuvoir. 

 

Quelques gouttes se transformèrent alors en averse et il fut rapidement trempé jusqu’aux os. Mais il s’en fichait. Tout ce qui était empreint dans son esprit était cette scène d’Eli en train d’embrasser quelqu’un d’autre. Aesop n’était pas idiot, il se doutait que c’était sûrement à sens unique et que cette personne avait peut-être juste trop bu. Mais il y avait aussi la possibilité que ça ne le soit pas et c’était pour cette raison qu’il avait fui. 

 

Il ne voulait pas voir ce qui arriverait ensuite et la réaction d’Eli. 

 

Pour être honnête, il en avait assez. 

 

Il en avait marre de ces sentiments, de cet attachement au brun. Il avait essayé de se distancer mais Eli arrivait toujours d’une manière ou d’une autre à s’incruster dans son cœur et semer le trouble. Toutes ces fois où il l’appelait par son nom, lui souriait…

 

“Ae…sop-!”

 

Ah, est-ce qu’il était finalement devenu fou? Il n’était pas tout à fait sûr à cause du bruit causé par la pluie mais il aurait presque cru que Eli venait de l’appeler. 

 

“Aesop!”

 

Cette fois, c’était plus clair et net. Le jeune homme se retourna et écarquilla les yeux lorsqu’il fut accueilli par la vision du brun courant vers lui. 

 

“E…li-”

 

“Aesop! Pourquoi es-tu parti aussi subitement!?”

 

Le brun ne lui laissa pas le temps de répondre et plaça son manteau au-dessus de sa tête pour le couvrir de la pluie. Ha. Il l’avait énervé et Eli lui donna même son manteau. Il ne faisait vraiment que lui causer des ennuis. 

 

“Pardon.”

 

“Tu t’excuseras plus tard, allons nous abriter de la pluie pour le moment!”

 

Eli attrapa le poignet d’Aesop mais ce dernier ne bougea pas d’un pouce. 

 

“Pourquoi es-tu ici? Ne devrais-tu pas y retourner? J’allais simplement retourner au dortoir car j’étais fatigué et je pouvais me débrouiller seul.”

 

Aesop regardait le sol pendant tout ce temps, il avait peur de lever les yeux et voir le mécontentement d’Eli dirigé vers lui. Cependant, les mains du brun se posant sur ses épaules attirèrent son attention vers celui aux yeux bleus. Contre toute attente, Eli n’avait pas l’air en colère, au contraire, il semblait préoccupé et même… blessé?

 

“Aesop, je te connais depuis des années, je sais que quelque chose te dérange ces derniers temps. On peut en parler si tu le souhaites mais pourrait-on aller ailleurs d’abord ou bien on risque d’attraper froid.”

 

Il savait que quelque chose n’allait pas. Ce n’était rien de surprenant mais comment réagirait-il en apprenant la raison de son comportement? Il approchait une impasse. Il savait que Eli ne lâcherait pas l’affaire jusqu’à ce qu’il lui dise ce qui le tracasse. Peut-être… Peut-être que tout ceci était une mise en scène. Peut-être que c’était un signe pour lui dire de lâcher prise. 

 

“Aesop?-”

 

Le mâle aux yeux gris avança alors d’un pas et attrapa le visage du brun entre ses mains humides puis de se mettre légèrement sur la pointe de ses pieds et embrasser l’autre homme. Il s’excuserait encore une fois plus tard mais juste pour cette fois, si on pouvait lui pardonner cet acte d’égoïsme pour convier ses sentiments. 

 

Leur baiser ne dura qu’un seul instant mais c’était tout ce dont il avait besoin. Leurs lèvres se séparèrent alors mais Aesop ne s’éloigna pas encore, tenant toujours le visage d’Eli à quelques centimètres du sien. 

 

“Tu es la cause de mes problèmes, Clark.”

 

“Aesop- Je… Pardon de ne pas avoir réalisé plus tôt.”

 

“Je suppose que c’est une bonne chose si tu ne l’as pas remarqué.”

 

“Depuis quand…?”

 

“Peut-être… le collège?” dit-il en laissant échapper un faible rire. “Enfin, je pense que je me sens plus libre maintenant. Désolé de t’avoir causé du souci, tu peux oublier tout cela.”

 

Aesop s’apprêta à retirer ses mains mais Eli passa alors un bras derrière sa taille et attrapa l’une de ses mains dans la sienne.

 

“Comment peux-tu dire ça!?”

 

“Eli-?”

 

“Tu me déclares tes sentiments et tu veux que j’oublie?!”

 

“Tu ne ressens pas la même chose, ça ne sert à rien que tu-”

 

“Qui a dit ça…”

 

Aesop vit sa vision s’assombrir mais cela n’était dû qu’au fait que Eli s’était approché de lui pour l’embrasser de nouveau. Qu’est-ce que cela voulait dire? Le prenait-il en pitié pour ne pas blesser ses sentiments? Aesop souhaitait le repousser mais Eli le serra encore plus fort dans ses bras et pressa encore plus ses lèvres contre les siennes. 

 

Même lorsqu’il s’écarta pour reprendre son souffle, cela ne dura que quelques secondes avant que sa bouche ne rencontre la sienne une nouvelle fois. Les deux hommes s’embrassèrent sous la pluie, encore et encore, changeant d’angles et explorant la bouche de l’autre avec passion. 

 

Puis Aesop trouva enfin la force pour faire reculer Eli. 

 

“Eli- Je ne peux plus respirer-”

 

Le brun se pencha pour l’embrasser une dernière fois malgré tout, plus doucement, tenant son visage avec tendresse. 

 

“Pardon, je me suis laissé emporter."

 

Eli l’enlaça et posa son visage dans le creux du cou d’Aesop. 

 

“Non… Ce n’est pas grave…”

 

“Aesop, je suis désolé pour tout ce que tu as traversé à cause de moi mais- La vérité c’est que… Je t’aime aussi.”

 

Il…?

 

Aesop glissa ses mains dans le dos d’Eli et agrippa son pull. 

 

“Quoi- Ce n’est pas une blague j’espère…?”

 

“Hey, c’est méchant.” répondit-il en gloussant. “Mais ce n’en est pas une. C’est vraiment le cas… Et je pense que cela fait plusieurs années.”

 

“Comment? Tu sortais avec Gertrude il y a encore peu.”

 

“Je sais. Il y a une chose que je ne t’ai pas dit cependant, Gertrude… C’est elle qui m’a quitté en réalité. Elle a dit… Elle m’a dit qu’elle m’appréciait beaucoup mais qu’elle sentait que quelqu’un d’autre était dans mon cœur. Ce n’est que récemment que j’ai compris de qui elle parlait et je sais que cela peut sembler dur à croire mais…”

 

“Eli…”

 

“Aesop, je t’aime vraiment. Pas seulement comme un ami d’enfance mais plus que ça. Tu peux douter de moi mais je ferai tout pour gagner ta confiance et te montrer que mes sentiments sont sincères.”

 

“Eli, je te crois alors est-ce que tu pourrais me lâcher…?”

 

Le brun hésita un instant mais accorda sa requête et retira ses bras. Cependant, il sentit une soudaine pression sur son visage et ses lèvres rencontrèrent celles d’Aesop encore. Eli écarquilla les yeux mais lui rendit son baiser, sentant l’autre mâle former un sourire. Néanmoins il s’écarta brusquement et tourna son visage dans l’autre sens pour éternuer et cassant toute l’ambiance qui venait de se construire. Aesop ouvrit grand les yeux mais il fut rapide à éclater de rire face à la situation et rendit son manteau à Eli. 

 

“P-Pardon…”

 

“Quelle idée de rester sous la pluie sans te couvrir.”

 

“C’est toi qui dit ça…” 

 

Les deux hommes échangèrent un rire et Aesop attrapa la main d’Eli pour entrelacer ses doigts avec les siens. 

 

“Rentrons ensemble.”