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Il était une fois... Comme il était autrefois

Summary:

Dans le paisible Royaume d'Albion, la famille Royale des Duxbury et leurs trois Princesses, vont devoir affronter un terrible danger inattendu... Au milieu de la terreur et de la bataille, l'amour naissant entre la Princesse Aélis Duxbury et le Prince Draco Dragonline va être mis à rude épreuve...

Work Text:

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'Every day, every hour, this very minute, perhaps, dark forces attempt to penetrate this castle's walls.

But in the end, their greatest weapon... Is you.'

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(Pas de lecteur, pas de Bêta, pardon pour les nombreuses fautes restantes.)

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Il était une fois, dans le paisible Royaume d'Albion, un Roi et une Reine qui élevèrent ensemble leurs trois magnifiques filles, que le peuple aimait entièrement.

L'aîné se prénommait Aélis Duxbury, elle avait la vingtaine passée, et ses longs cheveux noir de jais étaient sempiternellement coiffés en une longue tresse qui bougeait dans son dos, au rythme de ses pas. Elle portait une belle robe de soie aussi bleue que la surface des océans bleutés. Ses yeux sombres cachaient son émerveillement face au Monde.

La cadette répondait au doux nom de Célia, âgée de dix-huit printemps, elle avait les cheveux moins sombres que son aîné, mais d'une jolie couleur chocolat, tout comme les iris de ses yeux pétillants de malice. Apprêtée d'un ensemble vert émeraude, elle suivait sa grande sœur comme une ombre.

Et la benjamine, Lucy, n'avait pas encore quinze ans. Les cheveux courts et couleur miel, elle resplendissait dans sa robe rose pâle.

Le Roi et la Reine Duxbury régnaient avec justesse et bonté, des qualités qu'ils inculquaient à leurs enfants, les prétendantes au trône.

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Au milieu de cette famille Royale, il y avait ici un personnage masculin. Il répondait au nom de Draco, en hommage à l’emblème de sa propre famille Royale, les Dragonline. Il avait les yeux aussi bleus que le plus bleu des ciels, et les cheveux aussi blanc que le blanc pure des nuages. Du même âge qu'Aélis, il était éperdument amoureux d'elle, sans toutefois le lui avouer. Sa famille vivait à plusieurs kilomètres à l'Est d'Albion, mais il restait très souvent chez les Duxbury pour les aider à rallier les autres Royaumes au leur. En plus d'être un maître dans l'art de la négociation, Draco n'hésitait pas à donner un coup de main au château lorsque le besoin s'en faisait ressentir.

De fait, Aélis croisait très souvent le beau jeune homme dans les couloirs de pierres clairs de sa bâtisse, pour son plus grand bonheur.

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Notre histoire commence un jour ensoleillé, en début d'après-midi, après un banquet Royal. La famille accueillit le peuple dans leur humble château pour fêter les 250 ans des générations des Duxbury. Pour ce faire, les Princesses revêtirent leurs plus beaux attraits et elles devaient monter les hauts escaliers en colimaçon recouverts de tapis en velours rouge. Comme la chaire des Églises, cet immense balcon donnait une vue impeccable sur toute la grande salle du Palais. En bas des marches de pierres, le Roi et la Reine sourirent à leurs enfants tout en leurs disant que, en haut, un trésor les y attendait.

Draco lui-même sourit aux Princesses avant de les laisser grimper le haut escalier. Elles relevèrent minutieusement leurs pans de robe pour ne pas trébucher sur le revêtement écarlate.

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Il fallut quelques longues minutes pour arriver tout en haut, en se tenant aux rambardes de bois où, tous les trois mètres, trônait fièrement une énorme cloche en bronze, qui attendait d'être sonnée un jour funeste. Une fois au sommet de cette chaire géante, les trois Princesses trouvèrent effectivement trois coffres ornés de pierres précieuses, posés sur le sol de velours rouge. Sur chacun des écrins étaient gravés en lettres d'or le nom de chacune des Princesses.

L'aîné, Aélis, découvrit à l'intérieur, une splendide rose blanche, perlée de rosée éternelle. Une fleur immortelle. Comme l'amour que portait pour elle l’expéditeur de ce présent.

La cadette, Célia, trouva des bijoux d'émeraudes par dizaine. Des parures resplendissantes et scintillantes.

La benjamine, Lucy, attrapa doucement la belle dague en argent, dans son fourreau de velours noir. Une ceinture de cuir lui permit de nouer le poignard autour de sa fine taille.

Les trois filles se relevèrent ensemble pour se diriger vers le bord du balcon, protégé par une épaisse rambarde de fer. Malgré la sécurité évidente, Aélis sentit un vertige étrange s'emparer d'elle lorsqu'elle vit le sol, trente mètres plus bas sous ses pieds. Cependant, comme ses sœurs, elle fit de grands signes de la main à la famille et au peuple au milieu du Hall, pour les remercier de leurs présents.

Ensemble, ils applaudirent les trois Princesses, qui sourirent avec joie.

Aélis pensa aux cadeaux. Ses parents, le Roi et la Reine, n'avaient sûrement pas commandé ces présents. Alors, qui ?

L'aîné avait sa petite idée.

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Les trois Princesses découvrirent une étrange porte secrète dans leurs dos. Taillée dans la pierre sombre du château, elles décidèrent de pousser l'épais et lourd battant en bois. Une forte odeur de renfermé et d'humidité les fit reculer de concert. Malgré tout, Célia et Lucy, les deux plus intrépides, passèrent l'ouverture pour arriver dans une minuscule pièce sombre, éclairée seulement par des torches magiques et immortelles sur les murs. Un curieux coffre de bois, ressemblant horriblement à un cercueil, était posé dans un angle de la pièce. Par le faible halo de lumière, Célia et Lucy découvrirent derechef une nouvelle minuscule ouverture, en pierre, taillée dans le mur, sur leur droite. Sans porte, elles pouvaient clairement distinguer de petits escaliers en colimaçon donnant Dieu sait où.

Aventurières, les deux Princesses étaient bien décidées à percer ce mystère, malgré les complaintes de l'aîné. Elle ne put retenir ses sœurs qui, dans un élan de curiosité, coururent vers l'autre porte.

Aélis se retrouva donc seule, au milieu de la première salle, meublée simplement de l'étrange cercueil en bois.

Lorsque, soudain, elle entendit un bruit.

Un bruit sourd.

Camouflé.

Cela provenait de la pièce elle-même. Tremblante, elle tendit l'oreille pour, enfin, comprendre, que le bruit en question n'était, en réalité, qu'un simple 'toc toc', comme si une personne cognait à une porte de bois. Mais ce n'était pas contre la porte en bois que la personne imaginaire tambourinait avidement. Non, le son venait de l'intérieur du cercueil et quelque chose cognait contre le coffre.

Pétrifiée, Aélis hurla en direction des petits escaliers que ses sœurs venaient de prendre. Elle hurlait leurs noms pour les faire revenir. Plus les minutes passaient et plus Aélis paniquait.

Les 'toc toc' empiraient et Aélis hurlait de plus en plus fort les prénoms de Célia et Lucy pour couvrir ce bruit angoissant. Lorsque, n'y tenant plus, elle quitta la pièce sombre et descendit les escaliers quatre à quatre, manquant de trébucher plusieurs fois sur le velours rouge. Arrivée à la seconde cloche de bronze, elle attrapa la corde de sa main gauche tremblante pour frénétiquement bouger le battant et sonner l'alerte.

Au milieu du tintamarre de la cloche, elle hurla : 'À L'AIDE ! À L'AIDE ! À L'AIDE !'

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Quelques minutes plus tard, le Roi et la Reine, flanqués de trois Gardes et de Draco, grimpèrent les marches de la chaire aussi vite que possible pour arriver devant une Aélis terrorisée. Elle expliqua, du mieux possible, ce qu'il venait de se produire et les Gardes armèrent leurs bras en se dirigeant vers la porte secrète, pour ensuite prendre l'entrée de pierre. Au milieu du balcon, Draco rassura la Princesse comme il le put. Le Roi et la Reine, postés devant la porte, attendaient avidement le retour des Soldats.

Le Roi serra la main de sa femme. Draco tenait dans ses bras une Aélis tremblante.

Lorsque, enfin, la Garde Royale déboula avec les deux Princesses à leurs bras, Célia et Lucy se jetèrent vers leurs parents. Soulagés, les parents en question admirèrent leurs trois filles, ainsi que la dague argentée que la petite Lucy portait à sa taille.

Inquiet, le Roi, jeta ensuite un coup d’œil vers les autres cadeaux et lâcha, avec sérieux :

- J'espère que ces présents ne viennent pas de Draco.

Tous les regards se posèrent vers le Prince, qui rougit intensément. Si Aélis doutait encore de son intuition, désormais elle en été certaine : Draco était l'auteur de ces magnifiques cadeaux.

Le cœur d'Aélis rata un battement.

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Au moment où la famille Royale s'apprêtait à descendre les maudits escaliers, un horrible bruit fit trembler les murs gris. Les Gardes mirent derechef leurs armes en joue face à la porte, où un nuage de fumée commençait à s’échapper. Un grognement strident, d'outre-tombe fit trembler chaque personne jusqu'au plus profond de leurs os. Le son guttural résonna de plus en plus fort, quand l'entrée de la salle secrète vola en éclats. Un lourd rocher faucha un Garde, tandis qu'un autre s'écrasa au milieu du balcon. Draco poussa Aélis juste à temps avant que le roc ne détruise le sol de bois sous son poids.

Au milieu du fracas assourdissant, un trou béant s’ouvrit sous les pieds de la Princesse. Elle ne fut sauvée que par le réflexe bienheureux de Draco, qui l'attrapa de justesse pour la ramener contre lui, sur le minuscule coin du sol, encore debout. Le Roi et la Reine, et leurs deux filles Célia et Lucy, se trouvèrent tous les quatre près des escaliers, pas encore détruit. Le Roi hurlait en direction de l’aîné, mais cette dernière, assise sur le sol et dans les bras protecteurs du Prince, ne pouvait décemment pas bouger, au risque de s'écraser trente mètres plus bas.

Les cloches accrochées à la droite et la gauche du mur sonnèrent frénétiquement par les vibrations des tremblements. Mais le danger ne s'arrêta pas en si bon chemin.

Cette fumée devint plus épaisse et plus chaude lorsqu'une tête passa par l'interstice de la lourde porte détruite. Deux yeux jaunes brillèrent dans la brume blanchâtre.

Célia et Lucy, dans leurs aventures, avaient malencontreusement réveillé une terrible Bête endormie.

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Un autre rocher tomba sur le balcon, dont le sol se rétrécissait à vue d’œil, obligeant Aélis et Draco à se coller contre le mur. Le Prince et la Princesse furent donc les premiers à voir l'immense tête du Dragon sortir de la pièce secrète.

Draco tressaillit, tandis que le visage d'Aélis se tordit de terreur. La gueule du Dragon s'ouvrit pour engloutir le pauvre Garde qui essayait tant bien que mal de tuer le monstre.

Aélis ferma les yeux. Le sol trembla derechef.

De concert, le Prince et la Princesse se levèrent pour se coller dos au mur, avec une vue imprenable sur les dents ensanglantée de la Bête. Le Dragon s'apprêtait à sortir de sa cachette et à prendre son envol. Draco comprit ce que cela signifiait. Il noua la corde rêche de la cloche autour de son poignet droit.

À une seconde près, le sol se fendit sous ses pieds et Aélis se retint juste à temps à la main libre du Prince. Sous leurs pieds, trente mètres de vide et un sol de marbre recouvert de débris et de sang. Le reste de la famille Royale descendait les escaliers en courant, à mesure qu'ils se dissipaient derrière eux.

Avec douleur, Draco laissa la paume de sa main glisser le long de la corde pour descendre vers le sol, avant que la cloche ne cède à son tour. Les pieds d'Aélis touchèrent en premier la terre ferme, lorsque sa famille se rua vers elle et son sauveur pour quitter le Palace avec angoisse.

Au milieu du marbre fendu, couvert de poussière et de rochers, une rose blanche éternelle dormait paisiblement, telle une lumière en plein chaos.

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Le peuple se dispersa aux quatre coins du Royaume, se barricadant derrière leurs maisons de bois, pendant que la Garde Royale luttait avec force et courage contre le monstre d'écailles. Mais le plus important restait la famille elle-même, qui devait s'échapper et survivre à cette furieuse attaque. Un des Soldats installa le plus vite possible le Roi, la Reine, les trois Princesses et le Prince, derrière une immense carriole en or, tirée par quatre vigoureux étalons. Le Cocher fouetta les chevaux, qui partirent au galops, faisant sursauter les rescapés à l’arrière.

Le Roi et la Reine devant, juste derrière se trouvaient Célia et Lucy, puis, au fond, Aélis et Draco.

Les premières minutes se passèrent dans un calme angoissant, très vite rompu par un rugissement intense dans leurs dos.

Aélis se tourna avec horreur pour voir le Dragon ouvrir ses serres pointues, essayant d'attraper son prochain repas. Le Roi et la Reine crièrent de concert avec leurs enfants. Le Cocher fouetta derechef les chevaux pour gagner en vitesse et semer la créature.

Hélas, une des griffes agrippa avec fermeté le bras gauche de Draco. Le Prince s'envola dans les airs, emporté par le monstre, mais Aélis le retint à temps. Comme il l'avait lui-même fait un peu plus tôt pour elle. Aélis prit la main de son ami pour la retenir fermement dans la sienne.

Puis, la panique la gagna.

Que faire ?

Le cerbère ne comptait pas lâcher Draco, mais elle non plus. Ce dernier se mit à hurler, tout comme la famille Royale. Aélis jeta un regard vers Lucy, juste en face d'elle. L'aîné tendit sa main libre et tremblante vers le boîtier autour de la taille de sa petite sœur, qu'elle ouvrit dans un 'clic' insonore, pour en sortir la belle dague argentée.

Le reste se changea en un cauchemar sanglant.

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La carriole gagnait en vitesse, les cris des passagers devinrent de plus en plus forts, tandis que le Dragon agrippait violemment le Prince, ouvrant son immense gueule vers lui, prêt à le dévorer. Aélis tenait la dague d'une main gauche ferme et, sans réfléchir plus longtemps, elle planta la lame dans le cou du monstre.

Les écailles l’empêchèrent d'aller aussi profondément qu'elle l'aurait souhaité.

Cependant, elle ne se démonta pas pour autant, elle releva la lame pour la plonger derechef dans la précédente blessure. La créature commença à hurler à l'agonie.

Aélis continua sur sa lancée, sortant et replantant le poignard, jusqu'à toucher les veines. Un rouge sombre tacha la lame d'argent. Le cou, la partie la plus fine de l'animal, devint de plus en plus exposé aux yeux extérieurs. Dans son élan d'adrénaline, Aélis ne s'arrêta pas. Elle toucha l'os de la colonne vertébrale, tout en continuant de scier les chairs. Malgré l'agonie provenant du monstre et des hurlements de sa famille, Aélis réussit en plusieurs longues minutes écarlates, à décapiter le Dragon.

Qui s'effondra derrière la carriole, avançant encore à toute vitesse.

Draco tomba aux côtés d'Aélis, le bras écorché vif, mais toujours en vie.

Les cris cessèrent.

Le Prince admira la Princesse de ses yeux bleu ciel et, sans résonner plus longtemps, il se pencha vers elle pour l'embrasser.

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- OK, ça suffit ! s'empressa la Reine, qui n'aimait pas ce qu'elle voyait.

- Je l'aurais laissé mourir..., rajouta le Roi.

Draco ne réagit pas. Il savait parfaitement que les Duxbury ne le portaient pas dans son cœur. Ils l'acceptaient seulement par l'alliance conclue avec les Dragonline, rien de plus.

- Où pouvons-nous aller, maintenant ? s'inquiéta la petite Lucy.

Draco baissa les yeux et avoua, à demi-mot :

- Je connais un Royaume, pas loin d'ici. Je travaille souvent chez eux, ils nous accepteront. C'est plus au Nord, le château des Charlton.

Aélis fit la moue. Mais sa mère la Reine obtempéra dans ce sens. En cas d'attaque, les familles Royales avaient la possibilité de chercher asile chez leurs Souverains alliés.

Ce qu'ils firent de ce pas.

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Le soleil se couchait lentement, mais il faisait encore un peu jour lorsque la carriole arriva devant l'immense jardin émeraude du château. Les Charlton, ayant déjà eu vent de l'horrible attaque survenue quelques heures plus tôt, se dirigèrent vers leurs alliés avec peur, mais joie de les savoir sains et saufs.

Aélis aida Draco à descendre, il tenait son bras meurtri de sa main gauche.

Lorsque les trois filles Charlton arrivèrent vers les trois filles Duxbury, une animosité palpable se fit ressentir.

L'aîné des Charlton se nommait Angélique. Mais elle n'avait d'angélique que le nom. Avec ses cheveux coupés courts et ses généreuses formes visibles sous sa robe moulante de soie écarlate, elle attirait tous les regards vers elle.

La cadette se prénommait Aude, et son visage avait quelque chose de plus doux que son aîné.

La plus jeune répondait au nom de Noëlle.

Aélis jeta un regard tantôt sur Angélique, tantôt sur sa propre robe.

Cette dernière n'avait définitivement pas aimé les mésaventures de la journée. La parure azure était déchirée à plusieurs endroits. Taché de sang çà et là. Même la coiffure d'Aélis, désordonnée, ne pouvait rivaliser avec le parfait accoutrement de sa rivale.

Comme pour approuver les craintes d'Aélis, Angélique se rua vers Draco pour le soutenir et l'aider à marcher vers le château. Elle fut aux petits soins pour lui, en lançant un regard en coin vers Aélis, qui cacha sa colère.

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Pour l'heure, la famille Duxbury entra dans l'immense demeure des Charlton. Le château n'était, en aucun cas, comparable avec celui des Duxbury. Il était plus imposant, mais aussi plus étrange. Pittoresque et bien plus ancien. L'intérieur n'était qu'un vaste labyrinthe de couloirs obscurs, à peine éclairé par des torches aux murs. L'endroit entier sentait l'humidité et les ténèbres. Les sols en dalles manquaient de faire trébucher Aélis à chacun de ses pas sur ses souliers de verres. Pour seules décorations, quelques bannières de tissus accrochées par-ci, par-là, des statues d'homme de fers ou des ornements en or massifs.

Un frisson parcourra le dos d'Aélis.

Le Roi s'occupa des parents, tandis que la Reine se posta avec gentillesse et bienveillance vers les trois filles :

- Ce château est le vôtre. Angélique vous désignera vos chambres. Je vous invite à prendre un bon bain chaud et à changer de tenue avant de passer à table.

Elle sourit, puis disparut dans un couloir tout aussi sombre que tous les autres.

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Angélique quitta Draco à contre-cœur pour emmener Aélis vers les étages des chambres. Elle fit plusieurs détours inutiles au milieu de ce labyrinthe de pierres, pour exaspérer sa rivale, mais une fois dans une immense chambre aux rideaux écarlates et au lit trois places contre le mur, elle se tourna vers Aélis :

- Au fait, sans rancune si j'arrive à charmer le Prince Dragonline ?

Son sourire malicieux énerva Aélis :

- Bon courage avec ça.

Angélique fit semblant de chercher des vêtements pour la jeune fille dans l'armoire géante en acajou, et rétorqua derechef :

- Quoi ? Tu vas me faire croire que vous êtes ensemble ? Ce gros caillou orange que je vois à ta main, c'est une bague de fiançailles peut-être ?

Aélis posa ses yeux vers la bague d'or blanc, surplombée d'une magnifique pierre d'ambre orangée, à son annulaire gauche. Elle répondit, presque à voix basse :

- C'est un cadeau d'un Maharajah, un présent pour ma mère. Elle me l'a offert.

Angélique sourit avec sadisme :

- Alors, Draco est libre ?

Aélis lui jeta un regard noir, empli de haine :

- Non. J'ai mis du temps à le comprendre, mais... J'ai des sentiments pour lui. Et, après ce qu'il s'est passé aujourd'hui, je ne compte pas me mentir à moi-même plus longtemps.

Une haine soudaine défigura le visage d'Angélique, qui cracha presque :

- N'y pense même pas ! Draco est à MOI !

Aélis s'apprêtait à répondre, lorsqu'une forme humaine sortit de l'ombre.

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Draco sortit des ténèbres pour se poster entre les deux jeunes filles. Son bras bandé tombait le long de son corps. Il tourna d'abord sa tête vers Angélique, pour lui rappeler :

- Je suis désolé, mais je t'ai déjà dit que je ne ressentais pas ces mêmes sentiments à ton égard. Je ne t'aime pas de cette façon, nous en avons déjà parlé.

Angélique esquissa un mauvais rictus. Puis, Draco se tourna vers Aélis, pour avouer :

- Pourquoi... Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ? Ça fait des années... Des années que je suis amoureux de toi...

Le cœur d'Aélis rata un battement.

Angélique râla sans vergogne.

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Angélique ne comptait absolument pas offrir ses propres robes à la Princesse Duxbury, alors cette dernière se perdit dans les couloirs du château jusqu'à tomber sur sa chambre attitrée. Une personne était déjà à l'intérieur : Cinna, le Styliste des Charlton. Un grand homme au teint basané et au doux sourire. L'eyeliner sous ses yeux noisette relevait son tendre regard.

Il connaissait déjà Aélis, pour avoir travaillé avec sa famille par le passé.

Il serra la Princesse très fortement dans ses bras, avant de lui avouer, avec sincérité :

- Je suis heureux de te revoir. Certes, les conditions ne sont pas favorables, mais qu'importe. J'ai ce qu'il te faut pour oublier tes mésaventures.

Cinna montra le grand lit du regard. Sur les couvertures de velours rouges, reposaient une magnifique robe sombre, presque noir. Aussi noir que les cheveux d'Aélis.

Le décolleté épousait parfaitement la poitrine de la fille, tout en couvrant sa peau blanche de centaines de diamants couleurs encre. Le tissu de soie virevoltait à chacun de ses pas, brillant de-ci, de-là, lorsqu'elle bougeait. Les bordures brodées à la main avec des perles d'obsidienne donnaient du relief à la parure.

Ce fut ainsi qu'Aélis imagina la robe sur elle, dans sa tête.

- Je n'ai pas le droit de porter du noir chez moi. Nous ne sommes autorisés qu'aux couleurs unies ou pastelles... avoua la Princesse.

Cinna sourit :

- Oui, je me souviens. Mais ici, chez les Charlton, le noir est leur couleur. Profites-en.

Le Styliste lui montra ensuite la salle d'eau, mitoyenne à la chambre. Une énorme bassine en céramique était posée contre le mur du fond. Le mur du fond qui, n'était en réalité qu'un trou ouvert, dont seuls d'épais rideaux écarlates pouvaient camoufler le bain. La vue donnait sur la salle de théâtre du château. Aélis trouva cela très étrange, qu'une personne souhaite prendre son bain tout en regardant une pièce de théâtre. Mais, après tout, elle n'était plus chez elle.

De toute évidence.

Le théâtre était désert à cette heure-ci, mais la scène vide et les fauteuils restaient bien visibles.

Cinna laissa Aélis s'apprêter en privé. Il quitta la chambre en lui souriant.

La jeune fille prit une grande serviette de bain et se dirigea vers la baignoire. La salle était tout aussi sombre que les autres pièces. Les murs humides suintaient presque, et une petite fuite coulait du plafond. Cela à part, la pièce était incroyable. Médiévale, certes, mais incroyable.

La Princesse se dénuda pour prendre son bain.

Les rideaux fermés, elle profita de l'eau chaude pour masser ses muscles endoloris et effacer le sang du Dragon de sa peau.

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Aélis n'était que de passage en ces lieux, et le pire restait encore à venir.

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Puis je me suis réveillée...

 

FIN

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20.01.2022

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Eh oui, comme souvent, cette histoire vient d'un cauchemar ! Étrange, mais complet, j'ai décidé de l'écrire. Dans le songe, j'avais le rôle d'Aélis et Draco était... Eh bien, Draco Malfoy ! Ahah !

OK, comparativement parlant à d'autres terreurs nocturnes que j'ai l'habitude de faire, celle-ci n'est pas la pire. Juste le moment du bruit qui vient du cercueil et le moment où je dois décapiter un Dragon avec une minuscule dague... OK, ça, c'était vraiment dégueulasse...

Aussi... Bon, l'histoire entre Angélique et moi... Tirée d'une histoire vraie. Elle était mon horrible marâtre IRL.

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*'Il était une fois... Comme il était autrefois' est un hommage/clin d’œil à la chanson du même nom, écrite et chantée par Najoua Belyzel dans son album 'Rendez-vous... De la lune au soleil'.

** Albion est un clin d’œil au Royaume éponyme dans le Monde mystique de Merlin et Arthur.

*** Le nom de famille 'Duxbury' fait référence à Simon Duxbury, mon personnage préféré du film de Noël 'A Christmas Prince'. Comme le nom des Charlton, la famille Royale du film.

**** 'Dragonline' est un clin d’œil à une histoire du même nom que j'ai écrit il y a quelques petites années de ça et toujours disponible sur mes sites en ligne !

***** Oui, 'Cinna' est le nom du Styliste de Katniss dans 'Hunger Games'. Mais c'était lui dans le cauchemar, je n'ai pas choisi !

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En 2018 j'ai écrit un texte similaire, tiré d'un cauchemar, sous la forme de Conte de Fée. Nommé 'Les Enfants des Vœux' vous pouvez également le retrouver sur mes sites en ligne.

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