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M�tamorphoses d'Ovide : Avant-Propos - Notices - Livre XI (Plan) - Hypertexte louvaniste - Iconographie ovidienne - Page pr�c�dente - Page suivante
OVIDE, M�TAMORPHOSES, LIVRE XI
[Trad. et notes de A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2008]
Fin de l'histoire d'Orph�e - L�gende de Midas (11, 1-193)
Mort d'Orph�e - Ch�timent des M�nades (11, 1-84)
Orph�e, dont les chants captivent toutes les cr�atures, est pris � partie par les M�nades de Thrace qui, ne lui pardonnant pas son m�pris � l'�gard des femmes, se d�cha�nent contre lui. Massacrant d'abord les animaux envo�t�s par le chant du po�te, elles font arme de tout ce qu'elles trouvent pour lui donner le coup de gr�ce. (11, 1-43)
La nature enti�re pleure le po�te, dont les restes mutil�s et la lyre sont emport�s par l'H�bre jusqu'� la mer et finissent par �chouer � Lesbos. Apollon m�tamorphose en rocher un serpent qui s'en prenait � la t�te de son po�te, tandis que l'ombre d'Orph�e se retrouve d�finitivement r�unie avec Eurydice dans les Enfers. (11, 44-66)
Bacchus ne laisse pas impuni le meurtre d'Orph�e et, pour ch�tier les M�nades qui avaient particip� ou assist� au meurtre, il les m�tamorphose en arbres enracin�s sur place. (11, 67-84)
Carmine dum tali siluas animosque ferarum |
Tandis que le chantre de Thrace avec ce genre de r�cits entra�ne � sa suite for�ts, b�tes sauvages et rochers, voil� que les femmes des Cicones, en proie au d�lire, la poitrine couverte de peaux de b�tes, aper�oivent du haut d'un tertre |
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11, 5 |
Orphea percussis sociantem carmina neruis. |
Orph�e accompagnant ses chants des accords de sa lyre. L'une d'elles secoue sa chevelure dans l'air l�ger : � Le voil�, le voil�, celui qui nous m�prise ! �, dit-elle et, visant la bouche harmonieuse du po�te d'Apollon, elle lance son thyrse orn� de feuilles, qui le marque sans le blesser. |
11, 10 | Alterius telum lapis est, qui missus in ipso aere concentu uictus uocisque lyraeque est ac ueluti supplex pro tam furialibus ausis ante pedes iacuit. Sed enim temeraria crescunt bella modusque abiit insanaque regnat Erinys ; |
Une deuxi�me s'arme d'une pierre, qu'elle jette en l'air, mais le projectile, domin� par l'accord de la voix et de la lyre, vint tomber aux pieds du po�te, comme pour implorer son pardon apr�s tant de folle audace. Cependant les attaques se font plus os�es, toute retenue a disparu et la d�mente �rinye r�gne en ma�tre. |
11, 15 | cunctaque tela forent cantu mollita ; sed ingens clamor et infracto Berecyntia tibia cornu tympanaque et plausus et Bacchei ululatus obstrepuere sono citharae ; tum denique saxa non exauditi rubuerunt sanguine uatis. |
Le chant d'Orph�e aurait pu �mousser tous les traits ; mais |
11, 20 | Ac primum attonitas etiamnum uoce canentis innumeras uolucres anguesque agmenque ferarum Maenades Orphei titulum rapuere triumphi. Inde cruentatis uertuntur in Orphea dextris et coeunt ut aues, si quando luce uagantem |
En premier lieu, comme la voix du chanteur tenait toujours envo�t�s des oiseaux sans nombre, des serpents, une troupe de b�tes sauvages, les M�nades se saisirent d'eux, qui attestaient le triomphe d' Orph�e. Ensuite, mains ensanglant�es, elles se tournent vers Orph�e, et se rassemblent comme les oiseaux, qui parfois aper�oivent |
11, 25 |
noctis auem cernunt ; structoque utrimque theatro ceu matutina ceruus periturus harena praeda canum est, uatemque petunt et fronde uirentes coniciunt thyrsos, non haec in munera factos. Hae glaebas, illae direptos arbore ramos, |
un oiseau de nuit errant en plein jour ; et comme dans un amphith��tre des chiens s'acharnent sur un cerf condamn� � p�rir le matin dans l'ar�ne, elles fondent sur le po�te et jettent sur lui leurs thyrses orn�s de verts feuillages, des thyrses non destin�s � cet usage. Les unes lancent des mottes de terre, d'autres des branches d'arbres arrach�es, |
11, 30 |
pars torquent silices ; neu desint tela furori, forte boues presso subigebant uomere terram, nec procul hinc multo fructum sudore parantes dura lacertosi fodiebant arua coloni ; agmine qui uiso fugiunt operisque relinquunt |
d'autres des pierres. Et comme pour fournir des armes � leur fureur, |
11, 35 | arma sui ; uacuosque iacent dispersa per agros sarculaque rastrique graues longique ligones ; quae postquam rapuere ferae cornuque minaces diuulsere boues, ad uatis fata recurrunt tendentemque manus et in illo tempore primum |
leurs instruments de travail. Dans les champs d�sert�s gisent �pars des sarcloirs, de lourds r�teaux et de longues houes. Ces sauvages s'emparent des outils, mettent en pi�ces les boeufs aux cornes mena�antes, puis viennent s'en prendre � la vie du po�te. Il tendait les mains et alors pour la premi�re fois, ses paroles |
11, 40 | irrita dicentem nec quicquam uoce mouentem sacrilegae perimunt, perque os, pro Iuppiter ! illud auditum saxis intellectumque ferarum sensibus in uentos anima exhalata recessit. Te maestae uolucres, Orpheu, te turba ferarum, |
restaient sans effet et sa voix ne touchait plus rien ni personne. Les femmes sacril�ges l'ach�vent et, � Juppiter, par cette bouche �cout�e par les rochers et comprise par les b�tes sauvages, son �me s'est exhal�e et s'est �loign�e dans le vent. Toi, Orph�e, les oiseaux afflig�s, la foule des b�tes, |
11, 45 | te rigidi silices, te carmina saepe secutae fleuerunt siluae, positis te frondibus arbor tonsa comas luxit ; lacrimis quoque flumina dicunt increuisse suis obstrusaque carbasa pullo Naides et Dryades passosque habuere capillos. |
les durs rochers, les for�ts qui souvent ont suivi ton chant, tous t'ont pleur�. L'arbre, d�pouill� de son feuillage, cheveux ras�s, a pris ton deuil ; les fleuves m�mes racontent qu'ils se sont gonfl�s de leurs propres larmes ; les Na�ades et les Dryades couvrirent leurs voiles de couleur sombre et laiss�rent flotter leurs cheveux. |
11, 50 | Membra iacent diuersa locis ; caput, Hebre, lyramque excipis, et (mirum !) medio dum labitur amne, flebile nescio quid queritur lyra, flebile lingua murmurat exanimis, respondent flebile ripae. Iamque mare inuectae flumen populare relinquunt |
Les membres d'Orph�e sont dispers�s en divers lieux ; toi, l'H�bre, |
11, 55 | et Methymnaeae potiuntur litore Lesbi. Hic ferus expositum peregrinis anguis harenis os petit et sparsos stillanti rore capillos. Tandem Phoebus adest morsusque inferre parantem arcet et in lapidem rictus serpentis apertos |
et prennent possession du rivage de la M�thymne de Lesbos. L� un affreux serpent veut s'en prendre � cette t�te abandonn�e sur ce rivage �tranger, � ces cheveux d'o� l'eau d�gouline. Finalement Ph�bus survient et �carte le serpent pr�t � mordre et il transforme en pierre sa gueule b�ante, et ses m�choires fig�es |
11, 60 | congelat et patulos, ut erant, indurat hiatus. Vmbra subit terras et, quae loca uiderat ante, cuncta recognoscit ; quaerensque per arua piorum inuenit Eurydicen cupidisque amplectitur ulnis. Hic modo coniunctis spatiantur passibus ambo, |
se durcissent, telles qu'elles �taient, largement �cart�es. L'ombre d'Orph�e se glisse sous terre et il reconna�t tous les lieux qu'il avait vus avant ; puis, la cherchant dans les champs r�serv�s aux �tres pieux, il d�couvre Eurydice et la serre dans ses bras avides. Tant�t tous deux, accordant leurs pas, se prom�nent en ce lieu ; |
11, 65 | nunc praecedentem sequitur, nunc praeuius anteit Eurydicenque suam iam tuto respicit Orpheus. Non inpune tamen scelus hoc sinit esse Lyaeus ; amissoque dolens sacrorum uate suorum, protinus in siluis matres Edonidas omnes, |
tant�t, il la suit et elle le pr�c�de ; tant�t il marche le premier, et sans crainte d�sormais, Orph�e se retourne et regarde son Eurydice. Cependant Lyaeus ne permet pas que ce crime reste impuni. Pleurant la perte du chantre de ses myst�res sacr�s, il fixe aussit�t dans la for�t, � l'aide de racines sinueuses, |
11, 70 |
quae uidere nefas, torta radice ligauit : quippe pedum digitos, in quantum est quaeque secuta, traxit et in solidam detrusit acumina terram. Vtque suum laqueis, quos callidus abdidit auceps, crus ubi commisit uolucris sensitque teneri, |
toutes les femmes �doniennes, qui avaient vu le crime impie : |
11, 75 | plangitur ac trepidans adstringit uincula motu ; sic, ut quaeque solo defixa cohaeserat harum, exsternata fugam frustra temptabat ; at illam lenta tenet radix exsultantemque coercet ; dumque ubi sint digiti, dum pes ubi, quaerit, et ungues, |
il bat des ailes, s'agite et ses mouvements resserrent ses liens. |
11, 80 | aspicit in teretes lignum succedere suras et conata femur maerenti plangere dextra, robora percussit ; pectus quoque robora fiunt, robora sunt umeri ; porrectaque bracchia ueros esse putes ramos et non fallare putando. |
et leurs ongles, elles voient du bois gagnant leurs mollets galb�s ; |
Midas, m�tamorphoseur m�tamorphos� (11, 85-193)
Bacchus, escort� de sa troupe de Satyres et de Bacchantes, passe de Thrace en Phrygie. Des paysans phrygiens capturent le Satyre Sil�ne, qu'ils livrent en �tat d'ivresse � Midas, leur roi. Celui-ci, heureux de retrouver celui qui l'avait jadis initi� aux orgies bacchiques, l'accueille g�n�reusement, puis le reconduit aupr�s de Bacchus. (11, 85-99)
Pour le remercier, Bacchus propose � Midas de se choisir une r�compense. Peu avis�, Midas choisit de pouvoir transformer en or tout ce qu'il touchera. Mais ce pouvoir, qui le ravit dans un premier temps, s'av�re tr�s vite catastrophique : m�me les aliments que Midas porte � sa bouche se transforment en or, l'emp�chant ainsi de se nourrir. (11, 100-130)
Midas reconna�t et regrette son erreur, et Bacchus le d�barrasse de son pouvoir funeste, en lui recommandant d'aller se baigner dans le Pactole, fleuve dont les flots et les champs voisins ont depuis lors la couleur de l'or. (11, 131-145)
Apr�s cela, Midas v�cut dans les bois, pr�s du Tmolus. Un jour, le dieu Pan, avec son simple pipeau, eut l'audace de se mesurer au brillant Apollon dans un concours de chant. D�sign� comme arbitre, le mont Tmolus donna la palme � Apollon ; seul Midas prit parti pour Pan. Le dieu de D�los ch�tia Midas pour sa stupidit�, en lui donnant des oreilles d'�ne. (11, 146-179)
Son coiffeur surprend l'affreux secret du roi, qui cherche pourtant � le dissimuler. Ne pouvant s'emp�cher de r�v�ler ce qu'il a d�couvert, mais craignant la col�re de son ma�tre, le serviteur s'isole, creuse un trou auquel il confie son secret � voix basse, avant de le recouvrir de terre. Mais l'ann�e suivante, des roseaux ont pouss� � cet endroit et quand le vent les agite, ils parlent des oreilles d'�ne de Midas. (11, 180-193)
11, 85 | Nec satis hoc Baccho est ; ipsos quoque deserit agros cumque choro meliore sui uineta Timoli Pactolonque petit, quamuis non aureus illo tempore nec caris erat inuidiosus harenis. Hunc adsueta cohors, satyri bacchaeque, frequentant, |
Cela ne suffit pas � Bacchus ; il abandonne m�me son pays et, suivi d'un choeur meilleur, rejoint les vignes de son Tmolus et le Pactole, qui pourtant en ce temps-l� ne chariait pas d'or et n'�veillait pas l'envie par des plages de sable pr�cieux. Son cort�ge habituel de satyres et de bacchantes l'entoure en foule. |
11, 90 |
at Silenus abest ; titubantem annisque meroque |
Mais Sil�ne n'est pas pr�sent. Il titubait
sous l'effet du vin et des ans quand des paysans de Phrygie l'ont pris, par� de guirlandes, et conduit ligot� � Midas, leur roi, qui avait �t� initi� jadis aux orgies bacchiques par Orph�e de Thrace et Eumolpe le Cercopien. D�s que Midas reconnut un ami, un compagnon des rites sacr�s, |
hospitis aduentu festum genialiter egit per bis quinque dies et iunctas ordine noctes ; et iam stellarum sublime coegerat agmen Lucifer undecimus, Lydos cum laetus in agros rex uenit et iuueni Silenum reddit alumno. |
il c�l�bra joyeusement l'arriv�e de son h�te, par une f�te qui dura dix jours et autant de nuits. D�j�, pour la onzi�me fois, Lucifer avait rassembl� dans le ciel l'arm�e des �toiles, quand le roi satisfait arriva en terre de Lydie et ramena Sil�ne au jeune dieu qui avait �t� son nourrisson. |
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11, 100 |
Huic deus optandi gratum, sed inutile, fecit |
Le dieu, tout � la joie d'avoir retrouv� son p�re nourricier, offrit � Midas, pr�sent agr�able mais risqu�, le libre choix d'une r�compense. Midas, qui allait faire bien mauvais usage de ce pr�sent, dit : � Fais que tout ce que touchera mon corps se mue en or fauve. � Liber exau�a son souhait et accorda un pr�sent qui nuirait � Midas, |
11, 105 | Liber et indoluit, quod non meliora petisset. Laetus abit gaudetque malo Berecyntius heros pollicitique fidem tangendo singula temptat ; uixque sibi credens, non alta fronde uirentem ilice detraxit uirgam ; uirga aurea facta est ; |
tout en d�plorant qu'il n'ait pas formul� un souhait plus sage. Le h�ros du B�r�cynthe s'en va content, r�joui du malheur qui l'attend, et, touchant � tout, il v�rifie s'il peut avoir foi en cette promesse. Peu s�r de son pouvoir, il arrache au bas d'une yeuse un rameau couvert de feuilles ; le rameau devient de l'or. |
11, 110 | tollit humo saxum ; saxum quoque palluit auro ; contigit et glaebam ; contactu glaeba potenti massa fit ; arentis Cereris decerpsit aristas ; aurea messis erat ; demptum tenet arbore pomum ; Hesperidas donasse putes ; si postibus altis |
Il ramasse un caillou sur le sol ; lui aussi prend la p�leur de l'or. Il touche alors une motte de terre ; � ce contact tout puissant, la motte devient compacte. Il avait cueilli des �pis m�rs ; sa moisson �tait d'or. Il tient en main une pomme d�tach�e d'un arbre ; on croirait un don des Hesp�rides. S'il pose les doigts |
11, 115 | admouit digitos, postes radiare uidentur ; ille etiam liquidis palmas ubi lauerat undis, unda fluens palmis Danaen eludere posset. Vix spes ipse suas animo capit, aurea fingens omnia. Gaudenti mensas posuere ministri |
sur les montants de ses portails, on voit �tinceler les portails. Et m�me lorsqu'il se lavait les mains dans l'eau claire, l'eau coulant sur ses mains aurait pu faire illusion � Dana�. � peine son esprit con�oit-il un espoir ! Il fa�onne tout en or. Devant leur ma�tre r�joui, des serviteurs ont dress� des tables |
11, 120 | exstructas dapibus nec tostae frugis egentes ; tum uero, siue ille sua Cerealia dextra munera contigerat, Cerealia dona rigebant ; siue dapes auido conuellere dente parabat, lammina fulua dapes admoto dente premebat ; |
charg�es de mets, o� ne manquait pas le froment grill�. Mais voici qu'alors, si sa main droite les touchait, les pr�sents de C�r�s devenaient durs ; si d'une dent avide il voulait s'attaquer � un mets, il serrait sous ses dents en mouvement des bouts de m�tal jaune ; |
11, 125 | miscuerat puris auctorem muneris undis : fusile per rictus aurum fluitare uideres. Attonitus nouitate mali diuesque miserque effugere optat opes et, quae modo uouerat, odit. Copia nulla famem releuat ; sitis arida guttur |
s'il m�langeait de l'eau � la liqueur du dieu � l'origine de son pouvoir, on voyait de l'or fondu s'�couler de sa bouche entrouverte. Atterr� par ce malheur in�dit, riche et mis�rable � la fois, il souhaite �chapper � l'opulence et maudit son voeu pass�. L'abondance n'apaise nullement sa faim ; une soif dess�chante |
11, 130 | urit, et inuiso meritus torquetur ab auro. Ad caelumque manus et splendida bracchia tollens : � Da ueniam, Lenaee pater ! Peccauimus � inquit, � sed miserere, precor, speciosoque eripe damno ! � Mite deum numen ; Bacchus peccasse fatentem |
lui br�le la gorge et l'or d�test� lui apporte une torture m�rit�e. Levant au ciel ses mains et ses bras resplendissants d'or : � Pardon, p�re L�n�en ! J'ai commis une faute �, dit-il, � mais, piti�, je t'en prie, arrache-moi � cette nuisance brillante ! � La puissance divine est conciliante ; Bacchus, � l'aveu de la faute, |
11, 135 | restituit pactique fide data munera soluit ; � Neue male optato maneas circumlitus auro, uade � ait � ad magnis uicinum Sardibus amnem perque iugum nitens labentibus obuius undis carpe uiam, donec uenias ad fluminis ortus ; |
rend Midas � son �tat et annule le don convenu de bonne foi. � Et ne reste pas couvert de cet or que par malheur tu as d�sir� �, dit-il, � rends-toi pr�s du fleuve voisin de la grande Sardes, et, remontant ses eaux par la pente de la montagne � contre-courant, poursuis ta route, jusqu'� ce que tu atteignes la source du fleuve. |
11, 140 | spumigeroque tuum fonti, qua plurimus exit, subde caput corpusque simul, simul elue crimen. � Rex iussae succedit aquae ; uis aurea tinxit flumen et humano de corpore cessit in amnem ; nunc quoque iam ueteris percepto semine uenae |
Pose alors la t�te � l'endroit o� l'eau �cumante jaillit le plus abondante, et en m�me temps lave ton corps et purifie-toi de ta faute. � Le roi, ob�issant, se rend � la source ; le pouvoir de muer en or colora le fleuve et passa du corps de l'homme dans le courant ; de nos jours encore, p�n�tr�s d�sormais par le germe de l'antique filon, |
11, 145 | arua rigent auro madidis pallentia glaebis. Ille perosus opes siluas et rura colebat Panaque montanis habitantem semper in antris ; pingue sed ingenium mansit, nocituraque, ut ante, rursus erant domino stultae praecordia mentis. |
les champs au sol durci et humide ont une teinte d'or p�le. Midas, qui d�testait la richesse, aimait les champs et les bois, fr�quentait Pan, habitait toujours dans les grottes des montagnes ; mais son intelligence restait �paisse et, comme pr�c�demment, sa stupidit� d'esprit allait � nouveau faire tort � son ma�tre. |
11, 150 | Nam freta prospiciens late riget arduus alto Tmolus in ascensu cliuoque extensus utroque Sardibus hinc, illinc paruis finitur Hypaepis. Pan ibi dum teneris iactat sua sibila nymphis et leue cerata modulatur harundine carmen |
En effet, dominant les flots sur une large �tendue, escarp�, le Tmolus se dresse bien haut ; ses deux versants sont born�s d'un c�t� par Sardes, de l'autre par la modeste Hypaepa. L�, tandis que Pan vante devant les tendres nymphes son art musical et module son chant l�ger sur ses roseaux joints par de la cire, |
11, 155 | ausus Apollineos prae se contemnere cantus, iudice sub Tmolo certamen uenit ad impar. Monte suo senior iudex consedit et aures liberat arboribus ; quercu coma caerula tantum cingitur, et pendent circum caua tempora glandes. |
il ose, en les comparant aux siens, m�priser les chants d'Apollon, et en vient � une comp�tition in�gale, arbitr�e par le Tmolus. Le vieillard si�geant en juge sur son sommet, d�gage ses oreilles des arbres ; des feuilles de ch�ne couronnent sa chevelure d'un bleu sombre, et des glands pendent de part et d'autre de ses tempes creuses. |
11, 160 | Isque deum pecoris spectans : � In iudice � dixit � nulla mora est �. Calamis agrestibus insonat ille barbaricoque Midan (aderat nam forte canenti) carmine delenit ; post hunc sacer ora retorsit Tmolus ad os Phoebi ; uultum sua silua secuta est. |
Puis, regardant le dieu des troupeaux : � Un juge �, dit le vieillard, � ne peut attendre �. Pan fait r�sonner sa fl�te champ�tre, et par son chant barbare charme Midas, qui justement �tait pr�sent. Apr�s la prestation de Pan, le divin Tmolus se tourna vers Ph�bus ; la for�t qui le couvre suit le mouvement de son visage. |
11, 165 | Ille caput flauum lauro Parnaside uinctus uerrit humum Tyrio saturata murice palla ; instrictamque fidem gemmis et dentibus Indis sustinet a laeua ; tenuit manus altera plectrum ; artificis status ipse fuit. Tum stamina docto |
Apollon, avec sa t�te blonde ceinte de laurier du Parnasse, balaie le sol de sa robe teinte de pourpre tyrienne ; sur sa main gauche �tait pos�e une lyre sertie de pierreries et d'ivoire de l'Inde ; de l'autre main, il tenait son plectre. Son maintien m�me r�v�lait l'artiste. Alors, d'un pouce habile |
11, 170 | pollice sollicitat, quorum dulcedine captus Pana iubet Tmolus citharae submittere cannas. Iudicium sanctique placet sententia montis omnibus ; arguitur tamen atque iniusta uocatur unius sermone Midae ; nec Delius aures |
il touche ses cordes ; s�duit par la douceur de la musique,
Tmolus d�cr�te que Pan doit baisser ses pipeaux devant la cithare. Ce jugement et l'avis du mont sacr� agr�ent tout le monde. Seul Midas pourtant dans sa conversation le critique et le d�clare injuste. Alors le dieu de D�los, ne supportant pas |
11, 175 | humanam stolidas patitur retinere figuram, sed trahit in spatium uillisque albentibus implet instabilesque imas facit et dat posse moueri ; cetera sunt hominis ; partem damnatur in unam induiturque aures lente gradientis aselli. |
de voir ces oreilles stupides conserver un aspect humain, les �tire en longueur, les emplit de poils blanch�tres, les rend instables � leur base et capables de mouvements. Les autres parties de son corps sont celles d'un homme : puni sur un seul point, il porte les oreilles d'un �ne au pas lent. |
11, 180 |
Ille quidem celare cupit turpique pudore |
Midas veut cacher sa tare ; honteux et confus, il tente |
11, 185 | nec posset reticere tamen, secedit humumque effodit et, domini quales adspexerit aures, uoce refert parua terraeque inmurmurat haustae indiciumque suae uocis tellure regesta obruit et scrobibus tacitus discedit opertis. |
�tant incapable de se taire, il s'�carta, creusa un trou dans la terre ; |
11, 190 | Creber harundinibus tremulis ibi surgere lucus coepit et, ut primum pleno maturuit anno, prodidit agricolam ; leni nam motus ab Austro obruta uerba refert dominique coarguit aures. |
En cet endroit se mit � pousser un massif serr� de roseaux tremblants, et, quand, une ann�e plus tard, ils furent arriv�s � maturit�, ces roseaux trahirent le serviteur : agit�s par un doux Auster, ils r�p�tent les mots enfouis d�non�ant les oreilles du ma�tre. |
NOTES
chantre de Thrace (11, 1). Orph�e �tait au centre du livre 10. Il y �tait notamment repr�sent� comme envo�tant par ses chants les arbres (10, 88-108) et les animaux (10, 143-144). Les r�cits concernant Ganym�de, Hyacinthe, V�nus et Adonis commencent en 10, 143 et finissent � la fin du livre 10.
femmes des Cicones (11, 3). Les Cicones �taient un peuple de Thrace, � l'embouchure de l'H�bre. (Voir 6, 710 ; 10, 2). La Thrace est, on le sait, la patrie d'Orph�e, mais aussi le lieu d'origine des c�r�monies en l'honneur de Bacchus, que les femmes en proie au d�lire bacchique c�l�braient dans une sorte de folle ivresse. On les a vues � l'oeuvre par exemple dans la l�gende de Penth�e, � Th�bes (3, 692-733). Cfr aussi 9, 641 o� la folie de Byblis est compar�e � celle des Bacchantes de l'Ismarus, une montagne de Thrace. Ovide annonce ici les M�nades, li�es au culte de Bacchus, et qui vont se d�cha�ner et faire p�rir Orph�e (11, 20-43).
celui qui nous m�prise (11, 7). Allusion � la misogynie d'Orph�e, �voqu�e en 10, 79-82.
po�te d'Apollon (11, 8). Orph�e �tant fils d'Oeagre, on ne peut traduire, comme le fait G. Lafaye, � chantre qui eut pour p�re Apollon �. Mais compte tenu des rapports entre Apollon et la po�sie, tout po�te peut �tre consid�r� comme un adepte d'Apollon ou un prot�g� du dieu. J. Chamonard traduit � chantre aim� d'Apollon �.
thyrse (11, 9). Le thyrse est un long b�ton dont la t�te �tait form�e d'une pomme de pin, d'une touffe de lierre ou de feuilles de vigne ; les adorateurs de Bacchus le portaient dans les c�r�monies rituelles. A. Rich (Dictionnaire des antiquit�s, Payot, 1995, p. 643) explique que � c'�tait primitivement une lance, dont la pointe �tait entour�e et cach�e � par les objets qui viennent d'�tre �num�r�s. C'est � cette forme ancienne que pourrait renvoyer Ovide, le texte latin parlant de hasta, qui se traduit techniquement en fran�ais par � lance �. On comprend mieux que le jet du thyrse sur Orph�e ne le blesse pas.
�rinye (11, 14). Ou Furie, une des trois d�esses qui poussaient les hommes aux crimes. Cfr 1, 241 qui renvoie � �n., 2, 337-338 avec la note.
B�r�cynthe (11, 16). Nom d'une ville et d'une montagne de Phrygie, li�es au culte de Cyb�le. Voir Fastes, 4, 179-246 sur les f�tes de Cyb�le, et en particulier la n. au vers 4, 181 sur la fl�te b�r�cynthienne. Ovide m�lange ici des �l�ments provenant des cultes orientaux de Cyb�le et de Bacchus. C'�tait d�j� ce qui se passait en 3, 532-537 et en 4, 391-398.
cithare (11, 18). Tout comme la lyre, la cithare est un instrument � cordes, et Ovide d�signe indistinctement ces deux objets comme l'instrument d'Orph�e (voir 11, 50 et 52). Pour plus de d�tails et des illustrations, voir A. Rich, Dictionnaire des antiquit�s, Payot, 1995, p. 161 (cithara) et 381 (lyra).
M�nades (11, 22). En latin, le terme s'applique aussi bien aux Bacchantes du culte de Bacchus qu'aux pr�tresses de Cyb�le.
oiseau de nuit (11, 25). Il s'agirait du hibou.
H�bre (11, 50). Fleuve de Thrace, cit� d�j� en 2, 257.
M�thymne de Lesbos (11, 55). M�thymne est une ville, au nord de l'�le de Lesbos. De l'embouchure de l'H�bre � Lesbos, les restes ont d� traverser une partie de la mer �g�e.
serpent (11, 56). Cette m�tamorphose, pr�sent�e comme une punition d'Apollon, qui prot�ge son po�te (cfr vers 8) Orph�e, ne semble pas attest�e ailleurs. Serait-on en pr�sence d'une �tiologie sugg�r�e par une forme particuli�re de rocher ?
ombre d'Orph�e (11, 61). �vocation de la premi�re descente d'Orph�e aux enfers (10, 1-63).
Lyaeus (11, 67). Lyaeus, � celui qui d�lie �, est un des surnoms de Dionysos/Bacchus, le dieu du vin (cfr 4, 11 et 8, 274). Ovide est apparemment seul � attribuer � Dionysos le ch�timent des M�nades ou Bacchantes, d�crit ici et servant de conclusion au r�cit consacr� � Orph�e et Eurydice.
�doniennes (11, 69-70). L'�don �tant une montagne de Thrace, l'adjectif � �donien � est utilis� simplement dans le sens de � thrace �.
cela (11, 85). La m�tamorphose des M�nades, punies par Bacchus-Liber, pour leur crime. D�go�t� par cette cruaut�, le dieu quitte la Thrace avec une troupe plus r�serv�e que celle des cruelles M�nades (11, 67-84), et passe en Asie mineure (Ovide parlant un peu plus loin de Phrygie, puis de Lydie, sans r�el souci de pr�cision).
Tmolus (11, 85). Le Timolus, plus souvent appel� Tmolus (vers 151), est un mont de Lydie, entre l'Hermos et le Caystre. C'est la source du fleuve Pactole.
Pactole (11, 86). Le Pactole, affluent de l'Hermos, baigne la ville de Sardes et est r�put� charrier de l'or (cfr 6, 15-16).
Sil�ne (11, 90). En tant que nom commun, le mot sil�ne d�signe un satyre devenu vieux. Comme nom propre, Sil�ne, fils d'Herm�s ou de Pan et d'une nymphe, est une figure burlesque de vieillard, toujours amoureux, faisant partie du cort�ge de Dionysos-Bacchus-Liber, mais le personnage est aussi dot� de sagesse et il a m�me jou� un r�le dans l'�ducation de Bacchus (11, 99). Sur Sil�ne, le vieillard ivre, membre de l'escorte de Bacchus, voir 4, 25-27 et n. Voir aussi Fastes, 1, 399-440 et n. ; 3, 745-760 ; 6, 324.
Midas (11, 92). Personnage central du passage (11, 85-194), Midas �tait un roi de Phrygie, fils de Gordios et de Cyb�le, h�ros de plusieurs l�gendes populaires. C'est Ovide qui nous a transmis la version la plus �labor�e � son sujet. On pourra par exemple comparer � la version ovidienne � celle de Hygin (Fab., 191) :
� [lacune] � l'�poque o� Apollon se mesura � la fl�te et au chant dans un concours avec Marsyas ou avec Pan. Alors que le Timolus donnait la victoire � Apollon, Midas d�clara qu'il fallait plut�t la donner � Marsyas. Alors, Apollon, s'indignant contre Midas, lui dit : ʻ Tu auras des oreilles assorties � ton intelligence, celle que tu as r�v�l�e, en portant ce jugement ʼ. Ces paroles prononc�es, il fit en sorte que Midas ait des oreilles d'�ne.
� cette �poque, alors que Pater Liber conduisait son arm�e en Inde, Sil�ne s'�gara, et Midas g�n�reusement l'accueillit en h�te, et lui donna un guide qui le ram�nerait dans l'escorte de Liber. Alors Liber Pater, pour remercier Midas de son bienfait, lui accorda le pouvoir de lui demander tout ce qu'il voudrait. Midas lui demanda de voir se transformer en or tout ce qu'il toucherait. Il obtint cette faveur et rentra au palais, et tout ce qu'il avait touch� devenait de l'or. Bient�t, �tant tourment� par la faim, il demanda � Liber de lui enlever ce don merveilleux ; Liber lui ordonna d'aller se baigner dans le fleuve Pactole ; d�s que son corps eut touch� l'eau du fleuve, celle-ci prit une couleur dor�e ; en Lydie, ce fleuve s'appelle maintenant Chrysorrhoas. �orgies (11, 93). � Orgies � dans le sens de � f�tes bacchiques �. Sur le culte orphique et les initiations, et singuli�rement sur celle de Midas, il y aurait sans doute beaucoup � dire, mais � ce sujet il ne semble pas que des sources remontent � une �poque ant�rieure � Ovide.
Eumolpe le Cercopien (11, 93). Cercops �tant un des premiers rois d'Ath�nes, � Cercopien � veut simplement dire � ath�nien �. (cfr 7, 486 avec d'autres liens). Cercops est l'anc�tre mythique de la famille des Eumolpides, pr�tres de D�m�ter � �leusis, et parfois consid�r� comme le fondateur des Myst�res d'�leusis. Il est toutefois rarement mis en rapport avec Orph�e, comme il l'est ici par Ovide.
pour la onzi�me fois (11, 97). Nouvelle variation pour indiquer l'avancement dans le temps : apr�s une dur�e de 10 fois 24 heures.
Lucifer (11, 97): Lucifer, l'�toile du matin, qui marque le lever du jour. Voir 8, 1-2.
Lydie (11, 98). C'est l� que se trouvait Bacchus, apr�s qu'il eut quitt� la Thrace (11, 85).
B�r�cynthe (11, 106). Voir supra 11, 16. Ici, c'est Midas, fils de Cyb�le la B�r�cynthienne.
Hesp�rides (11, 114). Les pommes d'or du jardin des Hesp�rides sont c�l�bres. Voir 4, 637-638.
Dana� (11, 117). Allusion � la pluie d'or, forme emprunt�e par Jupiter pour f�conder Dana�. Voir 4, 607-612 avec n., et 6, 113.
liqueur (11, 125). Les Anciens m�langeaient de l'eau au vin, souvent qualifi� de � liqueur de Bacchus �, le dieu qui avait gratifi� Midas de son pouvoir.
p�re L�n�en (11, 132). L�n�en, � du pressoir �, est un des noms attribu�s � Bacchus, dieu du vin (voir 4, 14).
Sardes (11, 137). Sardes, ville de Lydie, o� r�sidaient des rois, comme Cr�sus, � la richesse proverbiale (cfr 11, 152). Le fleuve est �videmment le Pactole, �voqu� en 11, 85-86, cens� rouler des paillettes d'or.
Midas (11, 146). Suite de l'histoire de Midas. Ovide semble s'�tre servi du personnage comme d'une transition entre la Thrace (li�e � Bacchus) et la Phrygie (li�e au cycle troyen). D'ailleurs, dans la premi�re partie du r�cit consacr� � Midas jusqu'au vers 145, c'est le dieu Bacchus qui intervient. Dans la suite, c'est Apollon qui prend le relais et qui punit Midas (174-179). Ovide annoncerait ici la derni�re partie des M�tamorphoses, consacr�e � Troie et � Rome.
Pan (11, 147). Le dieu Pan, fils d'Herm�s et d'une nymphe, �tait originaire d'Arcadie. Il pr�sidait aux troupeaux et repr�sentait la nature enti�re personnifi�e. Portant des cornes et des pattes de ch�vre, il effrayait les hommes par ses brusques apparitions (d'o� l'expression 'terreur panique'). Il passait (1, 685-712) pour l'inventeur de la fl�te � sept tuyaux (la fl�te de Pan), et figurait volontiers dans le cort�ge de Dionysos . � l'�poque d'Ovide, le Faunus indig�ne �tait compl�tement assimil� � Pan, d'o� la th�orie, pr�sente dans les Fastes, 2, 271-282, d'une origine arcadienne des Lupercales. Dans les Fastes, 2, 423-424, Ovide aborde �galement la question du rapport entre le dieu Panl et l'Arcadie. Voir aussi Fastes, 1, 397ss.
Tmolus (11, 151-152). Sur Tmolus, voir n. � 11, 85. En 11, 157-160, il sera personnalis� (comme Atlas en 4, 655), �rig� en arbitre d'un concours de chant, et repr�sent� sous les traits d'un vieillard. Le mont Tmolus n'est pas �loign� de Sardes (vers 137) et de Hypaepa (vers 152).
Sardes (11, 152). Cfr 11, 137. Voir aussi la n. � 11, 86.
Hypaepa (11, 152). Hypaepa est donc une ville de Lydie, sur le versant sud du Tmolos. Sur la modeste Hypaepa, voir 6, 13.
Apollon (11, 165). La description que fait ici Ovide d'Apollon se disposant � chanter correspond, pour l'expression, le costume, l'attitude, � la statue bien connue de l'Apollon Cithar�de du Mus�e du Vatican (Chamonard). On peut regretter que la fameuse statue n'ait pas �t� conserv�e avec ses couleurs ! Sont traditionnellement li�s � Apollon, la longue chevelure blonde, le laurier (1, 563-567), le mont Parnasse o� s�journent les Muses.
pourpre de Tyr (11, 166). Voir 6, 222 ; 9, 340 ; 10, 211.
bonnet pourpr� (11, 181). Le mot latin tiara �voque pour nous la triple couronne papale. Il s'agit ici d'une sorte de bonnet ou de fez, qui servait de coiffure nationale aux peuples du nord-ouest de l'Asie. Les po�tes latins (Virg., �n., 7, 247 ; Juv�nal, 6, 516) parlent aussi de � tiare phrygienne � au lieu du terme mitra servant � d�signer le � bonnet phrygien �, un long bonnet souple qu'on attachait sous le menton, ce qui aurait bien convenu � Midas, Phrygien de surcro�t (cfr A. Rich, Dictionnaire des Antiquit�s, Payot, 1995, p. 644, avec des illustrations).
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