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Thérèse Sureau

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THÉRÈSE SUREAU

Je flânais un jour avec délice, bouche béante et le nez en l’air, sous les marronniers en fleurs du jardin des Plantes ; car ce jour était un dimanche, et j’étais alors de mon métier compositeur d’imprimerie ; or, par la littérature qui court, c’est un terrible métier, je vous jure. Figurez-vous que j’avais pâli et bâillé toute la semaine sur le nouveau roman d’un auteur en vogue. — « Mais, pourquoi donc, avais-je murmuré vingt fois, souffleter ainsi, brutalement et à tout propos, Vaugelas, Restaut et Wailly, avec lesquels je gagerais que ce monsieur n’eut jamais rien à démêler !… » Aussi, dès le matin du jour libérateur, ma main, complice involontaire et noire encore de mille attentats à la langue, s’était cachée honteuse sous un gant. Le dimanche, comme vous savez, est pour le peuple un jour de métamorphoses ; je m’avisai ce jour-là d’être galant.

Parmi les promeneurs groupés, toujours curieux et toujours les mêmes, devant l’enceinte close où se pavane l’éléphant, je venais d’apercevoir une jeune dame dont j’avais peine à m’expliquer la présence en pareil lieu, car, bien que sa mise fût d’une grande simplicité, sa figure éclatante de pâleur sous un bandeau de cheveux noirs, ne manquait pas de distinction, et ses lèvres plus d’une fois avaient accueilli par un mouvement ironique les sottes observations qui pleuvaient autour de nous. J’épiais l’occasion de lui adresser la parole : elle ne se fit pas attendre. Son sac, qu’elle avait ouvert, m’avait laissé voir entre un rouleau de papier et un in-octavo, trois petites pommes de reinette. Un mouvement de l’inconnue me fit croire qu’elle voulait, elle aussi, payer son tribut au vorace animal : « Prenez garde, lui dis-je ; une dame, dimanche dernier, avançait étourdiment comme vous le bras où pendait son sac pour offrir un échaudé à l’éléphant, et ce gastronome peu délicat, happa et engloutit du même coup le sac et l’échaudé ; prenez garde ! » — Encouragé par un sourire de ma voisine, je poursuivis : « Tenez, lui dis-je, c’est ainsi qu’il faut s’y prendre ». Et, saisissant une des pommes entre le pouce et l’index, je l’offris à l’animal. Il l’avala de si bonne grâce que je pris à l’instant la seconde qui disparut comme sa sœur. J’aurais fait suivre le même chemin à la dernière, si la main que j’étendais n’eût plongé dans le vide : la jolie promeneuse avait disparu.

Je m’éloignais, soucieux et marchant au hasard, lorsqu’au détour d’un sentier solitaire, j’aperçus l’objet de ma préoccupation. Assise sur un banc de pierre, la dame aux pommes de reinette en croquait à belles dents la dernière, sans la peler, et, tout en mangeant, parcourait des yeux et de la main les pages du livre déployé sur ses genoux. Je m’arrêtai à quelques pas, pétrifié de surprise et de confusion. Hélas ! je le comprenais enfin, mais trop tard, ce n’était point à l’éléphant qu’était destiné ce plat de dessert, et, dans ma gauche courtoisie, j’avais volé à la dame de mes pensées les deux tiers de son déjeuner. Que faire ? c’eût été ajouter à la sottise et à l’offense que de lui en offrir brutalement d’autres, et cependant je mourais d’envie d’acquitter ma dette.

Son repas pythagoricien fini, elle continuait sa lecture qui paraissait l’intéresser beaucoup. Alors j’eus une idée bizarre. Je me souvins qu’un étudiant de mes amis avait conquis autrefois les bonnes grâces d’une reine de comptoir en usurpant le nom de Casimir Delavigne, et soudain mon projet fut arrêté. Au moment où la jeune lectrice, par un mouvement d’admiration idôlatre, touchait de ses lèvres roses un feuillet du livre : « Merci », dis-je bravement, et je m’avançai. L’inconnue leva les yeux : « Comment, dit-elle, rouge comme une cerise, vous seriez… » Je l’interrompis en m’inclinant d’un air modeste. Alors vous eussiez vu la pauvre enfant frémir d’un saint respect, et vous-même, vous frémiriez d’indignation, lecteur, si je vous disais de quelle auréole poétique je m’étais effrontément coiffé. J’offris mon bras à la promeneuse solitaire. Il va sans dire qu’il fut accepté. Chemin faisant, ma compagne me prodigua les confidences : c’était une femme auteur, fraîchement débarquée comme tant d’autres, de la province qui ne la comprenait pas, à Paris, qui se souciait fort peu de la comprendre. Elle avait composé dans la solitude et le silence, disait-elle, un volume de poésie, qui courait grand risque, pensai-je, de mourir comme il était né. De plus, elle venait de jeter dans les cartons d’un théâtre du boulevard un drame en cinq actes, intitulé, autant qu’il m’en souvient, Zénobie. Le souffleur, l’allumeur, le machiniste et autres littérateurs lui avaient conseillé, dans l’intérêt de la pièce, d’y tailler un rôle pour un éléphant, ce qui m’expliquait enfin son attention de tout à l’heure aux allures du gigantesque comédien. Hélas ! la pauvre dévote croyait se confesser au grand prêtre de la religion romantique ; et moi, je l’écoutais rougissant et balbutiant, comme l’écolier espiègle qui s’est caché, la veille de Pâques, dans un confessionnal pour surprendre aux jolies pénitentes l’aveu de leurs péchés mignons. Notre promenade vagabonde nous avait entraînés hors du jardin. J’allais, j’allais toujours, et ma compagne suivait sans défiance ; ce n’était pas un homme mais un poëte qu’elle suivait. Pour elle, le bourdon de Notre-Dame, sonnant vêpres, sonnait ma gloire ; pour elle je portais sur le front une flamme bleue comme les Génies des contes, et, sur la foi de cette étoile, elle m’eût suivi sans hésiter jusque dans la Cour des Miracles. Nous nous trouvâmes ainsi, loin, bien loin de notre point de départ, en face d’une jolie guinguette que je connais. « Si nous entrions là, lui dis-je, nous serions plus à l’aise pour causer, » et, sans attendre de réponse, je franchis le seuil, entraînant avec moi la naïve provinciale, quelque peu étonnée de ces lestes façons, et les attribuant sans doute in petto à l’originalité, compagne ordinaire du génie. Les deux pommes volées m’avaient pesé jusque-là sur la conscience ; mais enfin mes remords s’évanouirent entre un rôti et un dessert. Cependant la conversation ne cessait pas d’aller son train. — « Comment me conseillez-vou de signer mon nouveau recueil ? dit la muse : vous le savez, un nom sonore impose quelquefois au lecteur, et l’on aurait grand’peine à croire au talent d’un poëte qui s’appellerait prosaïquement Thérèse Sureau. »

Je bondis à ce nom bien connu, et, béant, immobile, je fixai sur celle qui me parlait des yeux épouvantés. — « Ma cousine ! » balbutiai-je en retombant sur ma chaise.

Elle trahit par un geste son désappointement. « Non, je ne suis pas un poëte et je vous ai trompée, poursuivis-je, en prévenant ses questions. Je suis tout simplement, belle muse, Pierre-Jacques, votre cousin, ouvrier imprimeur… pour vous servir ! »

Et en effet c’était bien Thérèse, Thérèse, la mieux aimée de mes compagnes d’enfance, et dont, sous un masque récent de pâleur, la figure, autrefois si rose, n’avait d’abord éveillé chez moi qu’un vague souvenir. À dix-sept ans, elle était devenue ma cousine (rien que ma cousine, hélas !) en épousant un gros, gras et riche fermier, mon parent, qui ne tarda pas à la laisser veuve, en tombant un soir, après de ferventes libations au saint du village, dans un piège à loup, d’où on le retira mort le lendemain.

Élevée par les dames du château, et leur demoiselle de compagnie avant ce mariage, la jeune veuve se laissa bientôt aller à la vie élégante qu’elle avait essayée autrefois et à la poésie, ses premières amours. Inondé de pluie, de grêle et de procès, son petit domaine s’en alla sous ses pieds comme un sable mouvant, tandis qu’elle regardait le ciel. À son arrivée à Paris, elle était riche encore d’une vigne et d’un pré ; mais il fallait payer les frais d’impression de ses poésies, mais il fallait jeter un peu de poudre d’or sur les feuilletons, si bien que la jeune fermière ne possédait plus rien au soleil que sa jeunesse et sa beauté ; et Thérèse n’entendait rien, Dieu merci ! à l’exploitation d’un pareil fonds.

Après un moment de silence : « Je n’essaierais pas, lui dis-je, de vous détourner d’une carrière à laquelle vous seriez fatalement prédestinée ; mais êtes-vous bien sûre de votre vocation ? De quel droit vous proclamez-vous poète ? Est-ce pour avoir quelquefois aligné des alexandrins et accouplé des rimes ? Mais, à ce compte, je suis poëte aussi, moi ; mon voisin l’étudiant, mon antipode l’épicier le sont encore ; et mon portier, qui l’est tant soit peu lui-même, balaie tous les matins de la poésie à chaque étage. Prenez garde de vous tromper, et de prendre pour votre étoile un feu follet qui vous conduirait… Dieu sait où ! à la misère, à la honte, à la mort ! Mon état, cousine, me donne le droit de vous parler ainsi. La typographie, voyez-vous, est l’anti-chambre de la littérature, et comme tout valet de grande maison, je regarde quelquefois par le trou de la serrure. L’autre jour, par exemple, le prote me députa chez un auteur qui faisait attendre de la copie. C’était, comme vous, Thérèse, une jeune fille de vingt ans. Je la trouvai malade, au lit, et soignée par sa mère. Elle écrivait. De temps en temps sa tête fatiguée retombait sur sa poitrine, la plume s’arrêtait sous ses doigts amaigris, et alors elle demandait une tasse de café. C’était pour s’inspirer, disait-elle ; mais la perfide liqueur lui versait à la fois la fièvre et l’inspiration, et chaque phrase, chaque vers coûtait à la malade un quart d’heure de vie. « Hâtez-vous, madame, lui avais-je dit étourdiment, car nous attendons, et nous avons besoin de travailler. — Vous avez besoin de travailler, murmura-t-elle en regardant sa mère, et moi donc !… »

« Ceci n’est pas un roman, cousine ; la jeune muse chantait hier encore ; elle est muette aujourd’hui, et si vous désirez savoir son nom…

— Silence ! grâce ! dit vivement Thérèse ! ce nom, je le connais ; cette histoire, je la sais. Pauvre sœur aînée, si le sommeil de la mort a des rêves, ta gloire posthume du moins te console aujourd’hui dans la tombe !

— Sa gloire, cousine ! interrompis-je en souriant avec tristesse.

— Oseriez-vous l’attaquer ?

— À Dieu ne plaise que je veuille arracher avec mes mains noires quelques brins de laurier à une tête de mort ! Mais si j’étais père et qu’on m’eût invité, comme tant d’autres, à souscrire pour le monument funèbre de la jeune bretonne : « De grand cœur, aurais-je répondu ; mais à condition qu’on y gravera pour épitaphe : Ci-gît une honnête fille tuée à vingt ans par la manie d’écrire, et plus bas : Il est défendu de déposer des vers sur cette tombe.

» Et quand même la foi que vous avez dans votre génie ne serait pas une erreur, écrire, chanter, jeter de l’éclat et faire du bruit, est-ce bien là, Thérèse, le rôle qui convient à une femme ? qu’en dites-vous ? Pour moi, le cœur me saigne et la rougeur me monte au front, toutes les fois que je lis dans un journal ces paroles ou l’équivalent :

» Une jeune dame qui se cache sous le pseudonyme transparent de *** vient de publier un nouveau roman auquel la vogue est assurée. Cette fois, plus de voile sur les situations, plus de réticence dans les expressions. On devine que l’aimable auteur s’est inspirée de ses souvenirs, etc… Prix : 7 fr. 50 c. »

» Cette annonce, à votre avis, n’est-elle pas le digne pendant de cette autre que j’entendis un jour hurler sur les tréteaux de la foire :

» Entrez, Messieurs et Dames ; vous y verrez la petite Ourliska, princesse de Caramanie, qui a eu des malheurs. Elle est âgée de seize ans, danse sur la corde sans balancier, marche sur la tête comme un ange, et fait le grand écart… Que c’est étonnant pour son âge. Entrrrrez… ça ne coûte que deux sous !… »

» Un honnête homme, dit-on, à qui des Bohémiens avaient enlevé sa fille au berceau, faillit devenir fou de douleur en la retrouvant un jour déguisée en princesse de Caramanie. Et que dirait le vôtre, cousine, le vôtre qui est pieux et qui sait lire, s’il vous rencontrait un beau matin, dansant sur la phrase dans un journal ou faisant le grand écart dans un roman ? »

Une larme coula sur la joue de Thérèse.

« Victoire ! dis-je ; voici une perle assez précieuse pour acheter le pardon d’un père. Courons lui offrir cette larme chaude encore : son baiser l’essuiera, j’en réponds. »

Elle résista, mais j’insistai ; elle discuta, mais je suppliai ; bref, je fis près de ma cousine, pour la ramener à Dieu, ce que j’eusse fait près d’une autre pour la gagner au diable ; si bien que le soir même je l’entraînai à la diligence avec ses bagages (presque aussi légers qu’elle !), et que le lendemain nous roulions tous deux sur la route de Champagne, elle pâle et souffrante encore de sa gloire avortée, moi gai, triomphant et criant au postillon : « Ne verse pas, camarade : tu portes une Muse et sa fortune ! »

Je ne pus assister à l’entrevue de l’enfant prodigue et de son père ; je m’étais arrêté en chemin, à deux lieues du village, dans une imprimerie toute petite, mais proprette, coquette, hospitalière (vous la connaissez, ma sœur), où je me reposais voluptueusement sur d’innocentes affiches de la littérature parisienne. Mais le dimanche suivant, comme vous pensez bien, j’arrivai chez mon oncle presque aussitôt que l’aurore. Je trouvai ma cousine chantant à sa fenêtre pour bercer un petit enfant tourmenté par la dentition ; et si, d’aventure, vous êtes curieuse de connaître sa romance, je l’ai retenue, la voici :


LES DENTS DE LAIT


Pauvre muse dédaignée
Dans le pays des méchants,
À ton berceau, résignée,
Loïs, j’apporte mes chants ;
Cette fois, ma gloire est sûre :
Mon public est sans sifflet,
Et son baiser sans morsure :
Il n’a que ses dents de lait.

Dans les sentiers de la vie,
À tous les buissons pendant,
Un fruit nommé Poésie
Tente la main et la dent ;
À l’enfant qui le regarde
Sa couleur vermeille plaît :
Beau Loïs, un jour, prends garde
D’agacer tes dents de lait !

Le ciel de la ville est sombre :
Oiseau fidèle à ton nid,
Si tu chantes, chante à l’ombre
De notre clocher bénit.
Pour le bonheur seul respire,
Et même, à l’heure qu’il est,

Qu’en dormant un long sourire
Laisse voir tes dents de lait.

Oui, qu’une douce chimère
Caresse ton front vermeil ;
Rêve des baisers de mère,
Je vais, pendant ton sommeil,
Au pâle éclair de la houille,
Filant comme elle filait,
Demander à sa quenouille
Du pain pour tes dents de lait.


« Bravo ! » m’écriai-je, et d’un bond je fus dans la chambre. Thérèse m’accueillit cordialement, mais d’un air un peu froid. Ses manières trahissaient une préoccupation secrète, et faisaient soupçonner que la jeune métromane n’était pas tout à fait guérie, mais seulement convalescente. Je me trouvai un moment après attablé entre elle et son père, devant une excellente soupe aux choux que l’ex-muse prétendit avoir faite elle-même et sans collaboration, la vaniteuse ! Le repas fut gai : on rit, on jasa beaucoup ; je soupçonne même que l’on déraisonna un peu, la piquette et la joie font de ces tours. Malheureusement, comme je portais mon mouchoir à mes yeux, attendri par les remercîments du bonhomme, le mouvement fit sauter de ma poche une lettre à l’adresse de Thérèse. Pendant que je présidais, à Paris, au transport de ses effets, allant et venant du troisième étage à la rue, son portier m’avait remis pour elle ce billet, qui était resté jusque-là oublié et enseveli dans la poche de mon habit des dimanches. Hélas ! plût à Dieu que les souris de ma chambrette eussent mangé la lettre et l’habit ! c’était une invitation d’un directeur de théâtre à l’auteur de Zénobie, que l’on attendait, disait-il, pour commencer les répétitions de son drame, reçu la veille par acclamation. Thérèse en fit lecture à haute voix, et dès lors je sentis que c’en était fait de son bonheur. Nous n’opposâmes qu’une résistance faible et sans espoir à l’invincible fascination qui l’entraînait : elle partit… et sans retour !

Un mois après, nous pleurions, son père et moi, sur une lettre au cachet noir portant le timbre de Paris. Thérèse, impatiente de partir, n’avait trouvé, aux messageries de la ville voisine, de place vacante que sur l’impériale, et battue tout un jour par la pluie et le vent, avait passé, à son arrivée, de la voiture sur un lit d’agonie. La gloire l’eût guérie peut-être ; mais à l’instant même où elle se traînait avec effort vers le théâtre dont les appels l’avaient égarée, ce théâtre, comme par une vengeance du ciel, croulait dans les flammes avec ses oripeaux, ses décors, ses cartons, hélas ! et le drame de Zénobie ! Dès lors la fièvre redoubla et eut bon marché de sa victime. Une circonstance singulière marqua les derniers moments de Thérèse ; comme son hôtesse l’invitait à essayer de quelque nourriture :

« Je dînerai ce soir, dit-elle avec l’air et l’accent du délire, je dînerai en belle et nombreuse compagnie ! »

Et, d’une main tremblante, elle se mit à tracer des invitations. Or, voici quelle était la liste des convives :

Dryden, Malfilâtre, Savage, Chatterton, Gilbert, Escousse, Élisa Mercœur · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

Les jours, les semaines, les mois qui suivirent ces fatales nouvelles, furent pour moi, comme vous pensez bien, remplis de distractions douloureuses. Les caractères répondaient les uns pour les autres à l’appel de mes doigts tâtonnants : je me barbouillais d’encre en essuyant mes pleurs, et une fois entre autres, m’étant penché sur la forme humide d’un placard qui devait annoncer la mise en location de je ne sais quel appartement, je trouvai, en me relevant, ces mots, imprimés sur mon gilet, à l’endroit du cœur : « Vacant par suite de décès. »


Note. — « Thérèse Sureau était dans l’origine un feuilleton plutôt qu’une nouvelle. Le drame (si drame il y a) servait là de prétexte au développement d’un paradoxe. Des conseils prudents, mais tardifs, imposèrent à l’auteur de larges suppressions qui, faites sur l’épreuve et quand il était trop tard pour supprimer la pièce entière, l’ont dénaturée complètement. »

Hégésippe Moreau. (Édition de 1838.)

Nous devons ajouter à cette Note, trop sévère à la fois et trop modeste, que Thérèse Sureau est restée, à travers toutes les corrections, un des plus jolis contes, d’un haut intérét et d’une moralité profonde.

O. L.