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Uber Eats

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Uber Eats
logo de Uber Eats

Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs Travis Kalanick, Garrett Camp
Forme juridique Société par actions simplifiée
Siège social San Francisco
Drapeau États-Unis
Activité Livraison de nourriture (en)[1] et service de livraison de repasVoir et modifier les données sur Wikidata
Société mère Uber
SIREN 84198382
Site web www.ubereats.comVoir et modifier les données sur Wikidata

Chiffre d'affaires en augmentation 1,3 milliard $ (2018)

Uber Eats est un service de livraison de plats cuisinés lancé par Uber en 2015 et basé à San Francisco, en Californie. Les commandes sont prises via l'application mobile ou le site web de Uber Eats auprès des restaurants partenaires et sont livrées par des coursiers auto-entrepreneurs (à vélo, scooter, etc.).

L'entreprise opère dans le monde entier : Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Australie, Asie et dans quelques villes d'Afrique[2].

Coursier Uber Eats à Amsterdam

Le , Uber lance un service nommé Uber Fresh[3] à Santa Monica en Californie présenté comme une expérimentation d'une semaine. Un menu fixe est proposé chaque jour pour 12 dollars[4], la livraison est incluse et sera effectuée par les chauffeurs déjà partenaires en voiture[5]. Cette expérimentation n'a jamais pris fin, et le service s'est étendu en novembre 2014 dans les villes de Beverly Hills et dans plusieurs quartiers de Los Angeles. Le menu et le nombre de restaurants partenaires a été étendu et les délais de livraison réduits à l'occasion[6].

En , le service est lancé dans certaines parties de New York et de Chicago ainsi qu'à l'international à Barcelone, en Espagne[7]. En avril, le service est rebaptisé Uber Eats[8] et permet de commander pour le dîner ainsi que pour le petit déjeuner[9]. La tarification a été changée pour l'occasion, passant à 3 euros par commande, peu importe le nombre de plats commandés. Les livraisons sont toujours effectués par des chauffeurs de VTC, et à Paris seuls les conducteurs de véhicules électriques Green peuvent participer au service.

Après plusieurs modifications à l'interface de l'application Uber dont le service dépendait, une application distincte sort pour UberEATS en [10], disponible dans un premier temps à Toronto au Canada[11].

En 2016, l'entreprise s'associe à des chaînes comme McDonald's[12] ou Starbucks.

Le service va s'étendre en 2017 en France dans une dizaine de villes comprenant Nice[13], Lyon, Rennes ou encore Avignon[14].

Logo Uber Eats sur la devanture d'un restaurant Subway

En août 2018, le service a changé les frais de livraison, passant de 5 dollars aux États-Unis (2,50 euros en France) à un coût dépendant de la distance de livraison[15].

En 2019, l'entreprise dit vouloir effectuer des livraisons par drone et dévoile plusieurs prototypes[16]. Depuis juillet, elle propose également le service Dine-In qui permet de réserver pour manger sur-place[17], un service permettant la vente à emporter sera lancé en octobre[18].

En , Uber Eats, largement déficitaire en Inde, y cède ses activités à son concurrent Zomato (en), contre une participation de 10 % dans ce dernier[19].

Durant la pandémie de Covid-19, l'entreprise enregistre une hausse de 35% de chiffre d'affaires. Le , Uber Eats a annoncé cesser son activité en Arabie Saoudite, en Egypte, au Honduras, en République tchèque, en Roumanie, en Ukraine et en Uruguay en juin[20].

En , Uber Eats annonce l'acquisition de Postmates, un de ses concurrents directs aux États-Unis, pour 2,65 milliards de dollars. Cette annonce intervient peu de temps après l'acquisition de Grubhub par Just Eat[21].

Modèle économique

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Coursier Uber Eats à Manchester

Uber Eats est une plateforme de commerce électronique qui propose la livraison de repas des restaurants partenaires. Les restaurants partenaires sont sélectionnés par la plateforme qui gère le service Uber Eats. Le coût du service est facturé au client final en fonction de la distance de livraison[15]. Par ailleurs la plateforme prend une commission de 30 % en moyenne sur la facture générée par le restaurant partenaire[22].

Les livreurs (en vélo, scooter, automobile, ou autre) employés dans le cadre du service Uber Eats sont rémunérés à la course effectuée et en fonction de la distance de cette dernière. Ce sont des auto-entrepreneurs, parfois soumis à une obligation d'affichage de la marque et de suivi de leur itinéraire[23],[24].

En , 45 villes parmi les 200 villes couvertes dans le monde étaient rentables[25].

En France, la première ville où Uber Eats a été proposé est Paris en . L'application a été introduite en essai à Paris le , sous la forme d'une option au sein de l'application Uber[23],[26]. Le service est fourni en France par une société à responsabilité limitée de droit néerlandais[27],[28].

En , la Cour de cassation en France considère que les livreurs ne sont pas réellement des travailleurs indépendants et que leur contrat doit être requalifié comme salarié. Un an après, les livreurs sont toujours indépendants et payés à la course sans contrat de travail. Les responsables de recrutement de coursiers de Uber Eats, comme son concurrent Deliveroo, ont pour instruction d'éviter tout vocabulaire qui pourrait laisser entendre à une relation hiérarchique[29].

En 2021, l'écrivain-voyageur et journaliste français Julien Blanc-Gras raconte dans un reportage pour L'Obs la semaine qu'il a passée comme livreur Uber Eats : « J'ai parcouru une centaine de kilomètres dans Paris pour effectuer trente-deux livraisons en trente-cinq heures d'astreinte (durant lesquelles je n'ai refusé qu'une poignée de courses). J'ai gagné 131,11 euros. Soit 3,74 euros de l'heure. En France, le smic horaire net s'élève à 7,89 euros. » [30]

En 2022, Uber Eats est présent dans près de 400 villes en France métropolitaine[31] et en Outre-mer (La Réunion uniquement[32]).

Exploitation d'étrangers en situation irrégulière

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En , des enquêtes journalistiques du Journal de 20 heures de France 2 et de L'Express révèlent que des livreurs sous-louent leur compte Uber Eats ou Deliveroo à des étrangers en situation irrégulière et à des mineurs (ce qui constitue du travail dissimulé) contre une partie de la rémunération[33],[34]. L'année suivante, The New York Times publie à son tour une enquête sur le sujet, illustrant l'exploitation d'étrangers en situation irrégulière en grande précarité par des livreurs qui retiennent 30 à 50 % du chiffre d'affaires quotidien réalisé en échange de l'accès à leur compte Uber Eats ou Deliveroo — les deux entreprises revendiquent quant à elles une tolérance zéro à l'égard du travail dissimulé. La faiblesse croissante des rémunérations (contestée par Uber Eats et Deliveroo) inciterait les travailleurs précaires à cesser de livrer et préférer sous-louer leur compte à des travailleurs encore plus précaires, relate The New York Times. Bien que les entreprises du secteur mettent en exergue leur politique de responsabilité sociale, elles continuent à tirer profit des livraisons, que le livreur soit déclaré ou non, soulignent les livreurs[35],[36].

En 2021, selon Ouest France, près d’une centaine de clandestins livrent illégalement à Nantes pour Deliveroo et Uber Eats avec des comptes loués[37].

Depuis 2020 le nom d'Uber Eats s'affiche sur le logo de la Ligue 1.

En , Uber Eats annonce qu'il va sponsoriser le championnat de France de Ligue 1 de football dès la rentrée 2019 et qu'il va remplacer Conforama au naming de la Ligue 1 à partir de la saison 2020-2021[38]. La durée du naming est de deux ans et devrait coûter entre 11 et 15 millions d'euros par an à Uber Eats[39],[40]. Le , l'Olympique de Marseille annonce que Uber Eats devient le sponsor du maillot de l'équipe pour trois ans[41].

Action collective conjointe

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En , une action collective conjointe est lancée par l'avocat Christophe Lèguevaques[42]. Les employés souhaitent que la justice requalifient leur contrat d'indépendant en contrat de travail[43],[44].

Soumission aux dispositions d'un accord de branche

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Le 20 avril 2023, un accord de branche a été signé entre :

Cet accord fixe pour les livreurs indépendants un tarif horaire minimum de 11,75 euros par heure de travail effective[46]. Uber Eats, en tant que plateforme de livraison de plats cuisinés, est soumis aux dispositions issues de cet accord de branche[46].

En , un mouvement de restaurateurs appelé « #SaveMyResto » demande la régulation des pratiques commerciales de Uber Eats, Deliveroo et Takeaway.com[47]. Inspiré par les mesures temporaire de protection prises dans les grandes villes américaines pour plafonner les commissions à 15 ou 20 % selon les villes[48], ils dénoncent des abus de position dominante et de dépendance économique.

En France, aucun taux d'accident du travail n'existe mais en , la probabilité d'avoir un accident du travail ramenée pour les 4 000 livreurs équivalents temps-plein est de 39 % en Belgique, soit 10 fois la moyenne en France. Ce taux a été calculé sur des livreurs salariés payés à l'heure, contrairement à la France, ou les livreurs sont payés à la course avec un système de bonus pour les inciter à travailler certains jours comme lors de conditions climatiques difficiles[29],[49].

En , la mort de Franck Page, un livreur Uber Eats, éclaire les risques liés à l'incitation du système de bonus nommé challenge, bien qu'aucun bonus n'ait été mis en place le jour de son décès[29].

Notes et références

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  1. « https://www.npr.org/sections/coronavirus-live-updates/2020/07/06/887961123/uber-gobbles-up-postmates-in-2-65-billion-bet-on-food-delivery »
  2. « Chercher une ville », sur about.ubereats.com, Site officiel (consulté le )
  3. (en-US) « Uber Begins Testing Lunch Delivery With UberFRESH », sur TechCrunch (consulté le )
  4. « Hungry to Happy in Under 10 Minutes | Uber Blog », sur web.archive.org, (consulté le )
  5. (en) Jay McGregor, « Uber Trials Fast Food Delivery Service 'UberFRESH' », sur Forbes (consulté le )
  6. (en) Farley Elliott, « UberFRESH Rolls Out Local Lunch Delivery in West Hollywood and Beverly Hills Starting Today », sur Eater LA, (consulté le )
  7. Business Insider UK, « Uber is launching a food delivery service in Spain », sur Business Insider France, (consulté le )
  8. (en) Farley Elliott, « UberFRESH Rebrands to UberEATS Just in Time to Expand Like Crazy », sur Eater LA, (consulté le )
  9. (en) Khushbu Shah, « Uber Expands Its Food Delivery Service UberEats to New York and Chicago », sur Eater, (consulté le )
  10. Jessi Hempel, « The UberEATS Standalone App Has Nothing to Do With Rides », Wired,‎ (ISSN 1059-1028, lire en ligne, consulté le )
  11. Maya Kosoff, « Uber just launched a food-delivery app, and it looks like a Seamless killer », sur Business Insider France, (consulté le )
  12. Par Marc LomazziLe 25 décembre 2016 à 07h00, « McDonald's va tester la livraison à domicile », sur leparisien.fr, (consulté le )
  13. « 6 choses à savoir sur l’arrivée d’Uber Eats aujourd’hui à Nice », sur tribuca.net (consulté le )
  14. « Le service de livraison UberEats disponible dès 11 heures aujourd'hui à Avignon », sur LaProvence.com, (consulté le )
  15. a et b « Comment fonctionnent les frais sur Uber Eats ? », Site officiel.
  16. (en) Uber, « Uber AIR: Delivering Uber Eats with Drones | Uber Elevate | Uber », sur Youtube
  17. « Uber Eats présente l'option "dine-in" qui permet de manger sur place », sur Siècle Digital, (consulté le )
  18. Ines Cussac, « Uber Eats: la plate-forme se lance dans les plats à emporter », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  19. (en) Chandini Monnappa et Nivedita Bhattacharjee, « Uber cuts losses from Eats business in India with sale to Zomato », Reuters, .
  20. Le Figaro avec AFP, « Uber Eats se retire de sept pays à partir de juin », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  21. « Uber, Postmates agree on $2.65 billion all-stock deal: Bloomberg News », sur Reuters,
  22. Centre France, « Commerce - Livraison de repas à domicile : UberEats veut débarquer à Riom (Puy-de-Dôme) mais peine à trouver des coursiers », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  23. a et b Mikaël Lozano, « UberEats apporte un CA additionnel de 20 % en moyenne », La Tribune, (consulté le )
  24. Fabien Magnenou, « Deliveroo, Foodora, UberEats... Quand la livraison de petits plats met le salariat sur le gril », France TV Info, (consulté le ).
  25. Flore Fauconnier, « UberEats va s'étendre à 100 villes supplémentaires dont 35 en France », Libre Service Actualités, (consulté le ).
  26. Julien Cadot, « UberEats : une app indépendante suffira-t-elle à rendre les plats meilleurs ? », Numerama, (consulté le )
  27. « Legal : Uber B.V. », Uber.com, (consulté le )
  28. Laurent Gamet, « Le livreur à vélo, la plateforme et le droit du travail » (article universitaire), Actualité juridique, Dalloz,‎ , p. 45 (ISSN 2274-2395, lire en ligne, consulté le )
  29. a b et c Cash Investigation - Au secours, mon patron est un algorithme ! [Production de télévision], Sandrine Rigaud (réalisatrice), Élise Lucet (présentatrice) sur France 2 (, 138 min minutes), Premières Lignes télévision, consulté le
  30. Julien Blanc-Gras, « « Le premier jour, un gars m’ouvre en slip » : une semaine dans la vie d’un livreur Uber-Eats, par Julien Blanc-Gras », sur L'Obs, (consulté le )
  31. « Devenir livreur Uber Eats » Accès libre, sur Les Coursiers Français (consulté le )
  32. « Uber Eats livre à La Réunion et dévoile les restaurants », Habiter La Réunion, .
  33. « Enquête France 2. Comment des coursiers Uber Eats ou Deliveroo sous-louent leurs comptes à des sans-papiers ou des mineurs », France Info, (consulté le ).
  34. Anna Benjamin, « Les sans-papiers, sous-traitants des coursiers », L'Express,‎ (lire en ligne).
  35. (en) Liz Alderman, « Food-Delivery Couriers Exploit Desperate Migrants in France », The New York Times, .
  36. Liz Alderman, « En France, les migrants exploités par Uber Eats et Deliveroo », The New York Times/Courrier international, .
  37. ENQUÊTE. Location de compte, repas, appart… Comment les réseaux exploitent les livreurs sans-papiers, ouest-france.fr, 27 janvier 2021
  38. « Uber Eats nouveau partenaire-titre de la Ligue 1 », L'Équipe, .
  39. « Uber Eats sera le partenaire en titre de la Ligue 1 de football dès 2020 », Le Monde/AFP, .
  40. Axel de Tarlé, « Le partenariat Ligue 1 - Uber Eats, un choix doublement stratégique », Europe 1, .
  41. « Uber Eats nouveau sponsor maillot de l'OM », L'Équipe, .
  42. « Uber Eats va-t-il faire face à une première action collective de livreurs en France? », sur Challenges (consulté le )
  43. « Les livreurs Uber Eats peuvent encore rallier l’action collective lancée par un avocat toulousain », sur France Bleu, (consulté le )
  44. « Une action collective de livreurs se prépare contre Uber Eats », sur Les Echos, (consulté le )
  45. DICOM_Boris.R et DICOM_Boris.R, « Dialogue social dans le secteur des VTC : signature d'un accord fixant à 7,65 € le revenu minimum net par course », sur Ministère du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, (consulté le )
  46. a et b « Uber Eats, Deliveroo... un accord trouvé pour que les livreurs indépendants obtiennent un revenu horaire minimum », sur midilibre.fr (consulté le )
  47. Pauline Deglume, « Des restos réclament la régulation des plateformes de livraison », L'Echo,‎ (lire en ligne)
  48. (en) Lisa Fickenscher et Julia MarshMay, « NYC will impose 20-percent cap on restaurant delivery-app fees », sur www.nypost.com, (consulté le )
  49. Franceinfo (photogr. Franck Bessière, Hans Lucas, AFP), « Livreurs, modérateurs... Six séquences à retenir de "Cash Investigation" sur les petites mains des géants du numérique » Accès libre, sur Franceinfo, (consulté le )

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Articles connexes

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Lien externe

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