Le Coran des historiens
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Mohammad Ali Amir-Moezzi Manfred Kropp Frédéric Imbert David Hamidovic Karl-Friedrich Pohlmann (d) Christian Robin Gabriel Said Reynolds Stephen J. Shoemaker (en) Frantz Grenet Vincent Déroche (d) Mette Bjerregaard Mortensen (d) Samra Azarnouche (d) Guillaume Dye Antoine Borrut (d) Muriel Debié Eleonore Cellard (en) Michel Tardieu |
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Le Coran des historiens est un ouvrage de recherche et de synthèse historique sur l'Islam et plus particulièrement sur le Coran. Il est publié, en trois volumes, en 2019 par les Éditions du Cerf après cinq ans de travaux. L'ouvrage est décrit comme étant une « somme » des connaissances actuelles en matière d'histoire de l'Islam par plusieurs chercheurs.
Sa rédaction est laissée aux chercheurs, mais elle est dirigée par Mohammad Ali Amir-Moezzi et Guillaume Dye. L'ouvrage comporte des contributions de vingt-huit chercheurs.
Ouvrage
[modifier | modifier le code]Idées générales
[modifier | modifier le code]Le projet, selon les auteurs, est de « s’occuper du « Coran comme texte » en se fondant exclusivement sur des recherches historiques et philologiques qui se situent en dehors du registre de la croyance »[1].
L'ouvrage se présente comme une recension et synthèse des différentes hypothèses et découvertes historiques relatives à la naissance de l'Islam, à la naissance du Coran, à son développement, son histoire contextuelle et textuelle, les grands enjeux de ce texte, de sa rédaction, de sa propagation[2] et de sa canonisation en un texte unique[3].
Auteurs
[modifier | modifier le code]En plus de Mohammad Ali Amir-Moezzi et Guillaume Dye[4], l'ouvrage recense les contributions de vingt-six autres chercheurs, parmi lesquels Muriel Debié, Mehdi Azaiez, Samra Azarnouche, ou François Déroche[2],[5].
Structure
[modifier | modifier le code]Son caractère encyclopédique et très large mène certains scientifiques à la qualifier de « somme »[6],[7],[8].
Le premier tome, de 1 016 pages en français, revient sur les questions historiques et méthodologiques tandis que le deuxième tome fait une traduction et commentaire filé du texte coranique[6] et que le troisième est consacré à la bibliographie et aux sources utilisées[9]. La totalité des trois tomes dépasse les 3 500 pages[10].
Traductions
[modifier | modifier le code]La traduction en arabe est en cours[11].
Réception
[modifier | modifier le code]Milieux scientifiques
[modifier | modifier le code]Peu après sa publication, l'ouvrage est reçu par les chercheurs comme « faisant date » ou comme étant un ouvrage important en recherche sur l'Islam[7],[12],[13],[14],[15]. Gavin McDowell, de l'université Laval, décrit le livre de la sorte[8] :
Le Coran des historiens est une œuvre monumentale de dimensions proustiennes. Présentée comme une « synthèse (ou peut-être : somme) sans précédent dans l'histoire » et également comme « une aventure inédite de l'esprit », quoi que cela puisse signifier, cette œuvre dense peut légitimement revendiquer d'être la première de son genre.
Selon Muhammad Bā'azam, il s'agit de la seule œuvre d'une telle ampleur qui existe[16]. La Plateforme universitaire de recherche sur l’islam relaie la publication du livre[17]. Elle donne aussi l'occasion d'organiser des séminaires de recherche et des séminaires introductifs à l'université Aix-Marseille[18]. L'UNESCO et l'université de Koufa organisent aussi une conférence à propos du livre[19], tout comme l'Institut des Cultures d’Islam[20].
Milieux musulmans
[modifier | modifier le code]L'université islamique iranienne Ahl Al Bayt conseille la lecture de l'ouvrage[21] et organise, en 2022, un séminaire de recherche qui s'y intéresse[22]. Le Coran des historiens est cité dans le dernier ouvrage de Muhammad Shahrour[23]. Hicham Abdel Gawad considère que cette publication est : « un pas de plus vers la popularisation de l’approche historico-critique chez le grand public, y compris le public musulman »[24].
Le site arabophone Ahewar signale sa publication et la commente en des termes positifs[25]. Selon le philosophe syrien Hashim Saleh, il s'agit du « livre le plus important du XXIème siècle »[26]. Cependant, un prédicateur chiite iranien critique l'ouvrage et l'accuse de faire partie d'un complot occidental pour détruire l'Islam[27], à contrario, un écrivain marocain accuse le livre d'être un ouvrage de propagande chiite dirigé à l'encontre de l'Islam sunnite[28].
Médias
[modifier | modifier le code]Radio France présente l'ouvrage dans une émission invitant Mohammad Ali Amir-Moezzi[29] et dans une série d'émissions consacrées au sujet[30]. Une autre émission, sur France Culture, l'invite en compagnie de Muriel Debié et Guillaume Dye[31].
Le Monde y consacre un article élogieux[3]. Bien que Le Figaro[32], un journal français conservateur et Libération[33],[34], un journal français progressiste, aient accordé des articles au sujet de la publication du Coran des historiens, Riposte laïque, site internet français d'extrême-droite, accuse le livre d'être une « apologie de l'Islam »[5].
Ventes et prix
[modifier | modifier le code]L'ouvrage est un succès commercial en France, se vendant à 12 000 exemplaires dans ses premiers six mois[6]. Il reçoit le grand prix de l'Institut du monde arabe en 2020[35].
Autres
[modifier | modifier le code]Le Roshan Cultural Heritage Institute félicite Mohammad Ali Amir-Moezzi pour la publication de ce livre[36],[37].
Références
[modifier | modifier le code]- Sylvio Hermann De Franceschi, « Le Dieu un : problèmes et méthodes d’histoire des monothéismes. Cinquante ans de recherches françaises (1970-2020) », École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, no 130, (ISSN 0183-7478 et 1969-6329, DOI 10.4000/asr.4285, lire en ligne, consulté le )
- Mohammad Ali Amir Moezzi et Guillaume Dye, Le Coran des historiens, Paris, les Éditions du Cerf, , 2386 p. (ISBN 978-2-204-13551-1)
- « « Le Coran des historiens » : le livre saint de l’islam comme document historique de première importance », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Religions du monde - Le Coran des historiens ou «le Coran avant l’islam» », sur RFI, (consulté le ).
- (en) Valentina A. Grasso, « The Qu’rān through the Lens of Late Antiquity, Late Antiquity through the Lens of the Qu’rān: Approaches, Perspectives and Possibilities », Harvard Theological Review, vol. 115, no 3, , p. 466–476 (ISSN 0017-8160 et 1475-4517, DOI 10.1017/S001781602200027X, lire en ligne, consulté le )
- Dominique Avon, « La réception du Coran des historiens par des acteurs musulmans et en contexte musulman », Archives de sciences sociales des religions, no 198, , p. 31–38 (ISSN 0335-5985 et 1777-5825, DOI 10.4000/assr.66694, lire en ligne, consulté le ) :
« Le Coran des historiens a été publié en novembre 2019, au terme de cinq années du travail d’une équipe coordonnée par Mohammad Ali Amir Moezzi, directeur d’études à l’EPHE titulaire de la chaire « Exégèse et théologie de l’Islam Shi‘ite », et Guillaume Dye, professeur d’études islamiques à l’Université libre de Bruxelles. Cette somme, en langue française, fait le point de l’état des recherches sur le texte coranique et son contexte d’élaboration (vol. 1). Elle est associée à un commentaire analytique des 114 sourates coraniques (vol. 2 et 3). Les coordinateurs de cette entreprise ont, en outre, mis en ligne une bibliographie sur les études coraniques en constante actualisation. La presse nationale a accordé un large écho à la publication. Destinée à un public averti, celle-ci est un succès commercial : six mois après son lancement, le coffret a été vendu à plus de 12 000 exemplaires. »
- Mathieu Terrier, « Mohammad Ali Amir-Moezzi, Guillaume Dye (dir.). Le Coran des historiens (I. Études sur le contexte et la genèse du Coran. II. Commentaire et analyse du texte coranique) », Abstracta Iranica, no Volume 42-43, (ISSN 0240-8910 et 1961-960X, DOI 10.4000/abstractairanica.54281, lire en ligne, consulté le )
- Gavin Mcdowell, M. A. AMIR-MOEZZI et G. DYE (éds.), Le Coran des historiens. I. Études sur le contexte et la genèse du Coran; II. Commentaire et analyse du texte coranique. III. Bibliographie (Paris : Éditions du Cerf, 2019), (lire en ligne)
- Asma Helali, « Histoire du Coran. Critique des approches des sources1 », Archives de sciences sociales des religions, no 198, , p. 17–24 (ISSN 0335-5985 et 1777-5825, DOI 10.4000/assr.66679, lire en ligne, consulté le )
- Décrypter le Coran, OLJ / Par Farès SASSINE, le 5 mars 2020 à 13h30 https://www.lorientlejour.com/article/1210765/decrypter-le-coran.html
- « الشارع المغاربي – المفكّر يوسف الصديق: نعيش في "اللامرحلة" وحكم سعيّد سيأخذنا إلى الكارثة », sur acharaa.com (consulté le ).
- Dominique Avon, « La réception du Coran des historiens par des acteurs musulmans et en contexte musulman », Archives de sciences sociales des religions, no 198, , p. 31–38 (ISSN 0335-5985 et 1777-5825, DOI 10.4000/assr.66694, lire en ligne, consulté le )
- Varia : le coran des historiens ethnographies impliquées catholicisme, Editions de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, coll. « Archives de sciences sociales des religions », (ISBN 978-2-7132-2923-7)
- Rachida Chih, David Jordan et Stefan Reichmuth, « The Presence of the Prophet: General Introduction », dans The Presence of the Prophet in Early Modern and Contemporary Islam, BRILL, , 1–13 p. (ISBN 978-90-04-46673-9, lire en ligne)
- (en) Roberto Tottoli, The Qur’an : A Guidebook, Walter de Gruyter GmbH & Co KG, , 300 p. (ISBN 978-3-11-077132-9, lire en ligne)
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- Makram Abbès, « Makram Abbès «Aborder le Coran comme un document historique, pas sacré» », sur Libération (consulté le ).
- Bernadette Sauvaget, «On fait fréquemment dire au texte coranique ce qu’il ne dit pas», sur Libération (consulté le ).
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- (en-CA) Moa Viebke, « Congratulations to Professor Mohammad Ali Amir-Moezzi on the release of his new book, Le Coran des historiens », sur Roshan, (consulté le ).
- (en-CA) Moa Viebke, « The Qur'an of the Historians », sur Roshan, (consulté le ).
