Isarn (évêque de Grenoble)
Évêque de Grenoble (?) | |
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Isarn (Isarnus), mort vers ou peu après 976 (990 ?), est un évêque de Grenoble de la seconde moitié du Xe siècle.
Biographie
[modifier | modifier le code]Épiscopat
[modifier | modifier le code]Isarn, dont les dates ne sont pas précisément connues, aurait été désigné évêque de Grenoble entre 950 et 976, selon René Poupardin (1901)[1]. Ulysse Chevalier, dans le Regeste dauphinois (1912), donne comme date indicative 949 (?) de son élection[2].
Il est « le dernier évêque de Grenoble [qui avait] été élu avec le consensus du roi » (de Bourgogne)[3].
Sous son épiscopat, selon le préambule de la charte XVI (saint Hugues)[4], il y aurait eu une expulsion des Sarrasins de Grenoble ou du Grésivaudan[1]. Il serait, selon la tradition, à l'origine de la victoire de Chevalon, donnée pour l'année 965. Noël Didier (1936) souligne que le rôle réel d'Isarn « est mal connu. Il pourrait bien avoir pris part à l'expulsion des Sarrasins ; le préambule dit de lui qu'il arracha le pays à la nation païenne, et cette activité guerrière chez une évêque du Xe siècle ne serait pas surprenante »[5]. Si Isarn n'est pas clairement le libérateur du territoire, il en est plus probablement le réorganisateur[6]. Et en l'absence d'un comte, un seigneur laïc, il « devient le chef unique de la cité » (Didier)[6]. La rédaction du préambule de la charte XVI au XIIe siècle se plaçait notamment dans l'affirmation du pouvoir épiscopal face aux comtes Guigonides[7]. L'affirmation de ce pouvoir se fait en réalité non sur l'ensemble des possessions du diocèse, mais « le pagus Gratianopolitanus au sens étroit », correspondant au Grésivaudan[8].
Selon Didier (1936), il aurait pu faire venir d'ailleurs des populations, notamment des nobles pour repeupler les espaces qui avaient été abandonnés[9]. Il semble ainsi abonder les analyses de Nicolas Chorier (1612-1692) et de Guy Allard (1635-1716) qui observaient les origines étrangères des familles Lombard ou encore Alleman, de même que les Aynard de Domène (Montaynard)[9]. Le Cartulaire de Grenoble (XLVI) mentionne la donation de deux manses à Rodolphe, qualifié de filleul (episcopus Isarnus Radulfo, avo meo, pro filiatico)[10], et ancêtre des Aynard de Domène[9]. Isnard semble donner des terres et des châteaux à ses familles[9].
Isarn fait la concession d'un champs dans « situé dans la villa et l'ager de Tullins, au comté de Grenoble » (acte du Regeste dauphinois)[11].
Il est participe à une sentence, sans date (mais estimée entre 975/978), contre le seigneur Aicard/Aikard aux côtés de l'archevêque de Vienne, Thibaud, l'évêque de Genève, Giraud, et d'autres prélats[12],[13].
Fin d'épiscopat et succession
[modifier | modifier le code]Au-delà de l'année 976, Isarn ne semble plus mentionné. Son successeur, Humbert d'Albon, n'est mentionné qu'à partir de 994[14]. Ce dernier est issu des Guigonides[14]. Georges de Manteyer indiquait que son successeur n'avait accédé au siège épiscopal que peu de temps avant la mort du roi Conrad III, soit avant la date adoptée par la tradition du [15],[16]. Bligny donne pour fin de son épiscopat v. 990[17]
Références
[modifier | modifier le code]- René Poupardin, Le royaume de Provence sous les Carolingiens (855-933?), Paris, éd. É. Bouillon, , xxxiv 472 (présentation en ligne), p. 206, note °2.
- Regeste dauphinois, p. 203, Tome 1, Fascicules 1-3, Acte no 1203 (lire en ligne).
- Laurent Ripart, « Du royaume aux principautés : Savoie-Dauphiné, Xe – XIe siècles », dans Christian Guilleré, Jean-Michel Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial, Le royaume de Bourgogne autour de l'an mil (lire en ligne), p. 247-276.
- Jules Marion, Cartulaires de l'église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint-Hugues, Imprimerie Impériale, (lire en ligne), p. IX.
- Didier, 1936, p. 15 (lire en ligne).
- Didier, 1936, p. 18.
- Didier, 1936, p. 17-18.
- Didier, 1936, p. 22-23.
- Didier, 1936, p. 24-26.
- Jules Marion, Cartulaires de l'église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint-Hugues, Imprimerie Impériale, (lire en ligne), p. XLVI, p.119.
- Regeste dauphinois, p. 227, Tome 1, Fascicules 1-3, Acte no 1355 (lire en ligne).
- Regeste dauphinois, p. 231, Tome 1, Fascicules 1-3, Acte no 1384 (lire en ligne).
- Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne).
- Didier, 1936, p. 34.
- Georges de Manteyer, « Les origines de la maison de Savoie en Bourgogne (910-1060) », dans Mélanges de l'école française de Rome, (lire en ligne), chap. 19, p. 516
- Georges de Manteyer, Les origines du Dauphiné de Viennois : la première race des comtes d'Albon (843-1228), Gap, , 105 p. (lire en ligne), p. 23-24
- Bligny, 1979, p. 329-330 ([1]).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Bernard Bligny, Histoire des diocèses de France : Le diocèse de Grenoble, vol. 12, Paris, Éditions Beauchesne, , 350 p. (ISSN 0336-0539). .
- Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, (lire en ligne).
- Noël Didier, « Étude sur le patrimoine de l'église cathédrale de Grenoble du Xe au milieu du XIIe siècle », Annales de l'Université de Grenoble, no vol. 13, , p. 5-87 (lire en ligne)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à la religion :