Rodrigo Arenas
Rodrigo Arenas, né le à Valparaíso (Chili), est un homme politique et dirigeant associatif français.
Rodrigo Arenas | |
Rodrigo Arenas en 2022. | |
Fonctions | |
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Député français | |
En fonction depuis le (2 ans et 5 mois) |
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Élection | 19 juin 2022 |
Réélection | 30 juin 2024 |
Circonscription | 10e de Paris |
Législature | XVIe et XVIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | NUPES-LFI |
Prédécesseur | Anne-Christine Lang |
Co-président de la Fédération des conseils de parents d'élèves | |
– (2 ans, 7 mois et 16 jours) |
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Avec | Carla Dugault |
Prédécesseur | Raymond Artis |
Successeur | Nageate Belhacem |
Membre du CESER d'Île-de-France | |
– (4 ans, 11 mois et 30 jours) |
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Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Valparaíso (Chili) |
Nationalité | Française |
Parti politique | PCF (années 1980) EÉLV (2010-2016) LFI (depuis 2022) |
Profession | Cadre territorial |
Site web | rodrigoarenas.fr |
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Il est élu député dans la dixième circonscription de Paris lors des élections législatives de 2022 sous la bannière de la NUPES. Il siège au sein du groupe LFI et il est membre de la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation de l'Assemblée nationale. Il est réélu en 2024.
Il est co-président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), première association de parents d'élèves, de 2018 à 2021.
Biographie
modifierFamille et jeunesse
modifierNé à Valparaiso au Chili[1] en 1974, Rodrigo Arenas est arrivé en France à l’âge de 4 ans[2]. Il est le fils d’exilés politiques chiliens[2]. Son père s’est inscrit au Parti communiste chilien et en est devenu son dirigeant en France[3], ses parents ont travaillé dans les domaines politiques, socio-urbain et dans la petite enfance puis ont repris leurs études plus tard en France, puis ont travaillé comme directeurs de centres de loisirs dans le Val-de-Marne[3], puis éducateurs spécialisés à Fontenay-sous-Bois et à Bondy[3].
Engagements politiques
modifierHabitant de Sevran puis Montfermeil, Rodrigo Arenas a renoué avec la politique lors des élections régionales de 2010, au cours desquelles lui est confiée la direction de la campagne de Stéphane Gatignon, maire de Sevran et tête de liste Europe Écologie Les Verts (EELV) en Seine-Saint-Denis[4].
Rodrigo Arenas se présente ensuite aux élections cantonales de 2011 et base sa campagne sur « les visites dans les quartiers et les réunions d'appartement », face à l'UMP Raymond Coënne, maire de Coubron. Battu pour l'ensemble du canton, il arrive cependant en tête, avec 51 % des voix, dans la commune de Montfermeil[4]. Lors des municipales de 2014, il est battu au premier tour avec 19 % des voix, à Montfermeil[5].
Il appelle à voter pour Jean-Luc Mélenchon en vue de l'élection présidentielle française de 2022[6].
En juin 2022, il est élu député de la dixième circonscription de Paris sous l'étiquette de La France insoumise.
Lors des élections législatives anticipées de 2024, il est réélu dès le premier tour dans la même circonscription, avec 50,66 % des voix[7].
Carrière et responsabilités à la FCPE
modifierRodrigo Arenas travaille comme cadre administratif au conseil départemental de Seine-Saint-Denis[1]. Père de quatre enfants[2], il milite dans la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE). Président de la fédération en Seine-Saint-Denis, il se fait élire coprésident de la FCPE à la fin [1]. Une autre élue des parents de banlieue[8], Carla Dugault, ancienne vice-présidente, devient coprésidente avec lui[9].
Raymond Artis, son prédécesseur depuis , a démissionné en reconnaissant que « la FCPE traverse une crise depuis longtemps » . Lors du congrès qui tente de permettre un renouvellement, Rodrigo Arenas dénonce « les réformes trop axées sur la gestion, et l’homogénéisation », opérées par les gouvernements successifs[10], une politique selon lui globalement liée au manque de coopération entre les parents et les politiques[10], car selon lui cette façon de gérer et de réformer l’Éducation nationale « ne prépare pas » les élèves « au monde que nous leur laisserons, demain »[10].
Confinement de 2020
modifierLors du confinement décidé au début du printemps 2020 pour freiner l'épidémie de coronavirus, puis lors du déconfinement qui suit, Rodrigo Arenas fait partie des acteurs de la communauté éducative qui dénoncent les risques de mauvaise préparation, à l’approche de la rentrée scolaire[11]. Il demande en particulier au gouvernement français de mieux « appliquer les consignes du conseil scientifique »[12] et lui reproche une situation où les investissements ont été insuffisants, alors que selon lui environ « 30 % des écoles n’ont pas de sanitaires adaptés en temps normal », des propos confirmés par l'Observatoire national de la sécurité et de l'accessibilité des établissements d'enseignement[13]. Il estime dans une interview au Huffington Post qu'il faut au moins, en attendant, installer des sanitaires mobiles[12].
Dès juillet, il sonne l'alarme, estimant qu'on « ne peut plus continuer comme avant » car « l'école s'est effondrée pendant le confinement »[14]. Il témoigne dans une interview chez Europe 1 d'énormément de remontées de violences conjugales depuis le début de la décision prise par le gouvernement, notamment pour « les enfants qui au bout de la chaîne s’en prennent plein la figure, quand ça craque »[15].
Il participe à une tribune commune dans Libération le , titrée « Pour une école de l’entraide et de la coopération » [16].
Fin , au cours du congrès national de la FCPE, placé sous le thème de la santé, il dénonce une gestion « très chaotique »[17] de la crise sanitaire dans les établissements scolaires, en particulier la disparité des moyens mis à disposition de leurs directeurs[17].
Débat sur les règlements intérieurs dans les lycées
modifierEn , dans une interview à Ouest-France au moment du débat sur les règlements intérieurs plus restrictifs mis en place par certains lycées[17], Rodrigo Arenas est interrogé sur la petite phrase du ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer sur la « tenue républicaine » au collège et se déclare contre les règlements intérieurs « qui contreviennent à la règle, qui contreviennent au droit, qui contreviennent à la loi »[réf. nécessaire].
Alerte donnée à la mairie avant l'assassinat de Samuel Paty
modifierUne semaine avant l'attentat contre Samuel Paty, il reçoit de différents parents une vidéo haineuse d'un père d'élève contre le professeur Samuel Paty, qui sera quelques jours plus tard assassiné[18]. Rodrigo Arenas fait alors état d’un père extrêmement énervé[19].
Alarmé par la viralité de cette vidéo de ce père d'élève, c'est en tant que coprésident au niveau national de l'association de parents d'élèves FCPE que Rodrigo Arenas alerte, le , la mairie de Conflans-Sainte-Honorine[20],[21],[22], qui lui dit avoir prévenu l’Éducation nationale[22], qui prend les choses en main[21]. « Une enquête interne doit suivre ce signalement pour savoir ce qui s'est vraiment passé », déclare-t-il au quotidien Le Figaro[21].
Pour Rodrigo Arenas, « cette histoire s’est enflammée sur les réseaux sociaux »[20], nécessitant d'« apprendre le discernement aux élèves »[20] mais aussi d'« enseigner le droit et la philosophie dès la maternelle »[20], en recourant à des méthodes adaptées, alors que l'EMC (enseignement moral et civique) dispose souvent de trop peu de temps, à un âge où certains élèves n'y sont plus trop ouverts[20].
Médiation, droit et guide de la laïcité
modifierPrésident de la FCPE, il développe les formations auprès des adhérents de la FCPE sur la thématique de la laïcité[23]. Dans le sillage du « Guide de la laïcité » édité en 2015 par le ministère de l’Éducation nationale, pour réagir aux attentats contre Charlie Hebdo, il décide de publier pour la rentrée 2020 une version rédigée dans un langage plus accessible, pour éviter le jargon trop législatif[23]. Selon lui, la confusion est créée par l'habitude prise de « parler des religions, à tort et à travers », dans le monde politique, associatif ou commercial[23].
Pour une école totalement gratuite
modifierEn juillet 2021, Rodrigo Arenas ne se représente pas au mandat d'administrateur national, préférant mettre en avant la coprésidence de deux femmes, Carla Dugault et Nageat Belahcen. Il reste administrateur de la FCPE de la Seine-Saint-Denis et assure le porte-parolat de la FCPE nationale quelque temps. Il lance dès la rentrée 2021 un collectif « École gratuite »[24] qui propose une pétition pour la gratuité totale de l'éducation, à l'instar de ce qui se passe en Finlande où la cantine, les transports, les fournitures, les sorties, les séjours linguistiques notamment, sont totalement pris en charge par l'État et où il existe des revenus pour les étudiants afin qu'ils puissent suivre leurs études de façon autonome[25].
Polémiques
modifierPrises de position sur le voile en sortie scolaire
modifierEn septembre 2019, Rodrigo Arenas organise la campagne de rentrée de la FCPE[réf. nécessaire]. Plusieurs affiches, dont une montrant une femme avec un foulard participant à une sortie scolaire et titrée « Oui, je vais en sortie scolaire, et alors ? La laïcité, c’est accueillir à l’école tous les parents, sans exception »[2], accompagnée d'un slogan « Votez FCPE »[26], déclenche des réactions de protestation. Il se pose alors en défenseur de la loi, qui autorise ces mères qui portent le foulard[26] à accompagner les enfants en sortie scolaire.
Dès son lancement, « le standard de la FCPE a explosé », selon Le Monde. De rares conseils départementaux de la FCPE (le Bas-Rhin, la Corse-du-Sud) expriment leur désaccord face à cette affiche[26] mais la plupart des conseils départementaux soutiennent cette position, depuis longtemps portée par la FCPE. Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer intervient dans les médias pour dénoncer une « erreur » susceptible de flatter des « logiques communautaristes » et le caractère électoraliste de l'affiche[2]. Les attaques du ministre ne changent pas le résultat du vote[Quoi ?], publiés le [26]. La FCPE rassemble 42 % des suffrages des parents d’élèves en collège et lycée lors de l'élection précédente. Entre-temps, Rodrigo Arenas défend cette décision dans une tribune libre au Monde [27], où le parent d'élève de Sevran, en Seine-Saint-Denis dénonce une « incapacité persistante de nos institutions » à prendre conscience de l'ampleur des fractures au sein de la société, qu'elles soient territoriales, sociales ou culturelles, qui selon lui se sont fortement creusées au sein du territoire français depuis déjà plusieurs décennies[27].
En 2020, Jean-Pierre Obin, ancien inspecteur général de l'Éducation nationale, écrit dans son livre Comment on a laissé l'islamisme pénétrer l'école[28] :
« On observe aujourd'hui que plusieurs organisations « historiques » de gauche (la LDH, l'Unef, la FCPE, par exemple), touchées par la crise du militantisme traditionnel, sont entrées dans l'orbite islamo-gauchiste à la faveur de la prise de pouvoir de militants d'extrême gauche épaulés par « l'entrisme » d'activistes proches des Frères musulmans. Ainsi, Rodrigo Arenas, responsable de sa fédération de Seine-Saint-Denis, a-t-il ramassé en 2019 le pouvoir vacant dans une FCPE en pleine déliquescence. Très vite, il a donné des gages aux islamistes sur lesquels il s'appuyait pour gouverner la fédération du 93[29]. »
Rodrigo Arenas porte plainte pour diffamation[30]. Il considère que Jean-Pierre Obin « ment »[31]. Le , Rodrigo Arenas est débouté en première instance par la 17e chambre correctionnelle : le tribunal ne reconnaît pas la diffamation ; il juge que les propos de M. Orbin constituent « son avis » mais admet cependant qu'ils ne reposent sur aucune preuve[32]. Rodrigo Arenas choisit de ne pas faire appel : « Aussi, on m’accuse d’être un « islamo-gauchiste ». Ce qui voudrait dire que j’aurais un lien avec les radicaux islamistes. Celles et ceux qui le prononcent ne sont pas dans la capacité de le prouver. Parce que c’est faux. Et le tribunal a été clair, M. Obin a été dans l’incapacité de prouver que je suis un « islamo-gauchiste »[29]. »
Voyages parlementaires
modifierLe député se rend avec son équipe à la commémoration des victimes du coup d'État de 1973 de Pinochet qui avait provoqué l'exil de sa famille[33].
L'aller-retour au Chili du député suscite la polémique. En juillet 2023, la journaliste Emmanuelle Ducros tacle Rodrigo Arenas sur Twitter : « Il y a le bon et le mauvais CO2 aéronautique. Le mauvais, c'est le mien, le vôtre. Le bon, c'est celui émis aux frais de la princesse par un obscur député, pour aller au Chili où sa présence à des commémorations nationales est évidemment indispensable ». « Pas top niveau carbone » ironisent également des journalistes des Grandes Gueules sur RMC[33].
Publication
modifier- Dessine-moi un avenir : Plaidoyer pour faire entrer le xxie siècle dans l'école par Rodrigo Arenas, Édouard Gaudot, et Nathalie Laville, Actes Sud Nature, 2020
Notes et références
modifier- " Rodrigo Arenas, nouvel homme fort de la FCPE" par Caroline Beyer, dans Le Figaro du 4 janvier 2019 [1]
- "Rodrigo Arenas, le coup du foulard" par Virginie Bloch-Lainé, liberation.fr, 7 novembre 2019 [2]
- " FCPE : Rodrigo Arenas, un parent d'élève très cash", parMarie Quenet, dans Journal du Dimanche le 13 octobre 2020 [3]
- « Rodrigo Arenas (EELV) veut réveiller Montfermeil », sur Le Parisien, .
- « Résultats Montfermeil », sur Le Monde.
- « 600 acteurs de l'éducation, enseignants, professeurs et parents appellent à voter pour Jean-Luc Mélenchon », sur lejdd.fr (consulté le )
- « Législatives 2024 à Paris : le sortant Rodrigo Arenas réélu dès le premier tour dans la 10e circonscription », sur actu.fr, (consulté le )
- Article de Christel Brigaudeau dans Le Parisien du 9 octobre 2020
- "Parents d’élèves. Un homme et une femme à la tête de la FCPE" dans Ouest-France le 26/11/2018 [4]
- Article de Isabelle CALENDRE dans le Dauphiné Libéré du 12 juin 2019 [5]
- "Covid-19 : la communauté éducative s’inquiète à l’approche de la rentrée scolaire" par Violaine Morin, dans Le Monde du 19 août 2020, article reprenant ses déclarations au Huffington Post [6].
- Interview par Anthony Berthelier dans le Huffington Post du [7].
- [8]
- Interview sur Europe 1 sur « Europe 1 » le 2 juillet 2020 [9].
- "Confinement : il y a "énormément de remontées de violences conjugales", rapporte le co-président de la FCPE", dépêche AFP dans le quotidien régional La Provence [10].
- « Pour une école de l’entraide et de la coopération », tribune libre de Philippe Meirieu et Rodrigo Arenas dans « Libération » du 24 juin 2020 [11].
- Interview de Rodrigo Arenas à Ouest-France, propos recueillis par Jean-Philippe Nicoleau, le 25/09/2020 [12]
- " Parents, réseaux et école, le nouveau trio infernal ?" par Stéphanie Combe le 22/10/2020 dans La Vie [13]
- Professeur décapité. « Il faut résister » : l’hommage des collégiens à Samuel Paty, Dépêche AFP dans Ouest-France le 17/10/2020 [14]
- "Après l'assassinat de Samuel Paty, les enseignants veulent poursuivre leur mission sans autocensure" par Faïza Zerouala dans Médiapart le 17 octobre 2020 [15]
- "Yvelines : un professeur d'histoire décapité par un islamiste, le parquet antiterroriste saisi" par Christophe Cornevin, Angélique Négroni et Jean-Marc Leclerc le 16 octobre 2020 dans Le Figaro le [16]
- Comment une campagne haineuse sur les réseaux sociaux a conduit au meurtre d'un enseignant par Caroline Pailliez, Sybille de La Hamaide et Thierry Chiarello, pour l'Agence Reuters, le 17 octobre 2020 [17]
- « Imposer sa vision personnelle à un enseignant, c’est être hors-la-loi”, interview par Estelle Couvercelle », sur Le Pèlerin, .
- « Une pétition pour réclamer la gratuité complète de l'école », sur fr.news.yahoo.com (consulté le )
- « On peut tout dire sur RMC : Des parents proposent la gratuité "totale" de l'école - 14/09 - Vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le )
- Mattea Battaglia et Camille Stromboni, "Rodrigo Arenas, un militant derrière le voile, lemonde.fr, 12 novembre 2019
- « Sur la question des mères accompagnatrices voilées, islamistes et laïcs radicaux ont partie liée », tribune de Rodrigo Arenas », sur Le Monde, .
- Éditions Hermann, 2020.
- « Laïcité, Mila, islam politique : Rodrigo Arenas, le patron de la FCPE, se défend », sur Marianne, (consulté le ).
- Nadjet Cherigui, « "Islamo-gauchisme" : Jean-Pierre Obin soutenu au tribunal par Manuel Valls », sur Le Point, (consulté le ).
- « Le président de la FCPE ne veut pas être qualifié d'islamo-gauchiste », sur Le Point, (consulté le )
- Hadrien Brachet, « Laïcité, Mila, islam politique : Rodrigo Arenas, le patron de la FCPE, se défend », sur www.marianne.net, (consulté le )
- « L'aller-retour d'un député LFI au Chili fait polémique: "Il y a le bon et le mauvais CO2" », sur RMC (consulté le )
Voir aussi
modifierArticle connexe
modifierLiens externes
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