Famille Angibaud
La famille Angibaud (parfois Angibaud de La Morinière) est une famille française issue du Marais breton.
Famille Angibaud | |
Blasonnement | inconnu. |
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Branches | de La Morinière, de La Factrie |
Période | XVIe siècle au XXIe siècle |
Pays ou province d’origine | Poitou |
Allégeance | Vendéens |
Charges | Notaire royal, Receveur des domaines du roi, Juge de paix. |
Fonctions militaires | Aide de camp du roi, Capitaine ou commandant de paroisse dans l'Armée catholique et royale (Vendée) (1793) |
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Elle compte parmi ses membres les premiers chefs royalistes de la paroisse de Beauvoir-sur-Mer lors du soulèvement des guerres de Vendée.
Histoire
modifierOrigines
modifierLa famille Angibaud est originaire de la paroisse de Challans en Poitou, ou des alentours. Elle laisse son nom à divers lieux-dits du Marais breton, tel que le Fief-Angibaud cité dès 1456 parmi les fiefs de la paroisse de Saint-Gervais[1],[2].
Guillaume Angibaud ( -1604), notaire de la baronnie de Commequiers-lès-Challans, ajoute à son nom le titre de « sieur de la Morinière » du village de la Morinière à Challans. Son petit-fils Julien Angibaud s'installe à Beauvoir-sur-Mer au début du XVIIe siècle[1].
Destin révolutionnaire
modifierEn , lors du soulèvement des guerres de Vendée, c'est toute la fratrie Angibaud qui prend le parti de la contre-révolution. Le destin familial est tragique : quatre frères et sœurs sont condamnés à mort et leurs biens sont saisis par la République. La demeure de la famille rue Saint-Nicolas à Beauvoir-sur-Mer est pillée puis incendiée par les colonnes infernales. Tous ces événements occasionnent la ruine de la famille[1],[3].
François Angibaud (1753-1793) : sieur de la Morinière, ainé de la fratrie, prend en la tête du soulèvement avec son frère Prosper Angibaud. Comme capitaine de paroisse de Beauvoir-sur-Mer, il « organise l’insurrection localement, rassemble les hommes et réquisitionne armes et denrées »[4],[5]. Il participe à la bataille de Challans, et est arrêté avec son frère Prosper Angibaud après la bataille de Saint-Gervais. Jugé par le tribunal militaire des Sables-d'Olonne, il est guillotiné le 20 avril 1793[1],[6].
Prosper Angibaud (1757-1793), ancien receveur des domaines du roi, alors notaire et juge de Paix du canton de Beauvoir-sur-Mer, est nommé aide de camp du roi en mars 1793 par les comités royalistes de Challans et Machecoul[7]. Arrêté après la bataille de Saint-Gervais, il est jugé par le tribunal militaire des Sables-d'Olonne et guillotiné le 20 avril 1793[1],[8],[6]. Son beau-père René-Louis Tardiveau (1732-1812) fut accusé d'avoir donné la lecture de bulles papales lors de rassemblements organisés par les prêtres réfractaires et d'avoir, à la tête de brigands, fait attacher et attaché lui-même des prisonniers[9].
Jean Marie Angibaud (1760-1812), sieur du Marais, négociant à La Barre-de-Monts, est présent aux côtés de ses frères puis semble se retirer de la lutte après leur mort. Il est le seul de la fratrie à ne pas être inquiété[10]. Marié avec Marie-Renée Chartier, elle décède pendant la guerre civile, « sans que l'on sache le lieu et l'époque »[1],[11]. Il est agent municipal (maire) de Notre-Dame-de-Monts en l'an IV et V[1],[12].
Jeanne Félicité Angibaud (1756-1794) et Marie Sophie Angibaud (1761-1794) : les deux sœurs sont arrêtées et conduites dans la prison de l'île de Noirmoutier avec leur frère André-Gabriel lors de la reprise de Beauvoir-sur-Mer par les colonnes infernales. Accusées de partager les sentiments royalistes de leurs frères guillotinés, d'avoir été les cuisinières des rebelles et d'avoir pillé les patriotes, elles sont condamnées à mort par la commission militaire de Noirmoutier et fusillées au printemps 1794[1],[13].
André Gabriel Angibaud (1766-ap1797), frère cadet, est arrêté avec ses sœurs lors de la reprise de Beauvoir-sur-Mer par les colonnes infernales. Accusé de ne pas vouloir démentir des sentiments royalistes « qui semblent être en lui un partage de famille » et d'avoir préféré être le secrétaire du comité royaliste de Beauvoir-sur-Mer plutôt que de rester avec les patriotes. Il est innocenté par la commission militaire de Noirmoutier. Selon ses dires, il aurait été forcé par René de Tinguy pour être secrétaire et se serait réfugié dès le 13 mars aux Sables-d'Olonne avec la compagnie franche[1],[13].
Filiation
modifier- Guillaume Angibaud (vers 1550-1604)
- Guillaume Angibaud ( - après 1641) épouse Marguerite Tardiveau.
- Guillaume Angibaud
- Julien Angibaud épouse Françoise de Nonvilliers.
- Julien Angibaud (1649-1699), sieur de la Morinière et de la Factrie, maître apothicaire. Il épouse Charlotte Plouin en 1672.
- Julienne Angibaud (1689-1756) épouse Pierre Claude de la Touche Limouzinière, le à Sallertaine.
- François Angibaud (1667- ) épouse Marie Dugast le à Beauvoir-sur-Mer.
- François Angibaud (1715-1771), sieur de la Morinière, capitaine de la cavalerie du bataillon de la garde-côte de Beauvoir-sur-Mer. Il épouse Jeanne-Marguerite Maublanc le à Beauvoir-sur-Mer.
- Guillaume François Jullien Angibaud (1753 à Beauvoir-sur-Mer - 1793 aux Sables-d'Olonne)
- Anne Marguerite Aimée Angibud (1754 à Beauvoir-sur-Mer- )
- Jeanne Félicité Dorothée Angibaud (1756 à Beauvoir-sur-Mer - 1794)
- Marie Sophie Angibaud (1761 à Beauvoir-sur-Mer - 1794)
- Jacques Victor Prosper Angibaud (1757 à Beauvoir-sur-Mer - 1793 aux Sables-d'Olonne), juge de Paix, notaire, aide de camp du roi durant la guerre de Vendée. Le à Beauvoir-sur-Mer, il épouse Marie Claire Tardiveau. D'où descendance.
- Jean Marie Gaspard Angibaud (1760 à Beauvoir-sur-Mer - 1812 à Notre-Dame-de-Monts), propriétaire, agent national, négociant. Le à Saint-Jean-de-Monts, il épouse Marie Renée Chartier ; puis veuf, il épouse en secondes noces Marie Magdeleine Echardour le à Notre-Dame-de-Monts. D'où descendance.
- (1) Jean René Angibaud ( à Notre-Dame-de-Monts, à Noirmoutier-en-l'Ile), marin, préposé des douanes. Il épouse Marie Madeleine Sochard.
- Louis Théodore Angibaud ( à Noirmoutier-en-l'Ile, à Noirmoutier-en-l'Ile, employé des Douanes. Il épouse Élisabeth Menelec.
- François Angibaud ( à Pornic - à Saint-Nazaire), charpentier de navire. Le à Prinquiau, il épouse Françoise Marie Meignen.
- François Eugène Isidore Louis Angibaud ( à Saint-Nazaire - ), marin sur le croiseur cuirassier Bouvet, disparu lors de la perte du cuirassé Bouvet, coulé par une mine dans la baie d'Erin Keui (Dardannelles)[14].
- François Angibaud ( à Pornic - à Saint-Nazaire), charpentier de navire. Le à Prinquiau, il épouse Françoise Marie Meignen.
- Louis Théodore Angibaud ( à Noirmoutier-en-l'Ile, à Noirmoutier-en-l'Ile, employé des Douanes. Il épouse Élisabeth Menelec.
- (1) Jean René Angibaud ( à Notre-Dame-de-Monts, à Noirmoutier-en-l'Ile), marin, préposé des douanes. Il épouse Marie Madeleine Sochard.
- Mathurin Alexandre Angibaud (1762 à Beauvoir-sur-Mer - )
- Baptiste André Gabriel Angibaud (1766 à Beauvoir-sur-Mer - )
- François Angibaud (1715-1771), sieur de la Morinière, capitaine de la cavalerie du bataillon de la garde-côte de Beauvoir-sur-Mer. Il épouse Jeanne-Marguerite Maublanc le à Beauvoir-sur-Mer.
- Julien Angibaud (1649-1699), sieur de la Morinière et de la Factrie, maître apothicaire. Il épouse Charlotte Plouin en 1672.
- Guillaume Angibaud ( - après 1641) épouse Marguerite Tardiveau.
Autre personnalité : Caroline Angibaud (1983 aux Sables-d'Olonne), wave-skieuse.
Alliances
modifierLa famille Angibaud s'est alliée aux Tardiveau, Dorion, de La Touche Limouzinière et Maublanc de Bellevie[1].
Hommage
modifierParmi les descendants de cette famille, le matelot nazairien François Angibaud (1886-1915) disparait lors de la bataille des Dardanelles[15]. En 2015, pour honorer sa mémoire, la Marine nationale décide de nommer « Matelot François Angibaud » la promotion 2015-2016 d'apprentis marins de l'école des matelots[16],[17].
Pour approfondir
modifierBibliographie
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
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Notes et références
modifier- Julien Rousseau, « Les chefs vendéens du Marais, les Angibaud de la Morinière. », Revue du Souvenir Vendéen, no 35, , p. 4-6.
- Julien Rousseau, « Saint-Gervais. (Chron. Parois.) », Les Archives du diocèse de Luçon, ou Chroniques paroissiales (1889-1970), vol. Tome 13 (90 fasc.), , p. 475-476 (lire en ligne)
- Julien Rousseau, « Beauvoir-sur-Mer. (Chron. Parois.) », Les Archives du diocèse de Luçon, ou Chroniques paroissiales (1889-1970), vol. Tome 13 (90 fasc.), , p. 311-313 (lire en ligne).
- Jean Rigaudeau, « Dictionnaire des Vendéens, "François Angibaud" », sur archives.vendee.fr (consulté le ).
- Charles-Louis Chassin, La Vendée et la chouannerie : table générale alphabétique et analytique des trois séries, 1789-1815. vol. 11, Paris, Paul Dupont, , 658 p. (lire en ligne), p. 7
- Henri Bourgeois, « La Vendée d'autrefois : Beauvoir-sur-Mer », La Vendée historique et traditionniste, Luçon, no 200, , p. 153-158 (lire en ligne)
- Julien Rousseau, « Beauvoir-sur-Mer. (Chron. Parois.) », Les Archives du diocèse de Luçon, ou Chroniques paroissiales (1889-1970), vol. vol. Tome 13 (90 fasc.), no 74, , p. 321
- Jean Rigaudeau, « Dictionnaire des Vendéens, "Jacques Prosper Angibaud" » (consulté le ).
- Louis Troussier et Julien Rousseau, « Prisons et prisonniers de Noirmoutier sous la Révolution (5 pluviôse an II-19 pluviôse an III) », Les Archives du diocèse de Luçon, ou Chroniques paroissiales (1889-1970), vol. Tome 2 (mélanges), 1946-1957, p. 619 (lire en ligne)
- Julien Rousseau, « En feuilletant les vieilles archives... [2e partie] », Annuaire de la Société d'émulation de la Vendée, , p. 50-52 (lire en ligne)
- Jean Rigaudeau, « Dictionnaire des Vendéens, "Chartier, Marie Renée" » (consulté le ).
- Charles Grelier, « Les Maires de Notre-Dame-de-Monts », "La Barre-de-Monts à travers les âges", supplément au bulletin paroissial le Lien., 1955-1963, p. 100-105 (lire en ligne)
- Louis Troussier et Julien Rousseau, « Prisons et prisonniers de Noirmoutier sous la Révolution (5 pluviôse an II-19 pluviôse an III) », Les Archives du diocèse de Luçon, ou Chroniques paroissiales (1889-1970), vol. Tome 2 (mélanges), 1946-1957, p. 563-569 (lire en ligne)
- Mémorial virtuel des morts pour la France de Loire-Atlantique au cours de la Première Guerre mondiale, ligne 351, [lire en ligne].
- Archives départementales de Loire-Atlantique, « François Eugène Isidore Louis ANGIBAUD 1886-1915. Matelot dans les Dardanelles. », sur lasesouvient.loire-atlantique.fr (consulté le ).
- Ville de Saint-Nazaire, « Peut-être il nous arrivera malheur? », sur saintnazaire.fr, (consulté le ).
- « Le destin de quatre marins dans la Première Guerre mondiale », sur ouest-france.fr, .